Georges Colleuil T arot de Marrakech de Marrakech de Le Livre Une marque du gro

Georges Colleuil T arot de Marrakech de Marrakech de Le Livre Une marque du groupe éditorial Piktos Z.I. de Bogues, rue Gutenberg - 31750 Escalquens Bureau parisien : 6, rue Régis - 75006 Paris www.piktos.fr Imprimé en France I.S.B.N. : 978-2-84197-539-6 © 2010, Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou toute reproduction par quelque moyen que ce soit constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985 sur la protection des droits d’auteur. Remerciements Mes remerciements vont en premier lieu à Jean-Baptiste Valadié qui d’un trait de pinceau a ressuscité les plus archaïques des symboles et d’un trait d’esprit soutenu ma recherche sur les origines du Tarot. Merci également à Florence Fabrègue, Isabelle Karcenti-Garnier, Béatrice Garnier, Géraldine Félipe, Philippe Lahille et Chantal Valadié, présences amicales, fraternelles, attentives, exigeantes. Et une reconnaissance toute particulière pour King Kéo qui, jour après jour, m’apprend à me tenir debout. Un livre secret • ] 11 [ • Un livre secret Rappel historique Il existe une volumineuse littérature sur l’histoire officielle et non officielle du Tarot. Lorsque nous abordons les fondements historiques du Tarot, nous nous confrontons habituellement à deux approches possibles. Une approche scientifique, historique au sens strict, qui fait remonter le Tarot approximativement à la fin du xive siècle et une approche plus mythique qui rattache les premiers tarots à la civilisation atlante. En fait, les Tarots les plus anciens que nous ayons conservés et qui sont archivés ici ou là, en France, en Italie, en Espagne, datent de la fin du Moyen Âge. Parmi tous ces tarots anciens dont nous avons gardé la trace, il en est un qui fait particulièrement référence. Connu sous le nom de Tarot de Charles VI, il aurait été réalisé à la fin du xve siècle par un dénommé Jacquemin Gringonneur, aux seules fins, paraît-il, de distraire le roi Charles VI devenu prétendument fou. Seulement voilà, cette folie était une folie codée. Le roi était alchimiste et le Tarot qui lui a été confié contenait tous les secrets nécessaires à la transmutation du plomb en or. Bien sûr, il s’agit ici d’une métaphore. La quête de l’alchimiste est essentiellement spirituelle, et l’or auquel il aspire symbolise la totale conscience de soi et du monde. Le roi alchimiste s’intéressait davantage à l’Art Royal et au Grand Œuvre qu’aux intrigues de l’État. Cette prétendue folie arrangeait bien les intérêts de quelques courtisans au sein même de la famille du roi. Dans ce contexte, le terme le plus approprié n’est pas le terme de folie mais celui de Fol ! Ce mot renvoie probablement au feu ! Feu follet, feu royal… esprit créateur… Le Tarot est avant tout un langage symbolique qui permet à celui qui en comprend le sens de réaliser le grand œuvre alchimique, c’est-à- dire le réveil de la conscience ! On parle bien de sommeil de plomb. • ] 12 [ • T arot de Marrakech - Le Livre L’œuvre alchimique appliquée à notre époque contemporaine consiste dans le processus d’évolution de la conscience vers une conscience globale, holistique, humaniste. Au début du xxe siècle, la psychanalyse tout comme les psychothérapies transpersonnelles semblent appliquer les principes de l’alchimie à l’homme contemporain. On retrouve d’ailleurs les mêmes termes dans les vocabulaires alchimiques et psychanalytiques : sublimation, purification, putréfaction, énergie, les fonctions d’Éros et Thanatos, peut-être même la mort du père. Une recherche lexicographique sur ce sujet est encore à faire. De plus, le processus d’individuation décrit par le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung n’est pas loin de rappeler les différentes étapes de l’œuvre alchimique. Le fait d’emprunter le chemin du Tarot peut nous aider à mieux nous comprendre et à mieux nous développer. Mais il ne doit pas demeurer une béquille car rien ni personne ne pourra jamais remplacer l’expérience individuelle. Beaucoup d’idées reçues circulent sur le Tarot. Selon l’une d’elles, le Tarot répondrait aux questions qu’on lui pose. Je ne crois pas qu’il faille l’aborder ainsi. Plutôt que de répondre aux questions, le Tarot met des questions là où nous croyons avoir des réponses. Il ne contient pas un savoir figé qui serait enfermé ici et là dans ses petites images cartonnées, mais il interroge le savoir que nous avons emprisonné dans nos grandes cervelles intelligentes. C’est dans ce sens que l’on peut dire que le Tarot est philosophe, qu’il est un maître authentique : il ne transmet pas un savoir, mais il interroge celui que nous portons en nous. Il nous permet en fait de dépasser la notion de « savoir », pour toucher au pur domaine de la connaissance. Peut-être la vraie connaissance devrait-elle passer par l’élimination progressive de tous les savoirs. Voilà un projet audacieux pour la réforme des universités du troisième millénaire ! • ] 13 [ • Un livre secret Un autre préjugé mérite d’être jeté aux oubliettes des idées reçues : le Tarot permettrait de prédire l’avenir. Écoutons attentivement l’histoire que le Tarot nous raconte et nous comprendrons que les images symboliques inscrites sur ces cartes nous permettent davantage de prévoir notre devenir que de prédire notre avenir... Ici, encore, le Tarot apparaît plein de sagesse, dans la mesure où, respectant notre liberté, il ne nous enferme pas dans la fatalité d’un destin qui serait tracé de main de maître dans je ne sais quel ciel, mais nous invite à prendre conscience des situations, des problématiques présentes, pour nous conduire progressivement, pas après pas, vers la réalisation de notre futur. En fait, le Tarot prédit le présent, nous le montre dans toutes ses strates, un peu comme le ferait un archéologue. Il nous permet de plonger dans ce présent, d’y repérer des racines, de nous y rattacher, de nous nourrir d’un terreau fécond. Par le questionnement qu’il nous propose, le Tarot nous facilite ainsi le chemin vers la santé du corps, de l’âme et de l’esprit. C’est pour cette raison qu’en plus d’être philosophe, il est aussi thérapeute. Quoi qu’il en soit, pour le thérapeute, il constitue un support idéal, un outil de recadrage très pratique. Le Tarot est donc un livre qui, comme ce mot nous le suggère, nous livre un secret et une connaissance… Mais cette connaissance est écrite dans un langage symbolique or, tout langage demande l’apprentissage d’une grammaire et d’un lexique… Et comme dans tout langage, il y a une partie communication, expression, des messages plus ou moins ésotériques qui se transmettent de génération en génération, mais aussi une fonction poétique… On sait, en effet, que le Tarot a été une source d’inspiration créatrice pour de nombreux auteurs et artistes. Apollinaire, Jules Verne, Nerval, Niki de Saint Phalle, Dali, André Breton, Italo Calvino, Dürer, peut-être même Shakespeare, Cyrano de Bergerac, Jonathan Swift… connaissaient le Tarot et y puisaient, • ] 14 [ • T arot de Marrakech - Le Livre comme dans une source vive, la matière de leur inspiration féconde. Des tarots il y en a des milliers ! Le plus connu d’entre eux est certainement le Tarot de Marseille. Il est apparu au xviiie siècle et a connu rapidement de nombreuses variantes. Mais ce n’est pas le plus ancien, il « descend » pourrait-on dire de tarots plus archaïques dont on retrouve la trace jusqu’au xive siècle… Le Tarot de Marseille a certainement reçu de nombreuses influences de tarots italiens, espagnols, arabes, indiens… qui eux-mêmes provenaient de tarots encore plus anciens dont on a perdu la trace matérielle… tout comme la langue française provient du latin, mais aussi de langues nordiques, qui elles-mêmes s’enracinent dans l’indo-européen, etc. Le Tarot de Marseille est donc un moment dans l’histoire du Tarot, un segment temporel de la connaissance universelle. On attribue au Tarot une autre origine, plus légendaire cette fois, selon laquelle les derniers héritiers des secrets de la sagesse d’Atlantide, ayant réussi à échapper au naufrage de leur continent, auraient transmis à certains peuples, au fil de leurs migrations, une partie de leur savoir. Parmi ces peuples, on cite les Hyperboréens, d’autres plus méridionaux, mais aussi et surtout la civilisation égyptienne. Plus tard, lorsque celle-ci fut sur le point de disparaître à la suite d’un événement que l’on a coutume d’appeler la démocratisation des mystères d’Osiris, liée à l’invention de l’écriture démotique, les grands prêtres, savants et initiés réunis en congrès de la dernière heure se sont posé la question suivante : « Qu’allons- nous faire de cette connaissance et de tous ces savoirs qui nous ont été transmis par nos ancêtres, que devons-nous faire pour que pareille puissance ne tombe pas entre les mains de n’importe quel assoiffé de pouvoir qui s’en servirait pour détruire, alors qu’elle nous a été confiée pour unifier l’humanité ? » On envisagea toutes les possibilités, les cachettes les plus obscures, les camouflages les plus sophistiqués pour décider en fin de compte de coder tout • ] 15 [ • Un livre secret ce savoir ancestral dans des jeux de cartes. On finit par choisir le principe selon lequel la uploads/Litterature/ extrait-letarot-de-marrakech.pdf

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