Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

Les nouveaux principes de l'urbanisme François Ascher Editions de l'Aube, 2004

Les nouveaux principes de l'urbanisme François Ascher Editions de l'Aube, 2004 par Amandine VIGNON François Ascher, est urbaniste, président du conseil scientifique de l’institut “Pour la ville en mouvement” et professeur à l’Institut Français d’Urbanisme. Dans cet ouvrage, il défend le fait que notre société est en train de basculer vers ce qu’il appelle “la nouvelle modernité”, autrement dit vers une troisième révolution urbaine après celle de la ville classique et celle de la ville industrielle. Cette nouvelle modernité conduit irrémédiablement à repenser en profondeur notre espace urbain. L’objectif de cet essai est d’expliquer les défis majeur auxquels va être confronté ce nouvel urbanisme et formuler quelques principes sur lesquels il pourrait être conçu. L’ouvrage se compose de quatre parties. Dans la première partie, l’auteur nous expose les liens étroits entre villes et sociétés. Il explique les raisons de l’évolution des villes et de leur urbanisme, raisons importantes à la compréhension de la troisième révolution urbaine qui est en train se mettre en place. La première révolution s’étend de la renaissance au XIXème siècle. C'est la première modernité, où la ville médiévale laisse place à la ville dite classique régie par l'état et conçue pour des individus de plus en plus différenciés. L’architecture devient un champ spécifique qui intègre valeurs et techniques nouvelles. La deuxième modernité s'étend de la révolution industrielle à nos jours. La ville va peu à peu s’adapter aux “exigences de la production, de la consommation et de l'échange marchand” comme le prouve le maillage serré de l’espace. On note également une forte mobilisation scientifique et technique qui ont un impact très important sur la forme et l’espace de la ville, avec notamment l'électricité qui jouera un rôle décisif dans l’extension des villes verticalement (ascenseur) et horizontalement (tramway). S’en suit une différenciation sociale avec la descente des plus pauvres aux premiers étages et leur migration vers les faubourgs industrialisés. Dans la seconde partie, l’auteur nous présente les évolutions qui ont amené l'avènement de ce qu’il appelle “ la troisième modernité”. En effet la société de la fin du XXème siècle n’est plus industrielle. Elle a laissé place à une société plus rationnelle, plus individualiste et plus différenciée. Cette société, François Ascher la qualifie de société “hypertexte”. Il fait ici directement référence aux procédés hypertextes qui permettent, en cliquant sur le mot d’un texte, d'accéder à ce même mot dans une série d’autres textes. Les individus sont, au sein de cette société, comme les mots dans les différents documents d’un hypertexte. Ils entretiennent des liens sociaux très diversifiés, qui relèvent de champs distincts, mais reliés les uns aux autres. Les individus sont aujourd’hui multi-appartenants. La troisième partie continue l’analyse des principaux caractères de cette nouvelle révolution urbaine. L’auteur s’attache particulièrement sur le processus de métapolisation qui entraîne la formation de nouveaux types de territoires urbains : les métapoles. Il s’agit en fait d’un processus de croissance des ensembles urbains, de multiplication des réseaux de transport des individus, et de distribution des informations et des biens qui, en réduisant les temps de déplacement, donne un sens différent à la proximité. L’individualisation de la vie urbaine exige que les services publics évoluent. Auparavant organisés sous le modèle Fordien, qui s’adresse à une clientèle de masse (principes répétitifs, production de masse), les services publics doivent désormais se rapprocher d’une prestation que François Ascher qualifie de “one to one“, autrement dit d’une prestation à la carte : un produit pour un consommateur. L’usage des TIC ( technologies de l’information et de la communication ) entraîne une individualisation des espaces temps et l’apparition de nouvelles formes de ségrégation sociale. Enfin François Asher aborde la “risquisation de la société” c’est à dire la place grandissante prise par des préoccupations en termes de sécurité physique, économique, sociale et familiale. Doit y répondre un «urbanisme précautionneux qui fait une place aux controverses, et qui se donne les moyens de prendre en compte les externalités et les exigeances du développement durable». Dans la quatrième partie, l’auteur nous propose de définir dix enjeux du nouvel urbanisme. Tout d’abord le nouvel urbanisme devra s’appuyer sur des démarches réflexives adaptées à une société complexe, il sera également important de privilégier les objectifs aux enjeux. Le nouvel urbanisme devra adapter les villes à la diversité des besoins, être capable de passer des équipements collectifs aux équipements et services individualisés. Les lieux devront être conçus en fonction de nouvelles pratiques sociales, les espaces simples deviendront espaces multiples, l’architecture devra répondre à la variété de goûts et de demandes : d’une architecture fonctionnelle on passe à un design attrayant. Il est également primordial d’envisager une qualité urbaine nouvelle, de transformer une ville aux fonctionnalités simples en un urbanisme multisensoriel. Enfin il faut adapter la démocratie à la troisième révolution urbaine, passer à une gouvernante métapolitaine. Le néo-urbanisme sera confronté à la diversité et à l'hétérogénéité, c’est pourquoi la gouvernance urbaine va impliquer un rapprochement, une relation plus étroite et directe avec le citoyen. A l’issue de cette lecture je trouve très intéressant le fait que l’auteur se soit attaché à décrire avec autant de précision les bouleversements sociaux qui ont un impact énorme dans la façon de penser l’urbanisme. La quatrième partie est à peine esquissée ce qui est dommage compte tenu de la grande précision des trois parties précédentes. Thématiques La nouvelle révolution urbaine moderne Enjeux Le principal enjeu de ce nouvel urbanisme se situe au niveau de son adaptabilité aux services publics, à l’architecture et surtout aux citoyens. C’est de cette réussite que dépend, d’après l’auteur, l’avenir de nos sociétés. Problématique Comment doit régir l’urbanisme face à la nouvelle révolution urbaine qui est en train de se profiler ? Méthode employée / angle de vision Dans cet essai, l’auteur prend soin de d’abord expliquer l’ensemble des changements qu’a connu jusqu'aujourd'hui l’urbanisme pour ensuite aborder le sujet de ce qu’il qualifie de “nouvelle urbanité”. Et c’est après avoir défini et justifié ce terme qu’il aborde les enjeux et principes de ce nouvel urbanisme. Conclusions François Ascher conclu sur le fait que la société doit se doter d’instruments nouveaux pour maîtriser cette nouvelle révolution urbaine, d’en tirer partie et d’en limiter les dégâts éventuels. Ce nouvel urbanisme est un urbanisme de dispositif, il est réflexif, précautionneux, concourrant, réactif et multivarié. Stylistiquement ouvert et multisensoriel le “néo-urbanisme“ est une démarche que l’auteur qualifie de “particulièrement ambitieuse” qui nécessitera plus de savoir, d’expériences et de démocratie. Mots-clefs nouvelle modernité, société hypertexte, métapolisation, risquisation, néo-urbanisme, individualisation uploads/Litterature/ fiche-amandine-08.pdf