Français 1res toutes séries 51 Le TeXTe THéÂTraL… 24 Dialogue, monologue, tirad

Français 1res toutes séries 51 Le TeXTe THéÂTraL… 24 Dialogue, monologue, tirade ● ●Le texte théâtral n’est pas homogène . Il est dépendant de la situation d’énonciation présente sur scène . ● ●Selon cette situation, le texte va adopter un certain ton, une certaine longueur, un certain rythme, qui sont liés à la représentation scénique . Ainsi, il faut différencier les différents types de prises de parole, tels que le dialogue, le monologue et la tirade . LE DIALOGUE Défi nition ● ●Le dialogue est au départ une situation d’échange . Au théâtre, lorsqu’il y a plusieurs personnages sur scène et que des paroles sont prononcées, on parle de dialogue, même si un seul des personnages présents prend la parole . ● ●Dans un dialogue, chaque prise de parole par un personnage est appelée réplique . Cas particuliers du dialogue ● ●Les stichomythies sont des répliques très courtes qui se suivent et impriment un rythme très rapide à l’ensemble . Dans le théâtre en vers, il s’agit d’une suite de répliques d’un vers . ● ●Ainsi dans ce passage de L’Illusion comique (1636) de Pierre Corneille (1606-1684) : « CLiNDOr . – Que j'aurais avec toi l'esprit bien plus content ! Lise. – Ma maîtresse là-haut est seule, et vous attend . CLiNDOr . – Tu me chasses ainsi ! Lise. – Non, mais je vous envoie / Aux lieux où vous aurez une plus longue joie . CLiNDOr . – Que même tes dédains me semblent gracieux ! » Les stichomythies évoquent la nécessité de se hâter, tout en soulignant le badinage des deux personnages . ● ●Un aparté est une brève réplique prononcée à part soi par un person- nage, en présence d’autres personnages, et que seuls les spectateurs entendent . ● ●Le plus souvent, les apartés donnent lieu à des didascalies de type : « à part » ou « en aparté » . L’aparté exprime le discours intérieur d’un personnage, des sentiments secrets que le personnage s’adresse à lui-même . ● ●Ainsi dans L’Avare (1668) de Molière (1622-1673) : « HArPAGON. – C’est trop d’honneur que vous me faites, adorable mignonne . MAriANe (à part) . – Quel animal ! » (III, 6) © Bordas Cliquez ici pour télécharger l’ouvrage complet. Français 1res toutes séries 52 LE TEXTE THÉÂTRAL… ● ●L’aparté ayant longtemps été considéré comme un procédé à éviter, on le trouve surtout dans la comédie où il ajoute du piquant aux situations de quiproquo. Le monologue, la tirade Le monologue ● ●Le monologue est la prise de parole par un personnage seul sur scène. À la manière de l’aparté, il sert à dévoiler les émotions et les pensées intimes du personnage. ● ●Souvent, le monologue relève donc du registre lyrique ou du registre pathétique. ● ●Selon les règles du théâtre classique (xviie siècle), qui veulent que toute entrée ou sortie d’un personnage entraîne un changement de scène, un monologue occupe toujours l’espace d’une scène. ● ●Dans Électre (1937), la pièce de Jean Giraudoux (1882-1944), le jardi- nier, personnage secondaire, profite de l’entracte pour venir s’adresser aux spectateurs dans un long monologue, que Giraudoux appelle le « Lamento du jardinier » (un lamento est un chant plaintif). ● ●Au xxe siècle, le monologue est devenu un genre théâtral à part entière. La tirade ● ●La tirade est une longue réplique qui permet au personnage d’ex- primer des idées complexes ou fortes et au comédien de faire la démonstration de son talent. ● ●La tirade donne souvent lieu à un récit (celui, dans le théâtre clas- sique, de ce que les convenances empêchent de montrer). Ainsi du célèbre « récit de Théramène », dans Phèdre (1677) de Jean Racine (1639-1699), longue tirade (73 alexandrins) dans laquelle Théramène, gouverneur du jeune Hippolyte, raconte au père de ce dernier, Thésée, les incroyables circonstances de la mort de son fils banni (V, 6). ● ●Ce récit peut parfois être si prenant qu’il donne lieu à une hypotypose, figure de style consistant à donner d’un événement ou d’une scène un tableau animé et saisissant. Dans Andromaque (1667) de Racine, la pri- sonnière troyenne décrit ainsi le sac du palais royal de Troie : « Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle / Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle. / Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, / Entrant à la lueur de nos palais brûlants, / Sur tous mes frères morts se faisant un passage, / Et de sang tout couvert échauffant le carnage. » (III, 8, extrait) © Bordas uploads/Litterature/ fiche-defibac-dialogue-monologue-tirade.pdf

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