I. Introduction Nous avons élaboré une séquence didactique d’environ sept cours

I. Introduction Nous avons élaboré une séquence didactique d’environ sept cours portant sur une oeuvre intégrale, soit La grammaire est une chanson douce d’Erik Orsenna, qui est un roman de fantaisie. Ce genre est justement à l’étude durant la première secondaire selon les prescriptions ministérielles. (PDA, p.28) Par ailleurs, comme la narratrice de l’oeuvre est une préadolescente, le vocabulaire employé est accessible à des élèves de cet âge. De plus, le thème principal qu’est l’importance des mots est adéquat pour ces jeunes. Il serait tout à fait approprié pour le maitre[1] d’intégrer cette séquence dans son enseignement au début de l’année en guise d’introduction aux notions qui seront étudiées durant les mois suivants parce qu’elle ne nécessite pas de connaissances particulières. De même, elle permet d’introduire des notions qui feront l’objet d’apprentissages ultérieurs telles que les classes de mots, les accords, la syntaxe, etc. Au cœur de l’œuvre d’Erik Orsenna, membre de l’Académie française, il y a Jeanne, la narratrice de 10 ans, et son frère Thomas, 14 ans, qui sont forcés de traverser l’Atlantique pour se diriger en Amérique parce que leurs parents séparés habitent sur un continent différent. Durant leur voyage sur l’océan, une tempête survient et les fait chavirer. Suite au naufrage, les deux jeunes se réveillent muets sur une ile mystérieuse où les mots prennent vie. Sur cette terre, ils sont accueillis par Monsieur Henri et son neveu. Le sage leur fait faire une visite des iles pour qu’ils découvrent la grammaire d’un nouvel œil et pour qu’ils réalisent l’importance qu’ont les mots de la langue française. À la fin du mois passé sur les iles de la grammaire, Jeanne et Thomas finissent par retrouver la parole parce qu’ils comprennent, à travers leurs aventures et la musique, que les mots sont précieux. La grammaire est une chanson douce est une oeuvre littéraire offrant de multiples possibilités d’enseignement dans la classe de français. Pour notre part, nous avons décidé de travailler deux problèmes de lecture qui nous paraissent centraux pour une meilleure compréhension de l’oeuvre, soit l’importance des mots et la présentation ludique de la grammaire. En ce qui a trait au premier problème de lecture, comme les habitants de l’ile tentent de protéger les mots, voire de les sauver, et qu’une ville leur est consacrée, nous considérons que l’importance que revêtent les mots est une des thématiques majeures du roman. Nous nous servirons de l’intertextualité dans l’œuvre, notamment des références à la chanson Michelle des Beatles et à la fable Le renard et le corbeau de Jean de La Fontaine, pour que les élèves puissent mieux comprendre l’importance que représente le choix des mots. Dans le même ordre d’idées, nous souhaitons également leur présenter un réseau de textes comprenant un extrait de 1984 de George Orwell et l’intégralité de l’album La grande fabrique de mots d’Agnès de Lestrade et Valeria Docampo. En ce qui a trait au second problème de lecture, le rapport particulier à la langue qui est dépeint dans l’oeuvre d’Orsenna offre la possibilité de réconcilier les élèves avec la grammaire, qui est souvent perçue de façon négative. En effet, l’auteur permet de changer cette perception en rendant la grammaire plus attrayante et plus ludique, notamment grâce à la personnification des mots et aux nombreuses comparaisons. De ce fait, nous pensons que cet aspect de l’oeuvre pourrait constituer un problème de lecture intéressant. Le simple fait que l’histoire se déroule dans un monde imaginaire désacralise tout ce qui entoure la grammaire, souvent associée à des ouvrages de référence monotones. Quant aux objectifs d’apprentissage de cette séquence, nous en poursuivons cinq principaux. Nous espérons d’abord que les élèves développent le gout de la lecture. Nous souhaitons aussi élargir leur culture seconde en leur faisant connaitre des textes vers lesquels ils ne se dirigeraient pas nécessairement. Ce deuxième but peut justement servir le premier. Grâce à l’analyse de La grammaire est une chanson douce, nous désirons sensibiliser les jeunes à la valeur et au pouvoir des mots. Le travail sur la langue, plus spécifiquement sur l’apport des figures de style au sens de l’oeuvre, fait également partie de nos objectifs. Nous visons finalement à amener les apprenants à adopter quelques stratégies de lecture. II. Activité avant la lecture du roman Activité 1 : 20 min L’enseignant fait d’abord une brève mise en contexte de l’oeuvre en expliquant aux élèves que La grammaire est une chanson douce sera au coeur du présent cours et des six suivants. Par le fait même, il en profite pour dresser un portrait global des activités qui seront faites (lecture collective, problèmes de lecture et évaluations). Puis, l’enseignant introduit l’oeuvre littéraire en travaillant une stratégie de lecture. Plus précisément, il travaille celle de planification visant à porter une attention particulière aux éléments qui entourent le texte[2] puisque ceux-ci sont susceptibles d’aider les élèves à prédire le sujet du texte ou son contenu. Or, comme le précise Giasson, « les prédictions augmentent la motivation et l’engagement du lecteur, ce qui améliore sa compréhension » (Giasson, 1990, p.142). L’enseignant laisse aux apprenants quelques minutes pour observer et analyser individuellement la première et la quatrième de couverture. Par la suite, les jeunes sont invités à faire part de leur analyse lors d’un retour en plénière. L’enseignant anime le tout en posant des questions visant à faire prendre conscience de l’importance de cette étape préalable à la lecture. Questions posées par l’enseignant Réponses possibles des élèves Quel est selon toi le sujet du texte ? Quels indices t’ont-ils permis de poser une telle hypothèse?  Je pense que le roman va parler de grammaire parce que le titre y fait référence. Aussi, les lettres dans l’eau me font penser à cela.  Je pense qu’il sera question des mots en général et de leur utilisation parce que le derrière du livre parle de l’utilisation de l’expression « Je t’aime ».  Je pense que l’histoire va se passer dans la nature, sur une ile, parce que l’image en représente une.  Il y a des éléments que je trouve bizarres. Par exemple, il y a des lettres qui flottent un peu partout dans l’eau et l’expression « Je t’aime » est à l’hôpital... Il est primordial que l’enseignant réagisse aux interventions des élèves. De plus, il est nécessaire qu’il introduise le bon métalangage dans le discours des élèves. Par exemple, quand l’un d’eux parle du « derrière du livre », l’enseignant pourrait lui signifier que le terme à utiliser serait plutôt « quatrième de couverture ». À ton avis, à quoi servent la première et la quatrième de couverture?  Le titre et l’image me donnent des indices sur l’histoire.  J’ai été surpris du contenu de la quatrième de couverture. Je pensais y lire le résumé de l’oeuvre, mais c’est plutôt un extrait. Je sais donc plus ou moins à quoi m’attendre. Le maitre doit rappeler que l’analyse des indices sur la première et la quatrième de couverture est une stratégie de lecture nécessaire parce que les prédictions aident grandement à la construction du sens de l’oeuvre. De plus, il se doit de faire suite aux propos de ses élèves. Par exemple, il pourrait leur signifier que ce n’est pas toujours un résumé qui se trouve sur la quatrième de couverture. Dans ce cas-ci, l’extrait permet de cerner l’univers de l’oeuvre et de piquer la curiosité du lecteur. Après cet échange, les jeunes sont appelés à choisir spontanément un mot qu’ils aiment ou qu’ils trouvent important et à justifier leur choix par écrit (entre trois et dix lignes). Dans l’histoire, Jeanne et Thomas sont aussi appelés à faire ce bref exercice, ce que l’enseignant fait remarquer aux élèves. Cette activité ludique devrait contribuer à susciter leur intérêt et leur désir de lire l’histoire. Cet écrit est ensuite mis de côté, et le maitre précise qu’il sera retravaillé à la fin de la séquence. III. Activités durant la lecture du roman Activité 2 : Trois (03) cours de 75 min Comme La grammaire est une chanson douce est un roman relativement court, l’enseignant a la possibilité de le lire en grand groupe. Cependant, seul le maitre fera la lecture à haute voix afin que le tout soit plus fluide et agréable. De plus, il aura la possibilité de suspendre momentanément la lecture à divers moments stratégiques pour questionner les élèves et discuter avec eux afin qu’ils s’arrêtent à des éléments auxquels ils ne prêteraient pas attention habituellement. À titre indicatif, le tableau suivant cible des passages où l’enseignant pourrait interrompre sa lecture (les passages intégraux se trouvent dans l’annexe 1). Extraits ciblés Analyses p.11 L’enseignant profite de l’extrait où la narratrice interpelle de façon intrigante son lecteur pour faire un modelage de la stratégie de lecture visant à prédire le contenu d’un roman. Il partage aux élèves le questionnement prédictif que l’extrait soulève chez lui : « Pourquoi Jeanne dit-elle que nous allons pouvoir en juger? Est-ce que la vie va vraiment se montrer cruelle envers elle? Je pense que la narratrice essaie de nous dire uploads/Litterature/ fiche-lecture-aide.pdf

  • 15
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager