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y^ ?0 zs Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa littp://www.arcliive.org/details/gkcliestertonsesiOOtonq CHESTERTON G. K. CHESTERTON DU MEME AUTEUR La Xolion de Vérité dans la " Philosophie nouvelle ". Paris. Beauchesne. 1 vol, in-8 couronne 2 » franco : 2 50 Immanence. Essai critique sur la doctrine de M. Maurice Blondel. Même librairie. 1 vol. in-8 couronne. ... 5 )) franco : 5 50 Introduction à l'étude du Merveilleux et du Miracle. Même librairie. 1 vol. in-8 écu 7 50 franco : S 25 L'Œuvre de Paul Claudel. Même librairie. 1 vol. in-8 couronne 3 » franco : 3 50 Tirage sur papier Lafuma ; 12 » Une preuve facile de l'Existence de Dieu^ Même librairie. Brochure in-8 couronne 75 franco : 1 » Voilà voire Mère. Même librairie. Brochure in-8 cou- ronne 1 » franco : 1 25 Édition de progagande 50 franco : 75 JOSEPH DE TONQUÉDEC G. K. CHESTERTON SES IDEES ET SON CARACTÈRE uOtîmva PARIS NOUVELLE LIBRAIRIE NATIONALE 3, PLACE DU PANTHÉON, 3 // a été lire de cet ouvrage douze exemplaires sur Vergé teinté pur fil des Papeteries Lafuma numérotés à ta presse de î à 12 G. K. CHESTERTON Gilbert Keith Chesterton est aujourd'hui l'un des écrivains les plus en vue de l'Angleterre. En France, à part quelques amateurs, personne pour ainsi dire ne le connaît. La rencontre de ses livres a été pour moi, je l'avoue, une révélation, et j'estime que , cette étude le sera pour beaucoup de mes lecteurs. I Journaliste, poète, romancier, « essayiste », philo- j sophe et apologiste, on pourrait presque dire théo- logien, il a produit une œuvre littéraire considé- rable, qui s'accroît chaque jour, et s'accroîtra sans doute longtemps encore, car l'écrivain qui compte, si je ne me trompe, à peine quarante-cinq ans d'âge, est dans la pleine fleur de son talent. Je confesse que je n'ai pas lu cette œuvre en entier, — par exemple je n'ai pas dépouillé les treize années du Daily News, où, de 1900 à 1913, Chesterton apporta sa collaboration hebdomadaire, — et je ne mention- jierai pas tout ce que j'en ai lu. Force sera d'en laisser ici de côté bien des aspects. Ce que je vou- drais dégager, ce sont les principes qui dominent cette intelligence, les tendances maîtresses de ce tempérament, et leurs conséquences dans les divers i ^domaines. Car Chesterton a beau se montrer le plus fantaisiste, le plus ondoyant, le plus insaisis- sable, le plus énigmatique des écrivains, ses zig- 5 G. K. CHESTERTON zags ont une orientation et ses soubresauts mani- festent des instincts permanents. Et quand, après avoir copieusement critiqué, raillé et bousculé tout le monde, il consent enfin à nous dire ce qu'il pense pour son compte, une philosophie éclôt tout natu- rellement sous sa plume, dont, une fois averti, on peut suivre la circulation latente dans son œuvre entière. Pour la discerner, nous explorerons surtout les ouvrages où elle se trouve exposée de façon plus didactique, si l'on peut employer un tel mot en parlant de Chesterton. Ce seront d'abord les deux volumes qui se font pendant : Heretics et Orlhodoxy, dont le second retrace l'itinéraire de l'écrivain vers la foi, puis surtout un roman tout ^rempli d'idées : The Bail and Ihe Cross ^ . Quelle est la position religieuse de Chesterton ? C'est un converti. Jadis il attaquait l'Eglise ; main- 1. Ont été traduits dans notre langue : deux romans assez déconcertants pour nous Français : le Napoléon de Notline^ mil, 1912, et le Nommé Jeudi (The Man who was Thursday), 1911, à la Nouvelle Revue française ; un volume d'histoires policières: The Innocence of Falher Brown, sous ce, titre: la Clairvoyance du Père Brown, chez Perrin, 1919 ; VElude sur Dickens, à la librairie Delagrave, 1909 ; un ouvrage de poli- tique : les Crimes de l'Angleterre, chez Georges Grès, 1916 ; divers fragments, par exemple, un chapitre à'Orfhodoxy, par Paul Claudel, dans la Nouvelle Revue française, un autre dans la Revue universelle. Je crois savoir qu'une traduction d'Orfho- doxy paraîtra sans tarder et peut-être ensuite une traduction (ÏJIerelics. André Ghevrillon a publié une étude sur Ghesterton, sous le, titre : Une apologie du chrislianisme, dans ses Nou- velles Éludes anglaises. Hachette, 1918. Jean Blum (traducteur du Napoléon de Nolling Ilill, sous le pseudonyme de Jean Florence) en a publié une autre, dans la Revue germanique, janvier 1910. Les ouvrages traduits en entier seront cités ici d'après les traductions publiées. G. K. CHESTERTON tenant, il lui rend hommage. Il a traversé le paga- nisme, l'agnosticisme, le spiritisme, pour aboutir à /_ce qu'il appelle « l'orthodoxie ». Mais quelle ortho- doxie ? Ici règne une certaine imprécision. Quand j'emploie ce mot, dit notre auteur, je parle de « la théologie chrétienne centrale, suffisamment résu- ynée dans le Symbole des Apôtres ». L'orthodoxie, c'est ce Symbole, « tel qu'il a été entendu par qui- conque s'intitulait chrétien jusqu'à une époque toute récente, et la conduite générale, telle que l'histoire nous la fait connaître, de ceux qui y adhé- raient ». Quant « au siège actuel de l'autorité dog- matique qui a charge de le promulguer », c'est une question que Chesterton laisse dans l'ombre \ On lui a objecté qu'à ce compte et avec cette abstrac- tion, on pouvait réunir sous la même rubrique quantité de gens qui s'excommunient entre eux ; catholiques romains, anglicans. Grecs et Russes, luthériens, calvinistes, et même chrétiens scientistes, etc. Mais pratiquement Chesterton veut défendre des idées catholiques au sens propre : il s'exprime la plupart du temps comme un fidèle catholique, ou du moins comme un membre de la Haute Eglise d'Angleterre. Personnellement il n'a pas fait, au moment où j'écris % sa soumission à l'Eglise de Rome. Son frère, Cecil Chesterton, est mort, durant la guerre, 1. Orthodoxy, Londres, John Lane, 1915, p. 18. Le livre a paru en 1908. 2. Fin 1919. 10 G. K. CHESTERTON après y être entré. Lui-même est l'ami de plusieurs catholiques de marque, notamment d'Hilaire Belloc, avec lequel il forme devant le public un couple inséparable : Castor et Pollux ou, comme d'autres disent, Ihe Cheslerbelloc. CHAPITRE PREMIER LA PHILOSOPHIE D'UN HUMORISTE Sous un premier aspect, Chesterton nous appa- raît comme un homme aux idées très arrêtées et aux convictions intransigeantes. Les plus hauts objets de la philosophie et de la religion sont la matière de ses méditations, et il ne s'y applique point pour les scruter, comme tant d'autres, avec l'angoisse du doute ou la curiosité désintéressée de l'amateur, mais au contraire pour s'y attacher avec une âpre foi, pour les sentir solides sous ses prises, pour se baigner avec une joie enivrée dans leur splendeur, puis encore et surtout pour jouir de les affirmer avec force devant le monde et de mettre à mal ceux qui les méconnaissent. Le plaisir de heur- ter l'opinion commune ne paraît pas le laisser insensible. En un siècle de libre pensée, il fait claquer avec orgueil au-dessus de sa tête l'archaïque pennon de « l'orthodoxie » ; il s'applique à lui- même une épithète que les élégants redouteraient comme une marque au fer rouge. Et il descend dans la lice, pareil à un chevalier d'antan, armé de pied en cap, provocant, cherchant querelle, avide de croiser le fer. Il commence par coller sur la poitrine de ses adversaires — les littérateurs les 12 G. K. CHESTERTON plus à la mode parmi ses contemporains — l'écri- teau qui flamboyait jadis au feu des bûchers de l'Inquisition et qui porte en grosses lettres le mot terrible ; Hérétiques. Ce qui m'intéresse en M. Rudyard Kipling, écrit-il, ce n'est ni son art si vivant, ni sa vigoureuse personnalité ; je m'occupe de lui comme d'un hérétique, c'est-à-dire comme d'un homme dont les vues sur les choses ont l'audace de différer des miennes. Je n'ai point affaire à M. Bernard Shaw comme à l'un des esprits les pluS brillants et des hommes les plus honnêtes de ce temps ; j'ai affaire à lui en tant qu'il est un hérétique, c'est-à- dire un homme dont la philosophie est parfaitement solide, parfaitement cohérente et parfaitement fausse \ Donc foin du libéralisme doctrinal, qui n'est jamais tout à, fait sûr d'avoir raison, qui ne profère son opinion qu'en l'entourant de réserves et en la retirant à demi, qui prodigue des égards pareils à toutes les croyances, les traitant comme des véri- tés égales en droits, ou comme les aspects, les « moments » divers d'une même vérité en évolution perpétuelle . Chesterton se campe dans l'attitude inverse. Son intolérance n'ira pas, il est vrai, jusqu'à réclamer le bûcher pour ses « hérétiques », mais il y a quelque chose de plus absurde et de moins pratique infiniment que de brûler un homme pour sa philosophie. C'est de dire que sa philosophie n'importe pas, et cela se fait universellement au vingtième siè- 1. Jleretics, Londres, John Lane, 1910, p. 22. La première édition de l'ouvrage est de 1905. 2. Ibid., p. 293. uploads/Litterature/ g-k-chesterton-ses-idees-et-son-caractere-pe-joseph-de-tonquedec-s-j.pdf
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- Publié le Mar 17, 2022
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