Rania Ibrahim Partie 2 - Scène 2 L’extrait s’ouvre sur une prise de parole d’An

Rania Ibrahim Partie 2 - Scène 2 L’extrait s’ouvre sur une prise de parole d’Antoine à destination de tous les membres de sa famille comme le justifie le pronom personnel de la deuxième personne du pluriel « vous ». Nous remarquons alors sur cette ligne que le dispositif textuel forme deux camps. En effet, les pronoms personnels « vous », désignant la famille qu’il accuse, et « moi », désignant Antoine, sont situés à l’opposé sur la ligne. Entre ces deux pronoms se trouve l’adverbe « toujours ». La cause de la crise personnelle d’Antoine est ainsi explicitée, sa famille est toujours liguée contre lui. Ensuite, la négation de la ligne 2 traduit une impossibilité. De plus, la réplique d’Antoine se construit autour d’une épanorthose où le verbe « disais » devient « seulement dire » ainsi que d’un parallélisme de construction : « je disais seulement / je voulais seulement dire (…) je disais seulement, / je voulais seulement dire ». Ces procédés insistent sur l’interprétation erronée des propos d’Antoine par sa famille, il est donc incompris. En outre, la réplique de Louis « Ne pleure pas.», témoigne de l’état de grande crise dans lequel se trouve Antoine. De plus, à travers cet impératif négatif, Louis tente de se rapprocher d’Antoine mais il échoue. Effectivement, cette formule de réconfort est mal interprétée par Antoine témoignant de l’incapacité des mots à faire les bonnes actions. En effet, à la ligne 9, la rivalité fraternelle, latente jusque-là, prend soudain une expression directe et saisissante à travers la réplique d’Antoine : « Tu me touches : je te tue. ». Cette phrase est d’ailleurs construite autour d’un chiasme qui souligne l’opposition entre les deux frères. On retrouve aussi une asyndète, marquée par les deux points, suggérant une relation de cause à conséquence. Cette absence de lien logique insiste alors cette relation de condition ce qui met en valeur la violence dans ces paroles. La seconde partie de sa phrase, « je te tue », fait un écho au prologue ainsi qu’à la mythologie avec les luttes fratricides. Cela traduit donc l'état de crise familiale. Puis, la réplique suivante de la mère a pour but d’apaiser cette crise avec l’impératif « Laisse-le Louis » qui suggère l’isolement spatiale. L’apaisement ne peut donc se faire que par la séparation. Catherine adopte ensuite la même stratégie de la mère pour éviter la lutte fratricide à savoir la séparation entre les deux frères. Par conséquent, elle demande à Louis de partir voire de disparaître, de manière polie, c’est ce qu’indique l’utilisation du modalisateur « je voudrais » au conditionnel, l’expression « je vous prie » ainsi que le conditionnel « devriez ». Ensuite, Louis abdique comme en témoigne sa réplique « Je crois aussi. » qui révèle son caractère conciliant. Puis, Suzanne tente de calmer Antoine. Effectivement, elle l’interpelle, c’est ce qu’atteste la répétition de l’apostrophe « Antoine » et cherche le regard de son frère. Puis, à Rania Ibrahim travers la négation « je ne te voulais rien », nous constatons l’utilisation du verbe « voulais », tout comme dans la première réplique d’Antoine. Elle souhaite ainsi créer une proximité par les mots avec son frère. La mère, Catherine et Suzanne semblent donc se ranger petit à petit du côté d’Antoine, et de fait, exclu Louis. La famille resserre donc ses liens avec celui qui est resté présent. Vient alors le second mouvement à partir de la ligne 18 à savoir la réponse d’Antoine apaisé. Il va s’agir pour lui de se défendre à propos de l’accusation de sa famille par rapport à sa brutalité et de tenter de rétablir la vérité sur sa personne. Tout d’abord, tout le long de la tirade, le pronom personnel « je » est très présent puisqu’Antoine décrit sa propre personne autrement que le portait dressé par sa famille. Sa réplique débute par la négation « je n’ai rien » où l’on remarque la répétition du pronom indéfini « rien » utilisé précédemment par sa sœur. Ainsi, une proximité entre frère et sœur s’effectue par les mots. Puis, Antoine formule des excuses avec la proposition « je suis désolé » qui met en avant sa culpabilité. En outre, il justifie son comportement par la mention de sa fatigue à travers « je suis fatigué, […], je suis toujours fatigué » où l’adverbe « toujours » possède un rôle intensif, puis « homme fatigué » à la ligne 22, et « autant fatigué de ma vie » qui clôt la phrase. Par ailleurs, nous pourrions comprendre cette fatigue comme la manifestation physique de la crise personnelle d’Antoine. Par ailleurs, nous retrouvons de nombreuses négations avec « je ne sais plus pourquoi », ligne 19, « je ne sais pas », ligne 25 puis « je ne sais pas dire », ligne 27, et une absence de COD, qui révèlent la perte de repère d’Antoine qui n’arrive pas à exprimer son mal-être. En outre, la gradation avec « toujours » et « depuis longtemps », accentue son désespoir et son mal-être. De plus, Antoine opère une autoanalyse aux lignes 24 et 25 avec « lorsqu’on est fatigué, on croit que c’est le travail, ou les soucis, l’argent ». Il rejette ces hypothèses de causes de sa fatigue par la négation totale « je ne sais pas » et l’adverbe négatif « non ». Ainsi, nous comprenons que la véritable cause de cette fatigue est plus profonde, il pourrait s’agir de la crise familiale. De plus, le complément circonstanciel de temps « aujourd’hui » et l’hyperbole « je n’ai jamais été autant fatigué de ma vie » révèle que la crise d’Antoine est à son paroxysme. Débute alors la seconde phrase de la tirade des lignes 29 à 46. Rania Ibrahim Tout d’abord, nous remarquons l’emploi d’une épanorthose. En effet, l’adjectif qualificatif « méchant » dans « Je ne voulais pas être méchant » est modifié par « brutal », dans « je ne voulais pas être brutal ». Par conséquent, par ces négations, Antoine annonce clairement avoir été méchant et brutal. Toutefois, Antoine contredit son propos en niant la brutalité avec la négation « je ne suis pas un homme brutal » et rejette son propos à travers « ce n’est pas vrai ». De plus, la structure emphatique « c’est vous » insiste sur le reproche d’Antoine à sa famille qu’il accuse d’avoir une image erronée de sa personne c’est ce que révèle le verbe « imaginez » qui traduit l’illusion, ce qui est renforcé par la négation « vous ne me regardez pas ». De plus, à la ligne 34, la conjonction de coordination « mais » introduit deux négations qui porte sur le présent « je ne le suis pas » puis le passé « je ne l’ai jamais été. ». Par conséquent, Antoine rejette entièrement le portait que sa famille a fait de lui. Ensuite, le blanc typographique marque le moment de réflexion nécessaire où Antoine se remémore l’état dans lequel il se trouvait il y a quelques minutes. Par conséquent, la crise semble reprendre comme le souligne l’adverbe « soudain » ainsi que les sonorités en dentales des lignes 36 et 37. Cependant, Antoine parvient à se calmer, c’est ce qu’atteste la répétition de « ça va maintenant », de telle sorte que ses paroles font action ce qui permet l’apaisement d’Antoine. Par ailleurs, les sonorités désagréables en dentales laissent place à d’agréables sonorités en sifflantes. En outre, le deuxième silence traduit un apaisement progressif. L’épanalepse de « c’était soudain comme si » révèle une difficulté à mener sa réflexion. Dans la dernière partie de sa tirade, Antoine explique pourquoi il est arrivé à cet état de crise. L’utilisation de la conjonction de subordination « comme si » souligne une possibilité sur la raison de la colère d’Antoine. Il cite alors son épouse avec « toi, à ton égard», puis « tout le monde », ensuite sa sœur « Suzanne » et ses enfants avec qui il s’est senti accusé d’avoir été brutal, alors que ce n’est pas le cas d’après lui comme le justifie les négations « ce n’est pas une chose juste, ce n’est pas exact ». Par ailleurs, nous assistons aussi à une crise du langage où les mots sont incapables d’énoncer leurs définitions exactes puisque le conflit est né à partir de la mauvaise interprétation du terme « brutal » qu’Antoine à interpréter comme étant « mauvais ». Conclusion En définitive, la crise personnelle d’Antoine est provoquée par la crise de langage puisqu’il comprend de manière erronée le terme « brutal ». Ainsi, sa crise personnelle est Rania Ibrahim mise en lumière par l’explication de l’origine de son conflit interne, ses nombreuses répétitions, son incapacité à trouver les mots justes et son importante difficulté à exprimer son mal-être. Par ailleurs, cette scène d’une grande violence ne permet plus l’annonce de Louis à sa famille. Enfin, nous pouvons rapprocher ce passage traitant d’un conflit opposant des frères ennemis de la pièce de théâtre uploads/Litterature/ explication-lineaire-juste-la-fin-du-monde-partie-2-scene-2-la-colere-d-x27-antoine.pdf

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