Gérard de Nerval Pour les articles homonymes, voir Nerval (homony- mie). Gérard
Gérard de Nerval Pour les articles homonymes, voir Nerval (homony- mie). Gérard de Nerval Gérard de Nerval, par Nadar. Œuvres principales Voyage en Orient (1851) Les Filles du feu (1854) Odelettes Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, est un écrivain et un poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855 (à 46 ans). Figure majeure du romantisme français, il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles, notamment son ouvrage Les Filles du feu, recueil de nouvelles (la plus célèbre étant Sylvie) et de sonnets (Les Chimères) publié en 1854. 1 Biographie 1.1 Jeunesse Fils d'Étienne Labrunie, médecin militaire, et de Marie- Antoinette Laurent, fille d'un marchand linger de la rue Coquillière, Gérard de Nerval naît le 22 mai 1808, vers 20 heures[1], à Paris, au 96 rue Saint-Martin (actuelle- ment le no 168). Baptisé le 23 à Saint-Merri, il est confié quelques mois plus tard à une nourrice de Loisy[2], près de Mortefontaine. Son père est nommé le 8 juin suivant médecin militaire adjoint à la Grande Armée, il est ra- pidement promu médecin et attaché, le 22 décembre, au service de l'armée du Rhin[2]. Le 29 novembre 1810, sa mère meurt à Głogów, en Silésie alors qu’elle accompa- gnait son mari. De 1808 à 1814, Gérard est élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefon- taine, dans la campagne du Valois, à Saint-Germain-en- Laye et à Paris. Au printemps 1814, son père retrouve la vie civile et s’installe avec son fils à Paris, au 72, rue Saint-Martin[3]. Gérard reviendra régulièrement dans ces lieux évoqués dans nombre de ses nouvelles. En 1822, il entre au collège Charlemagne, où il a pour condisciple Théophile Gautier[3]. C'est en classe de pre- mière (année scolaire 1823-1824) qu'il compose son pre- mier recueil resté manuscrit de cent quarante pages : Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824 qu'il donne plus tard à Arsène Houssaye en 1852. Ce recueil a figuré à l'exposition Gérard de Nerval à la Maison de Balzac à Paris en 1981-82[4]. Il a déjà écrit, sous le nom de Gé- rard L. un panégyrique de Napoléon Ier : Napoléon ou la France guerrière, élégies nationales, publié chez Ladvocat et réédité en 1827 par Touquet[5]. L'année suivante, il écrit deux Épîtres à Monsieur Duponchel caché sous le pseudonyme de Beuglant[2]. Dès juillet 1826, il se lance dans la satire à la suite du scandale de l'Académie fran- çaise qui a préféré Charles Brifaut à Alphonse de Lamar- tine[2]. Il compose alors une Complainte sur l'immortalité de Monsieur Briffaut (orthographe de l'auteur), puis une pièce dans le même esprit : L'Académie ou les membres introuvables, ce qui lui valut d'être recalé au concours de l'Académie en 1828[6]. Le 28 novembre 1827, le Journal de la Librairie annonce la parution de sa traduction de Faust en volume in-32 qui porte le titre : Faust, tragédie de Goethe, traduite par Gé- rard (1828)[7]. 1.2 Premiers pas vers le succès Le 1er mai 1829, pour faire plaisir à son père, Gérard ac- cepte d'être stagiaire dans une étude de notaire. Mais il pratique le métier mollement. Il a autre chose à faire. En bon soldat du romantisme, il est convoqué par Victor Hu- go pour faire partie de la claque de soutien à Hernani, mission dont Gérard s’acquitte volontiers (voir Bataille d'Hernani). 1830 est l'année des deux révolutions : la révolution ro- mantique à laquelle Gérard participe, et la révolution po- litique, celle des Trois Glorieuses à laquelle il ne parti- cipe qu'en badaud. La politique ne l'intéresse pas. Les barricades lui ont cependant inspiré un poème-fleuve : Le peuple, son nom, sa gloire, sa force, sa voix, sa vertu, son repos publié en août 1830 dans le Mercure de France du XIXe siècle[8]. Il publie encore un pamphlet : Nos adieux à la Chambre des Députés de l'an 1830 ou, Allez-vous-en vieux mandataires, par le Père Gérard, patriote de 1789, ancien décoré de la prise de la Bastille (…) et En avant, marche ! publiés dans Le Cabinet de lecture le 4 mars 1831[9]. Gérard a surtout deux importants projets : une antholo- gie de la poésie allemande et une anthologie de la poé- sie française, deux ouvrages pour lesquels il lui faut une abondante documentation à laquelle il accède grâce à Alexandre Dumas et Pierre-Sébastien Laurentie qui lui font obtenir une carte d'emprunt, ce qui lui évite de perdre du temps en bibliothèque[10]. La première anthologie porte le titre de Poésies alle- 1 2 1 BIOGRAPHIE mandes, Klopstock, Schiller et Bürger, Goethe, précédée d'une notice sur les poètes allemands par M. Gérard. L'œuvre est accueillie avec moins d'enthousiasme que Faust, dont le compositeur Hector Berlioz s’est inspiré pour son opéra la Damnation de Faust. La seconde anthologie est un Choix de poésie de Ronsard, Joachim Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Guillaume du Bartas, Jean-Baptiste Chassignet, précédé d'une introduc- tion par M. Gérard. Ces deux ouvrages ne rencontrent pas un succès écla- tant. Mais à l'automne 1830, le Cénacle mis en place par Sainte-Beuve pour assurer le triomphe de Victor Hu- go rassemble des écrivains reconnus : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Charles Nodier, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac. Les réunions ont lieu rue Notre-Dame- des-Champs, soit chez Hugo, soit chez le peintre Eugène Devéria, frère d'Achille Devéria, mais ce cénacle com- mence à se disperser. Apparaît un nouveau cénacle : le Petit-Cénacle, dont l'animateur est le sculpteur Jean Ber- nard Duseigneur qui reçoit dans son atelier, installé dans une boutique de marchand de légumes[11], où il retrouve Pétrus Borel et Célestin Nanteuil avant de publier La Main de gloire en septembre[3]. Mais c'est surtout à ce moment-là que Nerval a envie d'écrire des pièces de théâtre à la manière d'Hugo. Deux de ses œuvres reçoivent un très bon accueil au théâtre de l'Odéon : Le Prince des sots et Lara ou l'expiation. Toutes n'ont pas le même succès mais Gérard ajoute un nom d'auteur à son prénom. Il devient Gérard de Nerval, pseudonyme adopté en sou- venir d'un lieu-dit, le clos de Nerval près de Loisy, un champ cultivé par son grand père maternel[12], à cheval sur la commune de Mortefontaine. 1.3 Premières folies, premières expé- riences Une des caractéristiques du Petit-Cénacle est la propen- sion de ses membres au chahut, à la boisson, aux farces, aux jeux de mots et au bousin ou bouzingo (barouf)[13]. C'est d'ailleurs à la suite d'une de ces manifestations du groupe que les agents du guet interviennent et arrêtent trois ou quatre Jeunes-France dont Nerval fait partie avec Théophile Gautier. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie, Nerval écrit un petit poème aussitôt publié dans Le Ca- binet de lecture du 4 septembre 1831. De nouveau dans la nuit du 2 février 1832, les Jeunes-France sont arrêtés, pris pour des conspirateurs, et cette fois leur peine est plus longue[14],[15]. En 1833, Nestor Roqueplan lui ouvre les colonnes de son journal : La Charte de 1830. Mais déjà un autre ami (Édouard Gorges) lui propose d'écrire avec lui un roman-feuilleton, dont l'action se déroulerait dans la Bretagne des chouans. Le vif succès remporté en 1829 par Les Chouans de Balzac fait hésiter Nerval[16]. Pour- tant, l'envie de visiter la région de Vitré l'emporte et il en revient avec un récit : L'Auberge de Vitré qu'il exploitera plus tard dans le prologue de son roman Le Marquis de Fayolle, roman édité après la mort de Nerval en 1856 par Édouard Gorges, qui l'a remanié et achevé[17]. Il fut membre de la goguette des Joyeux et de la goguette des Bergers de Syracuse[18]. 1.4 L'écrivain En janvier 1834, à la mort de son grand-père maternel, il hérite d'environ 30 000 francs. Parti à l'automne dans le Midi de la France, il passe la frontière, à l'insu de son père, et visite Florence, Rome puis Naples. En 1835, il s’installe impasse du Doyenné chez le peintre Camille Ro- gier, où tout un groupe de romantiques se retrouve, et fonde en mai le Monde dramatique, revue luxueuse qui consume son héritage et que, lourdement endetté, il doit finalement vendre en 1836. Faisant alors ses débuts dans le journalisme, il part en voyage en Belgique avec Gau- tier, de juillet à septembre. En décembre, il signe pour la première fois « Gérard de Nerval » dans Le Figaro[3]. Le 31 octobre 1837 est créé à l'Opéra-Comique Piquillo sur une musique de Monpou ; Dumas signe seul le livret, malgré la collaboration de Nerval ; l’actrice Jenny Co- lon tient le premier rôle[3]. Nerval se serait épris de cette actrice qui n'aurait pas répondu à ses sentiments. Il fré- 1.5 Décès 3 quente alors le salon de Madame Boscary de Villeplaine, où une rivalité amoureuse l'oppose au financier William Hope pour la conquête de l'actrice[19]. Selon certains exégètes, il aurait voué un culte idolâtre à Jenny Colon, même après la mort de celle-ci, et elle se- rait la figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, uploads/Litterature/ gerard-de-nerval.pdf
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- Publié le Jul 04, 2022
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