MARIE-CASTILLE MENTION-SCHAAR DOSSIER 223 Les Héritiers COLLÈGE AU CINÉMA LYCÉE
MARIE-CASTILLE MENTION-SCHAAR DOSSIER 223 Les Héritiers COLLÈGE AU CINÉMA LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA Dossier interactif Les dossiers ainsi que des rubriques audiovisuelles sont disponibles sur le site internet : www.transmettrelecinema.com Base de données et lieu interactif, ce site, conçu avec le soutien du CNC, est un outil au service des actions pédagogiques, et de la diffu- sion d’une culture cinématographique destinée à un large public. Édité par le : Centre national du cinéma et de l’image animée. Conception graphique : Thierry Célestine – Tél. 01 46 82 96 29 Impression : I.M.E. BY ESTIMPRIM ZA de la Craye – 25 110 Autechaux Direction de la publication : Idoine production, 8 rue du faubourg Poissonnière – 75 010 Paris idoineproduction@gmail.com Achevé d’imprimer : septembre 2015 L’AVANT FILM L’affiche 1 Une rencontre entre deux générations Réalisatrice & Genèse 2 Les autres sont une richesse LE FILM Analyse du scénario 5 Passage de relais Découpage séquentiel 7 Personnages 8 Travail de mémoire Mise en scène & Signification 10 La morale de l’histoire Analyse d’une séquence 14 Le passeur et les héritiers AUTOUR DU FILM La Shoah au cinéma 17 Le cinéma à l’école 19 Bibliographie & Infos 20 SYNOPSIS C’est la rentrée des classes au lycée Léon Blum de Créteil. Mme Gueguen se présente à la nouvelle classe dont elle aura la charge en tant que profes- seure principale. Aux premiers abords, la classe est composée de « recalés » et de « démission- naires ». Malik, l'un des élèves les plus dissipés de la classe, nous fait quitter l'établissement. Ses dis- cussions avec son ami Saïd nous font découvrir son quartier, son foyer, sa mosquée, sa cinéphilie, sa voisine Mme Levy dont il garde le perroquet ou son ami Joe qui va à la « Syna ». Élève peu motivé, il multiplie les retards chez Mme Gueguen et les empoignades avec Mélanie. Mme Gueguen doit canaliser cette colère permanente qui touche l’en- semble des élèves. Elle y voit un appel de détresse d’une classe qui est déjà convaincue que personne n’attend plus rien d’elle. L’enseignante obtient pour- tant quelques victoires en dissertant sur les images religieuses. Mme Gueguen rebondit sur une repré- sentation de Mahomet qui enflamme la salle, mais fait naître une réflexion : celle de la force des images. Cette séance lui donne une idée. Elle décide d’ins- crire la classe au Concours national de la Résis - tance et de la Déportation. Si au départ les élèves sont sceptiques, ils viennent de plus en plus nom- breux aux séances facultatives de travail pour réfléchir au thème annuel : « Les enfants et les ado- lescents dans le système concentrationnaire nazi ». Les premières séances de travail révèlent la divi- sion des élèves. Mélanie refuse de se mêler au groupe et Olivier, qui se fait désormais appeler Brahim suite à sa conversion à l’Islam, le quitte avec pertes et fracas. Les chamailleries des élèves font parfois douter Mme Gueguen et Yvette, la documentaliste venue prêter main forte. Après une visite du mémorial de la Shoah, la situation se débloque peu à peu. Un nouveau tournant s’opère lorsque les élèves rencontrent un rescapé des camps. Ensemble, les élèves se remettent au tra- vail. C’est Théo, dont la voix traduit une assurance naissante, qui annonce que la classe est retenue pour l’étape finale du concours. Celle de Mélanie, désormais apaisée, est choisie pour lire le Serment de Buchenwald lors de la cérémonie. Parents et enseignants regardent avec fierté et émotion la remise des prix. La classe a gagné. À peine Mme Gueguen a-t-elle le temps de fêter cette victoire avec la classe qu’une nouvelle fait sa rentrée. L’AFFICHE Une rencontre entre deux générations 1 Deux personnages se font face. Tout les oppose en apparence : l’âge (un adolescent, une adulte), le sexe, la taille, le statut (élève-professeur), la couleur de leur peau et celle de leurs vêtements. On pense d’abord à ces films « sur l’école » mettant en scène ces conflits de générations entre élèves et professeurs, lâchés dans l’arène des salles de classes dévastées. Mais la mention « D’après une histoire vraie », souvent associée aux faits divers sordides ou aux grands actes héroïques, est ici trompeuse. Car aucune animosité ne transparaît ici. Aucun combat dantesque n’est en préparation. Bien au contraire. Les tons bleutés associés aux teintes chaleureuses du jaune nous donnent un premier indice sur l’ambiance apaisée et apaisante qui semble régner dans cette classe. La violence que l’on associe trop souvent à ce lieu de vie, de savoir et d’apprentissage disparaît peu à peu de notre esprit. Les personnages confirment cette première impression. À la force tranquille qu’affiche l’enseignante, répond le visage serein et souriant de l’élève. Il ne s’agit pas d’un duel ou d’un bras de fer entre deux personnages pourtant souvent en conflit au cinéma. C’est une rencontre entre deux générations qui se regardent, se scrutent et cherchent à se comprendre. Celle de Mme Geguen, sur le côté droit de l’image, fixe avec aplomb, confiance et conviction celle de Malik, souriante, qui occupe la partie gauche de l’affiche. Le point d’ancrage de cette rencontre nous est donné à voir en arrière- plan. Sur le mur apparaît un collage de photographies réalisé par les élèves sur les enfants et les adolescents victimes du système concentrationnaire nazi. Judicieusement placée entre les deux personnages principaux, là où leurs regards se croisent, cette affiche dans l’affiche nous laisse imaginer ce lien invisible, impalpable qui s’est progressivement tissé entre ces deux générations. On devine une certaine fierté dans les regards sereins, tendres ou déterminés des adolescents qui occupent la partie basse de l’image. Leurs visages témoignent du travail accompli. Car ce sont eux les Héritiers auquel fait référence le titre jaune à la police imposante. Mais aussi et surtout le « ils » de la phrase d’accroche. Toutes et tous ont désormais conscience de leur rôle et de leur place dans « l’Histoire », la petite comme la grande. Mais c’est aussi le plaisir du raisonnement et de la réflexion qui transparaît sur cette image. Celui que l’on éprouve quand nous comprenons l’importance d’apprendre et surtout de transmettre. C’est là le cœur du métier de Mme Gueguen mais aussi l’objet du film de Marie-Castille Mention-Schaar dont le nom en bas de l’affiche ajoute une troisième génération au tableau. La réalisatrice filme la transmission et transmet à son tour. La boucle est bouclée. Le relais est assuré. Nos héritiers sont devenus des maillons de notre Histoire, les nouveaux passeurs de notre mémoire collective. L’AVANT FILM PISTES DE TRAVAIL • Comparer les deux personnages principaux. Ils s’opposent en tous points. Leurs positions (debout, face à face) laissent imaginer un conflit. Pourtant, leurs visages annoncent le contraire. Que traduisent-ils selon-vous ? De la sympathie ? De l’admiration ? De la fierté ? • Analyser les adolescents. Chaque visage semble illustrer les différents sentiments qu’éprouve la classe tout au long du film : la joie, l’inquiétude, le doute, la sérénité, l’apaisement. Seule manque la colère, déjà oubliée… RÉALISATRICE GENÈSE Les autres sont une richesse Débuts Marie-Castille Mention-Schaar songe dans sa jeunesse à devenir médecin, puis se tourne vers des études de journalisme. Dans les années 1990, elle s’intéresse de plus en plus au monde du cinéma. Elle s’associe avec Pierre Kubel et Frédéric Bourboulon pour créer la société de production Vendredi Film. Avec Pierre Kubel elle fonde une seconde maison de production, Loma Nasha Films. Jonglant entre les deux maisons de productions, elle produit plusieurs longs métrages. Elle commence sa carrière de productrice avec Monsieur N d’Antoine de Caunes. En 2005, c’est Tu vas rire mais je te quitte de Philippe Harel. Toujours avec les mêmes associés elle enchaîne, avec les films Zim and Co de Pierre Jolivet, Emmenez-moi de Edmond Bensimon et Wah- Wah de Richard E. Grant en 2005. En 2007, elle retrouve Antoine de Caunes pour Désaccord parfait, puis Pierre Jolivet pour Je crois que je l’aime. Passage à l’écriture et la réalisation Ayant appris le métier de productrice en côtoyant les milieux de la création, Mention-Schaar investit de nouveaux territoires. Elle s’essaie d’abord à l’écriture. Elle signe en 2009 le scénario de La Première étoile réalisé par Lucien Jean-Baptiste qui connait un grand succès, ce qui la conforte dans cette nouvelle activité. Elle écrit ensuite un long métrage tiré du best-seller italien écrit par Federico Moccia Trois mètres au-dessus du ciel. Elle se lance elle-même dans la réalisation de cette libre adaptation. Cela donne Ma première fois en 2011 avec, en vedettes, Esther Comar et Martin Cannavo qui interprètent Sarah et Zach, deux adolescents que tout oppose : Sarah est une lycéenne brillante vivant dans un milieu aisé ; Zach, issu d’un milieu défavorisé, est mauvais élève et se voit déjà en mauvais garçon rebelle. Ils sont comme chien et chat mais vont pourtant se rencontrer, se découvrir, vivre une histoire d’amour intense à laquelle leur culture, leurs préjugés, leurs proches, la société, s’op- posent. Le film est une version dramatique de la première histoire d’amour de la réa- uploads/Litterature/ heritiers-les-de-marie-castille-mention-schaar-pdf.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 11, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 2.3180MB