HISTOIRE de L’ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS FONDÉE PAR AUGUSTIN

HISTOIRE de L’ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS FONDÉE PAR AUGUSTIN FLICHE ET VICTOR MARTIN DIRIGÉE PAR J.-B. DUROSELLE ET EUGÈNE JARRY 12 Institutions ecclésiastiques de la Chrétienté médiévale PRÉLIMINAIRES & Ière PARTIE Livre I par Gabriel LE BRAS doyen honoraire de la Faculté de droit de l Université de Paris directeur à l'Ecole pratique des Hautes-Etudes membre de l’Institut BLOUD $ GAY nunc cognosco ex parte TRENT UNIVERSITY LIBRARY HISTOIRE DE L’ÉGLISE 12 PRÉLIMINAIRES <& PREMIÈRE PARTIE - LIVRE I \ HISTOIRE de L ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS Fondée par Augustin FLICHE & Victor MARTIN Dirigée par J.-B. DUROSELLE & Eugène JARRY 12 Institutions ecclésiastiques de la Chrétienté médiévale PRÉLIMINAIRES & Ière PARTIE — Livre I par Gabriel LE BRAS doyen honoraire de la Faculté de droit de Pans membre de l'Institut BLOUD $ GAY v. 10/ , ^ © by BLOUD <£* GA Y, 1959 ’ j Printed in Belgium ABRÉVIATIONS A. L.K.M.A. B. T.A.M. D.D.C. D. T.C. E. J.C. H.D.I.E.O. H.E. H.L. M. G.H.SS. N. R.T. P.L. R.D.C. R.E.D.C. R.H.D. R.H.E. R.H.E.F. R.T.A.M. Z.S.S., K.A. Z.S.S., R.A. Archiv für Literatur und Kirchengeschichte des Mittelalters Bulletin de théologie ancienne et médiévale Dictionnaire de droit canonique Dictionnaire de théologie catholique Ephemerides juris canonici Histoire du droit et des institutions de l’Église en Occident Histoire de l’Église depuis les origines jusqu’à nos jours (Fliche et Martin) Histoire littéraire de la France Monumenta Germaniae historica Scriptores Nouvelle revue théologique Patrologie latine (Migne) Revue de droit canonique Revista espanola de derecho canonico Revue historique de droit français et étranger Revue d’histoire ecclésiastique Revue d’histoire de l’Église de France Revue de théologie ancienne et médiévale Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, Kano- nistische Abteilung Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, Roma- nistische Abteilung OUVRAGES SOUVENT CITÉS Andrieu (M.), Le Pontifical romain au moyen âge (Studi e Testi), 1938- 1941, 4 vol. Feine (H. E.), Kirchliche Rechtsgeschichte, I Bund : Die Katholische Kirche, 4e édit., Weimar, 1964. Fournier (P.) et Le Bras (G.), Histoire des collections canoniques en Occi¬ dent depuis les Fausses Décrétales jusqu’au Décret de Gratien, Paris, 1931 et 1932, 2 vol. Hefele (trad. H. Leclercq), Histoire des conciles, t. V et VI (1912-1915). Hinschius (P.), System des Katholischen Kirchenrechts, Berlin, 1869-1897, 6 vol. 70526 Hove (A. van), Prolegomena (Commentarium Lovaniense in Codicem juris canonici, vol. 1,1.1. — Cité : Prolegomena), Malines-Rome, 2e édit., 1945. Kuttner (St.), Repertorium der Kanonistik (1140-1234). Prodromus Corporis glossarum, I, Città del Vaticano, 1937. Le Bras (G.), Prolégomènes, t. I de H.D.I.E.O., Paris, 1956. Moorman (J.R.H.), Church Life in England in the 13th Century, Cambridge, 1945. Cité Moorman. Sagmüller (J. B.), Lehrbuch des Katholischen Kirchenrechts, Fribourg-en- Brisgau, 1914, 4e édit., 1914. Schulte (J. F. von), Die Geschichte der Quellen und Literatur des cano- nischen Rechts von Papst Gregor IX. bis zum Concil von Trient, Stuttgart, 1877. Stickler (A.M.), Historia juris canonici latini, I. Historia fontium, Turin, 1950. Wehrlé (R.), De la coutume dans le droit canonique, Paris, 1928. AVANT-PROPOS Le caractère particulier de cet ouvrage nous oblige à définir chacun des termes de son titre et à justifier sa présence dans une collection d’histoire générale; à délimiter et diviser le domaine qui nous est imparti; à déclarer la méthode et l’esprit de notre étude. I Mille ans après sa naissance, le christianisme a conquis l’Occident et l’Orient proche. Non seulement il est la religion dominante de ces immenses territoires, mais il a inspiré toute leur civilisation, au point que nous les tenons pour unis, malgré leurs différences, dans une société universelle que nous appelons Chrétienté h Souveraine des âmes et par elles agissant sur les corps, l’Eglise a partout organisé sa puissance. Les mystères dont elle s’attribue le dépôt, les missions qui lui sont dévolues, elle les perpétue dans un organisme œcuménique : elle est la plus imposante des institutions, si l’on entend par institution uns structure durable, agencée pour la vie collective 2. Cette institution maîtresse, qui a ses lois fondamentales — et qui prospère au milieu, au-dessus d’institutions séculières dont la plus majestueuse est l’Empire — abrite elle-même de nombreuses institutions contemporaines 1 Cette notion de Chrétienté a fait l’objet de nombreuses recherches parmi lesquelles nous nous bornerons à citer J. Rupp, L'idée de chrétienté dans la pensée pontificale, des origines à Innocent III, Paris, 1939; G. G. Meerseman, Die Christenheit als historischer Begriff, dans Hommage aux catholiques suisses, 1953, p. 185-199; O. Halecki, The Place of Chris- tentum in the History of Mankind, dans Cahiers d'histoire mondiale, 1953-54, t. I, p. 927-950; P. Brezzi, L'ideale délia respublica cristiana nell'alto medio Evo, dans Civitas, sept. 1954; G. Ladner, The concepts of Ecclesia and Christianitas..., dans Miscellanea hist. pontificiae, 1954. Par une communication au Xe Congrès international des sciences historiques, le P. Kempf a rallumé le débat (Imperium und Nationen in ihren Bezug zur Christianitas-Idee, Actes du Congrès, vol. VIII, Florence, 1955, p. 202-205 ; Michèle Maccarrone discute ses conclusions, dans la Rivista di storia délia Chiesa in Italia, 1955, p. 406-412 et 1956, p. 438. En deux articles des Stimmen der Zeit, 1956, p. 13-23 et 91-100, le P. Kempf a précisé sa conception de l’unité des deux éléments constitutifs de tout État. Nous conclurons nous-mêmes au cours de ces Préliminaires. - A la définition que nous avons donnée dans nos Prolégomènes, p. 4 et 5, on pourrait ajouter les réflexions de A. Marongiu aux Journées d’histoire du droit de 1953, résumées dans la R.H.D., 1954, p. 156-157 et de P. Ourliac, L’objet de l’histoire des institutions, dans R.H.D., 1955, p. 282-293. Ces deux savants mettent en lumière le lien du juridique et du social. La famille est une institution sociale parce qu’elle se présente en toute société avec des traits uniformes et cohérents, que la coutume impose et que la loi régit, dans un ensemble de règles coordonnées. Ensemble durable de règles harmonieusement agencées pour des hommes ou des choses qui les font vivre et qui en vivent : telle nous apparaît l’institution juridique, suggérée par la vie sociale et qui la modèle. — Voir Addenda. 8 AVANT-PROPOS de son enfance ou créées selon l’exigence des temps : moyens de salut, comme les sacrements; fonctions permanentes, comme les offices; groupes stables, comme les ordres monastiques. Autant de réalités sociales, dont nous percevons les éléments distincts et coordonnés. Leur vie appartient à l’histoire générale. Cependant, tout au long de cette histoire se découvre et progresse l’action motrice et régulatrice du droit. L’institution sociale est aussi une institution juridique : un réseau bien dessiné de règles commande tout son exercice. Baptême, épiscopat ou confré¬ rie, par exemple, sont apparus avec leurs traits religieux et sociaux, avant de susciter des codes méthodiques. Nous percevons, à l’origine, une parole sacrée ou un sursaut humain, qui fait naître l’institution religieuse et sociale, avec le germe d’un droit ; au fur et à mesure des nécessités, se multiplient pres¬ criptions, interdits et tolérances dont le système fera une institution juridique. A partir de la Réforme grégorienne, c’est un système d’institutions qui s’implante dans la Chrétienté. Suscité par les papes depuis Léon IX, doté par Grégoire VII de formules précises, adapté depuis Urbain II, il se dilate sous le pontificat d’innocent II, dans le Décret de Gratien. Désormais, les formes anciennes vont s’épanouir et de nouvelles formes ne cesseront de surgir, selon les besoins : Universités, Inquisition, Ordres mendiants. Formes anciennes et nouvelles prennent un caractère juridique de plus en plus marqué. Jusqu’à la catastrophe du Grand Schisme, la constitution se poursuivra sans arrêt. Ces deux dates de l’élection d’innocent II et de la mort de Grégoire XI, 1130 et 1378, marquent les limites de notre ouvrage h A côté de l’histoire des événements et des idées, l’histoire des institutions a trouvé sa place, dans les précédents volumes de cette collection.2 Du XIIe au XIVe siècle, force est de traiter à part événements, idées, institutions s. Il convient de préciser le sens et la mesure de cette distinction formelle. Depuis le xne siècle, les institutions sont de plus en plus étroitement serrées dans un corset de réglés, qui ont un caractère technique fortement accusé. L histoire et meme la structure de l’Église deviennent inintelligibles a qui refuse de se porter résolument dans la haute sylve — comme disaient les canonistes médiévaux , dans la morne plaine — comme disent beaucoup Ce sont les limites de l’âge classique, où l’Église construit son droit et ses institutions sur r f?”ntS Ct avec,1«s matériaux fournis par l’Ancien Droit, qui couvre le premier millénaire, j n io 'o, commence 1 âge moderne. Voyez sur cette division des temps, le second chapitre du second livre de nos Prolégomènes. On trouvera une orientation bibliographique dans É. Perroy, Le moyen âge (Histoire generale des civilisations) ■> Presses Universitaires, 1955 et dans nos Prolégomènes. Ajoutez W Neuss, Die Kirche des Mittelalters, 2e éd„ Bonn, 1950; R. Morghen, Medioevo cristiano, Uan, 1951; L. Oenicot, Les lignes défaite du moyen âge, Tournai, 1951. Voir Addenda. ' Une place primordiale dans l’histoire des origines chrétiennes, une place considérable fé0,kk e‘ uploads/Litterature/ histoire-de-l-x27-eglise-12-1.pdf

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