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Ce sujet comporte trois pages. Veuillez vérifier que votre exemplaire est complet avant de commencer l’épreuve. ...................................................................................................................................................... Vous traiterez au choix un des deux sujets proposés. MERCI D’INDIQUER CLAIREMENT SUR VOTRE COPIE LE SUJET CHOISI (ainsi que la question pour le sujet 2) DAEU A 2017-2018 EXAMENS session 1 FRANCAIS Durée de l’épreuve : 4 heures sujet 1 : DISSERTATION Le théâtre, pour intéresser le spectateur, doit-il nécessairement mettre en scène des personnages et des actions hors du commun ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les pièces que vous avez lues et étudiées ainsi que sur votre expérience de spectateur. (20pts) OU sujet 2 : RESUME et QUESTION SUR ŒUVRE 1) Vous répondrez à l’une des deux questions proposées. Votre réponse sera organisée, argumentée et appuyée sur la pièce en question. (10pts) question 1 : Sur quelle situation dramatique tout le tragique repose-t-il dans Le Cid de CORNEILLE ? OU question 2 : Que représentent les rhinocéros dans Rhinocéros d’Eugène IONESCO ? 2) Vous ferez un résumé du texte suivant en 120 mots (+/- 10%) : (10pts) Langage surpris, avons-nous dit du langage dramatique ; il eût été plus exact de dire langage comme surpris. Mis à part les rares exemples que l’on peut donner où un personnage apostrophe le public, tout se passe comme si le spectateur surprenait une série de dialogues, de la même façon apparemment que nous pouvons surprendre et écouter des propos échangés sans qu'on s'aperçoive de notre présence. Mais justement, tout se passe comme si… Et en réalité, ce langage comme surpris, est, si nous osons employer cette expression, un langage représenté ; qui n’a rien de spontané , cela va sans dire ; qui ne cherche pas seulement à provoquer une réaction des interlocuteurs ; qui n’est pas simplement inséré dans la vie ; qui ne s'inscrit pas simplement dans le temps que vivent ceux qui l’utilisent ; mais un langage en représentation, ce qui suffit à le différencier absolument du langage, même si apparemment, comme il arrive souvent, les propos échangés ne se distinguent en rien des propos quotidiens, ce qui implique, au-delà des similitudes trompeuses, des différences fondamentales. Du fait qu’il est représenté, le langage dramatique est un langage total : non seulement les éléments proprement verbaux prennent un relief extraordinaire, mais encore tout ce qui les accompagne, gestes, contexte, action, situation… ont plus d'importance que dans la vie où, très souvent, préoccupés avant tout de comprendre et d'être compris, nous ne témoignons d'intérêt qu'aux seules paroles et à leur seule signification. Contentons-nous de rappeler la parole si profonde d'Ionesco : "Tout est langage au théâtre ... Tout n'est que langage…" La belle œuvre dramatique établit entre ces différents éléments un équilibre fragile et précieux tout à la fois, constitue à partir d'eux un ensemble complexe qui varie à chaque seconde mais, et le fait est essentiel, où le texte – disons plutôt les éléments verbaux – restent, dans l'ensemble, fondamentaux. Si tout au théâtre est langage, une œuvre dramatique est avant tout parole. Et si maintenant nous nous demandons quelle est la fonction de ce langage particulier déjà si différent de nos propos quotidiens, nous découvrons un autre caractère, à nos yeux essentiel. Ce langage représenté, parce que représenté, a une fonction double, ce qui suffit à le différencier radicalement du langage ordinaire, en dépit, là encore, des similitudes trompeuses. La réplique la plus banale est destinée à la fois au personnage auquel elle s'adresse et au public. L'auteur la crée à la fois pour les personnages (comme si successivement il était l'un d'eux et s'adressait à chacun d'eux) et pour ces gens curieusement assemblés et qui écoutent ; et définir la nature et la qualité d'une réplique ou d'un dialogue, c'est définir avant tout le rapport qui s'établit entre deux effets : l'effet sur l'interlocuteur (comme dans la vie) et l'effet sur ce juge (au sens très large du terme) qu'est le public. […] Un autre caractère enfin a retenu longuement, trop longuement peut- être, notre attention. Dans l'élaboration de l'œuvre, l'écrit précède le dit et le langage dramatique procède1 des deux, sans se confondre ni avec l'un ni avec l'autre. […] Il est bien vrai que parler et écrire, c'est "manier les signes que nous fournit la langue", mais c'est les manier, dans l'un et l'autre cas, de manières différentes, puisque les conditions mêmes d'élaboration et de réception du message sont, elles aussi, différentes, voire souvent opposées. D'où vient l'originalité du langage dramatique qui, dans une certaine mesure, concilie les contraires : très proche de la parole, imitant même ses imperfections qui prennent alors une valeur esthétique ; mais aussi très éloigné d'elle, plus enchaîné, plus rythmé, plus soucieux d'effets. Très proche parfois de la langue écrite, sans jamais pourtant se confondre avec elle, perdant, s’il le faut, toutes ses qualités dramatiques. "C'est Giraudoux2 qui m'a appris", déclare Jean Anouilh2, "qu'on pouvait avoir au théâtre une langue poétique et artificielle qui demeure plus vraie que la conversation sténographique3." On ne saurait mieux dire. Mais qu’on y prenne garde : langue poétique ne veut pas dire ici langue de la poésie et langue artificielle ne veut pas dire langue savamment écrite. La poésie trouve en elle-même sa propre fin4 ; au théâtre comme dans la vie le langage ne trouve jamais en lui-même sa propre fin4. Pierre LARTHOMAS, Le Langage dramatique (1972) [739 mots] 1 procéder : découler, être la conséquence 2 Jean GIRAUDOUX (1882-1944) et Jean ANOUILH (1910-1987) sont des dramaturges français. 3 la sténographie est une méthode d’écriture rapide qui permet d’écrire au rythme de la parole. 4 fin : finalité, but uploads/Litterature/ examen-francais-s-1-2017-2018.pdf
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- Publié le Jui 29, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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