MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ÉCOLE NOR
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE BOUZARÉAH ÉCOLE DOCTORALE DE FRANÇAIS De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout Discours littéraire et discours journalistique Thèse de doctorat en sciences du langage Soutenue par M. Ahmed Boualili Sous la direction de Membres du jury Mme Kara-Abbès Yasmine, Président : M. Abdoun, MC université d’Alger professeure ENS Bouzaréah Examinateur :M.Claude Coste, professeur, Grenoble M. Charles Bonn, Examinatrice : Mme Kebbas, MC ENS Bouzaréah professeur émérite, Examinateur : M. Attatfa, MC ENS Bouzaréah UFR Lettres et arts Lyon 2 Examinatrice : Mme AïtDahmane, MC Alger Alger 2009 De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 2 Sommaire INTRODUCTION PARTIE I : LE MÉTISSAGE THÉMATIQUE CHAPITRE 1 : LA CONNEXION LEXICALE 19 CHAPITRE 2 : LA CONNIVENCE THÉMATIQUE 39 CONCLUSION PARTIELLE 86 PARTIE II : LA SUBVERSION DES GENRES ET DES DISCOURS CHAPITRE 1 : DE LA CONNIVENCE GÉNÉRIQUE À UNE TYPOLOGIE DISCURSIVE 104 CHAPITRE 2 : L’IMBRICATION DISCURSIVE 134 CONCLUSION PARTIELLE 174 PARTIE III : L’INTERLOCUTION COMME STRATÉGIE DISCURSIVE CHAPITRE 1 : LES INSTANCES DE L’INTERLOCUTION 189 CHAPITRE 2 : LES STRATÉGIES DISCURSIVES COMME MOTEUR DE L’ÉCHANGE 228 CONCLUSION PARTIELLE 262 CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXES De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 3 Remerciements Je tiens à remercier Mme Abbès Kara Yasmine et M. Charles Bonn pour le soutien indéfectible qu’ils m’ont apporté. Je leur exprime ma gratitude pour m’avoir guidé et de n’avoir ménagé ni leur temps, ni leur savoir, ni leur patience pour que cette recherche arrive à son terme. Je les remercie pour leur disponibilité et leur sollicitude. Je tiens à rendre un vibrant hommage à mon père sans qui je ne serai pas arrivé à ce stade. Il n’a pas hésité à se priver pour que nous, mes frères et moi, puissions aller aussi loin que nous pouvions dans nos études. Mes frères et sœurs ont eux aussi souffert de ces privations. Je les remercie pour leur soutien. Je ne pourrai passer outre les sacrifices que ma femme a consentis pour que j’aie les meilleures conditions pour travailler. Je la remercie chaleureusement. Je ne saurai oublier Mme Kebbas qui m’a permis cette année de me consacrer pleinement à ma thèse. Vifs remerciements. Je remercie également M. Attatfa pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée. Mes enseignants et mes collègues n’ont pas été en reste, un chaleureux remerciement leur est adressé et je souhaite à ceux qui n’ont pas encore soutenu beaucoup de courage pour finir leurs thèses. Enfin, toutes mes pensées vont à mes amis et à ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cette modeste recherche. De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 4 Dédicaces Tout travail aussi scientifique soit-il est toujours accompli avec passion. La passion qui guidait mes pas est celle d’un enfant aimant sa mère. À ma mère je dédie ce travail et je suis sûr qu’elle aurait été fière de ce que j’ai réalisé. Sans toi ma douce mère, sans ton attention, sans tes veillées à mon chevet, sans les mille et une choses que je te dois, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. …tu me manques terriblement. Je dédie aussi ce travail à mon fils Yann. De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 5 INTRODUCTION Dans le cadre de notre mémoire de magister, nous nous sommes intéressé à un paramètre de l’écriture de Tahar Djaout en étudiant la portée pragmatique du lexique dans ses œuvres romanesques. Nous avons constaté que les choix lexicaux de l’auteur relevaient de stratégies discursives diverses1. Néanmoins, l’écriture ainsi appréhendée n’était pas révélée dans sa complexité. C’est pourquoi, nous nous proposons donc, en continuité de ce premier travail, d’interroger l’écriture et donc le discours djaoutien pour montrer son caractère hybride, à partir d’un corpus littéraire et journalistique. L’œuvre littéraire et journalistique de Djaout, bien que définie a priori comme relevant de genres et de discours différents, rend compte d’un processus d’hybridation aux niveaux scriptural et discursif. Ce phénomène est très complexe dans la mesure où parfois les limites entre genres transgressés sont difficilement identifiables. Ces difficultés tiennent au fait que, comme le précise Schaeffer2, la distinction des genres relève de procédés différents, parfois imbriqués, décelables à différents niveaux discursifs. Ces niveaux discursifs dont parle Schaeffer3 sont au nombre de cinq mais ne constituent pas une liste fermée. Il s’agit, d’une part, de l’énonciation, de la destination, de la fonction qui s’inscrivent dans le cadre communicationnel et, d’autre part, de la sémantique et du niveau syntaxique qui permettent la réalisation discursive. Nous pouvons adjoindre à ces cinq niveaux celui du lexique. Pour comprendre ce processus d’hybridation de l’écriture djaoutienne qui s’inscrit dans un contexte historique, social et idéologique particulier, nous nous 1 Cf. Boualili, A. (2004) : Étude lexicologique et pragmatique de l’œuvre romanesque de Tahar Djaout, mémoire de magistère sous la dir. de Kara-Abbès Yasmine, Alger. 2 Schaeffer, J.-M. (1989) : Qu’est-ce qu’un genre littéraire ?, Paris, Éditions du Seuil, p. 81 3 Idem., pp. 82-115 De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 6 intéresserons à plusieurs niveaux d’analyse : lexical, thématique et discursif. Notre approche s’appuiera sur les théories de l’analyse du discours. La production littéraire de Djaout s’étend sur la période allant de 1975 à 1991, période pendant laquelle émerge une nouvelle classe dirigeante qu’il appelle « l’ordre nouveau ». Cette période est aussi marquée par la montée extraordinaire de l’intolérance et de l’extrémisme. A ce propos, faisant le parallèle avec la présence musulmane en Espagne, le journaliste affirme : « L’existence d’une communauté chrétienne et/ou israélite importante aurait-elle contribué à l’enrichissement, à l’équilibre et l’ouverture de cette société (algérienne), ou, au contraire, à son émiettement, à sa cassure ? Si on se réfère à la civilisation de l’Andalousie où l’Orient et l’Occident ont fait fusion, où l’islam, le christianisme et le judaïsme ont vécu en parfaite et fructueuse osmose, on est tenté de conclure que l’absence de l’autre est toujours un vide, une lacune ; que les exclusions engendrent la stérilité. »4 Le corpus que nous soumettons à l’analyse est constitué de cinq romans et de quatorze articles de presse. L’œuvre romanesque retenue comprend L’exproprié, Les chercheurs d’os, L’invention du désert, Les vigiles et Le dernier été de la raison. Tous ces textes ont été publiés aux éditions du Seuil sauf L’exproprié dont la première édition est d’abord parue en Algérie chez la SNED (Société nationale d’édition 4 Djaout, T. : « La foi républicaine », In Ruptures n° 2, du 20 au 26 janvier 1993 De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 7 et de diffusion) avant d’être réédité en Europe chez François Majault, un éditeur belge. Le dernier roman a été publié en 1999 à titre posthume ; il est constitué de textes rassemblés par l’éditeur lui-même. Ceci expliquant peut-être cela, c’est le roman le moins volumineux des cinq. En 1993, Djaout, avec un « groupe d’amis », fonde le journal Ruptures. Il entendait également rompre avec une écriture assujettie aux canons et aux dogmes. Ce journal a cessé de paraître après l’assassinat de Djaout. Dans les vingt-deux numéros publiés, Djaout a écrit quatorze articles, ou plutôt des chroniques. Sa rubrique s’intitulait Relais, nom qui évoque bien la vocation de l’espace que Djaout s’était réservé en tant que rédacteur en chef. Les articles en question sont « Lettre de l’éditeur » (n° 1), « La haine devant soi » (n° 1), « La foi républicaine » (n° 2), « La face et le revers » (n° 6) , « Le retour du prêt-à-penser » (n° 8), « Les chemins de la liberté » (n° 9), « Suspicion et désaveu » (n° 10), « Minorer ou exclure » (n° 12), « La justice de l’histoire » (n° 14), « Avril 1980- L’effraction. Des acquis ? » (n° 15), « Petite fiction en forme de réalité » (n° 16), « La logique du pire » (n° 17), « Fermez la parenthèse » (n° 18), « La famille qui avance et la famille qui recule » (n° 20). Notre étude s’articulera en trois parties. La première sera consacrée au métissage lexical et thématique. Nous tenterons de monter la circulation des thèmes d’un discours à l’autre et d’un genre à l’autre et ce à partir des relations lexicales entretenues par les différents textes qui composent notre corpus. Il s’agira de répondre à deux questions : 1° comment le lexique et les thèmes développés dans l’œuvre de Djaout sont-ils parfois imbriqués ? 2° comment cette relation est-elle exprimée ? La deuxième abordera la subversion des genres et des discours grâce à l’interdiscours. Comment celui-ci s’organise-t-il et par quels moyens linguistiques se réalise-t-il ? Quel est son impact sur la poétique djaoutienne ? De l’interdiscours à l’écriture hybride dans l’œuvre de Tahar Djaout 8 La troisième concernera l’interlocution comme stratégie discursive. Comment le locuteur et l’interlocuteur apparaissent-ils dans le rapport d’interlocution ? Ces deux instances sont-elles uploads/Litterature/bouali-li.pdf
Documents similaires
-
12
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 4.7809MB