HISTOIRE de L’ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS Fondée par Augustin

HISTOIRE de L’ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS Fondée par Augustin FLIGHE & Victor MARTIN Dirigée par J.-B. DUROSELLE & Eugène JARRY 9 Du premier Concile du Latran à l’avènement d’innocent III (1123-1198) 2ème PARTIE par Raymonde FOREVILLE Jean ROUSSET de PINA Professeur à la Faculté Conservateur de la Bibliothèque des Lettres de Rennes de Tunis BLOUD& GAV NUNC COGNOSCO EX PARTE TRENT UNIVERSITY LIBRARY HISTOIRE DE L’ÉGLISE ##### m (2e PABTIE) HISTOIRE de L’ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU'A NOS JOURS Fondée par Augustin FLIGHE & Victor MARTIN Dirigée par J.-B. DUROSELLE & Eugène JARRY 9 Du premier Concile du Latran à l’avènement d’innocent SII 2ème PARTIE par Raymonde FOREVILLE Jean ROUSSET de PINA Professeur à la Faculté Conservateur de la Bibliothèque des Lettres de Rennes de Tunis BLOVD& GAY 1953 \U\ Héa* v C\ _> 50 Il arrivait parfois à M. Fliche d'imaginer, sans y croire, qu’il ne verrait pas Vachèvement de la grande œuvre dont il avait élé le fondateur, le directeur el le plus important des collaborateurs. Il nous disait alors : « Si je meurs, je souhaiterais que M. Duroselle puisse me remplacer. » C’est aussi à M. Duroselle que les éditeurs onl songé, après consultation des collaborateurs de /'Histoire de l’Église, quand M. Fliche nous a quittés. Nous ne pouvons qu’exprimer ici notre recon¬ naissance à M. Duroselle d’avoir bien voulu accepter. La thèse de M. Duroselle sur les Débuts du catho¬ licisme social en France 1822-1870 (Paris, 1951) a révélé au monde catholique, sinon au public savant, la maîtrise de l’historien. Ses amis la connaissaient déjà. Et l’Université l’a consacrée en désignant M. Duroselle comme doyen de la jeune Faculté des Lettres de la Sarre. Nous n’avons d’aulre ambition que de continuer et d’achever l’œuvre de M. Fliche, dans l’esprit même de son fondateur. La plupart des collabora¬ teurs avaient déjà élé choisis et sont à l’œuvre. Le rythme de la publication sera accéléré dans toute la mesure du possible. Et nous voulons espérer que 1956 en verra Vachèvement. E. JARRY Nous nous excusons de la publication tardive de cette seconde partie du l. IX. Une succession de contretemps a retardé d’une façon imprévisible l’achèvement d’un travail dont une partie notable était déjà rédigée en 1939. Voir table des matières, p. 383. 70524 " . LIVRE II LA PAPAUTÉ ET L’ORDRE TEMPOREL DE 1154 A 1198 Digitized by the Internet Archive in 2019 with funding from Kahle/Austin Foundation https://archive.org/details/histoiredeleglis0000unse_q4w6 CHAPITRE PREMIER LE PONTIFICAT D’ADRIEN IV 1 1. — L État pontifical et la papauté à la fin de l’année 1154. En décembre 1154, alors que s’achevait le court pontificat d’Anastase IV (12 juil¬ let 1153 - 3 décembre 1154) et que les cardinaux élevaient au siège de Pierre l’Anglais Nicolas Rreakspear, évêque d’Albano, les royaumes occiden¬ taux avaient, pour la plupart, changé de maîtres. Louis VII, revenu de LA CHRÉTIENTÉ OCCIDENTALE EN 1154. L'AVÈNEMENT DE HENRI II PLANTAGENET (1) Bibliographie. -— I. Sources. — Documents originaux de la Chancellerie pontificale, bulles et privilèges d’Adrien IV : P. L., CLXXXVIII (258 lettres) ; un nombre plus considérable se trouve cité dans Jaffe-Wattenbach, Regesta Pontificum Romanorum, t. II, Leipzig, 1888 ; enfin W. Boltzmann, Papsturkunden in England, 2 vol.,Berlin, 1930-31 et 1935-36 (dans Abhand- lungen der Gesellschajt der Wissenscha/ten zu Gôltingen, Neue Folge, philologisch-historische Klasse), publie des bulles pour la plupart inédites. A. W. Haddan and W. Stubbs, Councils and ecclesiasiical Documents relaling lo Gréai Brilain and Ireland, 3 vol., Oxford, 1869-1878, si<male certaines décisions d’Adrien IV, et l’on trouvera réunis dans U. Chevalier, Codex diplomaticus Ordinis S. Rufi, Valence, 1891, les privilèges d’Adrien IV concernant le monastère de Saint-Ruf. Pour le Patrimoine de saint Pierre, consulter Le Liber Censuum de l'Église romaine, é dit. P. Fabre, et L. Duchesne, Paris, 1910), ainsi que P. F. Kehr, Italia ponlificia, t. I-VIII, Berlin,1906-1935. — Pour la biographie d’Adrien IV, l’ouvrage capital par son caractère semi-officiel, son information de première main et sa parfaite objectivité est assurément Boson, Vita Adriani papae IV (édit. L. Duchesne, au t. III du Liber Ponlificalis, Paris, 1892, p. 388 et suiv. ; Watterich, Ponti¬ ficum Romanorum vitae ab aequalibus conscriptae, t. II, Leipzig, 1862, p. 233 et suiv.). Sur l’en¬ fance et la jeunesse du pape anglais, on complétera utilement par Guillaume de Newburgh, Ilistoria Anglicana, II, vi (Rolls Sériés, p. 109 et suiv.). La mission de Scandinavie est décrite par Saxo Gra.mmaticus, Gesia Danorum ou Historiae Danicae, XIV (édit. P. E. Muller, 2 vol., Hau- niae, 1839-1858 ; édit. J. Olriic et H. Raeder, t. I, Hauniae, 1931). Rapports du pontife avec les princes chrétiens. Pour l’Angleterre et l’Irlande, nous avons un témoignage de grande valeur, celui de Jean de Salisbury, Policraticus, VI, xxiv, VII, xxi et VIII, xxin et Metalogicon, IV, xlii (édit. J. A. Giles, t. III et IV des Œuvres, Oxford, 1848, repro¬ duite par Migne, P. L., CXCIX ; édit. C. C. I. Webb, Oxford, 1909 et 1929). Par contre, sur les rapports du pontife avec Frédéric Ier Barberousse et les débuts de la lutte du Sacerdoce et de l’Empire, sur sa politique italienne et ses relations avec les cités lombardes et avec le roi de Sicile, nous sommes tributaires des sources italiennes et germaniques généralement partiales. Utilisées avec précaution, elles fournissent cependant des renseignements précieux, notamment sur les derniers événements du pontificat plutôt négligés par Boson. Les principales sont : Raoul, Annales IMediolanenses ; Otto Morena, Ilistoria rerum Laudensium et Continualio par Acerbus Morena (dans Monumenta Germaniae Ilislorica, Scriplores, t. XVIII, p. 359-378 et 587-643). Le premier est favorable à la politique pontificale, le second à la cause impériale. Il y faut ajouter les histo¬ riens officiels de l’Empire, apologistes de Barberousse : Otton de Freising, De geslis Friderici I, encore très modéré, qui ne mène pas au delà de 1156, et son continuateur Raiiewin, beaucoup plus mordant, qui poursuit jusqu’en 1160 (Cf. l’un et l’autre dans les Monumenta Germaniae Ilislorica, Scriplores, t. XX, p. 352-491). A signaler enfin, pour mémoire, deux poèmes de la fin du xii° siècle, en l’honneur de î’empereur: Geoffroi de Viterbe, Gesia Friderici (Ibid.,t. XXII, p. 307-338) et Gunthier, De rebus geslis Friderici Aenobarbi (P. L., CCXII, col. 261-476). IL Travaux. —- Vie et pontificat d’Adrien IV : Ciaconius, Vilae et res gestae pontificum Roma¬ norum et S. R. E. cardinalium, t. I, Rome, 1677 ; R. Raby, Pope Adrian IV, an hislorical sketch, Londres, 1849 ; H. Macquin, La plus grande gloire des Anglais, histoire du pape Adrien IV, Paris, 1854 ; Ch. Didelot, Le pape Adrien IV à Valence (dans Bulletin de la Société départementale d’Archéologie et de Statistique de la Drôme, t. XXV, 1891, p. 5-50) ; A. H.Tarleton, Nicholas Braeks- pear, Englishman and Pope, Londres, 1896 ; L. C. Casartelli, The English Pope (dans Dublin Reoiew, t. CXXX, 1902, p. 77 et suiv.) ; J. D. Mackie, Pope Adrian IV (The London Essai/, Oxford, 1907) ; F. M. Steele, The Story of lhe English Pope, Londres, 1908 ; IL K. Mann, The Lives of lhe Popes in lhe early Middle Ages, t. IX, Londres, 1914, p. 231-340. Relations avec les États chrétiens : Arne Odd Johnsen, Studier vedrorende kardinal Nicalaus 6 LE PONTIFICAT D’ADRIEN IV la Croisade, sans même avoir tenté de reconquérir Édesse, avait perdu son meilleur guide en l’abbé Suger, mort le 13 janvier 1151, et n’avait pas tardé à répudier une épouse volage et acariâtre ; il allait régner de lon¬ gues années encore sur un domaine affaibli et diminué. Par contre, Henri II Plantagenet, nouvel époux d’Aliénor d’Aquitaine (mai 1152), ceignait la couronne d’Angleterre à la suite de l’accord de Wallingl'ord (novembre 1153) et de la mort d’Étienne de Blois (25 octobre 1154). Ce jeune prince, au tempérament impétueux et volontaire, irascible et dissimulé, alors dans toute la vigueur de la jeunesse et le triomphe d’une gloire nouvelle, réunissait sur sa tête trois héritages : la succession anglo-normande par sa mère l’impératrice Mathilde, fille de Henri Ier d’Angleterre 1, la succession angevine par son père Geoffroy Plantagenet, époux en secondes noces de Mathilde, la succession de Guillaume d’Aqui¬ taine enfin par sa femme 2. Sa domination, encore réduite au royaume d’Angleterre proprement dit dans la région insulaire, s’étendait sur près des deux tiers du royaume de France alors limité à l’Est par l’Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhône ; bientôt suzerain de la Bretagne 3, il possédait toute l’étendue du littoral océanique d’Eu à Bayonne ; ses prétentions ou ses droits lui donnaient accès jusqu’au Toulousain, à l’Auvergne et au Velay, avec un regard sur la vallée du Rhône 4. Décidé Brekespears legasjon lil Xorden {1152-1154), Oslo, 1945 ; T. B. Willson, Ilislory of the Church and State in Norway, Londres, 1903 ; J. Martin, L’Eglise et l’Étal en Suède au moyen âge (dans Revue des Questions historiques, t. LXXVII, 1905, p. 54-83) ; E. A. Freeman, Historical Essays, Ist Sériés, Frédéric I, King oj Ilaly, Londres, 1871 ; G. B. Siragusa, Il regno di Guglielmo 1 in Sicilia, Palerme, uploads/Litterature/ histoire-de-l-x27-eglise-9-2.pdf

  • 40
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager