HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours Mme MAESTRIPIERI 1 HIS

HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours Mme MAESTRIPIERI 1 HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours A. DEFINITION de la poésie Le mot « poésie » vient du grec poieïn (« fabriquer, créer ») ; le nom poiésis signifiait alors « tout type de création, manuelle ou intellectuelle ». On définit souvent la poésie en opposition à la prose. La poésie étant alors la forme que prend le langage : vers, rimes, rythme. Cette opposition est réelle jusqu’au XIXe, après Baudelaire, la poésie évolue et ne peut plus être définit comme une « forme autre que la prose ». La poésie est surtout une forme particulière de langage permettant d’exprimer différents sentiments, sensations, pensées. La première lecture d’un poème permet souvent de ressentir une émotion ou un sentiment sans que l’on en comprenne bien l’origine. On peut donc parler de la spécificité du langage poétique : l’étude plus précise de la forme, des mots aide à la compréhension et au sens, et cela, que la poésie soit versifiée ou non : • Observation de la mise en espace des mots ; • Repérage des champs lexicaux permettant de dégager le thème du poème ; • Analyse des effets produits par les figures de style, les jeux de rythme et de sonorités, la construction des phrases… HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours Mme MAESTRIPIERI 2 B. Petit PANORAMA de la poésie On considère qu’en poésie il y a un « avant » et un « après » Baudelaire (1821-1867). 1. Le premier « poète » : Orphée est considéré comme le premier poète. Il était fils d’un roi de Thrace (au nord de la Grèce) et de Calliope (l’une des neuf Muses ; les Muses étant les neuf jeunes-femmes, qui par leur beauté et leurs talents artistiques charmaient les Dieux de l’Olympe : Calliope> la poésie, Clio > l’histoire, Erato > le chant, Euterpe > la musique, Melpomène > la tragédie, Polymnie > la rhétorique, Terpsichore > la danse, Thalié > la poésie pastorale, Uranie > l’astonomie). Orphée reçoit une lyre du dieu Apollon, et compose des vers. Lorsqu’il chantait ses poèmes accompagné de la lyre, il « charmait » la nature tout entière et adoucissait les mœurs. 2. Dans l’Antiquité : Dès l’Antiquité gréco-romaine, il existe un lyrisme d’expression personnelle. La poétesse Sapho (sur l’île de Lesbos) en est la principale représentante. 3. Moyen-Age : Les poètes, guidés par l’inspiration poétique (la furor), cherchent à exprimer leurs sentiments dans des formes fixes et établies (rondeau, ballades, chansons). La plus part du temps, ils cherchent leur inspiration en se promenant. La poésie du Moyen-Age est essentiellement lyrique. Les thèmes privilégiés : – L’expression des sentiments (chagrins d’amour, espoir, douleur de l’exil, joies du quotidien…) se retrouve notamment dans les poèmes de Charles d’Orléans. – L’affirmation d’un « moi » personnel (chez Villon, Louise Labbé) qui s’appuie sur : o l’expérience de la vie et de la mort ; o l’expression de la mélancolie devant le temps qui passe, o l’expression de la pitié devant ceux qui souffrent. 4. Renaissance : Le poète se considère comme une sorte de messager divin. Le poète est un être inspiré par la « fureur », ce qui le conduit à la contemplation du monde. Les poètes de la Pléiade (Ronsard, Du Bellay,…) méditent sur : – Le temps qui passe, – Le douloureux bonheur d’aimer (Sonnets de Ronsard à Hélène,…) – La fragilité des êtres. Un autre « courant » poétique consiste à s’engager et à prendre parti notamment avec les guerres de religions qui se déroulent à cette époque. C’est le cas d’Agrippa d’Aubigné (poète protestant, il évoque dans son recueil les Tragiques le conflit entre Catholiques et Protestants, la nuit de la St Barthélémy ; tonalité à la fois tragique, épique, mystique…)). 5. XVIIe-XVIIIe : Trois « formes » poétiques cohabitent à cette époque : la poésie moderne, les fables, la poésie didactique. – La poésie mondaine est souvent légère et frivole ; elle a pour but principal de divertir les convives dans les salons mondains. Elle s’apparent souvent à un jeu galant, elle exprime l’émerveillement du poète devant la beauté du monde, ou son ressentiment vis-à-vis du genre humain. – La fable est une poésie qui se veut moraliste (elle s’apparente alors à une forme littéraire argumentative). Son principal représentant est bien sûr La Fontaine. Il dénonce la vanité et la sottise de l’Homme, la violence et les abus du pouvoir, l’injustice. Il cherche alors à agir sur son lecteur et à le conduire à une certaine sagesse. – La poésie didactique : au XVIIIe siècle, la poésie doit permettre de véhiculer les idées des Lumières. Elle a donc une fonction didactique (c'est-à-dire pédagogique : elle doit instruire, enseigner). Il y a peu de poètes au XVIIIe siècle, nous retiendront principalement André Chénier. HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours Mme MAESTRIPIERI 3 6. Au XIXe et XXe L’opposition ne se pose plus en terme de vers / prose, mais sur l’utilisation du langage : les poètes sont ceux qui privilégient un langage expressif, de sensations, un langage musical, indépendant de la notion de sens. Au XIXe siècle : Trois courants poétiques se succèdent au XIXe : le Romantisme, les « poètes maudits » et le Symbolisme. – Le Romantisme o privilégie l’expression des sentiments personnels : lyrisme, mélancolie, contemplation du monde, les thèmes privilégiés sont donc l’amour, la solitude, la mort, la souffrance. (Lamartine, Hugo, …) o Mais le poète dénonce aussi dans ses œuvres toutes formes d’oppressions et d’injustices, il cherche à éclairer le peuple sur la misère de la société. (HUGO, Les châtiments : recueil contre Napoléon III) – Les « poètes maudits » : Baudelaire, Verlaine, Rimbaud principalement. o Héritier des romantiques, Baudelaire exprime les contradictions du monde industriel : il est alors partagé entre la recherche d’un idéal de la beauté, et la laideur et l’ennui de la réalité. (Spleen et Idéal) o A sa suite, Verlaine et Rimbaud font l’expérience d’une vie de bohème. Leurs thèmes privilégiés sont alors : l’indignation devant la guerre ; l’errance du poète ; la mélancolie du souvenir ; la haine de la bourgeoisie o Ils s’affranchissent peu à peu de la contrainte du vers et privilégient la sensation au sens. – Le Symbolisme (Mallarmé principalement). Le symbolisme suggère plus qu’il n’exprime. Il s’agit d’observer l’opacité du monde, de découvrir les symboles qui laissent entrevoir un monde mystérieux auquel seul le poète a le pouvoir d’accéder. Au XXe siècle : A cette époque également, quatre « directions poétiques » se succèdent : la poésie d’avant guerre, la poésie engagée, la poésie surréaliste, la poésie du quotidien. – La poésie d’avant guerre : o Apollinaire, Cendrars, … o renouvelle le lyrisme. o Ils admirent le monde moderne et les avancées scientifiques (comme l’aviation), et leur poésie exprime alors la ville (l’urbanisation), le voyage, la guerre. o Ils utilisent le vers libre. – Le surréalisme : les poètes jouent avec le langage. Ils ouvrent la poésie au monde du rêve et du hasard. Ils font scandale. André Breton donne la définition du surréalisme dans son Manifeste du surréalisme (1924) « Surréalisme, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. ». – La poésie engagée : o La seconde guerre mondiale pousse certains poètes à mettre leur art au service de la résistance o c’est le cas pour : Eluard, Aragon, Char,… o la poésie est alors un moyen de garder espoir, o mais aussi de combattre et d’éveiller les esprits. – La poésie du quotidien : o En marge du surréalisme, certains poètes expriment leur attachement à la culture populaire. o C’est le cas de Ponge et Prévert. o Ils se libèrent des contraintes formelles et stylistiques. o Ils utilisent un langage parfois argotique, humoristique. o Leurs thèmes privilégiés sont :  La critique sociale  La tendresse pour les déshérités, pour l’enfant rebelle, les clochards, les amoureux, la mère…  Les objets et les rituels du quotidien HISTOIRE LITTERAIRE : La poésie du Moyen-Age à nos jours Mme MAESTRIPIERI 4 C. Eléments de METRIQUE La métrique est l'étude de la versification, autrement dit de la prosodie : • Étude du vers : rime (mais la rime ne suffit pas à faire un vers !), accents, coupes et césures... • Étude de la strophe : c'est la structure des rimes qui fait la strophe ; elle est le plus souvent marquée typologiquement par un blanc, mais ce n'est pas obligatoire. • Étude du poème dans son ensemble : formes fixes / formes libres I. Les rimes : • Croisées (abab), embrassées (abba), suivies ou plates (aabb) • Pauvres (un seul phonème commun), suffisantes (suivi/ravi), riches (automne/monotone) : ex = uploads/Litterature/ histoire-litteraire-et-recapitulatif-poesie.pdf

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