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• ï-^^r:v ''1C Vr V^ 'a-*.'*, ,.\iS4 THE LIBRARY OF THE UNIVERSITY OF CALIFORNIA RIVERSIDE HISTOIRE RELIGIEUSE RÉVOLUTION FRANÇAISE DU MÊME AUTEUR, A LA MÊME LIBRAIRIE Histoire de la seconde République française. Deux volumes in-8'. Histoire du second Empire. Tomes I et II (1832-1859). Deux vo- lumes in-S" avec cartes. — Tome III (1859-1861). Un volume in-S» avec cartes. — Tome IV (1861-1866). Un volume in-8'' avec cartes. — Tome V (1866-janvier 1870). Un volume in-8°. — Tome VI (2 janvier-7 août 1870). Un volume in-8° avec 4 cartes. — Tome VII (6 août 1870-4 septembre 1870). Un volume in-8' avec 6 caries (Ouvrage couronné par l'Académie française, prix Alfred Née et grand prix Gûbert.) Histoire religieuse de la Révolution. Tome I". Un volume in-8'. — Tome II. Un volume in-8' avec cartes. — Tome III. Un volume in-8' avec cartes. — Tome IV. Un volume in-8'. — Tome V et dernier. Un volume in-8'. A LA, LIBR.URIE BlOUD ET GaY Â travers la France chrétienne. Un volume in-12. Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur en 19il. 'Di^ /V^- 2C^f /;tw-*: PIERRE DE LA GORGE DE l'académie française HISTOIRE RElIfilEUSl RÉVOLUTION FRANÇAISE TOME II Avec trois cartes PARIS LIBRAIRIE PLON PLON-NOURRIT et C-, IMPRIMEURS-EDITEURS 8, RUE GARANCIÈRE — 6° Tous droits réservés 1.3 Copyright 1911 by Plon-Nourrit et C». Droits de reproduction et de traduction létervés pour tous pays. HISTOIRE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION LIVRE SEPTIEME LA PREMIÈRE LOI DE PROSCRIPTION SOMMAZRB I. — L'A.-, emblée législative : comment et pour quelles causes les nou- veaux députés sont en général inconnus du public et ne se connaissent pas eux-mêmes. — La première séance (1" octobre 1791); aspect de la salle ; législateurs et constituants ; l'élection du président ; la céré- monie de la prestation de serment; l'Assemblée législative et le roi: procédés méprisants, et dernier retour de loyalisme. II. — Comment les affaires religieuses se mêlent aux premières préoc- cupations de l'Assemblée; discours de Couthon (7 octobre 1791); rapport lu par Gensonné (9 octobre 1791) sur l'état de la Vendée. IH. — De l'urgence d'une décision en matière religieuse; comment l'Assemblée constituante a laissé toutes choses en suspens; l'as- semblée nouvelle; où elle s'est recrutée; pénurie d'hommes supé- rieurs ; répartition probable des partis politiques ; de deux dangers redoutables. — Comment les députés sont arrivés de leur province, l'esprit tout obsédé des querelles entre intrus et réfractaires ; com- ment les messages de leurs commettants continuent à leur apporter le récit de ces disputes. — Entre trois conduites possibles, quelle est la plus probable? IV. — La discussion sur le sort des prêtres insermentés ; de quelle façon singulière elle s'engage ; nombreux projets. — Projets qui ont pour objet d'asservir l'Église; motions libérales qui essaient d'assurer la coexistence paisible des deux cultes. — Fin de la discussion gêné- raie. V. — Objets divers qui, durant la discussion sur les prêtres, portent ailleurs les pensées; les affaires d'Avignon; révolution de Saint- TOME II. f î HISTOIRE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION Domingue. — Comment beaucoup de députés répugnent encore à sé- vir contre les prêtres fidèles. — Quelle habile accumulation de faits et de griefs affaiblit ou détruit les objections des modérés et met toutes choses à point pour la persécution. VI. — Le comité de législation. — Rapport de François de Neufchâteau sur les mesures à prendre contre les prêtres insermentés ; dispositions principales du projet ; quelle addition aurait pu le rendre tolérable, et comment cette addition est repoussée. VIT. — La discussion des articles ; quelles maximes sont proclamées ; quelles aggravations subit le projet primitif ; comment la loi du 7 mai 1791 est implicitement abrogée. — La loi est votée le 29 no- vembre ; comment elle crée une classe de suspects. Au mois de juin 1791 s'étaient tenues, en vue des élec- tions générales, les assemblées primaires. Elles se com- posaient de tous les citoyens actifs, au nombre de quatre millions trois cent mille environ pour toute l'étendue du territoire. En ces comices avaient été choisis les électeurs du second degré. Ceux-ci, à raison des complications nées de l'événement de Varennes, avaient attendu longtemps leur convocation. Ils ne s'étaient réunis qu'à la fin d'août pour nommer les députés définitifs. Ainsi venait de se former VAssemblée législative. Dès le milieu de septembre, les diligences commencè- rent à déposer dans Paris les représentants du peuple. Aus- sitôt, dans les cafés, dans les cercles, dans les salons, tous ceux qu'intéressait la politique s'enquirent des nou- veaux élus. La curiosité demeura mal satisfaite. Parmi les noms rapportés dans les gazettes, il n'en était, pour ainsi dire, aucun qui émergeât. On connaissait comme na- turaliste Lacépède, comme savant Condorcet, comme pro- cureur général syndic du département de Paris M. do Pas- LA PREMIÈRE LOI DE PROSCRIPTION 3 loret. Brissot — Erissot de Warville, comme il aimait à se laire appeler — avait trop écrit, trop intrigué surtout pour qu'on l'ignorât. Ceux qui avaient participé en 1789 aux agitations révolutionnaires se rappelaient aussi Fauchet, devenu depuis évêque du Calvados, et ils le revoyaient dans la chaire de Notre-Dame, au lendemain de la Bas- tille prise, célébrant avec un lyrisme furibond les rois à terre, les peuples victorieux, l'Évangile épuré. Des autres on ne savait rien. Une raison d'ordre général contribuait fort à déconcerter les pronostics. Les Constituants s'étant déclarés non rééli- gibles, les électeurs avaient dû, de toutes pièces et d'un seul coup, renouveler le personnel politique. Entre ces débu- tants, rien n'autorisait à marquer des différences. A une première couche d'hommes nouveaux, celle de 1789, avait succédé une seconde couche d'hommes non moins nouveaux, celle de 1791. Pour la conduite des affaires publiques, le préjudice ne laissait pas que d'être grave ; car la perspec- tive était celle d'un second apprentissage dont la matière serait, cette fois encore, la France. Bien qu'on connût peu les hommes, on pouvait, d'après certaines vraisemblances, conjecturer leur politique future. L'exercice du droit électoral avait été subordonné à la prestation préalable du serment civique. Or les plus scru- puleux des catholiques, les plus ardents des contre-révo- lutionnaires s'étaient refusés à cet engagement : de là des abstentions nombreuses qui avaient assuré, en beaucoup d'endroits, le triomphe de ceux qu'on nommait les patriotes. Il n'était point jusqu'aux restrictions du droit de suffrage qui n'eussent favorisé les novateurs. Etaient seuls citoyens actifs ceux qui payaient un cens équivalent à trois journées de travail et n'étaient point serviteurs à gages. Cette clause avait écarté les indigents, presque tous tributaires de la noblesse ou du clergé par le patronage ou les bienfaits. Les théoriciens du progrès s'étaient indignés de l'exclusion ; é HISTOIRE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION mais d'autres, plus avisés, s'en étaient silencieusement réjouis, sentant combien elle leur profitait. Les députés achevaient d'arriver. Si le public les ignorait, ils ne se connaissaient pas davantage entre eux. Le hasard des rencontres dans les diligences avait créé entre eux les premiers liens. Chemin faisant, à travers les cahots de la route ou en montant à pied les côtes, ils avaient échangé cfuelques commencements de pensée. Leurs jugements s'étaient attardés surtout sur leurs prédécesseurs : ils les appréciaient avec sévérité, trouvant, non sans raison, la Constitution mal faite, et d'ailleurs importunés de si grands devanciers. A Paris, ils se répandirent dans les hôtelleries, et de préférence choisirent les plus modestes. Ceux qui les observaient les jugèrent bien minces de bagages et un peu minables de costume. « Ils n'ont apporté avec eux que leurs galoches et leur parapluie. » Ainsi s'exprimaient les gens de Cour, futiles et méprisants. Parmi les nouveaux venus, beaucoup n'avaient jamais visité la capitale. On les vit s'aventurer, comme en course de reconnaissance, à travers les petites rues qui rétrécissaient le Carrousel et formaient autant de chemins couverts jusqu'au château des Tuileries. Puis ils vaguaient autour de l'Assemblée, ne pouvant se persuader qu'ils fussent souverains, vraiment souverains, et plus même que le maître héréditaire révéré de siècle en siècle. Rentrés à leur auberge, ils retraçaient, en des lettres dont plusieurs subsistent encore, leurs impressions curieu- sement mêlées d'importance et d'embarras. Pourtant, dans la grande ville inconnue, un lieu leur était familier, tant ils en avaient ouï parler ; c'était le Club des Amis de la Consti- tution, qu'on commençait à appeler le Club des Jacobins. La société avait subi, au mois de juillet, un terrible amoin- drissement, par le départ des plus modérés de ses membres, émigrés aux Feuillants. Elle commençait à se remettre de cette crise, de nouveau remplissait ses cadres, et de nouveau aussi multipliait ses succursales dans les provinces. C'est là LA PREMIERE LOI DE PROSCRIPTION 5 que beaucoup affluaient, jaloux de s'orienter et de prendre langue. Dès les premiers jours, on compta parmi les députés cent trente-six affiliations (1). Le !«' octobre 1791, les Représentants tinrent leur première séance. Dès neuf heures, par petits groupes, on les vit péné- trer dans la Salle du manège où leurs prédécesseurs avaient siégé, où ils devaient siéger eux-mêmes. Curieusement ils regardaient uploads/Litterature/ histoire-religieuse-de-la-revolution-francaise-pierre-de-la-gorce-volume-ii.pdf

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