Histoire de l’art 1 Histoire de l’art Temps Modernes Introduction 1. Clés de le

Histoire de l’art 1 Histoire de l’art Temps Modernes Introduction 1. Clés de lecture Même s’il y a des mutations, l’art des Temps Modernes reste régi par une forme de cohérence et par les mêmes règles qui se sont mises en place au 15ème siècle, période de basculement. Cette mise en place de l’art classique occidental va perdurer jusqu’au 19ème. Il existe des clés de lecture qui nous permettent de décoder une image de cette période. Ex : Jacques-Louis David, « Le serment des Horaces » : On est au classicisme, 1784 Nicolas Poussin, « Le Jugement de Salomon » Classicisme, 1649 Masaccio, « Le paiement du tribu » Renaissance, 1427 Histoire de l’art 2 On peut constater une évolution mais l’image reste organisée, elle est construite sur des bases communes. Quelles sont-elles ? L’image classique est fondée sur le principe de faire de l’image peinte le reflet de la vision du monde, elle cherche à reproduire ce qu’on en perçoit, avec les caractéristiques de la vision humaine. Cette particularité est basée sur la perspective qui est un ensemble de règles, de lois, de méthodes qui vont permettre de donner l’illusion en peinture qu’on voit la même chose que la réalité  Image mimétique (qui est un terme venant du mot grec « mimésis » qui signifie « imitation », l’image cherche donc à imiter le monde réel). La perspective consiste en fait à donner l’illusion de la profondeur sur une surface plate. En tant qu’êtres humains, nous percevons la profondeur, qui est caractéristique de notre vision du monde. A partir du 15ème, les cultures européennes vont représenter les choses de manière mimétique mais ce fait est une exception culturelle (X Afrique, Islam, …). Contre-ex : L’art viking, pierre de Vang, XIème. On est en plein Moyen-Age occidental. Culture médiévale du IXème au XIIème. C’est une plaque de granit, qu’on trouvait essentiellement dans les cimetières ou les églises. Elle était aplatie sur place et gravée et on remplissait ces gravures avec une couleur blanche pour les faire apparaître. Nous voyons bien que l’artiste ne cherche pas à reproduire la réalité, ce n’est ni son but ni son désir, même si certains éléments sont figuratifs (on peut voir un animal dans la partie du dessus, …). Mais ces derniers sont pris dans un entrelacs de choses dont nous ne comprenons plus très bien le sens. 2. La perspective La perspective va être l’instrument qui permettra de mettre en place ce système mimétique. Elle n’a cependant pas été inventée ! Nous avons déjà des systèmes perspectifs dans les grottes préhistoriques (12000 ACN). La perspective naît donc avec l’art, et elle se retrouve dans toutes les cultures. Mais à partir du 15ème, on va l’utiliser de manière récurrente, systématique. On va donc baigner en permanence dans un système qui imite très fidèlement ce qui nous entoure. Histoire de l’art 3 Ex image pont : Les rambardes, qui sont parallèles, semblent converger vers un point unique, qui se trouve sur l’horizon : il s’agit du point de fuite (c’est une règle en art) La perspective doit reproduire les caractéristiques de la vision humaine, les artistes vont donc devoir les respecter. Ex Pentecôte : La colombe nimbée représente l’Esprit Saint. Parmi les apôtres, on retrouve Saint-Pierre qui tient la clé du Paradis. Le moine médiéval qui a réalisé cette œuvre n’est pas préoccupé par une représentation fidèle, cohérente de ce que nous voyons, son image ne répond donc pas à nos codes. Les barres rouges sont en fait des colonnes qui supportent une voûte. Elles créent donc un espace mais il est écrasé car l’ordre qui est ici privilégié est l’ordre théocentrique, le moine veut montrer l’importance des apôtres par rapport à Dieu. On peut également observer une hiérarchie des personnes par ordre d’importance par rapport à Dieu : Les apôtres qui doutent sont en bas et ceux qui accueillent et voient l’Esprit Saint sont en haut. Mais pourquoi y-a-t-il un tel changement, pourquoi passe-t-on d’une vision qui n’est pas organisée comme la vision humaine à une qui l’est ? En fait, à cette époque, on passe d’un monde théocentrique à un monde anthropocentrique, ce qui fait que les représentations basculent. On passe d’un monde organisé en fonction de Dieu, structuré par l’Eglise et à la Renaissance, on se tourne vers un monde où l’homme se cherche une mesure par lui-même, l’être humain devient le centre. Giotto, Fresques de l’Eglise supérieure d’Assise : Nous trouvons une série de fresques qui contiennent des indices sur ce changement qui est en train de se produire. Ces fresques sont très importantes. Elles représentent l’histoire de Saint-François d’Assise. Dans cette image, on constate qu’il y a quelque chose qui s’opère. Le contexte est particulier car Giotto représente des éléments sacrés qui ne sont pas Histoire de l’art 4 contemporains (François ayant vécu au 11/12ème) mais qui sont encore très proches dans la mémoire collective. Le peintre ne va pas situer la vie de Saint-François dans un monde ancien mais dans le contexte médiéval italien. Il représente donc des éléments du paysage italien, avec des églises caractéristiques de l’architecture romane de l’époque de Saint-François. L’artiste cherche ainsi à donner une cohérence entre la figure représentée et les éléments qui l’entourent. Il reste cependant un énorme problème de proportions mais nous ne devons pas oublier que nous sommes au début de ce système. Progressivement, cette mise en place va s’améliorer et va finir par aboutir à l’œuvre de Raphaël, « Le mariage de la Vierge ». La perspective y est parfaitement maîtrisée, l’œuvre est structurée comme si on assistait à la scène en direct live. Il n’y a donc plus de frontières entre la peinture, qui est comme le prolongement de ce que nous voyons, et nous. 2.1. « Première perspective » Cette mise en place de la perspective est appelée « perspective linéaire » : ce sont les constructions graphiques, géométriques qui vont organisées la composition et avoir pour but de donner l’illusion de la profondeur. Raphaël va utiliser le système des fuyantes (cfr photo du pont). Le baptistère représenté annonce la naissance à venir du Christ. Raphaël va en fait utiliser une surface vide pour montrer la profondeur et il va peindre les lignes de manière fuyante, convergente, ce qui donnera une impression de profondeur, qui elle-même sera accentuée par une autre règle : les personnages devant nous sont plus grands que ceux plus lointains. L’image va commencer à nous donner l’illusion parfaite de la réalité. 2.2. « Deuxième » perspective Le deuxième grand moment de l’histoire de la perspective arrive avec Léonard de Vinci. Il va en apporter une nouvelle forme : la perspective atmosphérique, le sfumato (sorte de brouillard, de flou dans la texture de la peinture, qui n’est pas très nette, un peu enfumée). Histoire de l’art 5 Ex : Léonard de Vinci, « La Vierge, l’enfant et Sainte-Anne ». On retrouve une généalogie symboliste car Sainte-Anne est la grand-mère de Jésus. On a une impression naturelle de profondeur due à la maîtrise parfaite des règles de perspective. En rénovant, on sait rendu compte que certaines parties de cette œuvre paraissaient finies mais qu’elles semblaient inachevées en arrière-plan. On a d’abord cru que Léonard de Vinci pratiquait le non finito mais maintenant on sait que ce n’est pas incomplet. Il s’agit en fait d’un système de représentation, la fameuse perspective atmosphérique, qu’on retrouve dans plusieurs de ses tableaux. En outre, de Vinci a analysé les caractéristiques de la vision humaine, il a fait des constats optiques. Par exemple, il s’est rendu compte que plus on regarde un paysage de loin « dans la vraie vie », plus on a l’impression que les couleurs s’amenuisent et qu’elles tendent vers le bleu. Ainsi, dans l’arrière-plan de cette peinture, il va représenter les choses moins nettement, ce qui va accentuer cette impression de profondeur. C’est très compliqué de donner le sentiment d’espace mais de Vinci y arrive en dissociant les deux plans. 2.3. La « troisième » perspective Le troisième grand moment dans l’histoire de la perspective est le clair-obscur, mis en place à la fin du 16ème par un peintre italien, inventeur de ce système : Il s’agit de Le Caravage. Le clair-obscur est une mise en présence très contrastée de parties extrêmement lumineuse et de parties extrêmement sombres. C’est une manière de théâtraliser la lumière. Le Caravage utilise d’abord cette technique pour des raisons religieuses car le clair-obscur répond à une iconographie et à un système particuliers. Tous les tableaux montrés jusqu’ici abordent des sujets religieux, ils servent la religion catholique. Dans cet exemple, on a un thème catholique bien connu, qui est la conversion de Saint-Paul. Paul persécute d’abord les Chrétiens. Puis, il se ballade pour aller à Damas à cheval et à un moment, il tombe, se fait mal et il a tout d’un coup l’illumination divine et se convertit donc. Il deviendra l’un des plus grands défenseurs de l’Eglise. Sur le tableau, il adopte un geste d’accueil de la lumière divine qui lui tombe uploads/Litterature/ ht-art-tm.pdf

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