IBN THOFAÏL SA VIE, SES ŒUVRES La présente collection a pour but de remettre à

IBN THOFAÏL SA VIE, SES ŒUVRES La présente collection a pour but de remettre à la disposition des chercheurs et ( curieux » des textes ou des études aujourd’hui introuvables ou inaccessibles, en remédiant à l’inconvénient majeur du coût élevé des rééditions à tirage limité. Le procédé utilisé ici sacrifie délibérément l’aspect matériel au profit du contenu, et reproduit les textes sans révision de principe. Lecteurs, l’Editeur et son Imprimeur, ainsi que les Animateurs de ( Vrin-Reprise », Messieurs: Jean-Robert ARMOGATHE François AZOUVI Dominique BOUREL Rémi BRAGUE Jean-François COURTINE Jean-Luc MARION Henri MECHOULAN Pierre-François MOREAU Daniel MORTIER Jean-Pierre OSIER Jean WALCH sont heureux de vous offrir la possibilité de posséder, à nouveau, . des œuvres devenues indisponibles alors qu’elles étaient et restent fondamentales. La présente édition est la reprise de l’ouvrage paru à Paris, en 1909. g Presses Universitaires de France ISBN Vrin 2-7116-0818-2 IBN THOFAIL THÈSE COMPLÉMENTAIRE POUR LE DOCTORAT ÉS-LETTRES PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS PAR LÉON GAUTHIER cuAROÉ DE COURS A LA cuAlRE D’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MUSULIANI DE L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES LETrREs D’ALOER PARIS ERNEST LEROUX, EDITEUR 28, RUE BONAPARTE, v1° 1909 153 .154633 IC’ÏÛQCC A MA MÈRE NOTE SUR LA TRANSCRIPTION DES MOTS ARABES Une étude d’histoire de la philosophie musulmane n’appartient pas exclusivement à l’érudition orientaliste. Les mots arabes qui s’y ren- contrent, termes techniques et noms propres, sont destinés à passer tels quels dans les livres d’histoire de la philosophie universelle. L’auteur d’une pareille étude ne doit donc pas s’attacher imperturbablement à un système de transcription rigoureusement scientifique, ayant pour consé- quence inévitable de susciter à qui n’est pas arabisant trop de complica- tions, de difficultés et d’énigmes. Nous avons suivi sur ce point l’exemple des de Sacy, des Munk, des Renan, etC., en adoptant toutefois un mode de transcription d’un caractère plus scientifique. Nous distinguons, par exemple, le à q, du 5k, le la th, du a; t, mais nous renonçons à distin- guer le r (h fort) h, du A (h faible) h, le 3 (d zézayé) dh, du B (d empha- tique) dh, etc., parce que la pénurie de l’alphabet français ne nous per- mettrait d’indiquer ces nuances, d’ailleurs légères pour qui n’est pas initié, qu’en surchargeant nos caractères de signes conventionnels. Cependant, nous rendons conventionnellement le hamza par ’ et le ’ain par I, afin de ne pas supprimer deux consonnes arabes. Nous rendons, en principe, le un (s faible) par a et le Un (s emphatique) par ç; néan- moins, nous transcrivons u» par ç lorsque, entre deux voyelles, il risque- rait d’être prononcé comme un z, etc. Enfin, nous avons renoncé à modi- fier l’orthographe altérée de certains noms devenus chez nous d’un usage tout à fait courant, comme Almoravides, Almohades, vizir, etc. IBN THOFAÎL SA VIE, SES ŒUVRES PREMIÈRE PARTIE .-. I VIE D’IBN THOFAÏL Aboû Bekr Mohammed ben ’Abd-eI-Malik ben Moham- med ben Mohammed ben Thofaïl el-Qaïcî, tel est le nom complet d’Ibn Thofaïl. Cette formule signifie qu’il reçut à sa naissance le nom (1) de Mohammed; que plus tard, devenu père de famille, on lui donna, selon l’usage, du nom d’un de ses fils, le surnom (2) d’Aboû Bekr (le père de Bekr); que son père se nommait ’Abd-el-Malik, son grand-père, ainsi que son bisaïeul, Mohammed, et son trisaïeul Thofaïl; enfin, le nom ethnique (3) El-Qaicî (4), (I) Ml ism. (2) Ironya, surnom indiquant la parenté. (3) nisha. (li) Gym Ibn Khallikan’s Biographical Dictionary, translated ("rom the Arabie by Boll Mac Guckiu de Slane.... A vol, Paris, 1843-187r, vol. 4, p. 478, n, 9, l. I. - Scriptorum Arabum loci de Abba- didis, nunc primum editi a R. P. A. Dozy, Lugd. Batav., 1846-1863, i -2- indique que sa famille appartenait à la tribu de Qaïs, l’une des plus illustres de l’Arabie. Il est encore appelé El- Andalocî (l’Espagnol) (1), EI-Qorthobî (2), EI-Ichbîlî (3), (l’habitant de Cordoue, de Séville). Son surnom d’AbOû Bekr est quelquefois remplacé par un autre, Aboû Dja’far (le père de Dja’far) (4), Chose qui arrive fréquemment lorsqu’un musulman a plusieurs fils Les scolastiques le nomment Abubacer, transcription latine de son surnom Aboû Bekr. Il s’en faut que nous possédions touchant la vie, le 3 vol., vol. Il, p. 17I, l. I. -- Casiri, Bibliotheca Arabica-Hispana Escu- rialensis, Mntriti I760-I77O, 2 vol., table générale, art. Abu Baker Mo- hamad ben Abdelmalek ben Thophil. - Liçân ed-dîn Ibn el-Khathîb, Markaz el-ihâtha bi-’odabâ’i Gharnâtha, manuscrit de la Bibliothèque Nationale n° 3347 (anc. fonds 867), fol. 44 v°, art. Ibn Thofaïl, l. a. (I) Casiri, ibid., t. I, p. 203, col. I et 2 : DCXCllI, 3°. -- H. Deren- bourg, Les manuscrits arabes de l’Escurial, t. I (Paris, 1884), p. 492, no 669 (il faut lire 696) (fol. r45), dans le titre de l’ouvrage. (2) Casiri, ibid, t. I, p. 203. col. l et 2 : DCXCIII, 3°, et table géné- rale. art. Abu Baker ben Topbail. - Catalogus manuscriptorum orien- talium qui in Museo Britanuico asseverantur. Pars secunda, codices Ara- bicos amplectens. Londini, I871. Supplementum, p. 448, col. 2, n° X. (3) Hadji Khalfa, Lexical: bibliographicam et encyclopaedicum, Latine et Arabice edidit, indicibusque instruxit G. Flügel. Leipzig, 1835-1858, 7 tomes en 8 vol., vol. 3, u" 1. le et 6115. - Catal. manuscriptor... qui in Mus. Britann. assever., ibid., p. 448, col. a, n° X. - On le trouve aussi appelé parfois EI-Borchani, C’est-adire de Purchena (dans la pro- vince d’Alméria, à 56 km. au N. de cette ville) [Casiri, ibid, table gén., art. Abu Baker Mohamad ben Abdelmalek ben Tophil, et t. l, p. 98, c. I]. Ce renseignement, manifestement erroné, est reproduit dans l’art. Ibn Thoféïl du Grand Dictionnaire de Larousse et dans l’art. Ibn Thofeîl de la Grande Encyclopédie, article qui fourmille d’erreurs bien qu’il n’ait que quelques lignes, (4) D’après le titre du manuscrit d’Oxford édité par Pococke (Voir la note suivante). (5) C’est ainsi que le prophète Mohammed est appelé tantôt Aboû ’l- Qâcem et tantôt Aboû Ibrahim; le calife Hâroûn er-Rachîd, tantôt Aboû Dja’far et tantôt Aboû Mohammed; son fils et successeur El-Amîn, tantôt Aboû ’Abd-Allah, tantôt Aboû Moûça et tantôt Aboû ’l-’Abbàs; etc. Cf. l’ococke, Philosophus Autodidactus, sive Epistola Abi J aafar ebn Tophail de Hai ebn Yoqdhan... ex Arabica in linguam Latinam versa ab Eduardo Pococltio. Editio secunda... Oxonii, I700, Praefatio, vers le début. .-3.- caractère et les œuvres d’Ibn Thofa’il, autant de renseigne- ments que nous en pourrions souhaiter. En groupant les brèves indications qu’on trouve éparses chez les divers auteurs musulmans, à peine est-il possible de tracer une esquisse sommaire de l’homme, du personnage politique, du savant et du philosophe. Ibn Thofaïl naquit à Wâdî Ach (i) (aujourd’hui Gua- dix) (2), très probablement dans les dix premières années du me siècle de notre ère (3). La petite ville Où il vint au monde, et où il passa vraisemblablement les premières années de sa vie, est située à une soixantaine de kilomètres au N.-E. de Grenade, au milieu d’une haute plaine très fertile. Elle doit son nom à la petite rivière qui la baigne, le Wâdî Ach (le Guadix), haut affluent de la Guadiana (I) Ibn Khallikân, ibid., vol. IV, p, 478, n, 9, l. a. - Annales regain Mauritaniae (Raoudh el-Qirthâs) a condito ldrisidarum imperio ad annum fugae 726 ab Abu-l-Hasan Ali ben Abd-Allah Ibn Abi Zer’ Fesano, vel ut alii malunt Abu Mohammed Salih ibn Abd el-Halîm Granatensi, conscrip- tOS... edidit... latine vertit... Carolus Johannes Tornberg... a vol. Upsala, 1843-I846, vol. I (texte arabe), p. Ire. 1. 8 du bas; vol, Il (trad. Iat.), p. [82, l. 3; cf, Ifoudh el-Kartas. Histoire des souverains du MaghIeb et annales de la ville de Fès, traduit de l’arabe par A. Beaumier. Paris, 1860, p. 292,1. I7. Il en existe aussi une traduction portugaise par Moura, Lisb., 1828, et une trad. all, parF. de Dombay. Agram, I794. - Scriptorum Arabum loci de Abbadidis, editi a R. P. A. Dozy, vol. Il, p. I7I, l. 2. -- Casiri, ibid, t. Il, p. 76, col. 2. - Ibn el-Khathîb, Marlmz el-ihâ- Ma, fol. 44 v°, I. 2, (a) Pour la transformation de Ouâd ou Wâdi (rivière) en Guad, dans le passage de l’arabe à l’espagnol, comparer z Guadalquivir : Ouâd el- kebir (le Grand fleuve); Guadalaxara : Ouâd el-Itadjar (la rivière aux pierres); de même Guadiana, Guadalete, Guadalaviar, etc. - On pourrait citer, dans d’autres langues, beaucoup d’exemples du même fait : la gut- turale vélaire gw devient tantôt w tantôt g. C’est ainsi qu’à l’anglais Wal- ter (ex. Walter Scott) correspond le français Gautier ou Gauthier. (3) Il appartient in la génération qui précéda celle d’lbn Rochd. En effet nous le verrons plus loin, en invitant Ibn ROChd à composer des com- mentaires sur les ouvrages d’Aristotr, s’excuser sur son grand âge de ne pas les entreprendre lui-même; plus lard, en 1:82, tout en gardant ses fonctions de vizir, il Cède à Ibn Rochd sa charge de premier médecin devenue trop lourde pour ses vieux ans; enfin, il meurt en uploads/Litterature/ ibn-tufayl-sa-vie-ses-oeuvres-l-gauthier 1 .pdf

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