Jean Amrouche 1 Jean Amrouche Jean Amrouche, de son vrai nom Jean el-Mouhoub[1]
Jean Amrouche 1 Jean Amrouche Jean Amrouche, de son vrai nom Jean el-Mouhoub[1] Amrouche, est un poète, essayiste et journaliste littéraire algéro-français d'expression française. Né le <time datetime="1906-02-06">6 février 1906</time> en Algérie, à Ighil Ali, au sein d'une famille berbère christianisée, il est décédé le <time datetime="1962-04-16">16 avril 1962</time> en France, à Paris. Il est le fils de Fadhma Aït Mansour Amrouche et le frère de la femme de lettres Taos Amrouche. Biographie Des informations de cet article ou section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans la bibliographie ou en liens externes. Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références. Jean Amrouche naît le <time datetime="1906-02-07">7 février 1906</time> en Algérie, sur le versant sud de la vallée de la Soummam, dans l'un des villages de la commune d'Ighil Ali (Petite Kabylie), mais, à cause d'un temps neigeux, n'est déclaré à l'état civil que six jours plus tard[2]. En 1910, sa famille, christianisée et francisée, quitte l’Algérie alors « française » pour s'installer en Tunisie (en ce temps-là sous protectorat français), plus précisément à Tunis, où elle obtient la nationalité française. En 1921, après de « brillantes études secondaires » au collège Alaoui, il entre à l'École normale de Tunis, puis en 1924, part exercer comme instituteur à Sousse. Finalement reçu en France à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, il y étudie pendant trois ans à partir de 1925. Il est ensuite professeur de Lettres dans les lycées de Sousse, Bône et Tunis, où il se lie avec le poète Armand Guibert, et publie ses premiers poèmes en 1934 et 1937. Pendant la Seconde Guerre, il rencontre André Gide à Tunis, et rejoint les milieux gaullistes à Alger. Jean Amrouche est, de février 1944 à février 1945, à Alger, puis de 1945 à juin 1947 à Paris, le directeur de la revue L'Arche, éditée par Edmond Charlot, qui publie les grands noms de la littérature française (Antonin Artaud, Maurice Blanchot, Henri Bosco, Joë Bousquet, Roger Caillois, Albert Camus, René Char, Jean Cocteau, André Gide, Julien Green, Pierre Jean Jouve, Jean Lescure, Henri Michaux, Jean Paulhan, Francis Ponge…). Jean Amrouche réalise simultanément de très nombreuses émissions littéraires, sur Tunis-R.T.T. (1938-1939), Radio France Alger (1943-1944), et surtout Radio France Paris (1944-1958), dans lesquelles il invite des théoriciens (Gaston Bachelard, Roland Barthes, Maurice Merleau-Ponty, Edgar Morin, Jean Starobinski, Jean Wahl), des poètes et des romanciers (Claude Aveline, Georges-Emmanuel Clancier, Pierre Emmanuel, Max-Pol Fouchet, Jean Lescure, Kateb Yacine) et des peintres (Charles Lapicque). Il est l'inventeur d'un genre radiophonique nouveau dans la série de ses entretiens, notamment ses 34 Entretiens avec André Gide (1949), 42 Entretiens avec Paul Claudel (1951), 40 Entretiens avec François Mauriac (1952-1953), 12 Entretiens avec Giuseppe Ungaretti (1955-1956). Après avoir été mis à la porte de Radio France, en novembre 1959 par Michel Debré, Premier ministre de l'époque, alors qu'il sert d'intermédiaire entre les instances du Front de libération nationale algérien et le général de Gaulle dont il est un interlocuteur privilégié, Jean Amrouche ne cesse à la radio suisse, Lausanne et Genève, de plaider de 1958 à 1961 la cause algérienne. Il meurt d'un cancer quelques semaines après l'accord du cessez-le-feu. Jean Amrouche a tenu de 1928 à 1961 un journal édité et présenté par Tassadit Yacine Titouh en 2009, livre de 416 pages qui a fait l'objet de coupures, faites d'un commun accord, selon l'avertissement de Pierre Amrouche (fils de Jean), entre lui-même et le présentateur du livre. Comme le fait remarquer aussi son fils, Pierre, il ne s'agit pas d'un ouvrage destiné à la publication. C'est à la fois sa faiblesse littéraire, Jean travaillant parfois énormément la forme, et sa force de témoignage, parfois très troublante d'une vérité d'un instant. Une part de son œuvre encore non publiée se découvre progressivement, révélant un poète de portée universelle. En exprimant en français les Chants berbères de Kabylie, il en fait un trésor de la poésie universelle. Jean Amrouche 2 Jugements "L'œuvre poétique de Jean Amrouche ne vaut pas par son abondance : elle s'arrête pratiquement en 1937 alors que le poète vivra jusqu'en 1962. La majeure partie de sa vie est consacrée au déchiffrement du monde et à la recherche du territoire natal (Chants berbères de Kabylie, 1939), au questionnement du travail intellectuel (ses entretiens avec J. Giono, F. Mauriac, P. Claudel, A. Gide, G. Ungaretti) et au combat politique (ses interventions dans la presse écrite et à la radio). (…) La figure de l'Absent, au départ imprécise et mystérieuse, s'impose peu à peu et resplendit dans sa pureté et sa grandeur. Elle devient présence obsessionnelle. Mais elle n'est pas l'unique. (…) Présence douloureuse de l'enfance et de l'espace natal doublement perdu (par la distance et par la foi) - qu'on se rappelle dans Cendres ce poème sur la mort dédié aux tombes ancestrales qui ne m'abriteront pas, présence du corps jubilant et des fruits terrestres apaisants. (…) L'inspiration de Jean Amrouche est avant tout mystique, d'un mysticisme qui transcende la religion pour créer ses religions propres : celle de l'amour éperdu, celle de la contemplation cosmique, celle de l'harmonie des éléments. S'éloignant de l'ascétisme religieux, le verbe de Jean Amrouche éclate en des poèmes opulents, gorgés de ciels, de sèves, d'orages, de fruits et de femmes." Tahar Djaout, Amrouche, Étoile secrète, L'enfance de l'homme et du monde, dans Algérie Actualité no 921, Alger, 9-15 juin 1983, p. 21 « Les enregistrements des entretiens de ce véritable créateur du genre qu'est Amrouche avec Gide, puis avec Claudel, Mauriac, Ungaretti sont des œuvres dont l'histoire de la littérature ne se passera qu'avec dommage, et dont la perte serait aussi grave que celle du manuscrit des Caves du Vatican, de Protée, de Génitrix, ou de l'Allegria. (…) Ce qui est bouleversant ici et à jamais digne de l'attention des hommes, ce sont précisément les voix humaines, en leur origine même, à ce point où elles ne sont pas encore distinctes des mots qu'elles prononcent. Ce sont les soupirs traqués de Gide devant l'impitoyable question que lui inflige Amrouche, ce sont les roulements massifs de Claudel, les essoufflements torturés d'Ungaretti, les murmures difficiles de Mauriac. Et neuf fois sur dix Amrouche trouve la question qui contraint son interlocuteur à faire aveu de lui-même, et à renoncer à se protéger du masque que l'existence mondaine a autorisé sa voix à se former. » Jean Lescure, Radio et Littérature, dans Histoire des littératures, tome 3, sous la direction de Raymond Queneau, Encyclopédie de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1963, p. 1711 Citations • « La France est l'esprit de mon âme, la Kabylie est l'âme de mon esprit. » • « L'homme ne peut vivre s'il ne s'accepte tel qu'il est, s'il ne se sent pas accepté par la société où il vit, s'il ne peut avouer son nom. » • « Je pense et j’écris en français mais je pleure en kabyle. » Sélection d'ouvrages Poésie • Cendres, poèmes (1928-1934). 1re édition, Tunis, Mirages, 1934. 2e édition, Paris, L'Harmattan, présentation de Ammar Hamdani, 1983 • Étoile secrète. 1re édition, Tunis, "Cahiers de barbarie", 1937. 2e édition, Paris, L'Harmatan, présentation de Ammar Hamdani, 1983 • Chants berbères de Kabylie. 1re édition, Tunis, Monomotapa, 1939. 2e édition, Paris, collection "Poésie et théâtre", dirigée par Albert Camus, Éditions Edmond Charlot, 1947. 3e édition, Paris, L'Harmattan, préface de Henry Bauchau, 1986. 4e édition (édition bilingue), Paris, L'Harmattan, préface de Mouloud Mammeri, textes réunis, transcrits et annotés par Tassadit Yacine, 1989 Jean Amrouche 3 • Tunisie de la grâce, gravures de Charles Meystre, impression et typographie de Henri Chabloz à Rénens (Suisse), tirage limité, 1960. Republié dans la revue Études méditerranéennes, no 9, Paris, mai 1961 et Tunisie. Rêve de partages. Paris, Omnibus, 2004. • Les poèmes Ébauche d'un chant de guerre (à la mémoire de Larbi Ben M'hidi, mort en prison le 4 mars 1957) et Le combat algérien (écrit en juin 1958), publiés en revues, ont été repris dans Espoir et Parole, poèmes algériens recueillis par Denise Barrat, Paris, Pierre Seghers éditeur, 1963 • Journal (1928-1962) édité et présenté par Tassit Yacine Titouh édition Non Lieu, 2009. Essai • L'éternel Jugurtha, dans L'Arche, no 13, Paris, 1946 rééd. dans Algérie, un rêve de fraternité. Paris, Omnibus, 1998.] Correspondances • Avec Jules Roy : D'une amitié. Aix-en-Provence, Edisud, 1984. • Avec André Gide : Gide & Amrouche. Correspondance (1928-1950), éd. établie par Pierre Masson et Guy Dugas. Lyon, PUL, 2010, ISBN 978-2-7297-0832-0 Entretiens • Giuseppe Ungaretti / Jean Amrouche, Propos improvisés (texte mis au point par Philippe Jaccottet, Paris, Gallimard, 1972 • Entretiens avec Paul Claudel, 10 cassettes, Éditions du Rocher, 1986 • Extraits des Entretiens Gide / Amrouche in Eric Marty, André Gide, qui êtes-vous?, Lyon, La Manufacture, 1987 • Jean Giono, Entretiens avec Jean Amrouche et Taos Amrouche, Paris, Gallimard, 1990 • Pierre-Marie Héron, Les écrivains à la radio: les entretiens de Jean Amrouche, Montpellier, Université Paul Valéry, 2000 André Gide Vol. 1. Les jeunes années. Entretiens avec Jean Amrouche André Gide Vol. 2. Les années de maturité. Entretiens avec Jean Amrouche. À uploads/Litterature/ jean-amrouche.pdf
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- Publié le Sep 13, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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