Envoyé par Myriam. La critique littéraire (Jérôme Roger, collection topos, Duno
Envoyé par Myriam. La critique littéraire (Jérôme Roger, collection topos, Dunod) Sommaire Avant propos Chapitre I : Le legs du passé 1 les enjeux de la notion de « critique » * Aristote et les critères de l’œuvre littéraire * la philologie hellénistique 2 l’âge classique : tension et ruptures * apogée et contradictions d’une critique prescriptive * de l’esthétique à la critique créatrice Chapitre II : des certitudes aux mutations 1 la critique, une science en quête de légitimité * divisions de la critique au XIX siècle * la littérature, objet de science ? * le point de vue de l’Histoire sur la littérature 2 la critique créatrice * Sainte-Beuve et la question de l’auteur * Proust : à la recherche du moi créateur * style, technique et vision * la mutation de la critique dans l’entre-deux- guerres Chapitre III : les critiques d’interprétation : questions et méthodes 1 l’ « école de Genève » et la critique thématique * une philosophie de l’imaginaire * Gaston Bachelard et la phénoménologie de l’image poétique * Jean-Pierre Richard et l’analyse des formes thématiques * Jean Starobinski ou l’expérience critique * perspective et enjeux de la critique 2 littérature et psychanalyse * la critique confrontée aux sciences humaines * lire avec la psychanalyse * les textes fondateurs * Charles Mauron et la méthode psychocritique * la textanalyse de Jean Bellemin-Noël ou le texte « hors l’auteur » * perspectives 3 littérature et sociologie * définitions * la sociocritique * héritages et courants sociocritiques * les critiques de la réception * prolongements Chapitre IV : le texte comme langage 1 critique et linguistique : un dialogue discontinu 2 principe de l’analyse formelle et structurale *Roman Jakobson et la fonction poétique du langage * La narratologie : une science du récit ? * Mikhaïl Bakhtine : dialogisme et intertextualité 3 les critiques de l énonciation * Emile Benvéniste et la critique du langage *Henri Meschonnic : critique du rythme, critique de la voix Chapitre V : la critique d’auteur 1 la critique comme forme de littérature 2 la critique polymorphe : Jean Paul Sartre * le critique en « situation » * Portraits et vies d’écrivains : vers une anthropologie littéraire 3 Roland Barthes : la critique en mouvement * un critique à distance * l’aventure du texte 4 Maurice Blanchot : la lecture comme écho amplifié de l’œuvre 5 Julien Gracq critique, ou l’intelligence de l’affect 6 Ouverture Avant propos : « La critique ne peut pas demeurer dans les limites du savoir vérifiable ; elle doit se faire œuvre à son tours, et courir les risques de l’œuvre. » Jean Starobinski « Le sens de la critique » critique littéraire = pratique singulière de la lecture, met toujours en jeu une conception (même inconsciente ou implicite) de ce que l’on appelle « la littérature » ; activité complexe et nécessairement situé. Cf Georges Blin, Les Cribleuses de blé, met accent sur fonction évaluative de la critique, dont point de vue est « hiérarchique à la verticale » fonction critique = reconnaître une œuvre litt ( cf étymologie grecque : krino = je choisis, j’attribue une valeur ») mais cela implique en retour réflexion constante sur critère de ses jugements. Ne peut se contenter de juger, doit sans cesse construire son objet pour le connaître => question délicate du statut de la critique / la théorie de la littérature : - théorie s’attache à définir nature du fait littéraire => vise vérité d’ordre générale - critique = art de la recherche de vérités particulière relatives à œuvres choisies. /=> méthodes critiques se situent sur plans différents selon nature questions auxquelles elles essaient de répondre Si la critique doit admettre comme l’écrivait Roland Barthes que « l’œuvre littéraire est un système sémantique très particulier, dont la fin est de mettre « du sens » dans le monde et non pas « un sens » » (« Qu’est-ce que la critique ? », Essais critiques) Dans livre, pas d’exposé sur la critique génétique qui analyse et interprète les manuscrits de l’écrivain depuis les premières ébauches jusqu’à l’état définitif du texte. Chapitre 3 et 4, centrés sur critique contempo mettent accent autant sur la diversité des approches que sur leurs enjeux épistémologiques, dans la mesure où le texte n’existe pas en dehors du regard porté sur lui. « la critique d’auteurs » distinguée ici, à la suite d’Albert Thibaudet de la « critique professionnelle » (Physiologie de la critique) ou universitaire. Plus nuancée dans les faits, cette distinction a le mérite de réaffirmer aujourd’hui le rôle majeur des écrivains dans la transformation de la critique au cours de la seconde moitié du XX Chapitre 1 : le legs du passé I : les enjeux de la notion de « critique » 1 Aristote et les critères de l’œuvre littéraire Si dans la langue de Platon, l’adjectif critique (kriticos) désigne couramment la faculté même de penser ou de discerner, c’est Aristote qui soumet pour la première fois les ouvrages de fiction à l’esprit d’examen : les ouvrages qui relèvent de « l’art poétique lui-même » ne délivrent pas un savoir ordinaire mais ils « imitent », ou représentent, la vie au lieu de la reproduire en posant pour premiers critères de l’œuvre poétique la mimésis de la vie, qui suppose la représentation et la distanciation du monde « réel », et les effets particuliers de cet art sur le public , Aristote ne prétend nullement légiférer la production littéraire des siècles à venir mais se fonde au contraire sur l’observation méthodique d’une pratique pluriséculaire du langage en Grèce. La Poétique, en ce sens, est à la fois le premier bilan critique et la première définition en compréhension du phénomène littéraire. Consacre un certain nombre d’œuvres passées et contemporaine tout en dégageant des principes de fonctionnement propres à chacun des genres ainsi crées selon logique classificatoire qu’Aristote emprunte aux sciences naturelles Anachronique de parler / Aristote de critique littéraire au sens moderne de la notion càd une réflexion autonome sur les œuvres, qui ne verra pas le jour avant le XIX, mais vrai =t que La Poétique constitue la référence de toute démarche critique puisqu’elle met accent sur caractère construit (du verbe grec poïein) et conscient d’œuvres dont la valeur et la puissance résident dans l’émotion qu’elles communiquent au lecteur (c’est à cette actualité d’Aristote que Valéry fait allusion 1ère leçon de poétique au collège de France) Le lien, explicitement tenu chez Aristote, entre la poétique et la critique, càd entre l’analyse et l’évaluation des œuvres ne sera pas maintenu après lui. Dès leur introduction à Rome, ses deux grands traités en matière de sciences du discours la Poétique et la Rhétorique furent interprétés dans un sens prescriptif. Le clivage qui s’est opéré dans antiquité latine entre critique et poétique, a séparé durablement réflexion sur langage du jugement sur les œuvres => spécialisation activité critique dans le seul relevé des défauts et des qualités selon sens classique encore souvent répandu du mot Examen lexicographique du mot critique révèle prégnance du conflit entre description et évaluation des textes : de cette oscillation découle un déplacement continu de l’objet même de la critique. 2 la philologie hellénistique l’établissement des textes l’herméneutique, un art de l’interprétation Le problème de l’interprétation des textes = déjà posé à Athènes / deux épopées homériques, Iliade et odyssée (mythe, histoire, morale ou philosophie ?) ; devient à Alexandrie objet d’une véritable science de l’interprétation des textes(ap 1ère trad par savants juifs hellénisés de la Thora en grec) : pb du sens des Ecritures était lié à leur dimension historique (ou ce qui relève du sens littéral du texte) et à leur message spirituel (ou ce que les exégètes chrétiens appelleront parfois leur sens anagogique ou mystique). Or élucidation du sens caché d’un texte engage un rapport particulier aux signes qui le composent, ceux-ci étant traités comme les symboles d’une réalité autre, d’une transcendance première par rapport à l’immanence du texte.. La radicalisation de ce principe de lecture est suggérée dans la seconde épître de l’apôtre Paul, Epître aux Corinthiens : interpréter, sur la lettre qui tue et l’esprit qui vivifie (2ème lettre, III, 6). Cette lecture, légitimée par recherche du sens des textes sacrés, relève, en fait autant de la philologie que d’un art de lire spécifique : l’art herméneutique (du verbe grec ermêneueïn : interpréter) ou art de dévoiler un sens fondamentalement ambigu ou caché, aura au XVII siècle toute la faveur des penseurs et critiques de culture janséniste. Art avant tout exigeant, comme l’écrira Pascal : « Deux erreurs : I. Prendre tout littéralement. II. Prendre tout spirituellement » (Pensées) Pour veiller au respect des dogmes de l’Eglise, la trad scolastique du M.A. a ainsi limité les risques de lectures arbitraires ou trop subjectives et a codifié le plus souvent l’exégèse héritées des pères de l’Eglise en quatre niveaux de lecture – littéral, allégorique, moral et anagogique. En rendant possible la lecture individuelle de la Bible, le mouvement de la réforme, uploads/Litterature/ jerome-roger.pdf
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- Publié le Jan 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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