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w w w . e d i t i o n s - r e t z . c o m 9 b i s , r u e A b e l H o v e l a c q u e 7 5 0 1 3 P a r i s D e s s i n s d e l ’ a u t e u r T ome 1 ISBN : 978-2-7256-2741-0 © Éditions Retz, 2009. Préface …………………………………………………………… 5 1. CALLIGRAMMES …………………………………………… 7 Calligrammes et dactylogrammes ………………………… 7 Calligrammes mathématiques ……………………………… 10 Calligrammes grammaticaux ……………………………… 28 2. ACROSTICHES ……………………………………………… 37 Acrostiches poétiques ………………………………………… 37 Acrostiches à réaliser en classe …………………………… 39 Acrostiches de prose …………………………………………… 41 Acrostiche vocabulaire et grammatical ………………… 45 Acrostiche abécédaire ………………………………………… 46 Acrostiche abécédaire et pronom relatif ………………… 55 3. JEUX D’ÉTIREMENTS ET DE RÉDUCTIONS ……… 59 4. MOTS-VALISES ET MARABOUT …………………… 69 Mots-valises ……………………………………………………… 69 Marabout ………………………………………………………… 79 5. RYTHMES …………………………………………………… 85 Rythmes écrits …………………………………………………… 85 Rythmes courts ………………………………………………… 88 Rythmes classiques …………………………………………… 97 6. ORAL, RYTHME, PRISE DE NOTES ……………… 109 Sommaire 5 Mes livres parus chez Retz constituent un tout. Ils abordent les disciplines du français simultanément, en soulignant l’accent qui privilégie l’une ou l’autre. Grammaire, conju- gaison, langage, écriture, lecture forment un ensemble vivant. Pas de travail sur le sens en négligeant les mots, les lettres qui les situent ou les déclinent. Pas de souci de syntaxe sans réfl exion sur les segmentations rythmiques de l’oral, pas de lecture sans travail de l’œil, de l’oreille, de l’oralité. Pas de langage sans évidence de jeux dans les rouages, pas de travail sur le mot en oubliant la parole, l’expression, la communication : la pensée. La langue est le premier territoire où s’exerce l’intelligence de l’enfant. Il y éprouve le monde, s’y cherche une place. Comme dans Grammaire impertinente (tome 1) et Conjugaison impertinente (tome 2), j’ai systématisé dans Jeux d’écriture et de langage impertinents (tome 3 : pour l’œil et l’oreille ; tome 4 : enchaînements et constructions) le recours aux exercices collectifs ou individuels, entre intuition orale et écriture, par des jeux susceptibles de surprendre, de lancer des sondes vers l’extérieur et la culture. De la lettre au texte, aller-retour constant, la contrainte reste souveraine. Plus les antennes explorent large et loin, mieux leur point d’ancrage se précise. On trouvera dans le tome 3 : les jeux autour du calligramme (mathématique ou grammatical), les acrostiches de toutes sortes, les étirements et réductions, les jeux de marabout et mots-valises, les jeux basés sur le rythme, l’oral, la prise de notes. On trouvera dans le tome 4 : les détournements, le texte collectif, les enchaîne- ments, les constructions nombreuses, le pronom relatif, les subordonnées, le logo- rallye, les jeux articulés sur l’imaginaire ou les jeux de société. Ces jeux se croisent. Ils recouvrent les champs de l’écriture et de la lecture, et du langage parlé. Certains sont historiques, porteurs d’une culture classique. D’autres, les nouveaux, se développent sur une culture contemporaine, principalement littéraire ou plastique. Entre oral et écrit, tous recensent des explorations afi n de stimuler le langage et l’écriture des enfants. À partir de contraintes ludiques, et sur des appuis intuitifs, il s’agit de développer l’aventure sur la lettre, la syllabe, le mot, sa place dans la phrase, la syntaxe, les niveaux de langage, les formes, etc., vers des synthèses fondamentales. La contrainte motive, défi e à réussir une gageure, fournit un projet et une unité, libère la parole et permet l’échange. Elle oblige à rechercher des solutions au-delà de l’impulsion, à reconsidérer les propositions spontanées, à puiser dans des connaissances reléguées au fond de la mémoire. Le plaisir de réussir se double de la conscience du suc- cès, la contrainte restant toujours mesurable. Donnons la parole à l’enfant. Comment lui demander de s’exprimer si on ne la lui donne pas ? Qu’est-ce qu’une langue indifférente au souci d’expression, de communication, Pref ace JEUX D’ÉCRITURE ET DE LANGAGE IMPERTINENTS : POUR L’ŒIL ET L’OREILLE 6 PRÉFACE et de pensée ? Indifférente aux relations au monde et aux autres ? Imaginer qu’on amé- liorera l’écrit dans une classe où l’on ne parle pas est une aberration. Imaginer qu’on puisse ouvrir la langue à la pensée en oubliant de dispenser la culture (la vraie, pas la télévision !) est une erreur coupable, car le silence en classe coûte plus cher aux enfants défavorisés qu’aux autres. Les jeux débouchent sur des pratiques créatrices, une exploration balisée. Le vrai terrain formateur de l’intelligence est la langue. Par le biais des jeux, ce sont des réseaux relationnels qui sont fréquentés, activés. La vraie liberté, notait François Richaudeau, « ne s’exerce que si l’on en connaît les règles. On ne peut s’épanouir qu’avec la connaissance devenue presque interne, automatique et inconsciente de ces règles ». Les contraintes ludiques élargissent le champ de l’imaginaire et de l’observation. Elles apportent ou font ressentir les racines d’une culture plus tôt, plus profondément. Écrire comme Marot ou Queneau, c’est entrer de plain-pied dans une démarche, comme se servir d’un outil permet de retrouver le cheminement de pensée de son utilisateur habituel. Pour aller au-delà. On trouvera, dans ces tomes 3 et 4 consacrés aux jeux d’écriture, des productions de classes exploitables du CE à la 5e. Toutes ne sont pas citées intégralement, faute de place. Mais on observera les déclinaisons potentielles, les convergences, les recoupe- ments entre ces jeux et ceux qui concernent le mot, plus particulièrement traités dans les tomes 1 (grammaire) et 2 (conjugaison). Aux enseignants de jouer/créer à leur tour sur des règles définies. (Les niveaux proposés pour exemples sont signalés – mais les jeux s’ouvrent à d’autres niveaux, en faisant varier les ellipses.) À eux d’aider l’enfant à découvrir, à s’émanciper en maîtrisant des épreuves à sa portée. À eux d’entretenir la flamme. Alors, « impertinents », ces jeux ? Certainement, s’il s’agit de sortir des sentiers battus, c’est-à-dire d’éviter à l’enfant de sortir des sentiers battu. Enrichissons sans com- plexe, poésie et humour en prime : « Toute chose appartient à qui la rend meilleure. » (B. Brecht) Yak Rivais 7 Les « jeux littéraires pour l’œil » sont des jeux où le dessin et l’occupation de l’espace par l’écrit sont autant dans le « dit » que dans le « non-dit ». Au premier rang fi gure le calligramme, qu’Apolli- naire (re)mit à l’honneur, mais qui existait depuis longtemps. D’Angot de l’Éperonnière (XVIIe), dont tout le monde connaît le luth, à la croix de Jules Vallès en passant par la bouteille de Charles-François Panard (XVIIIe), ou l’œil de Nicolas Cirier (XIXe), cette forme manuscrite vécut davantage au rang de curiosité qu’au rang de création litté- raire. Apollinaire et Pierre Albert Birot imagi- nèrent des calligrammes fi guratifs porteurs de rêves. Il y a une vingtaine d’années le poète Maurice Roche « dessina » cette tête de mort, le romancier Jean Dutourd cette publicité pour une marque de stylos. CALLIGRAMMES ET DACTYLOGRAMMES 1. Calligrammes P . Albert-Birot, « Poème Paysage », Poésie, 1916-1924, Éd. Gallimard. Maurice Roche, Camar(a)de Arthaud. Jean Dutourd CALLIGRAMMES 8 Mauvaise graine, calligramme-collage, André Stas. Chien pollueur, calligramme satirique de Boroffe. Aujourd’hui, ce sont plutôt les plasticiens qui s’y collent. Jazz et Tête cubiste de Jean-Claude Lardrot. 9 JEUX D’ÉCRITURE ET DE LANGAGE IMPERTINENTS : POUR L’ŒIL ET L’OREILLE La publicité n’est évidemment pas en reste. Citons un beau calligramme (ancien) exploité par le salon Musicora. Mais le calligramme, écriture graphique, reste fondamentalement subjectif, donc d’un emploi limité à l’école. Plus récent, le dactylogramme, qui consiste à écrire/dessiner sur une machine à écrire ou un ordinateur, est plus logiquement conditionné, donc plus exploitable. Un des tout premiers se trouvait dans Aventures du Général Francoquin : Musicora Yak Rivais, Gallimard, 1967. CALLIGRAMMES 10 Aimez-moi, de Pierre Alivon (Couleurs, 1,10 x 1,10 m, 2008) Détail : Que ferons-nous en classe ? Quel rapport au langage ? Comment stimuler l’écriture et l’étude des disciplines du français scolaire à partir du calligramme ou du dactylogramme au-delà de la simple expression spontanée ? Une règle devient nécessaire : opérer sur le nombre de lettres ou le nombre de mots. Traitée rigoureusement, l’écriture géométrique/mathématique apportera la contrainte libératrice dont on a besoin pour créer, collectivement ou individuellement. CALLIGRAMMES MATHÉMATIQUES Ce calligramme collectif a été fait simultanément au tableau par le maître et sur feuille par les élèves. DURÉE : 25-30 MINUTES NIVEAU : CM Plus contemporain, voici le vectogramme, sur odinateur : 11 Le point de départ du calligramme collectif présenté p. 10 était le mot COMMENCE à gauche, mur de la maison, de bas en haut. Pour tout travail au tableau, on demandera aux enfants de proposer des mots en précisant chaque fois le nombre de lettres nécessaire, et la lettre initiale (parfois également, fi nale). Une fois le travail collectif réalisé, les enfants produiront facilement d’autres œu- vres, plus modestes. On les aidera en dessinant un schéma directeur. Exemple, avec le mot ENFANT pour départ : La contrainte, combinée à d’autres, permettra de varier uploads/Litterature/ jeux-d-39-233-criture-et-de-langage-tome1.pdf

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