The Project Gutenberg EBook of Journal des Goncourt (Troisi me s rie, premi
The Project Gutenberg EBook of Journal des Goncourt (Troisi me s rie, premier volume), by Edmond de Goncourt This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Journal des Goncourt (Troisi me s rie, premier volume) M moires de la vie litt raire Author: Edmond de Goncourt Release Date: February 10, 2006 [EBook #17746] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK JOURNAL DES GONCOURT *** Produced by Carlo Traverso, Mireille Harmelin and the Online Distributed Proofreading Team of Europe. This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr. JOURNAL DES GONCOURT --M moires de la vie litt raire-- TROISI ME S RIE--PREMIER VOLUME--TOME SEPTI ME 1885-1888 BIBLIOTH QUE--CHARPENTIER, G. CHARPENTIER ET E. FASQUELLE, DITEURS PARIS, 11, RUE DE GRENELLE. 1894 Note: La liste des oeuvres des fr res Goncourt publi es par la biblioth que Charpentier est report e la fin du septi me tome. * * * * * JOURNAL DES GONCOURT --M moires de la vie litt raire-- Tome septi me ANN E 1885 _Jeudi 1er janvier 1885_.--Un premier jour de l'ann e, qui a l'apparence d'un Jour de l'An, dans les Limbes, et se terminant par un d ner m lancolique, chez les Lefebvre de B haine, ces exil s de la diplomatie. * * * * * _Samedi 3 janvier_.--Ah, si un parti politique quelconque avait mis l'ex cution l'id e, que je lui donnais dans ce Journal, l'id e de cr er dans le gouvernement: un MINIST RE DE LA SOUFFRANCE PUBLIQUE, que de choses mena antes qui sont, ne seraient pas! * * * * * _Lundi 5 janvier_.--Nos arts plastiques, nous Europ ens, n'aiment repr senter que l'animalit sup rieure: les f roces, le cheval, le chien. Nos artistes n'ont pas cette esp ce de tendresse, qui porte les artistes de l'Orient, dessiner, sculpter, amoureusement, la _b te_, et toutes les b tes: les plus viles, les plus humbles, les plus m pris es, le crapaud par exemple. * * * * * _Jeudi 8 janvier_.--L'aurais-je jamais cru? le jeune L on Daudet m'apprend qu'au coll ge Louis-le-Grand, l'histoire de la R volution, s'apprend dans notre HISTOIRE DE LA SOCI T FRAN AISE PENDANT LA R VOLUTION ET LE DIRECTOIRE. * * * * * _Samedi 17 janvier_.--On parle d'About, de son besoin maladif de dire des m chancet s spirituelles, m chancet s, dont l' mission tait toujours pr c d e d'une fermeture jouisseuse des yeux, pareille celle d'un chat qui boit du lait, savourant d'avance la cruaut de son mot, et qui faisait s' crier Mme About: Edmond, Edmond!... comme si elle voulait arr ter le trait mordant, au fond de la gorge de son mari. * * * * * _Dimanche 18 janvier_.--On vivrait mille ans, qu'un homme dou d'une intelligence travailleuse, le jour de sa mort, s'apercevrait qu'il n'a pas fait la moiti de tout ce qu'il voulait faire. * * * * * _Mardi 20 janvier_.--Les pi ces th se, sont des chinoiseries, rien que cela. Ce n'est ni une tude vraie de la vie moderne, ni un recueil de belle criture, et il n'y a l dedans qu'un travail d' cureuil, et une d pense de fausse imagination autour d'une situation, tir e par les cheveux. * * * * * _Jeudi 22 janvier_.--D ner chez Charpentier, avec les Daudet, Scholl, Huysmans, Lemonnier. Scholl, un amusant et brillant ferrailleur de la parole, un verveux et nerveux causeur, qui, de temps en temps, a des mots qui sont, comme des coups de garcette, mais donn s toutefois avec une gr ce en leur f rocit . Un moment il nous parle, gentiment et spirituellement, d'une danseuse de corde laquelle il faisait la cour, concurremment avec le peintre Tissot, qui, en vieux romantique, accompagnait la belle aux gares de chemin de fer, tenant d'une main le cerceau dans lequel elle sautait, et de l'autre la couseuse m canique, avec laquelle elle avait l'habitude de _rapetasser_ ses costumes. Et propos de cirque, il nous cite un original, un Am ricain, qui, aussit t arriv dans un pays qu'il ne connaissait pas, allait au cirque, payait un d ner la troupe, s'assurant, au prix de ce d ner, un cornac, qui l'introduisait partout, et lui faisait voir tout ce qu'il y avait de curieux, l o il faisait s jour. * * * * * _Dimanche 25 janvier_.--Aujourd'hui Daudet et sa femme viennent me voir, viennent trenner mon _grenier_. Ils restent longtemps, tr s longtemps, jusqu'au cr puscule, et dans le t te- -t te et dans l'ombre, l'on cause avec une tendre expansion. Daudet parle des premi res ann es de son mariage, me dit que sa femme ne savait pas qu'il exist t un Mont-de-Pi t , et lorsqu'elle l'a su, par une certaine pudeur de la chose, ne le nommait jamais, lui jetant: Vous avez t l ? Le gentil de ceci, c'est que chez cette jeune fille, bourgeoisement lev e, il n'y eut pas le moindre effarement en cette nouvelle existence, dans la fr quentation de ce monde de mangeurs de d ners, de carotteurs de pi ces de vingt francs, d'emprunteurs de pantalons. Ah par exemple, s' crie Daudet, la ch re petite femme ne d pensait rien, mais rien du tout pour elle... nous avons encore nos petits livres de compte de ce temps-l , o c t d'un louis pris par moi ou par un autre, il y a, et l , de temps en temps, seulement pour elle: omnibus, 30 centimes. Mme Daudet l'interrompt, en disant ing nument: Je crois vraiment que je n' tais pas tout fait d velopp e en ce temps, je ne me rendais pas compte... Je penserais plut t qu'elle avait la foi des gens heureux et amoureux, la confiance que tout s'arrangerait dans l'avenir. Et Daudet reprend que, pendant toutes ces ann es, il n'a rien fait, qu'il n'y avait alors chez lui, qu'un besoin de vivre, de vivre, activement, violemment, bruyamment, un besoin de chanter, de faire de la musique, de courir les bois avec une pointe de vin dans la t te, d'attraper des torgnoles. Il avoue que dans ce temps, il n'avait aucune ambition litt raire; seulement c' tait chez lui un instinct et un amusement de tout noter, d' crire m me jusqu' ses r ves. C'est la guerre, assure-t-il, qui l'a transform , qui a veill au fin fond de lui, l'id e qu'il pouvait mourir, sans avoir rien fait, sans rien laisser de durable... Alors il s'est mis au travail, et avec le travail, est n e chez lui l'ambition litt raire. * * * * * _Lundi 26 janvier_.--Quels diplomates feraient ces marchands juifs. Aujourd'hui l'un d'eux d pouillant la r serve isra lite, et en veine de confidence, me parlait des conditions avantageuses pour traiter une affaire. D'abord il tait de toute importance d'avoir sa figure soi dans l'ombre et celle de son partner dans la lumi re, aussi son fauteuil est-il arrang de mani re qu'en faisant demi-tour droite, quand quelqu'un entre dans son cabinet, il tourne le dos la fen tre. Mais cela est pratiqu par les chefs de bureau malins. O il se montrait tout fait sup rieur, mon marchand, c'est lorsqu'il parlait de l'utilit de faire attendre longtemps l'homme, qui est venu pour une affaire, parce que, dans l'attente, l'homme s'amollit, que les arguments qu'il a tout pr ts, en montant l'escalier, l'appui de ses pr tentions, ces arguments perdent leur conviction ent t e dans le travail de l'impatience nerveuse, que son boniment pr par d'avance, lui-m me se d sagr ge,--et qu'enfin le vendeur uploads/Litterature/ journal-des-goncourt-troisieme-serie-premier-volume-memoires-de-la-vie-litteraire-by-goncourt-edmond-de-1822-1896.pdf
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- Publié le Jul 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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