Du même auteur AUX MÊMES ÉDITIONS Sèméiotikè Recherches pour une sémanalyse « T

Du même auteur AUX MÊMES ÉDITIONS Sèméiotikè Recherches pour une sémanalyse « Tel Quel », 1969 et « Points Essais », n o 96,1978 La Révolution du langage poétique L’avant-garde à la fin du XIX e siècle Lautréamont et Mallarmé « Tel Quel », 1974 et « Points Essais », n o 174,1985 La Traversée des signes « Tel Quel », 1975 Polylogue « Tel Quel », 1977 Folle Vérité : vérité et vraisemblance du texte psychotique (éd. Julia Kristeva) « Tel Quel », 1979 Pouvoirs de l’horreur essai sur l’abjection « Tel Quel », 1980 et « Points Essais », n o 152,1983 CHEZ D’AUTRES ÉDITEURS Le Texte du roman Approche sémiologique d’une structure discursive transformationnelle Mouton, La Haye, 1970 Des Chinoises Des Femmes-Antoinette Fougue, 1974 ; rééd. Pauvert, 2005 Histoires d’amour Denoël, « L’infini », 1983 Gallimard, « Folio », 1985 Au commencement était l’amour Psychanalyse et foi Hachette Littératures, 1985 LGF, 1997 Soleil noir Dépression et mélancolie Gallimard, 1987 et « Folio », 1989 Étrangers à nous-mêmes Fayard, 1988 Gallimard, « Folio », 1991 Les Samouraïs Fayard, 1990 Gallimard, « Folio », 1992 Lettre ouverte à Harlem Desir Rivages, 1990 Le Vieil Homme et les Loups Fayard, 1991 LGF, 1996 Les Nouvelles Maladies de l’âme Fayard, 1993 LGF, 1997 Le Temps sensible. Proust et l’expérience littéraire Gallimard, 1994 et « Folio essais », 2000 Pouvoirs et limites de la psychanalyse vol. 1. Sens et non-sens de la révolte : discours direct Fayard, 1996, LGF, 1999 vol. 2. La Révolte intime Fayard, 1997, LGF, 2000 Possessions Fayard, 1996 LGF, 2001 Le Féminin et le Sacré en collaboration avec Catherine Clément Stock, 1998 Contre la dépression nationale. Entretiens avec Philippe Petit Textuel, 1998 Visions capitales. Exposition, Musée du Louvre, Paris, 27 avril-29 juin 1998 Réunion des musées nationaux, 1998 L’Avenir d’une révolte Calmann-Lévy, 1998 Le Génie féminin vol. 1. Hannah Arendt Fayard, 1999 et Gallimard « Folio essais », 2003 vol. 2. La Folie : Mélanie Klein ou la matricide comme douleur et comme créativité Fayard, 2000 et Gallimard « Folio essais », 2003 vol. 3. Colette Fayard, 2002 et Gallimard « Folio essais », 2004 Au risque de la pensée Éditions de l’Aube, 2001 Micropolitique Éditions de l’Aube, 2001 Lettre au président de la République sur les citoyens en situation de handicap Fayard, 2003 Chroniques du temps sensible Éditions de l’Aube, 2003 Meurtres à Byzance Fayard, 2004 Notre Colette (dir.) Presses universitaires de Rennes, 2004 Colette. Un génie féminin Éditions de l’Aube, 2004 Ce livre a été publié une première fois sous le titre : Julia Joyaux, Le Langage, cet inconnu, dans la collection « Le point de la question » aux éditions SGPP en 1969. ISBN 978-2-75-784941-5 © Éditions du Seuil, 1981 Cet ouvrage a été numérisé en partenariat avec le Centre National du Livre. Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. SOMMAIRE Couverture Du même auteur Copyright Table des matières Première partie - Introduction à la linguistique 1. Le langage, la langue, la parole, le discours 2. Le signe linguistique 3. La matérialité du langage Deuxième partie - Le langage dans l’histoire 1. Anthropologie et linguistique - Connaissance du langage dans les sociétés dites primitives 2. Les Égyptiens : leur écriture 3. La civilisation mésopotamienne : Sumériens et Akkadiens 4. La Chine : récriture comme science 5. La linguistique indienne 6. L’alphabet phénicien 7. Les Hébreux : la Bible et la Kabbale 8. La Grèce logique 9. Rome : transmission de la grammaire grecque 10. La grammaire arabe 11. Les spéculations médiévales 12. Humanistes et grammairiens de la Renaissance 13. La Grammaire de Port-Royal 14. L’encyclopédie : la langue et la nature 15. Le langage comme histoire 16. La linguistique structurale Troisième partie - Langage et langages 1. Psychanalyse et langage 2. La pratique du langage 3. La sémiotique Conclusion Bibliographie Par où commencer quand on veut s’initier à la linguistique ? Ce livre répond à cette question, que se pose tout étudiant qui s’intéresse au langage et aux sciences humaines. Plus qu’un manuel, il retrace l’histoire des pensées sur le langage, élaborées dans différentes civilisations, pour centrer son intérêt sur la science du langage en Occident et plus particulièrement encore aujourd’hui. La pensée linguistique s’éclaire ainsi, comme étroitement liée à la philosophie et à la société. Au-delà des querelles techniques entre diverses écoles, cette pensée apparaît ici essentiellement ouverte à l’aventure de l’homme à travers le sens et les sociétés. S’il est vrai qu’à l’ère de l’humanisme succède… une inconnue, n’est-il pas indispensable de l’aborder par ce qui demeure encore et toujours plus inconnu que l’homme et coextensif à son être : par le langage ? Ceci justifie, me semble-t-il, la reprise d’un livre écrit il y a une dizaine d’années et qui porte, par-delà les marques de son temps, des interrogations toujours d’actualité. J. K. PREMIÈRE PARTIE INTRODUCTION À LA LINGUISTIQUE Faire du langage un objet privilégié de réflexion, de science et de philosophie, voilà un geste dont on n’a sans doute pas encore évalué toute la portée. En effet, si le langage est devenu un objet de réflexion spécifique depuis déjà bien des siècles, la science linguistique, elle, est toute récente. Quant à la conception du langage comme « clé » de l’homme et de l’histoire sociale, comme voie d’accès aux lois du fonctionnement de la société, elle constitue peut-être l’une des caractéristiques les plus marquantes de notre époque. Car il s’agit bien d’un phénomène nouveau : le langage, dont l’homme a depuis toujours maîtrisé la pratique — qui ne fait qu’un avec l’homme et la société, auxquels il est intimement lié —, ce langage, de nos jours plus que jamais dans l’histoire, est isolé et comme mis à distance pour être saisi en tant qu’objet de connaissance particulier, susceptible de nous introduire non seulement aux lois de son propre fonctionnement, mais aussi à tout ce qui relève de l’ordre du social. Dès maintenant, on peut poser que le rapport du sujet parlant au langage a connu deux étapes, dont la seconde définit notre époque : D’abord, on a voulu connaître ce qu’on savait déjà pratiquer (le langage), et ainsi se sont créés les mythes, les croyances, la philosophie, les sciences du langage. Ensuite, on a projeté la connaissance scientifique du langage sur l’ensemble de la pratique sociale et l’on a pu étudier comme des langages les diverses manifestations signifiantes, posant ainsi les bases d’une approche scientifique dans le vaste domaine dit humain. Le premier mouvement — c’est-à-dire la mise en place du langage comme objet spécifique de connaissance — implique qu’il cesse d’être un exercice qui s’ignore lui- même pour se mettre à « parler ses propres lois » : disons qu’« une parole se met à parler le parlé ». Ce retournement paradoxal décolle le sujet parlant (l’homme) de ce qui le constitue (le langage), et le fait dire comment il dit. Moment lourd de conséquences dont la première serait qu’il permet à l’homme de ne plus se prendre pour une entité souveraine et indécomposable, mais de s’analyser comme un système parlant — comme un langage. Peut-être pourrions-nous dire que, si la Renaissance a substitué au culte du Dieu médiéval celui de l’Homme avec une majuscule, notre époque amène une révolution non moins importante en effaçant tout culte, puisqu’elle remplace le dernier, celui de l’Homme, par un système accessible à l’analyse scientifique : le langage. L’homme comme langage, le langage à la place de l’homme, ce serait le geste démystificateur par excellence, qui introduit la science dans la zone complexe et imprécise de l’humain, là où s’installent (habituellement) les idéologies et les religions. C’est la linguistique qui se trouve être le levier de cette démystification ; c’est elle qui pose le langage comme objet de science, et nous apprend les lois de son fonctionnement. Née au siècle dernier — le mot linguistique est enregistré pour la première fois en 1833, mais le terme linguiste se trouve déjà en 1816 chez François Raynouard, dans Choix des poésies des troubadours, t. I, p. 1 —, la science du langage avance à un rythme accéléré, et éclaire sous des angles toujours nouveaux cette pratique que nous savons exercer sans la connaître. Mais qui dit langage dit démarcation, signification et communication. En ce sens, toutes les pratiques humaines sont des types de langage puisqu’elles ont pour fonction de démarquer, de signifier, de communiquer. Échanger les marchandises et les femmes dans le réseau social, produire des objets d’art ou des discours explicatifs comme les religions ou les mythes, etc., c’est former une sorte de système linguistique secondaire par rapport au langage, et instaurer sur la base de ce système un circuit de communication avec des sujets, un sens et une signification. Connaître ces systèmes (ces sujets, ces sens, ces significations), étudier leurs particularités en tant que types de langage, tel est le second mouvement marquant la réflexion moderne qui prend l’homme pour objet en s’appuyant sur la linguistique. QU’EST-CE QUE LE LANGAGE ? Répondre à cette question nous introduit au cœur même de la uploads/Litterature/ julia-kristeva-le-langage-cet-inconnu-une-initiation-1981.pdf

  • 52
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager