L’ECRITURE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR DANS CHANTS D’OMBRE Chants d’ombre est une
L’ECRITURE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR DANS CHANTS D’OMBRE Chants d’ombre est une œuvre phare de la négritude qu’utilisa Leopold Sédar Senghor pour parfaire à sa mission de valorisations des valeurs de l’universels INTRODUCTION Léopold Sédar Senghor, né le 9 octobre 1906 à Joal, au Sénégal, et mort le 20 décembre 2001 à Verson, en France, est un homme d'Etat français puis sénégalais, poète, écrivain, et premier président de la République du Sénégal (1960-1980). Il fut aussi le premier Africain à siéger à l'Académie française. Il a également été ministre en France avant l'indépendance du Sénégal. Sa poésie, fondée sur le chant de la parole incantatoire, est construite sur l'espoir de créer une Civilisation de l'Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Cette poésie a des caractéristiques bien définies que nous nous attèlerons à mettre en emphase, tout d’abord en parlant de l’écriture de Leopold Sédar en générale puis dans son œuvre poétique Chants d’Ombre. I. L’écriture de Leopold Sédar Senghor : En générale 1. Le choix de l’œuvre poétique Léopold Sédar Senghor se sent mieux dans la poésie. Ce genre littéraire lui permettra d’exprimer ses pensées et d’étaler ses objectifs de la manière la plus accentuée possible. Sa poésie essentiellement symboliste, fondée sur le chant de la parole incantatoire, est construite sur l’espoir de créer une Civilisation de l’Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Senghor a estimé que le langage symbolique de la poésie pouvait constituer les bases de ce projet 2. Le style Le style de Senghor demeure intrinsèquement lié à l’engagement de la Négritude désirant revaloriser une Afrique dépossédée de sa langue et de son histoire. Par ces œuvres Leopold désire atteindre de nombreux objectifs : Une revendication de la culture négro-africaine Une valorisation des valeurs du métissages. Dans sa poésie, Senghor chante avec une intense émotion l’Afrique idyllique, la beauté noire, l’harmonie de l’univers africain, les liens invisibles communs à tous les peuples qui partagent la même sensibilité noire. Il adopte le statut du griot en exil privé de son tam-tam, balafong ou kora : « Le voilà donc, le poète d’aujourd’hui, gris par l’hiver dans une grise chambre d’hôtel. Le rythme comme le rapprochement des poèmes de l'écriture calligramme confèrent à ceux-ci un aspect physique. Celui-ci se retrouve dans le thème du corps qui est, le plus souvent, le corps de la femme. Le corps féminin est certes empreint de sensualité, mais il est aussi celui de la mère qui traduit la terre natale. De cette manière le lien entre le poète est la terre natale est sensible. la musicalité créée par l'anaphore imite parfois même le rythme du tam-tam. 3. Le poème en vers libres. On observe dans la plupart des œuvres de l’auteurs une irrégularité dans la métrie des vers, dans les sonorités, la largeur des strophes. Cela nous amène à affirmer que l’auteur a opté pour le poème en vers libre. 4. Les thèmes abordés Tout comme le style de l’auteur, les thèmes qu’il aborde sont nombreux et sont répétées dans la majorité de ces œuvres. Notamment l’éloge du pays et des tirailleurs, la fonction du poète, le sacrifice, la pardon, l’amour, la fraternité, la souffrance, l’exploitation, le courage, la paix sont des thèmes que l’on retrouve dans HOSTIES NOIRES On retrouve généralement les thèmes la femme, la race, la colonisation, la négritude, le royaume de l’enfance. II. L’écriture de Léopold Sédar Senghor dans chant d’ombre Avant toute chose notons que l’écriture de Chants d’ombre rejoins beaucoup son écriture en générale. 1. Structure et Thèmes du recueil Chants d’ombre : Le titre : Le titre semble revêtir une double signification : pour Senghor le chant exprime une spécificité culturelle en Afrique où la création littéraire reste essentiellement orale et se transmet souvent par le chant. Le chant, pour SENGHOR, est synonyme de poésie, de moyen de communication avec l’autre. L’ombre, quant à elle, peut aussi bien suggérer l’inquiétude, le mystère, que la sagesse, le sacré, la couleur noire, en un mot l’Afrique. En effet, la plupart des titres de poèmes ou de recueils de poèmes de SENGHOR renvoient soit à la couleur noire (Nuit de Sine, Femme noire, Hosties noires, Nocturnes …) soit à des réalités typiquement africaines (Masque nègre, Au Guélowâr, Que m’accompagnent kôras et balafong, Lettres d’Hivernage …) Composition et thèmes : Chants d’ombre, publié en 1945, est composé de poèmes écrits vers les années 1930 et pour la plupart ayant pour cadre la France. Ce recueil est structuré en sous parties ou sections qui sont les suivantes : - Première section Elle est composée de 17 poèmes dont 2 sont dédiés à Aimé Césaire et à Pablo Picasso. Cette section traduit le mal du poète et sa nostalgie pour l’Afrique. Elle exprime aussi l’esthétique nègre, l’affirmation d’une culture noire, la reconnaissance du poète. - Deuxième section Le poète y fait un va-et-vient entre le passé (son enfance, sa formation intellectuelle et religieuse) et le présent marqué par son écartèlement entre deux cultures symbolisées par deux jeunes filles et le choix à faire. Pour l’action future, le poète veut rétablir l’ordre ancien et traditionnel que l’Europe avait bouleversé en falsifiant l’histoire réelle. Enfin, le poète fait une synthèse entre hier et aujourd’hui en mettant en relief l’esthétique nègre. - Troisième section Comme l’indique le titre, on retrouve dans cette partie des poèmes d’amour. Il s’agit de l’amour pour différentes femmes de races variées. Le poète s’amuse à brouiller ses souvenirs en utilisant souvent la métonymie. - Quatrième section Après une longue absence, le poète rentre à la maison paternelle. Pour se défaire de l’influence de la civilisation européenne, il fait appel aux « Anciens ». Ambassadeur de sa race, le poète veut libérer son peuple asservi et exploité en sollicitant le soutien des « Anciens » et en ressuscitant le passé lointain. Il fait alterner le passé (fait de bonheur) et le présent (synonyme de négation des valeurs humaines) qui s’éclairent mutuellement par contraste. Dans Chants d’ombre SENGHOR développe plusieurs thèmes parmi lesquels on pourrait retenir le royaume d’enfance, la femme, le syncrétisme religieux, la civilisation de l’universel, la fonction du poète, la mort … Le poète fait souvent référence au Royaume d’enfance qui représente pour lui l’Afrique, le passé idéalisé. Ce thème permet de retourner à la pureté première qui est aussi source d’inspiration pour SENGHOR qui déclarera : « Et puisqu’ il faut m’expliquer sur mes poèmes, je confesserai encore que presque tous les êtres et choses qu’ ils évoquent sont de mon canton : quelques villages sérères perdus parmi les tanns (les terres plates ,que recouvre la mer ou le bras de mer à l’époque des grandes marées),les bois, les bolongs (les bras de mer ou chenaux, bordés de palétuviers) et les champs. Il me suffit de les nommer pour revivre le Royaume d’enfance… » Dans les poèmes de SENGHOR, même si la femme semble représenter l’Afrique, elle symbolise aussi bien la femme noire que la femme blanche. Avec ce thème SENGHOR réussit d’innombrables variations, ne se lassant jamais d’évoquer le visage, la poitrine, la voix des signares ou les yeux, les cheveux, les mains de la Normande. Ce souci de symbiose culturelle sera développé par le thème de la civilisation de l’universel (Négritude=enracinement +ouverture) et le syncrétisme religieux (cohabitation bénéfique ente les religions) Le thème de la fonction du poète donne tout son sens à ce recueil. En effet, il permet à SENGHOR de définir le rôle que l’écrivain noir doit jouer au sein de sa société en étant comme le propose Césaire « la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ». Il doit être griot, le« dyâli » c’est-à-dire celui qui transmet une parole, qui vient du passé et qui demeure puissance de vie pour les auditeurs présents. Il ne s’agit pas seulement pour le poète de maîtriser le pouvoir de la parole mais aussi et surtout de porter aux oreilles du monde la parole retrouvée de son peuple (Donne-moi de mourir pour la querelle de mon peuple, et s’il le faut dans l’odeur de la poudre et du canon. /Conserve et enracine dans mon cœur libéré l’amour premier de ce même peuple /Fais de-moi ton Maître de langue ; mais non, nomme-moi son ambassadeur) . Ce thème définit bien la poésie senghorienne qui est défense et illustration de la négritude, reconstitution d’une image positive de l’Afrique. Le thème de la mort est constant chants d’ombre sous une forme lyrique, angoissante .Elle est parfois apaisante car en Afrique « les morts ne sont pas morts » et Senghor ajoutera que « En Afrique, la mort marque le passage, une simple porte, mais une porte importante entre la vie et la mort. La mort, c’est le commencement d’une autre vie avec les ancêtres ». En outre, la poésie permettrait au poète d’apprivoiser la mort. 2. Le style dans Chants d’ombre : Le poète définit son style comme le style nègre, le style qui n’est pas répétition, le style qui n’est pas soumission en un mot le style qui n’est pas uploads/Litterature/ l-x27-ecriture-de-leopold-sedar-dans-chant-d-x27-ombre.pdf
Documents similaires










-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 27, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1337MB