1 ENSEIGNER L’ECRITURE JOURNALISTIQUE Rapport de l’Inspection générale de l’édu

1 ENSEIGNER L’ECRITURE JOURNALISTIQUE Rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche L’éducation aux médias Enjeux, état des lieux, perspectives Pointe l’absence d’organisation structurée d’une vraie éducation aux médias dans l’éducation nationale en France et en fait un impératif démocratique. Il s’agit bien d’éducation à l’information et cette dimension, prise en charge par les professeurs documentalistes dans le secondaire, permet de faire prendre du recul aux élèves par rapport à sa fabrication, à étudier les différents vecteurs de l’information… L’écriture journalistique constitue l’un des aspects et permet d’introduire l’élève dans le monde de la presse. Explicitement dit dans deux des compétences du socle commun : Compétence 4 : La maîtrise des techniques usuelle s de l'information et de la communication Compétence 6 : Compétences sociales et civiques. Paragraphe B : Se préparer à sa vie de citoyen Mise en garde : Faire écrire les élèves dans un journal, ce n’est pas mettre des travaux de classe dans la presse mais faire véritablement rentrer la presse dans l’école. 1ère phase : connaître le journal dans lequel on va publier des articles - ce qu’est un journal – ce qu’est un quotidien régional vs quotidien national Ecrire des articles de presse c’est un acte de communication qu’il faut traiter comme tel avec les élèves. Emetteur – Récepteur. Pour cela il faut commencer par faire connaître aux élèves le journal dans lequel on va publier un ou des articles. Rôle de la presse régionale : presse de proximité et de services. Comparaison avec un journal de la presse nationale. Comment travaillent les journalistes…. Fiche pédagogique Clemi : Une séance de feuilletage http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/6 - On écrit pour être lu et donc pour un public Notion de lectorat. Fiche pédagogique Clemi : Découvrir la presse régionale http://www.clemi.org/fr/ressources/fiches-pedagogiques/bdd/fiche_id/18 Première question à se poser : pour qui allons-nous écrire ? 2ère phase : connaître la déontologie du journaliste La déontologie, c’est l’ensemble des droits et des devoirs d’une profession. La déontologie du journalisme découle de sa mission essentielle, qui est celle d’informer, et d’une liberté fondamentale de tout être humain, le droit à l’information, à la libre expression et à la critique. Les devoirs essentiels du journaliste : - respecter la vérité - défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique - publier seulement les informations dont l’origine est connue - respecter la vie privée des personnes - garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement - ne pas utiliser de méthode déloyale pour obtenir des informations, des photographies et des documents - rectifier toute information publiée qui se révèle fausse CRDP du Limousin C.L. Clemi Haute-Vienne 12/2008 2 - ne pas plagier, calomnier, diffamer, accuser quelqu’un sans preuve, ni recevoir une récompense pour avoir publié ou supprimé une information - ne pas confondre son métier avec celui d’un publicitaire - refuser toute pression http://www3.ac-nancy-metz.fr/clemi-lorraine/IMG/pdf/Consignes_aux_participants_septembre_2007.pdf Il faut y ajouter - Les droits d’auteurs Le premier des conseils est de privilégier, […], les créations des élèves ou de leur enseignants. Il s’agit de la situation la plus simple à gérer car les personnes qui mettent en ligne sont également les personnes titulaires des droits d’auteur. Le conflit est ici, par nature, impossible. En revanche, lorsqu’un site « scolaire » souhaite intégrer une création d’un tiers au milieu scolaire, les enseignants s’exposent au risque d’être poursuivis pour contrefaçon s’il ne respecte pas les règles élémentaires du droit d’auteur. Par principe, la loi protège toute création mais il faut distinguer différentes situations. - La plus avantageuse pour le milieu scolaire est l’utilisation d’œuvres tombées dans le domaine public. Cela signifie que les élèves peuvent utiliser « librement » des oeuvres littéraires, musicales, photographiques, etc., à la condition que leur auteur se soit éteint 70 ans plus tôt (ex : les écrits de Molière ou de Racine). Aucune autorisation n’est à demander car les prérogatives patrimoniales du droit d’auteur se sont éteintes. Par contre, il faut toujours respecter comme plus haut le droit à la paternité et au respect de l’œuvre. - Un second cas de figure peut être des oeuvres toujours sous le monopole d’exploitation de l’auteur qui est pourtant prêt à consentir aux projets de milieu scolaire une utilisation à titre gratuit. Le responsable du site doit donc obtenir l’autorisation écrite de l’auteur (un échange de courrier électronique peut suffire). Les droits moraux sont toujours à respecter. A côté de ce cas classique, il existe également un mouvement plus global d’open content avec des licences d’utilisation spécifiques. - Dans le dernier cas de figure, l’auteur use de ses prérogatives patrimoniales et souhaite être rétribué pour l’utilisation de son oeuvre sur le site. Il peut s’agir de photographies ou d’œuvres musicales par exemple. Souvent la rémunération est forfaitaire et faite auprès de la société de gestion collective. En résumé, sauf pour les oeuvres tombées dans le domaine public, l’autorisation de l’auteur est toujours requise. - Le droit au respect de la vie privée Il faut veiller au respect du droit à l’image des personnes photographiées. Ainsi il est interdit de produire l’image d’une personne sans son consentement. L’article 9 du Code civil donne aux individus le droit à la protection de leur image. Leur accord écrit est obligatoire (modèle d’accord en annexe). Ce droit est d’autant plus strict lorsqu’il concerne des personnes mineures. Pour ces derniers, l’autorisation des parents ou des représentants légaux est obligatoire. S’il s’agit de photos effectuées dans la rue il est préférable de prendre des plans généraux ou des groupes et de ne pas isoler une ou plusieurs personnes. Le droit au respect de la vie privée s’applique également aux propos privés ou confidentiels. Il est interdit de reproduire ceux-ci sans le consentement de leur auteur. Extrait de la charte mise au point par le CRDP pour l’opération Marathon blog Dans ce même ordre d’idée, pensez à faire signer les articles. La classe si c’est un groupe, le prénom si l’élève ne veut pas mettre son nom ou plusieurs noms si l’article a été rédigé à deux ou trois. 3ème phase : connaître les différents types d’articles Cf. la fiche Les différents types d’articles CRDP du Limousin C.L. Clemi Haute-Vienne 12/2008 3 4ème phase : Choisir le contenu central de son article et l’angle L’objectivité n’existe pas. Mais le journaliste cherche à approcher de la vérité. Il va donc décrire le plus précisément possible. Montrer la même chose sous plusieurs angles. L’angle c’est le point de vue que l’on adopte. Ex. si vous parlez d’un événement qui s’est déroulé dans votre école, allez interroger les différents participants et montrer le regard qu’ils ont porté sur cet événement. Multipliez les points de vue. Choisir l’angle, c’est sélectionner les informations que l’on va retenir. 5ème phase : Sélectionner et hiérarchiser les informations Le style journalistique, contrairement au style littéraire, fait ressortir immédiatement l’essentiel. Dès le début de l’article, il faut pouvoir répondre à quatre questions : QUI ? : faire connaître la personne dont on va parler ou que l’on a interrogé (le nom, l’âge, la situation professionnelle ou autre détail en rapport avec le contenu QUOI ? Qu’est-ce qui se passe ? de quoi va-t-on entretenir le lecteur ? QUAND ? et OU ? temps et lieu sont des données fondamentales. A ne jamais oublier. La suite des paragraphes développe en ordre décroissant d’importance la réponse aux questions COMMENT ? POURQUOI ? (POUR QUOI ?) (ce que l’on appelle dans les pays anglo-saxons la règle des 5 W (Who ? What ? When ? Where ? Why ? + How). C’est une construction en pyramide inversée, en ordre décroissant d’importance. Etude de dépêches d’agence Les informations que l’on va retenir : Il est intéressant de faire des comparaisons de journaux. Il faut faire prendre conscience que le choix de l’importance accordée à l’une ou l’autre information dans un journal est très subjectif et que l’on trouve de grandes différences entre les journaux. L’étude des Unes est très instructive à cet égard. Fiche pédagogique Clemi : De la dépêche à l’article Fiche pédagogique Clemi : La Une des journaux 6ème phase : rédiger l’article Attention au choix des mots (concrets, imagés, précis, vivants), proscrire les sigles, pas trop de chiffres, pas de mots trop scientifiques (ou alors penser à en donner le sens). Des phrases courtes (éliminer les redondances, condenser l’information), utiliser le style direct, le présent et le passé composé… 7ème phase : soigner l’habillage du texte C’est transformer le texte en véritable article de presse. Les articles journalistiques sont conçus en fonction de règles précises qui vont en faciliter la lecture. - LE TITRE : c’est lui qui va donner envie de lire l’article. Il peut être informatif ou incitatif. Titre informatif : il donne une information précise. En le lisant, on apprend quelque chose. Il répond aux questions Qui et Quoi. Ex. la Caisse des dépôts réfléchit à son avenir (titre d’un article du Monde du 8 décembre 2007). Titre incitatif : son objectif n’est pas uploads/Litterature/ l-x27-ecriture-journalistique.pdf

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