COLLECTION U • LINGUISTIQUE sous la direction de G. Bergounioux, J.-C. Chevalie
COLLECTION U • LINGUISTIQUE sous la direction de G. Bergounioux, J.-C. Chevalier et S. Delesalle Conception de couverture : Dominique Chapon, Emma Drieu © Armand Colin, Paris, 2009 pour cette nouvelle présentation © Armand Colin/VUEF, Paris, 2002 © Armand Colin, Paris, 1999 Internet : http/www.armand-colin.com 9782200243913 — 1re publication Avec le soutien du www.centrenationaldulivre.fr COLLECTION U • LINGUISTIQUE A. ABEILLE Les Nouvelles syntaxes, 1993. S. AUROUX, S. DELESALLE, H. MESCHONNIC Histoire et grammaire du sens, 1996. A. BORILLO, F. SOUBLIN, J. GARDES-TAMINE Exercices de syntaxe transformationnelle du français, 1985. P. CADIOT Les Prépositions abstraites en français, 1997. J.-C. CHEVALIER et S. DELESALLE La Linguistique, la grammaire et l’école, 1986. A. DELAVEAU, F. KERLEROUX Problèmes et exercices de syntaxe française 1985. F. GADET Le Français ordinaire, 1989, rééd. 1997. M.N. GARY-PRIEUR De la grammaire à la linguistique, 1989. B. HABERT, A. NAAZAARENKO, S. 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Pourquoi cette « mutation », dont les signes sont effectivement de plus en plus nets, et dont le concept trop accueillant peut-être d’« énonciation » fait figure de symbole et de catalyseur à la fois ? C’est que ces investigations sur les lois structurales fort abstraites organisant les codes phonologiques, syntaxiques et lexicaux qui caractérisent jusqu’à ces dix ou vingt dernières années l’entreprise linguistique, quelles qu’aient été en leur temps et que soient toujours leur pertinence et leur nécessité, sont en même temps apparues à certains comme l’arbre cachant la forêt des réalités de la langue dans son fonctionnement et ses dysfonctionnements. C’est que, pour des raisons à la fois internes – examen critique des concepts de base tels que « signe », « langue », « parole », etc. – et externes – application plus ou moins sauvage de la linguistique aux discours historiques et politiques, mettant en évidence la nécessité de théoriser plus finement le problème des relations entre code et message, linguistique et extralinguistique ; souci de tenir compte de l’apport de réflexions comme celles de Foucault, du marxisme et du freudisme, qui remettent à leur manière en cause la notion de « sujet » -, pour toutes ces raisons fort hétérogènes donc, il est apparu qu’à cette phase historique de son développement, la linguistique risquait d’être menacée d’asphyxie, si elle s’obstinait à reléguer hors de son champ d’investigation certains aspects du langage trop rapidement taxés de « performantiels ». Une linguistique bloquée, en quelque sorte. On peut dire, grossièrement, que la linguistique repose jusqu’à ces dernières années sur les postulats suivants : 1 C’est une linguistique du code, auquel doivent être ramenés tous les faits de *1 parole. 2 Dans cette perspective, l’unité supérieure qu’atteint l’analyse, c’est la phrase : « On a fait ainsi coïncider les limites de la phrase avec les frontières de la linguistique » (Fisher et Verón, 1973, p. 160). 3 Le mécanisme de production du sens est relativement simple ; on lui reconnaît un double support : le signifiant lexical, lequel véhicule en contexte, en dehors de certains cas jugés plus ou moins pathologiques (ambiguïté, trope, jeu de mots), un seul signifié ; certaines constructions syntaxiques, sémantiquement pertinentes, qui signalent les relations sémantiques entre signifiés lexicaux (cf. Fries, d’après Lyons, 1970, p. 334 : « Le sens linguistique total de tout énoncé résulte du sens lexical des mots individuels, auquel vient s’ajouter le sens structurel. »). 4 Lorsqu’on envisage le problème de la « parole », c’est-à-dire du code en fonctionnement, c’est dans le cadre du fameux schéma de la communication (Jakobson) où celle-ci apparaît comme un tête-à-tête idéal entre deux individus libres et conscients, et qui possèdent le même code ; communication par conséquent toujours transparente, toujours réussie. 5 Postulat de l’immanence, enfin, qui affirme la possibilité et la nécessité méthodologiques d’étudier « la langue en elle-même et pour elle-même », en évacuant radicalement l’extralinguistique. Face à ces cinq certitudes, cinq remises en question : 1 La critique de la notion de code est menée sur deux fronts : Que ce soit chez Saussure, où la langue est conçue comme un « trésor » extérieur aux individus qui se l’approprient par mémorisation ; ou chez Chomsky, qui la conçoit d’emblée comme un objet intériorisé sous forme de « compétence » par le sujet parlant, mais qui définit ce sujet comme « idéal », abstrait, banalisé, comme le parfait représentant d’une communauté linguistique parfaitement homogène (et la différence est finalement bien mince entre l’idée d’une langue collective que chacun s’approprie, et celle d’une compétence individuelle, mais d’un individu incarnant idéalement la collectivité) : dans les deux cas le code est admis par hypothèse comme unique et monolithique. Or un tel objet n’a aucune réalité empirique. La « langue » n’est rien d’autre qu’une mosaïque de dialectes, de sociolectes et d’idiolectes et la linguistique se doit de rendre compte de ces différents « lectes », quitte à les intégrer, mais dans un deuxième temps seulement, en un objet abstrait que l’on appelle parfois « diasystème » . D’autre part, il s’agit de repenser l’antinomie langue/parole en des termes plus dialectiques, car dans sa présentation saussurienne, « la relation est aussi mystérieuse entre l’activité libre du sujet et les lois immuables de la langue que, dans la doctrine calviniste, entre les "œuvres" du croyant et le salut divin ! ». Pour Juentz que nous citons ici (1972, p. 22), le concept de « parole » n’est guère qu’un concept résiduel dont la fonction est plus idéologique que scientifique : cette notion servirait en fait de support « à une opération de sauvegarde de l’autonomie du sujet parlant comme celle du "diachronie" devait garantir la conception évolutionniste et empiriste de l’histoire ». Ce qu’il y a de sûr en tout cas, c’est que le mystère reste entier de la façon dont la « langue » se réalise, lors d’un acte énonciatif individuel, en « parole », et qu’il est grand temps de s’interroger sur les mécanismes de cette conversion du code en discours et sur les propriétés d’un « modèle d’actualisation » (avec ses deux versants : modèle de production, modèle d’interprétation) qui se donnerait pour objectif d’en rendre compte. 2 Existence de lois d’organisation structurale de l’énoncé (ce terme étant entendu provisoirement comme : ensemble de phrases reliées par certains principes – à déterminer – de cohérence, qui font qu’elles sont immédiatement perçues comme constituant un tout autonome). Lorsque Jakobson écrit (1963, p. 47) : « Dans la combinaison des phrases en énoncés, l’action des règles contraignantes de la syntaxe s’arrête et la liberté de tout locuteur particulier s’accroît substantiellement, encore qu’il ne faille pas sous-estimer uploads/Litterature/ l-x27-enonciation-catherine-kerbrat-orecchioni.pdf
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- Publié le Mar 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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