L'univers holographique de David Bohm Extrait du Projet 22 http://www.projet22.

L'univers holographique de David Bohm Extrait du Projet 22 http://www.projet22.com/sciences/physique-quantique/article/l-univers-holographique-de-david L'univers holographique de David Bohm - Sciences - Physique quantique - Date de mise en ligne : mardi 19 octobre 2010 Description : L'univers est- il un hologramme ? Projet 22 Copyright © Projet 22 Page 1/15 L'univers holographique de David Bohm Sommaire • Karl Pribram et le cerveau • Les rats de MacDougall et (...) En 1981, un événement remar-quable a eu lieu. À l'Institut d'optique d'Orsay, l'équipe de recherche menée par le phy-sicien Alain Aspect a exécuté ce qui peut se vanter d'être une des expé-riences les plus impor-tantes du 20ème siècle. Vous n'en avez sans doute pas entendu parler dans les journaux du soir. En fait, à moins que vous n'ayez l'habitude de lire des journaux scien-ti-fiques, vous n'avez pro-ba-blement jamais entendu même le nom d'Aspect, bien qu'il y ait cer-taines per-sonnes qui croient que sa décou-verte pourrait changer le visage de science. La "décou-verte" d'Aspect et de son équipe consiste en une expé-rience réa-lisée en en 1981, 1982 et 1988 [1]. David Bohm a donné une inter-pré-tation par-ti-cu-lière de cette expé-rience. Selon lui, puisque la phy-sique quan-tique fonc-tionne sans notion d'espace ou de dis-tance, la matière n'est que de l'information, si bien que l'univers peut être comparé à un hologramme. Les faits d'abord : l'expérience de 1981 a montré que les par-ti-cules sub- atomiques comme les photons et les élec-trons d'un même système (deux par-ti-cules issues d'une division ou d'une inter-action pré-cé-dente) sont capables de com-mu-niquer avec leur doublon [2] indé-pen-damment de la dis-tance qui les sépare [3]. Chaque par-ticule réagit au com-por-tement de l'autre comme si elles ne fai-saient encore qu'une. Le moyen de cette com-mu-ni-cation (au moins deux fois plus rapide que la lumière) pose un pro-blème : il est indé-tec-table. Cette com-mu-ni-cation viole la loi mathé-ma-tisée par Ein-stein selon laquelle aucune masse [4] ne peut voyager plus rapi-dement que la vitesse de lumière. Son expé-rience a été repro-duite à grande échelle en 1998 par les phy-si-ciens de l'université de Genève, dirigée par Nicolas Gisin, soit un système d'expérimentation s'étendant sur 30 km [5]. Chacun des photons se déplaçait à l'intérieur d'une fibre optique avant d'atteindre un miroir semi- réfléchissant (qui peut réfléchir ou être tra-versé). Non seulement les photons réagis-saient de la même manière au lieu de réagir de manière aléa-toire, mais ils réagis-saient ins-tan-ta-nément, ce qui signifie, vu la dis-tance et la sen-si-bilité des appa-reils de mesure, qu'une infor-mation était transmise au moins dix mil-lions de fois plus vite que la lumière [6]. Cette expé-rience confirme celle d'Alan Aspect affirme une nou-velle fois la réalité du paradoxe EPR [7]. Il y a trois inter-pré-ta-tions pos-sibles de ce phénomène : • La mesure induit le phé-nomène observé, il n'y a rien à expliquer (inter-pré-tation de Copenhague). • Un signal peut dépasser la vitesse de la lumière. • Les par-ti-cules sont aussi des ondes et les ondes ne sont pas séparées (théorie de la non- localité de la phy-sique quantique). C'est la troi-sième hypo-thèse qui a été retenue, violant de ce fait les inéga-lités de Bell [un signal ne peut aller plus vite que la vitesse dans la lumière dans le vide ; un objet ne peut occuper qu'un endroit de l'espace à un instant donné] et la pré-tention des théories déter-mi-nistes à expliquer l'univers selon la simple loi de la cau-salité. Une qua-trième inter-pré-tation a tou-tefois été ima-ginée par le phy-sicien David Bohm, (pro-fesseur du Birkbeck College de l'Université de Londres) ; il pense que l'expérience d'Aspect implique que l'espace, la cau-salité et la matière, tout ce qui définit la réalité dans laquelle nous vivons, est une vue de l'esprit, une illusion. Pour David Bohm, le monde fonc-tionne de manière ana-logue à un holo-gramme. Pour com-prendre pourquoi Bohm fait cette affir-mation, il est néces-saire de rap-peler ce qu'est un hologramme. Copyright © Projet 22 Page 2/15 L'univers holographique de David Bohm Un holo-gramme est une pho-to-graphie tri-di-men-sion-nelle faite à l'aide d'un laser. Pour faire un holo-gramme, l'objet à pho-to-gra-phier doit être d'abord baigné dans la lumière d'un rayon laser. Alors un deuxième rayon laser (qui peut être de même source) rebondit sur la lumière du premier reflétée par l'objet et le modèle d'interférence résultant (le secteur où les deux rayons laser se mélangent) est capturé sur le film [8]. Quand le film est déve-loppé, il res-semble à un remous sans signi-fi-cation de lignes légères et sombres. Mais aus-sitôt que le film déve-loppé est éclairé par un autre rayon laser, une image tri-di-men-sion-nelle de l'objet ori-ginal apparaît. Le fait important est que le relief est inté-gra-lement conservé : en par-ti-culier l'observateur pourra voir, en déplaçant son oeil, des parties de l'objet les plus proches de lui venir en masquer d'autres situées à l'arrière-plan [9]. La tri-di-men-sion-nalité de telles images n'est pas le seul point remar-quable. Si un holo-gramme d'une rose est coupée dans sa moitié et est ensuite éclairée par un laser, on pourra retrouver dans chaque moitié l'image entière de la rose. En effet, même si les moitiés sont divisées de nouveau, chaque morceau de l'image (ou du film) contiendra tou-jours la version plus petite mais intacte de l'image ori-ginale. À la dif-fé-rence d'une pho-to-graphie standard, chaque partie d'un holo-gramme contient l'ensemble de l'information pos-sédée par la totalité. Cette carac-té-ris-tique du "tout dans chaque partie" fournit une voie entiè-rement nou-velle pour com-prendre et pour gérer l'ordre et l'organisation. Dans la plus grande partie de son his-toire, la science occi-dentale a tra-vaillé à amé-liorer la façon de com-prendre un phé-nomène phy-sique, de la gre-nouille ou l'atome, en le dis-sé-quant et en étudiant chacune de ses parties préa-la-blement définies. Pour David Bohm, l'hologramme nous enseigne que plu-sieurs choses dans l'univers pour-raient ne pas se prêter à ce type d'approche. Si nous essayons de démonter quelque chose construit holo-gra-phi-quement, nous n'arriverons pas à déter-miner les pièces qui le consti-tuent, nous obtien-drons seulement des "touts plus petits". Cette idée permet de com-prendre la décou-verte d'Aspect. Bohm croit que la raison pour laquelle les par-ti-cules sub- atomiques sont capables de rester en contact entre elles indé-pen-damment de la dis-tance qui les sépare n'est pas parce qu'ils enver-raient un mys-té-rieux signal dans les deux sens (plus rapide que la vitesse de la lumière), mais parce que leur sépa-ration est une illusion. Il sou-tient qu'à un niveau plus profond de la réalité, de telles par-ti-cules ne sont pas des entités indi-vi-duelles, mais qu'elles sont des exten-sions de la même chose fondamentale. Pour per-mettre aux non- scientifiques de mieux visua-liser ce que cela signifie, Bohm propose l'image sui-vante. Ima-ginez un aquarium contenant un poisson. Ima-ginez aussi que vous êtes inca-pables de voir l'aquarium direc-tement et que votre seule source de connais-sance pro-vient de deux caméras de télé-vision, l'une posée en face de l'aquarium, l'autre sur le côté. En regardant les deux moni-teurs, vous pourriez sup-poser que le poisson sur chacun des écrans est une entité indi-vi-duelle. Parce que les caméras seraient ins-tallées selon des angles dif-fé-rents, chacune des images seraient légè-rement dif-fé-rente. A force d'observer le deux poissons, vous vous rendez compte qu'il y a un certain rapport entre eux. Quand l'un des deux tourne, l'autre tourne également, selon un angle légè-rement dif-férent, ins-tan-ta-nément. Quand l'un montre se visage de front, l'autre se posi-tionne de côté. Si vous restez incons-cients de la pleine portée de la situation, de la dif-fé-rence entre ce qui vous est donné à voir et ce qui est, vous pourriez conclure que les poissons com-mu-niquent ins-tan-ta-nément entre eux. Ceci, dit Bohm, est pré-ci-sément ce qui se passe entre les micro-par-ti-cules dans l'expérience d'Aspect. La connexion appa-rente, plus- rapide- que- la- lumière, entre ces par-ti-cules devrait nous indiquer plutôt qu'il existe un niveau plus profond de réalité duquel nous sommes privés et dans lequel ces par-ti-cules ne sont pas séparées. C'est sim-plement déplacer à un niveau plus com-plexe, plus réel aussi, l'analogie de l'aquarium. Bohm ajoute que nous voyons les objets comme des micro-par-ti-cules, comme séparées l'une de l'autre, parce que nous ne voyons seulement qu'une partie de la réalité. De telles par-ti-cules ne sont pas "des parties" séparées, mais Copyright © Projet 22 Page 3/15 L'univers holographique de David Bohm les facettes d'une unité sous- jacente, sem-blable à un holo-gramme. Cette unité serait pro-prement indi-vi-sible, comme pour l'exemple de l'hologramme fait à partir d'une rose. Tout objet de la réalité phy-sique serait compris dans des eidolons, l'univers lui- même serait une pro-jection, un holo-gramme. En plus de sa nature fan-tô-ma-tique, un tel univers pos-sé-derait d'autres par-ti-cu-la-rités, dif-fi-ciles à saisir pour nous qui vivons au niveau de l'illusion (et qui y avons adapté nos modes de pensée), mais répondant somme toute aux attentes pro-fondes de l'homme : celles de l'unité et de la cohé-rence, celle de l'explication der-nière de toute chose [10]. Si la sépa-ration appa-rente des par-ti-cules est illu-soire, cela signifie qu'à un niveau plus profond de la réalité toutes les choses de l'univers sont connectées en per-ma-nence. Le seul pro-blème reste à définir ce que sont ces choses, ces eidolons : est- ce des couples, des uploads/Litterature/ l-x27-univers-holographique-de-bohm.pdf

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