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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/labelledamesansmOOchar «^ wuici La belle Dame sans merci ŒUVRES DALAIN CHARÏIEU Œuvres en prose, figurant dans l'édition Du Chesne. — I® prose française : Le Quadrilogue invectif (1422) ; le Livre de l'Espérance, ou consolation des trois vertus, c'est à savoir Foi, Espérance et Charité (^i4^8) ; une traduction française du Curial d'Ambrosius de Miliis. 2° prose latine : Dialo^us familiaris amici et sodalis super deploratione Gallicee caia- mitatis ; De detestatione belli g-allici, et suasione pacis ; Invectiva contra ingratum amicum ; Ad Universitatem pari- siensem, post egressum régis Garoli ab eadem civitate. — Œuvres en prose latine figurant dans l'étude de M. D. Delaunay sur Alain Chartier : Epître ou discours de féli- citation à (Charles VI, à l'occasion du maintien des libertés gallicanes (il^iS) ; Harengue pour le roy de France à l'em- pereur pour l'exciter à paix et concorde ; Ad regem Romano- rum Sigismundum ab Alano oracio incipit ; Persuasio Alani Aurigœ ad Pragenses in fide déviantes, unde rorata prœ- sente Cœsare ; Discours au roi d'Ecosse (1428), et enfin une lettre d'Alain à un prince étranger touchant Jeanne d'Arc. Ce dernier document a été donné précédemment par M. Qui- cherat dans son ouvrage sur les Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc ^Tome I, p. i3i) et n'avait encore été imprimé qu'une seule fois par Lami dans les Deliciœ Eruditorum (T. IV, p. 38) d'après un manuscrit de la bibliothèque Ricardi à Florence. Poèmes (édition Du Chesne) : Le Débat du Réveille-Matin ; le Débat des deux Fortunés d'Amour ; le Lai de plaisance ; le Livre des Quatre Dames (i4i5) ; Le Lai de paix adressé au Duc de Bourgogne (1426) ; la Complainte trépiteuse con- tre la Mort qui lui ôte sa Dame ; Le Lai de la Belle Dame sans Merci (1426) ; le Bréviaire des Nobles. En outre, l'édition Du Chesne contient d'autres poèmes d'une attribution erronée : Le Parlement d'Amour; le Régime de Fortune, en sept ballades ; l'Hôpital d'Amour; la Pastourelle de Gransson ; le Dialogue d'un amoureux et de sa Dame ; le Regret d'un amoureux sur la mort de sa Dame ; la ballade de Fougère, puis des rondeaux, des complaintes, et encore d'autres ballades, dont une ballade couronnée. ALAIN CHARTIER P/-^ La belle Dame sans merci Avee une Notiee PAR LUCIEN CHARPENNES LES LIVRES ET POÈMES D'AUTREFOIS PARIS 1901 /?û/ NOTICE (1) SUK ALAIN CHARTIER Alain Charlier est un terrain mouvant sur lequel il convient de s'engager avec prudence. D'éminents romanistes, en effet, renouvellent chaque jour un sujet qui est loin d'être épuisé. Mais s'il y a de la témérité à envisager le poète de la Belle Dame sans Merci en même temps que les Gaston Paris, les Paul Meyer, les Heu- ckenkamp, on peut dire aussi que parfois telles audaces furent méritoires'et fécondes pour avoir attiré Tattention de savants illustres sur une ma- tière délaissée ou sur un point oublié de cette matière. L'étude de M. Delaunay, par exemple, nous apparaît sommaire, aujourd'hui, et, à de certaines pages, faussée. Il ne reste pas moins vrai que M. Delaunay ouvrit la question ; et, le premier, risqua, après avoir lu les textes^ un (1) Cette notice est une refonte de deux articles parus dans la Xormandie Artistique en mars et en septem- bre 1897. — 6 — jiigoment litlérairo, on iililisanl^ par surcroît, les données l)iogra[)hi(jnes (|ue recueillit M. du Fresne de Beaucouit. • Ne mettez donc en nonchaUoir ou oubliance cestuy livre con- tenant plusieurs traités de ma- tière diverse puisque vous en pouvez mieuxvalloir, au moyen que vous aurez un conducteur et charretier propice qui très bien vous conduira en vertu et justice de bonne vie. C'est lauri^ateur et royal charretier qui bien sait tourner son cha- riot, à dextre et à senestre, à dextre à fuir péché, oisiveté, et vice. {Préambule de Védition de 1626), Chartier fut un esprit artiste et créateur ; il fut un écrivain soucieux d'idées générales, amou- reux de symboles, un probe ouvrier qu^émut le côté divinement plastique de l'art. Une phrase nombreuse, une éloquence ample, à la Bossuet, des conceptions agencées et calculées^ témoi- gnent de celte préoccupation constante, qu'on lise le Qiiadrilogne invectif ou VEspérance. Je laisserai, ici, de côté le Quadrilogue invec^ tif (\\n est, avec la traduction française du Cu- — 7 — rial d'Ambrosiiis de Miliis, l'ouvrage en prose le plus étudié de Ghartier (1), et veux parler, dès Tabord, de VEspérance, Le titre exact est celui-ci : L espérance ou consolation des trois vertus^ c'est à savoir Foi, Espérance et Charité. On a beaucoup bataillé relativement à la date de composition de ce livre. La difficulté vien- (i) Dans son Histoire de la Satire au moyen-âge, M. Lenient a consacré une belle page à ces deux ouvra- ges. M. Petit de Julleville en esquisse l'analyse, dans son Histoire de la langue et de la littérature française. M. Ferdinand Heuckenkamp a découvert que le Gurial n*estquela traduction française d'un ouvrage latin com- posé par l'humaniste italien Ambrosius de Miliis. Henri Martin dit, à propos du Quadrilogue invectif, qu'il place en i42"2 (de même que M. Du Fresne de Beaucourt) : (c On répandit dans les provinces une espèce de pamplilet politique, écrit par un jeune homme d'un noble cœur et d'un grand talent^ Alain Ghartier, secrétaire de Char- les VII : c'était la France personnifiée dans une vive et saisissante allégorie, qui conjurait ses trois enfants, le clergé, la chevalerie et le peuple, de mériter le pardon de Dieu, d'oublier leurs discordes et de s'unir pour sau- ver leur mère et se sauver eux-mêmes. » Le moment était bien choisi pour lancer cette a espèce de pamphlet politique. » Charles VI venait de mourir après Henri V de Lancastre, et le parti du Dauphin était devenu le parti national. — 8 — drait de concilier les difTorcntes déclarations que fait Cliarlier au cours de l'ouvrage. 11 le date lui-même : Au dixième an de son dolent exil. De quel exil s'agit-il ? (1) Eu outre, dans un vers du prologue, le poète se plaint de ce que cet exil le force de En jeune âge^ vieillir malgré nature. Or, plus loin, un personnage allégorique lui dit: « ton âge tourne jà vers déclin. «Enfin on trouve encore ces mois : (( et les maleurtez de ta nation ne font que commencer » qui semblent indiquer une date antérieure à l'époque où Jeanne d'Arc rétablit les affaires de la France, pour le moins antérieure à 1431. Je n'hésite pas à placer la date de composi- tion vers 1438, et à épouser la thèse de M. D. Delaunay qui voit dans la cause de cet exil une disgrâce venue de Charles VU, à l'instigation (l)Dans son Histoire de la langueetdela littérature française, M. Petit de Jalleville pense qu'il s'agit d'un exil de Paris dont la faction bourguignonne aurait chassé le poète en 1418, et place ladate de composition en 1429. — 9 — (kl favori La Trémoille à qui la gloire de Charlier donna de l'ombrage. Ce La Trémoille, de con- cert avec Regnauld de Chartres, ne conseilla- t-il pas au roi de trahir lâchement Jeanne elle- même, s'altaquant ainsi tour à tour aux plus lovaux serviteurs de la couronne ! Si Ton s'en rapporte aux recherches de M. G. duFresne de Beaucourt, membre de la Société des Antiquaires de Normandie, Alain serait né en 1393 (Guillaume en 1392) ; il aurait donc eu quarante-cinq ans en 1438. C'était la jeunesse encore pour un homme actif comme notre poète-ambassadeur, et, une certaine coquetterie inhérente à la nature humaine aidant, il a pu se plaindre dans l'inaction fastidieuse que lui impo- sait sa disgrâce de, En jeune âge, vieillir malgré nature. De même, plus loin, après que Mélancolie Taura assailli, dans un de ces moments de tris- tesse qui inspirent la simplicité et la sincérité, il pourra dire, sans qu'il n'y ait rien là qu'une apparente et puérile contradiction, que son âge « tourne jà vers déclin ». Quant à ces mots « et les maleurtez de ta — iO — nation ne font que commencer » ils lui sont ins- pirés, si Ton veut, par une misanthropie bien naturelle chez un disgracié. C/est ainsi que nous confondons, à l'ordinaire, notre fortune privée et la fortune publique dans une même apprécia- tion. Sommes-nous heureux, tout est pour le mieux, sommes-nous malheureux, rien ne va plus. En dehors de cette raison générale^ on en trouve une autre dans les événements contem- porains eux-mêmes. On lit encore, en effet, dans le livre de YEspé- rance que les maux de la France ne font que s'ac- croître depuis vingt ans, et (M. D. Delaunay en fait judicieusement la remarque) rien n'est plus vrai de 1418 à 1438. « La misère publique, dit l'historien Henri Martin, en 1438, dépassa tout ce qu'on avait éprouvé depuis vingt ans : des pluies continuelles ayant gâté la récolte uploads/Litterature/ la-belle-dame-sans-merci-pdf.pdf

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