1 UNIVERSITE PIERRE MENDES-FRANCE INSTITUT D'ÉTUDES POLITIQUES DE GRENOBLE Vale
1 UNIVERSITE PIERRE MENDES-FRANCE INSTITUT D'ÉTUDES POLITIQUES DE GRENOBLE Valentin COLLIAT-DANGUS LA CULTURE HIP-HOP A LA RENCONTRE DES INSTITUTIONS Expressions et institutionnalisation du mouvement grenoblois Graffiti fait à l'occasion du festival Total Session en 2010. Photo: Urban-Culture Magazine Séminaire « Formes et Enjeux du Lien Social » Année universitaire 2011-2012 Sous la direction de Dominique MANSANTI 2 3 UNIVERSITE PIERRE MENDES-FRANCE INSTITUT D'ÉTUDES POLITIQUES DE GRENOBLE Valentin COLLIAT-DANGUS LA CULTURE HIP-HOP A LA RENCONTRE DES INSTITUTIONS Expressions et institutionnalisation du mouvement grenoblois Séminaire « Formes et Enjeux du Lien Social » Année universitaire 2011-2012 Sous la direction de Dominique MANSANTI 4 Remerciements : Ce travail ne serait pas résolument hip-hop sans une longue série de dédicaces. Aucun accomplissement ne peut être envisagée dans ce mouvement de manière purement égoïste et individuelle, sans l'apport d'autres personnes. Aussi, je souhaite adresser mes remerciements: Tout d'abord à Dominique Mansanti, pour son suivi, ses conseils et sa patience tout au long de cette année universitaire, m'ayant permis de mener ce travail jusqu'au bout. Je remercie également toutes les personnes qu'il m'a été donné de rencontrer et avec qui j'ai pu échanger dans le cadre de ce mémoire (par ordre chronologique) : Jean-Pierre Ruffier, HOPER, ORAZ, Kery James, Goodka, Skad, Cristèle, NESTA et BAZAR, Codjo Quashie, Mako et KUNI, Benoit Guillaumont, Kespar, et Melanie de Maury. Sans votre disponibilité, votre accueil et vos réponses, ce document n'aurait pas lieu d'être. On peut considérer ce mémoire comme le fruit de nombreux featurings, mes remerciements s'adressent ainsi à tous ceux qui m'ont aidé, d'une manière ou d'une autre, dans le cadre de ce travail. Spécial dédicace à : - Mes parents, Lulu, Etienne et toute ma famille, pour leur présence et leur soutien. Merci à ma mère pour son aide à la relecture. - Mélissa Leroux, pour son aide apportée depuis la retranscription jusqu'à la relecture, et sa motivation sans faille entre Grenoble et Montrevel-en-Bresse, m'ayant permis d'achever ce mémoire. Graouthanks. - Simon Malfatto, dont la relecture a permis à mon mémoire de ne pas avoir de séquelles. - Quentin Ariès, pour son art de la mise en page, désormais reconnu à travers toute l'Europe. J'adresse également une pensée toute particulière à l'Équipe de Chambéry : Marty, Tom, JB, Guillaume, Choubi, Flo, Arnault, Max, Thibault et tous les gros méons, pour avoir continuellement tenté de me détourner de ce mémoire cet été. Big up à l'AS, pour m'avoir prouvé qu'une vie étudiante était loin de n'être que du travail. Merci à l'équipe des panchions de l'Atelier Danse, pour m'avoir permis de continuer à pratiquer, et de vivre deux ans de suite une aventure formidable à leurs côtés. Merci à tous mes proches que je n'ai pas la place de citer mais qui ont une importance particulière à mes yeux, ils se reconnaîtront. Peace, Love, Unity and Havin' fun ! 5 Sommaire Introduction .............................................................................................................................. 6 PARTIE I : Approche historique et sociologique de la culture hip-hop ........................... 13 Chapitre I. Origines et développement du hip-hop ..................................................... 15 Chapitre II. Une culture et un mouvement ...................................................................... 28 PARTIE II : Le hip-hop face aux institutions à Grenoble ................................................. 44 Chapitre I. Le mouvement à Grenoble ........................................................................ 47 Chapitre II. Les logiques institutionnelles ....................................................................... 61 Chapitre III. Des conséquences sur les pratiques et chez les pratiquants .................... 77 Conclusion ............................................................................................................................... 89 Bibliographie ........................................................................................................................... 92 6 Introduction Ce qu'il convient de rassembler sous l'appellation « culture hip-hop » représente, au regard des sciences sociales, un sujet aussi passionnant à étudier que risqué à approcher. Passionnant, car cet ensemble constitue un véritable fait de société ; présentant des aspects et des enjeux culturels mais également artistiques, sociaux, générationnels, historiques, identitaires ou psychologiques, le hip-hop peut être étudié sous de très nombreuses formes et selon de très nombreuses problématiques différentes, d'autant plus qu'il s'agit d'un mouvement présent au niveau mondial. Risqué à approcher, en raison notamment de cette croisée des univers qui nécessite d'avoir une vision plus ou moins globale du phénomène afin de bien l'appréhender et d'éviter certains glissements ou certaines mauvaises interprétations. De plus, il s'agit d'un univers relativement récent et en perpétuelle évolution, ce qui implique une certaine difficulté à dégager des outils de référence dans l'approche du hip-hop. Enfin, le hip-hop est un fait porté à une échelle globale mais dans lequel la notion d'un niveau local est très importante. Aussi, un travail de terrain semble nécessaire pour l'aborder, l'étude devant ainsi forcément s'ancrer dans un cadre spatial défini et arrêté. Bien qu'une partie de ce travail s'attachera à étudier la culture hip-hop en tant que telle afin de mieux appréhender le sujet et sa problématique, il est possible d'en synthétiser ici une première définition : historiquement, le terme « hip-hop » renvoie à un mouvement festif, puis – très vite – revendicatif, né dans les quartiers populaires de New York dans les années soixante-dix. Dans un contexte de tensions sociales, raciales et politiques, de nouvelles formes d'arts sont apparues, partageant des aspects et des valeurs similaires telle que la pratique urbaine ou une même audience jeune. Ces nouvelles formes d'expression concernent les arts plastiques avec les tags et le graffiti, la musique à travers le DJing*1 et le rap, ainsi que la danse. La notion de « culture » ou de « mouvement hip-hop » renvoie donc à l'ensemble de ces activités, rassemblées par des valeurs communes, notamment une logique de canalisation de l'agressivité par la création. Suite à la propagation de ses composantes 1 Les mots suivis d'une astérisque sont définis dans le lexique en annexe n°1 7 artistiques, le hip-hop s'est progressivement imposé en tant que mouvement à l'échelle planétaire. En France, pays où le mouvement est particulièrement développé, une littérature à propos du hip-hop a émergé il y a maintenant une vingtaine d'années et commence à rassembler une base solide de travaux historiques et sociologiques. Certains chercheurs s'y sont penchés de manière approfondie à partir des années quatre-vingt-dix et continuent de publier ouvrages et articles analysant la culture hip-hop selon des thèmes et dans des cadres différents, tant les possibilités d'études sont larges. Ainsi, Hugues Bazin est le chercheur en tête de file de ce sujet depuis l'écriture de son premier ouvrage en 19952, qui semble toujours aujourd'hui faire office de référence, du fait de son approche relativement complète et objective. Il est notamment à l'origine de la définition du hip-hop, globalement acceptée par les chercheurs et les acteurs de ce mouvement3, qui est celle regroupant « des arts de la rue, une culture populaire et un mouvement de conscience. »4 La particularité du hip-hop réside donc dans le fait que plusieurs pratiques artistiques se retrouvent liées entre elles dans un seul et même ensemble, par une histoire, des valeurs et un certain état d'esprit. Beaucoup des études faites à propos du hip-hop se cantonnent généralement à une seule de ses pratiques, qu'il s'agisse du graffiti, de la danse ou de la musique. Il est vrai que ces activités génèrent également leurs propres logiques de fonctionnement au sein du hip-hop – sans pour autant s'en détacher – et peuvent alors être analysées en tant que telles. Il est cependant possible de trouver des auteurs s'intéressant à la culture hip-hop comme un ensemble de pratiques, par ce qui les unifie : par exemple Virginie Milliot qui a publié un certain nombre d'ouvrages d'ethnologie sur l'actualisation du hip-hop, notamment dans la région Rhône-Alpes.5 Le point de départ de ce mémoire correspondait à une volonté marquée de travailler sur le hip-hop, se révélant être un fait social et culturel majeur de ces trente dernières années 2 BAZIN Hugues, La culture hip-hop, Paris: Desclée de Brouwer, 1995, 305 p. 3 http://www.passeursdeculture.fr/Hugues-Bazin.html 4 Op. cit. BAZIN, 1995 5 Parmi lesquels sa thèse « Les fleurs sauvages de la ville et de l’art. Analyse anthropologique de l’émergence et de la sédimentation du mouvement Hip Hop lyonnais », thèse de doctorat, Lyon : Université Lumière Lyon 2, 1997, (526 p) 8 et notamment en France en raison d'une logique, de valeurs et de dynamiques propres à ce mouvement. Cependant, bien que ce thème de recherche ait été présent dès le départ, le sujet ne s'est pourtant pas imposé comme une évidence. Dans un premier temps, et dans une volonté de lier ce thème à la question sociale, ma réflexion s'était orientée vers l'étude des mécanismes sociaux induits par les différentes expressions de la culture hip-hop chez ses pratiquants. Parmi ces mécanismes sociaux m'intéressaient particulièrement les aspects de socialisation, d'insertion et d'identification pouvant être déterminants auprès d'une partie de la population éloignée des institutions et des instances traditionnelles d'intégration. Une modification du sujet s'est cependant opérée au fur et à mesures des recherches préliminaires à ce travail, pour finalement se réorienter vers le rapport entretenu avec la sphère institutionnelle. Concernant le rapport aux institutions et les processus d'institutionnalisation, il est possible de citer comme exemple déjà produits les travaux de terrain qui ont notamment été réalisés dans le domaine de la danse hip-hop par Loïc Lafargue de Grangeneuve6 ou bien Sylvia Faure et uploads/Litterature/ la-culture-hip-hop-a-la-rencontre-des-institutions.pdf
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- Publié le Dec 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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