La Tradition (Paris. 1887) Source gallica.bnf.fr / MuCEM La Tradition (Paris. 1

La Tradition (Paris. 1887) Source gallica.bnf.fr / MuCEM La Tradition (Paris. 1887). 1887-1907. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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REVUE GÉNÉRALE des Contes, Légendes, Chants, Usages, Traditions et Arts populaires PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS Abonnement : France, 12 francs. — Étranger, 15 francs. Cotisation de Sociétaire donnant droit au service de la Revue : 15 francs. PARIS A. DUPRET, ÉDITEUR 3, rue de Médicis, 3 LIVRAISON DU 15 MAI 1887 LA LITTÉRATURE POPULAIRE, par Charles Lancelin. CONTES DU VIEUX JAPON. — II. SHITAKIRI-SUZUME, traduction de J. Dautremer. MONSTRES ET GÉANTS. — II. LE GAYANT DE DOUAI, par A. Des- rousseanx. LA CHAPELLE DU DIABLE, conte de Paul Arêne. LA PRISONNIÈRE DE NANTES, chanson populaire de la Picardie, recueillie par Henry Carnoy. CROYANCES POPULAIRES DE LA CORSE, par A.-L. Ortoli. LE VEILLEUR DE NUIT, tradition alsacienne, poésie de Emmanuel des Éssarts. HOMÈRE DANS LA TRADITION POPULAIRE, par Jean Nicolaïdes. L'ARBRE DE LA SUÈDE, légende Scandinave, par Paul Boulanger. LE MARIAGE DANS LE MANTOIS, par Albéric Chéron. LA FILLE DES NEIGES, légende russe, par Henry Olivier. TANT QUE L'ÉTÉ DURERA, poésie de Raoul Gineste. LES DÉMONIAQUES DANS L'ART, par Emile Blémont. A TRAVERS LES LIVRES ET LES REVUES, par C. de W. BIBLIOGRAPHIE. H. C. NOTES ET ENQUÊTES. La Tradition paraît le 15 de chaque mois. Le prix de l'abon- nement est de 12 fr. pour la France (15 fr. pour l'étranger). La cotisation des Sociétaires est de 15 francs payables dans le courant du premier semestre de l'année, et donnant droit à l'envoi de la Revue. Les abonnements et les cotisations sont reçus chez M. A. DUPRET, 3, rue de Médicis. Il sera rendu compte de tous les ouvrages adressés à la Revue. Prière d'adresser les adhésions, la correspondance, les articles, échanges, etc., à M. Henry CARNOY, 33, rue Vavin. Les manuscrits seront examinés par un Comité de rédaction composé de MM. Emile BLÉMONT, Henry CARNOY, Raoul GI- NESTE, E. GUINAND, Charles LANCELIN, Frédéric ORTOLI, Charles de SIVRY et Gabriel VICAIRE. Les manuscrits non insé- rés seront rendus. M. Henry CARNO Y se tient à la disposition de nos adhérents le jeudi, de 2 heures à 3 heures, 33, rue Vavin. LA TRADITION LA LITTÉRATURE POPULAIRE On peut dire de la littérature d'un peuple qu'elle est l'histoire et, en quelque sorte, le témoin de sa civilisation, non seulement par la repro- duction qu'elle donne du milieu ambiant (moeurs, coutumes), mais encore par sa conception propre, instinctive, naturelle, je dirai presque ésotéri- que. Qui dit absence de civilisation, dit absence de littérature, et l'on peut avancer que tout peuple, soi-disant sauvage, mais chez lequel se retrou- vent des traditions, des légendes ou des chants, participe d'une manière quelconque à la civilisation, si rudimentaires, si obscures même qu'en paraissent les manifestations. Comme la civilisation, la littérature a besoin pour naître d'une certaine aspiration à la fois matérielle et morale vers une sorte d'idéal, ou, pour mieux dire, de manière d'être supé- rieure : c'est de cette tendance vers un but multiple et indéfini, toujours variable et toujours changeant, que naissent à la fois — et le cycle des évé- nements qui procède des aspirations matérielles, — et la littérature, pro- duite par les aspirations intellectuelles des peuples. Et, de même que l'histoire du monde, la littérature des peuples pro- gresse par phases, par périodes, par âges bien distincts les uns des autres. Les quatre grandes divisions de l'histoire sont l'antiquité, le moyen-âge, les temps modernes et l'époque contemporaine ; les quatre sections ordi- nales de la littérature d'une nation sont : 1° Les traditions orales, se transmettant de bouche en bouche, basées sur un fait certain que,—par un phénomène psychique,— l'amour du mer veilleux, inhérent aux populations primitives, modifie progressivement dans un sens extra-naturel : telles durent être l'Iliade avant Homère, la Chanson de Roland avant Turoldus, l'Edda avant Saeinund Sigfusson, le Kalevala avant Lônnrot, le Poème du Cid avant le précurseur de Pero l'abbé, etc. 2° Les traditions écrites, oeuvres travaillées par un seul homme, ou produits collectifs d'une série d'ouvriers : à cette catégorie appartiennent les poèmes homériques, les chansons de geste et les épopées nationales elles qu'elles sont publiées de nos jours. 3° La littérature que l'on peut appeler fictive, quicontient en germe le 34 LA TRADITION roman moderne et qui est comme la résultante de ces multiples aspira- tions poussant l'homme vers un idéal de plus en plus élevé : dans cette classe, on peut ranger nos vieilles Cantilènes, plus tard nos Fabliaux, nos Dicts, nos Débats, nos Lais, etc. 4° Enfin la littérature actuelle, dont le cadre aujourd'hui est si merveil- leusement vaste qu'à peine il se peut enserrer dans les bornes étroites d'une définition. Toutes ces phases diverses ont entre elles de nombreuses affinités, des points de contact parfois bizarres, mais toujours positifs, et l'on pourrait — ce serait même un curieux travail — reconstituer la chaîne immense des oeuvres littéraires qui rattachent Balzac aux vieux aèdes de la Grèce, aux chantres antiques de l'Egypte et de l'Orient. Comment, en effet, procède la littérature dans son développement à la fois objectif et subjectif? D'une façon très simple en vérité. Un fait se produit qui, par son intensité, son importance ou quelque condition extérieure remarquable, frappe l'esprit des contemporains. Ce fait est transmis de bouche en bouche, modifié ou développé au gré de chaque narrateur, dans un sens mystique, ou matériel, ou surnaturel, ou purement — mais c'est l'exception — psychologique : c'est la première période. — Une des versions de ce fait arrive aux oreilles d'un lettré qui la fixe à sa manière au moyen de l'écriture : là, la même série de déve- loppements externes se produit d'écrivain à écrivain : c'est la seconde période, celle qui a déterminé nos chansons de geste. — Un moment arrive où, pour un motif quelconque, cette narration semble vieillie ou insuffisante aux auditeurs : on en fait d'abord, suivant le caprice du jour, des imitations qui ne tardent pas à subir le même sort que la nar- ration originale, mais qui, du moins, ont ouvert la voie : on prend alors des détails à tel ou tel fait, et l'on en compose un ensemble entièrement neuf, du moins au point de vue de l'affabulation ; puis, en dernier lieu, on a recours, franchement et sans déguisement, à l'imagination pure : c'est ainsi que, chez nous, les chansons de geste et les cantilènes ont donné naissance aux romans (la Rose, le Renard, etc.) d'où sont sortis les Fabliaux, les Dicts, etc., dont est née par une série ininterrompue d'enfantements de plus en plus vastes, la littérature actuelle. A chacune de ces différentes périodes, il s'est rencontré des esprits chercheurs qui, dans une délicate curiosité de travail, ont voulu, tout en progressant, séduits qu'ils étaient et comme enivrés par ce parfum ex- quis que dégagent les choses d'autrefois, faire des uploads/Litterature/ la-tradition-1887-05-n2.pdf

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