E C O L E N A T I O N A L E S t T P E R I E U R E D E f f l B L I O T H i E C A
E C O L E N A T I O N A L E S t T P E R I E U R E D E f f l B L I O T H i E C A I R E S • T I T R E : LA SITUATION DE L'EDITION AU CAMEROUN. des Origines a 1970 Jean FONTVIEL.LE, Conservateur des bibliotheques 5. la . Bibliotheque? Universitaire , MONTPELLIER Et de Madeleine W A G N E R , Conservateur, Directrice des Studes k L'E.N.S.B. MEMOIRE pr£sent6 par M I N T S A - Z E M a n a s s 6 Sous la direction de - 1979 15e Promotion o 0 o I N T R O D U C T I O N Les pays du tiers monde sont confront6s & de nombreux problemes en matiere de biblioth&ques. Pour la plupart de ces pays, le r£seau s'installe d'abord par les bibliothecues dites scienti- ques et non celles qui sont destin£es d. la lecture publique. Pour d'autres, la legislation m§me de ces biblioth^ques est inexistantes. Mais le plus grave probldme.est surtout cette carence de lecture qui se manifeste m§me dans les biblioth&ques Universitaires et 1& oiX des bibliotheques de lecture publique ont £te cr££es. D'une maniere generale on cite 1'analphabetisme comme cause de la non lecture quand on regarde ilPemblSe les problemes de la lisibilite dans les pays du tiers monde. Sans toutefois nier cette hypothese qui, (a bien de £gards) est tres valable il nous semble que 1'on delaisse le vrai probl&ne pour s'attacher £. un seul aspect seulement. Si 11analphabetisme est cause de la carence de lecture, que £ire des bibliotheques Universitaires qui sont moins frequentees lorsqu^on sait que leur public est essentiellement constitue de gens lettres ? Bn effet, en Afrique aujourd'hui, le vrai probleme, responsable du faible taux de lecteurs dans nos centres de documentation, est le manque d'une litterature adaptee a 1'Africue. Jean-Pierre MAKOUTA BOUKOU LE REMARQUE ais^ment quand il dit : le monde negre a soif de livres j Aes livres qui parlent de lui, de ses esperiences, de ses imposibilites, de ses amis, de ses ennemis 11interessenfau premier degr£ (l). On voit tionc que le veritable probl^me est la faible production de la litterature Africaine une litt£rature qui permet a la conscience Africaine de rncon- trer son experience historique, ou sa sentimentalitp profonde (2). Au Cameroun par exenple, ou le taux de scolarisation est l'un des plus elev£s d'Africue, puisque 1'alphabetisation a commence depuis l'arriv£e 1 de 1'europeen. (1) L'ecrivain d'Afrique et ses difficultes par Jean-Pierre MAKOUTA MBOUKOU in le courrier de 1'unesco; fevrier 1976. P.26 (2) L'£dition en Afrique : in le Bulletin du livre; (1973) n° 230 du 5 novembre 1973 P. 20 (1'ho!r;ne blanc comme on 1' appel?it). et se poursuit jusqu'aujourd'hui, 1'analphabetisme est de moins en rnoins le probleme crucial qui cause la non lecture. L'anal- phabdtisme doit §tre saisi ici au sens premier Cest-A-dire l'6tat de celui qui ne sait lire ni £crire. Mais si l'on veut aller plus loin, on peut toujours dire que. 1'analphabetisme est largement repandu au Cameroun lorsqu'on pense que toutes les personnes ayant appris k lire pendant leur enfance dans les ecoles ne lisent pratiquement plus aujourd"hui h cause du manque de bibliotheques pouvant leur fournir la masse de livres qui devraient activer en eux cette faim de lire qui est le propre d'une personne alphabetis^e. Si nous disons que le Cgmeroun est suffisamm^nt alphab§tis6, nous ne voulons pas a£fir- mer que les problemes de scolarite sont enti&rement r£solus dans ce pays. 0n sait qu'au Cameroun il y. a encore des coins ou l'6cole nfa pas encore atteint les populations et m§me dans certaines regions, les £coles ayant le cycle complet de 1•enseignement primaire nfont parfois qu'un seul maitre avec une formation peda- gogique trds peu poua6e€.Dans de telles conditions, il est vrai que les Sleves qui sortiront d'une telle ecole n'auront pas la soif de lire. Cependant ces cas sont de plus en plus rares et sont m£me 1'exception de la situation gen£rale. II est plus facile de rencontrer dans tout le territoire CamerounaiS des §coles ayant le nombre suffisant d'instituteurs pour tout le cyfcle primaire et pouvant ainsi initier les jeunes & la lecture. C'est pour cela que nous estimons qu'en creant le r6seau des bibliotlidque universitaires, 1'objetctif fut de satisfaire en grande partie, les besoins de lecture des jeunes Camerounais. Mais le public Camerounais, tant universitaire, que non^voit dans les bibliothe- ques universitaires et dans les bibliotheques d'Ambassades qu'6n trouve dans les grandes villes, une srte de colonisation cultu- relle qui se perp£tue. D'ou cette faible frequentation des biblio- thdques, ce qui entraine par cons^qqnt une carence de lecture tres importante. Or un peuple qui ne lit pas ne peut pas bien $'intruire profond£ment. Les quelques personnes qui poursuivent leurs £tudes supSrieures, une fois engages dans le marche du tra- vail se retrouvent quelques ann£es plus tard tout vides et d£passes par le temps. puisqu'ils ne se mettent pc.s au COtirant de 1'etat actuel des connaissances. D'autre part le manque de lecture cause de la non formation de 1'opinion publique. Bn vivant dans certaines r£gions du Cameroun, on est tent6 de se demander si vraiment les gens savent ce qui se passe dans leur pays au point de vue £conomique, politique, ou culturel. Que faire donc dans une telle situatioh ? Quand on sait que les moyens traditionnels de transmission des informations sont en voie de disparition. Les rites d'initiation n'existent plus dans les villages pour transmettre la culture, on ne rencontrent presque plus des chante fables, les enfants et les jeunes ne savent pas d^chiffrer le message du tam-tam, bref tout ce qui permettait la diffusion de 1'information tend a disparaitre Une seule solution semble s'imposer : mettre au profit du Camerounais, les livres dont il a besoin pour satisfaire son desir d'instruction, de delassement et de recherche culturelle. Pour realiser cet objectif, il faudrait creer de >toute urgence un r£seau de bibliothdques le lecture publique. Un projet a d£ja ete fait (l). II reste a l'£tat Camerounais de 1'exploiter Mais il faut vraiment que ces biblioth^ques realisent la triple fonction que leur propose 1'auteur du projet : celle de con- sevation, de r£surection et de communication (2). Mais h qami peut servir ce reseau de bibliotheques de lecture publique s'il vientAranger parmi celles qui perpetuent la colonisation de la culture et que les Camerounais ne veulent Pas frequenter ou frequentent moins. II faut dd>nc alcmenter ces £tablissements de livres susceptibles d'interesser les lectBnrs et pouvoir organiser d•autres animations culturelles dans le cadre de la biblioth&que. Et pour cela il faut pour le Cameroun une maison d'£dition capable de produire ces documents. Cepen- dant, il faut noter qu'au Cameroun, il existe deux categdries de lecteurs : d'une part, ceux qui ont 6tudiee en labgues nationales et qui dechiffrent tout ce qui est ecrit dans ces langues. (Bibles, petits commentaires d^vangiles, cantiques; lettre$, manuscrites etc... Ils ne lisent pas le frangais mais ne sont pa$ pour autant des analphabetes. D'autre'part tous ceux qui ont etudi6 le frangais et qui le lisent couramment on les appellent vaguement des ajbphabetis^s, or ils ne lisent pas ou lisent tres peu ce qui est £crit en langues nationales., Ceux-la ont & leur disposition des livres dans les diff£rents centres de documentation du Cameroun. - Archives Nationales - Bibliotheque de 1'I.P.A.N. - Bibliotheque Nationale - Bibliothdque de l'Universit£ de Yaound£ - Biblioth£que du C.U.S.S. - Biblioth&que de 1'Ecole Normale Sup£rieure - Bibliotheque de 1'Ecmle Normale Sup. Agronomique - Bibliotheque de 1'Ecole Fationale Polytchnique - Biblioth&que de 1'E.S.I.J.Y. - Bibliothdque de 1'E.N.A.M. Mais ceux qui ne lisent pas le frangais et 1'anglais ont une litt£rature qui est de moins en moins €dit£e si l'on ne peut pas dire que 1'edition en langees nationales est inexistantes Or il faut satisfaire toutes ces -deux categories de lectures le present travail que le temps impartt& son 6laboratiom et le manquer dfune documentation abondante non pas perais d'61argir 1'anlyse, va tenter d'6tudier ce que fait l'£dition Camerounaise en face d'une telle situation. Apr&s avoir expos£ dans une premiere partie le circuit traditionnel du l.ivre sur 1'exemple de 1'^dition en France, nous Svoquerons ensuite quelques probleme: relatifs ci l'£dition Africaine en gen£ral et & la fin nous occuperons specialement du probl&me Camerounais que nous connais- sons mieux. Dans cefte derniere partie nous essaierons de voir ce que devrait Stre une edition dans un pays S. la recherche tte sa propre personnalit£. Nous montrerons quelle devrait Stre une arme qui s'oppose au processus 1'alisaation culturelle. Sa tache premidre devrait £tre donc de fflecoloniser la culture et son role, celui de resurrection du pass£, de conservation de tout ce qui est en voie de disparition, d1inspiration des jeunes auteurs et de diffusion et de dfstribution de sa propre produc- tion. Cette nouvelle mission que nous allons lui proposer nous J5 parait urgente car si nous voulons vrainent conserver notre patrimoine culturel, si nous voulons perpetuer la uploads/Litterature/ la-situation-de-l-edition-au-cameroun-pdf.pdf
Documents similaires
-
24
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 07, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.5204MB