1/9 admin3372 Author archive L’Annonce de Muhammad dans la Bible selon le Coran

1/9 admin3372 Author archive L’Annonce de Muhammad dans la Bible selon le Coran et en Islam alajami.fr/index.php/2018/09/19/lannonce-de-muhammad-dans-la-bible-selon-le-coran-et-en-islam/ L’Annonce de la venue de Muhammad dans la Bible est un sujet qui passionne depuis longtemps les musulmans. Cette thèse concerne aussi les juifs qui de la sorte sont sommés de suivre le prophète Muhammad et, de même, les chrétiens qui par cette nouvelle Annonciation sont directement visés. En quoi, étonnamment, serait-il nécessaire que notre foi en la mission prophétique de Muhammad soit validée par le judaïsme et le christianisme pour avoir, à nos yeux, valeur ! Nous consacrerons donc à cette question deux articles ; celui-ci, traitant du verset censé affirmer que Muhammad est mentionné dans la Thora et l’Évangile, et le second envisageant la compréhension d’un verset, S61.V6, supposé faire témoigner Jésus de la venue après lui d’un prophète nommé Ahmad, voir : Ahmad ou Muhammad ? L’histoire des trois grandes religions monothéistes est de nature concurrentielle et chacune a toujours cherché à se démarquer de la précédente tout en paradoxalement s’en légitimant. De ce fait, nous les qualifions régulièrement de religions sœurs, mais sœurs ennemies, car au sein de toute famille les relations, bien que dictées par le lien de sang, sont souvent conflictuelles. Dans ce processus d’emprunts et de recyclages successifs des données appartenant à l’aînée immédiate, la logique dominante est de nature apologétique. Est ainsi alimentée une propagande conceptuelle dont l’objectif premier est de se réclamer plus véridique que la religion précédente selon un principe de réactualisation, en quelque sorte se réclamer de celle que l’on cherche à évincer. En ces relations fratricides, chacune de nos trois demi-sœurs a cherché à invalider sa concurrente et, en cette macabre compétition théologico-religieuse, le prophète de l’autre a été pris en otage afin de lui faire avouer sa propre caducité. En effet, si chaque prophète est censé avoir annoncé son successeur, il reconnaît ainsi que son propre message n’a plus cours. Qu’en est-il donc du propos coranique et, corollairement, de l’annonciation de Muhammad dans la Bible ? • Que dit l’Islam 2/9 – l’Islam n’a pas dérogé à la logique théo-politico-religieuse précédemment évoquée. Le procédé est donc de bonne guerre, il relève de la propagande apologétique et a été utilisé par les chrétiens vis-à-vis du judaïsme. Aussi, l’Islam s’en empara-t-il pour, en interne, accentuer la véracité de Muhammad et, en externe, tenter de convaincre juifs et chrétiens du bien-fondé de la mission prophétique de Muhammad. – Quoi qu’il en soit, concernant directement l’Annonciation de Muhammad dans la Bible, un seul verset a pu être convoqué au tribunal islamique, nous le donnons ici selon la traduction standard : « Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Thora et l’Évangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croient en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui [le Coran] ; ceux-là seront les gagnants », S7.V157. En fonction de leur interprétation de ce verset, les exégètes se sont donc évertués à rechercher dans la Bible les versets auxquels le Coran ferait allusion en ces termes : « qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l’Évangile ». Or, illogiquement, le Coran ne cite pas sa source, probablement alors pour compliquer les choses ! Bien évidemment, il est possible de trouver de très nombreux versets bibliques pouvant être surinterprétés en ce sens, exactement comme le christianisme le fit quant à l’annonce de Jésus par l’Ancien Testament. Ainsi, a-t-il été parfois retraité les mêmes versets, un exemple dans l’Ancien Testament : Esaïe : 42, 1-4 : « Voici Mon serviteur que Je soutiens, Mon élu que j’ai moi-même en faveur; J’ai mis Mon esprit sur lui. Pour les nations il fera paraître le jugement, il ne criera pas, il n’élèvera pas le ton, il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur… » Pour l’exégèse chrétienne, il s’agit de l’annonce de Jésus et, pour l’exégèse musulmane, de l’annonce de Muhammad ! Chacun, bien évidemment, ayant alors fourni un portrait de son prophète présentant les mêmes caractéristiques… Cependant, la « la Thora et l’Évangile » ne composent qu’une partie de la Bible et, concernant « la Thora », c’est-à-dire le Pentateuque, un seul verset pourrait sérieusement être candidat à l’annonce du Prophète : « Yahveh me dit [c.-à-d.. à Moïse] : Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète tel que toi ; Je mettrai Mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que Je lui commanderai. », Deutéronome : XVIII, 18. L’exégèse chrétienne admet à juste titre qu’en fonction des chapitres XVII et XVIII il faut ici comprendre une suite de prophètes juifs envoyés chaque fois que nécessaire aux Hébreux, mais elle interprète aussi ce verset en affirmant que cela inclut Jésus en tant que Messie parachevant cette lignée prophétique juive. Nonobstant, nos exégètes ont répliqué ce même procédé interprétatif pour soutenir qu’il s’agissait de Muhammad ! Cependant, et contrairement au sens que l’on veut donner au segment « le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora », le nom de Muhammad n’est pas « mentionné » d’une manière ou d’une autre dans « la Thora » et, de manière générale, dans l’Ancien Testament. L’on a donc cherché la preuve tant désirée dans « l’Évangile » et l’attention de nos exégètes ne pouvait être que retenue 3/9 par l’annonce du Paraclet que Jésus fit, notamment dans l’évangile selon Saint Jean : « …et moi [Jésus] je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Consolateur/Paraclet, pour qu’il demeure toujours avec vous : c’est l’Esprit de Vérité… »[1] Ceci étant, le nom de Muhammad n’apparaît toujours pas textuellement, il a alors été imaginé astucieusement, mais de manière linguistiquement fantaisiste, une double manipulation. L’on a ainsi prétendu que le terme grec παϱάϰλητος/parakletos rendu par paraclet et traduit par consolateur, intercesseur avait été altéré et qu’il fallait le lire πεϱιϰλυτὸς/periklutos avec alors le sens de illustre, renommé. En ce cas, le rapprochement avec la signification du nom Muḥammad devenait possible puisque ce dernier signifie louangé. Cependant, une telle hypothèse raisonne “à la sémite” puisque, si en arabe les voyelles sont interchangeables à partir de la ligne consonantique, modifiant ainsi le sens, ceci n’est bien évidemment pas possible en grec, langue indo- européenne écrivant la totalité des voyelles sur la ligne ! Malgré tout, et pour combler l’espace résiduel lexical entre illustre et louangé, il a alors été rapproché la traduction syriaque du terme paraclet/consolateur par munḥamannâ de la racine arabe ḥ.m.d, racine du participe muḥammad. Cependant, là encore, l’approximation est nette puis que munḥamannâ provient de la racine syriaque n.h.m/consoler bien différente de la racine arabe ḥ.m.d. Rien donc de bien crédible en ces spéculations linguistiques de nos exégètes. Enfin, en ce verset de l’Évangile pris à son compte par l’exégèse islamique il est clair, et de nombreuses occurrences croisées le confirment, il est explicitement dit que le Paraclet/Consolateur en question est « l’Esprit de Vérité » qui, selon le christianisme, correspond à l’Esprit-Saint, nous en reparlerons en S61.V6. Que dit le Coran Une fois raisonnablement écarté les surinterprétations de S7.V157 produites par l’Islam, mais aussi l’islamologie, et après avoir explicité les motivations et les approximations qui les caractérisent, nous pouvons à présent en réaliser l’analyse littérale. Voici donc la traduction littérale du premier de ces deux versets : « ceux qui suivent le messager, le prophète de leur peuple/ummiyy qu’ils trouvent mentionné à leur égard dans la Thora et l’Évangile. Il les incite au convenable, leur condamne le blâmable, leur permet les bonnes choses et leur interdit les ignobles, leur ôte leur fardeau et les carcans qui pesaient sur eux. Ceux qui alors crurent en lui, le respectèrent, l’assistèrent et suivirent la lumière qui par lui était descendue, ceux-là sont les bienheureux. », S7.157.[2] – Pour l’Islam, l’enjeu imposé à ce verset est d’importance : prouver que la Bible annonçait Muhammad et qu’en conséquence il est demandé aux juifs et aux chrétiens de le suivre, c’est-à-dire d’abandonner leurs propres religions. C’est selon cette logique apologétique qu’est alors compris la fin du v156 : « Ma miséricorde embrasse toute chose et Je l’appliquerais à ceux qui craignent pieusement font l’aumône et à ceux qui en nos versets croient », le terme « aumône » étant compris au sens islamique d’impôt religieux/zakât[3] et celui de versets/âyâ comme concernant le Coran. Or, l’analyse contextuelle montre que ce verset est inscrit en un très long chapitre coranique couvrant du v103 au v171 dont le sujet est l’évocation de l’histoire de Moïse et 4/9 des atermoiements des Fils d’Israël. Le fil conducteur général de ce récit est le suivant : le refus des hommes de suivre le messager de Dieu qui leur a été est envoyé et il en était de même au chapitre v59 à v102 relatif aux uploads/Litterature/ lannonce-de-muhammad-dans-la-bible-selon-le-coran-et-en-islam.pdf

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