G "^ 150UDDHI8ME. ETUDES ET MATERIAUX THÉORIE DES DOUZE CAUSES RECUEIL DE TRAVA
G "^ 150UDDHI8ME. ETUDES ET MATERIAUX THÉORIE DES DOUZE CAUSES RECUEIL DE TRAVAUX PUBLIÉS PAE LA FACULTÉ DE PHILOSOPHIE ET LETTRES de 1 Université de Gand. EXTRAIT DU REGLEMENT Les travaux des professeurs et chargés de cours, anciens professeurs et anciens chargés de cours sont publiés sous la responsabilité personnelle de leurs auteurs. Tous les autres le sont en vertu d'une décision de la Faculté. LOUVAIN. - imprimerie J. B. ISTAS. UNIVERSITÉ DE GAND RECUEIL DE TRAVAUX PUBLIÉS PAR LA FACULTÉ DE THILOSOPHIE ET LETTRES 40°»' FASCICULE BOUDDHISME. ETUDES ET MATERIAUX THÉORIE DES DOUZE CAUSES '--:' PAE L.. UE L4 VAI.L.ÉE POUSMll PROFESSEUR A L'UNIVERSITE GAND LIBRAIRIE SCIENTIFIQUE E. VAN GOETHEM Rue des Foulons, I (près de l'Université). LtJZAC & C°, LONDEES. V 1913 ^ A mon excellent ami F. W. Thomas Sâstâ samastabhuvanam bhagavân apâyât pâyâd apâstatimiro mihiropameyah / samsârabhittibhiduro bhavakandakanda- kandarpadarpadalanavyasanï munnidrah // Kâma jânâmi te mûlam samkalpât kila jâyase / na tvâm samkalpayisyânii tato me na bhavisyasi // PRATITYASAMUTPADA NOTE PRELIMINAIRE. Si on excepte peut-être la doctrine des quatre vérités et celle des cinq skandhas (ou éléments constitutifs de l'être humain) avec lesquelles elle entretient d'ailleurs des rapports étroits, aucune théorie ne paraît plus essentielle au bouddhisme que celle de la « Production conditionnée « ou de la « Chaîne des douze causes » (nidâna) ; aucune n'est plus souvent mentionnée ou supposée dans les écrits canoniques ; aucune ne peut être plus justement définie comme le credo du bouddhisme {^), comme le message décisif du Maître {^) ; aucune n'est discutée plus à fond (1) " Des choses qui naissent d'une cause, le Tathâgata a fait connaître la cause ; de quelle manière elles prennent fin, c'est aussi le grand ascète qui l'a dit «. (') C'est en découvrant le Pratïtyasamutpâda que le Bouddha est devenu Bouddha. Le Dïgha, ii, 55, le Majjh., i, 190 et beaucoup d'autres textes identifient l'ignorance du Pratïtyasamutpâda avec l'ignorance {avidyà) tout court, la connaissance de cette doctrine avec la connaissance de la Loi (voir Madhyamakavrtti^ p. 6, n. 2). — Le Grand Véhicule appelle la Praiïiyasamutpatti, « mère des Bouddhas « (voir ibid. 159, n. 4, p. 160, n. 7) ; au moins est-elle la mère des Arhats, car, dès qu'on l'a comprise, la notion du moi, la préoccupation du passé, du présent et de l'avenir d'un moi, toutes les vues fausses disparaissent (Sam., ii, 26, Warren, Buddhism in Translations., p. 243 ; Madhyamakavrtti^ 593). — D'après certaines sources, la méditation des Douze Causes est réservée aux Pra- tyekabuddhas. VI — dans les écrits scolastiques : la plupart des problèmes^ celui de la transmigration^, celui de l'origine de la connaissance, celui de la causalité et de la nature métaphysique des choses, sont inti- mement liés au Pratîtyasamutpâda. 1 Au début de cette étude^ nous devons examiner dans quelle mesure il est possible de comprendre la chaîne causale. L'anti- quité bouddhique a porté deux jugements contradictoires : « C'est étonnant, disait Âuanda au Bouddha^ combien profond et de haute portée est le Pratîtyasamutpâda ; et cependant il me paraît clair, clair » (Dlgha, II, p. 55, Warren, p. 203). Mais le Bouddha répondait : " Ne parle pas ainsi ! >;. La scolastique reconnaît qu'il est incompréhensible (acintya, voir ci-dessous § IV 3 ; comp. Mahàvastu iii, 314)_, et Buddhaghosa, comme nous l'a appris Mrs Rhys Davids {JIÎAS. 1905, p. 400), parlant du Pratî- tyasamutpâda, le signale comme « deep, dark, ancient water^ black as Avith exudations of rotten leaves n. Il faut quelque cou- rage pour s'y aventurer, car il y a danger de perdre non seule- ment pied^ mais haleine. A la vérité, une distinction s'impose. On peut, croyons-nous, en toute sécurité et sans grande difficulté, déterminer d'une manière générale le sens du Pratîtyasamutpâda^ qui est une explication de l'origine de la douleur ou une explication de là renaissance, et fixer la portée philosophique soit explicite, soit implicite^, de la doctrine. Mais quand on pose la question des origines de la formule, ou quand on recherche la valeur exacte des termes qui composent cette formule, on se heurte soit à des données insuffisamment expliquées, systématisées, à « des caté- gories primitivement indépendantes^ différentes dans les termes, quoique assez équivalentes pour le sens » (E. Senart) ; — voilà pour les origines, — soit à des définitions et à des conceptions systématiques, parfois incohérentes, et souvent artificielles : voilà pour la scolastique ancienne ou moderne, canonique ou extra-canonique. — Aussi n'avons-nous point l'intention de tenter sur ces deux points (origines de la formule, sens originel des termes dans la formule une fois faite) des recherches condamnées à l'insuccès. — vn — 2. D'autant plus que nous n'aurions rien à dire de nouveau. En effet, aucune partie de la dogmatique n'a suscité au même degré l'attention des savants européens, et par le fait aucune n'est plus digne d'examen, tant par son importance cardinale pour cette dogmatique qu'en raison des rapports que le Pratî- tyasamutpâda entretient avec certaines conceptions grecques ou modernes Q). Non seulement tous les savants qui se sont occupés du bouddliisme ont eu à dire leur opinion, mais encore la question intéresse tout l'iudianisme, car les ressemblances sont frappantes entre le Pratïtyasarautpâda et les théories ou les phraséologies du Sâmkhya, du Yoga, du Vedânta, Quelque poiut du bouddhisme qu'on examine,, ses spéculations sur l'extase et sur le nirvana, sa légende, son organisation, il n'est guère permis de le considérer isolément. — Mais nous ne pouvons entreprendre de discuter ce problème des origines pré-boud- dhiques ou extra-bouddhiques de la dépendent origination : car nous aurions à écrire une encyclopédie de l'Inde philosophique, et ce serait plonger cette fois dans des eaux encore plus «noires» et anciennes, et sans fond, et sans rives. Il suffira de signaler les études récentes qui montrent à la fois l'intérêt et la difficulté de la recherche {^). — Nous négligerons aussi l'histoire de l'inter- prétation occidentale du Pratïtyasamutpâda (^). (1) Citons, en raison de leur portée générale, les remarques de M. Senart "... Le désir de retrouver dans l'Inde des pensées modernes qui y auraient été devancées de tant de siècles, fait des ravages fâcheux. Il faut prendre garde de méconnaître les lois mêmes du développement de l'esprit. Des idées subtiles, complexes, ne s'ajustent pas si exactement en des temps si éloignés et dans des phases de civilisation si disparates .. » (2) Garbe, AbJi. der bayer. Akad., 1 cl. fasc XIX, 3« th., p. 519, et Sàmhhpa Philosophie, p. 5, 269 (1894) ; Jacobi, Ursprung des Buddhis- mus aus dem Sàmkhya-Yoga , Nachr. Ges. Gôttingett, 1896, p. 43 ; Senart, Mélanges Harlez, p. 286 (1896) ; Oldenberg, Buddha^ (1897), appendice (supprimé dans les éditions allemandes postérieures, mais dans la trad. de Foucher^, Paris, 1903) ; Walleser, Phil. Grundlage des àlteren Buddhismus, (1904); Pischel. Leben und Lehre des Buddha, p. 65 (1906) ; Rhys Davids, Early Buddhism, p. 85 (19C8j ; Kern, Manual of Indian Buddhism, p. 46 foll. (3) On en trouvera un excellent sommaire dans Oltramare, La formule bouddhique des douze causes, son sens originel et son interprétation — Yin — 3. Notre tâche se trouve donc délimitée. Nous nous bornerons, en profitant largement des travaux de nos devanciers^ en prenant notre bien partout oti nous le trouverons, notamment chez MM. Oldenberg, Senart, Oltramare, à un travail d'analyse et d'exposition portant sur les sources les plus notables : § I. de quelle manière on peut supposer que la chaîne des douze causes a été constituée sur des données bouddhiques (^) ; § II. définitions ou explications des douze causes^ prises une à une, dans le canon et dans la scolastique ; théologique, Genève, 1909, (voir JRAS. 1910, p. 201). — Notamment Bur- nouf, Introduction (1844), p. 486 ; Spence Hardy, Manual (1860), p. 391 ; Childers, Dictionary, (1875) ; Kern, Geschiedenis, i p. 335 (trad. Huet, AMG, Bibl. d'Etudes (Paris, 1901) ; Ed. Hardy, Buddhismus,i).bl (1890) ; Warren, Buddhism, in translations, p. 115, etc. (1896) ; Rhys Davids, American Lectures. {}) Toute analyse du canon comporte un principe directeur : nous admettrons que les définitions canoniques résultent du même travail d'arrangement et d'exégèse dont on touche du doigt le développement dans la littérature post-canonique ; que la chaîne duodénaire n'est pas une création ex nihilo ; qu'elle n'était pas, dès l'origine, complète et enrichie d'une exégèse complète. — Mais, et il convient d'insister sur ce point, le travail d'analyse n'a pas forcément une valeur historique : indispen- sable à l'intelligence des idées, que nous ne pouvons comprendre qu'en les reconstruisant, pour notre propre compte, suivant un développement logique ou du moins intelligible, l'analyse n'est-eUe pas impuissante à fournir une appréciation du développement réel qui soit plus que plausible ou vraisemblable? Rien ne prouve que le Bouddha ou les théoriciens {àbhidharmika) des premiers temps, inaugurateurs de la formule duo- dénaire, n'aient tenu que des notions vagues et incomplètes. Les termes dont ils se sont servis, peut-être empruntés au Sâmkhya-Yoga-Vedânta, sont, pour les scolastiques et pour nous, " usés n à l'excès : ils ont uploads/Litterature/ la-vallee-poussin-theorie-des-douze-causes-1913.pdf
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- Publié le Jui 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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