Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Univ

Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Les garçons aussi aiment lire » Natalie Lavoie Québec français, n° 162, 2011, p. 49-50. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : http://id.erudit.org/iderudit/64294ac Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 27 July 2016 09:28 ÉTÉ 2011 | Québec français 162 49 L E P R É S C O L A I R E / D I D A C T I Q U E DES ACTIONS EFFICACES • Faites des choix de livres qui suscitent l’intérêt des garçons. • Partagez le bonheur de lire, animez vos lectures. • Semez des habitudes de lectures individuelles et quotidiennes. • Faites réagir et discutez de vos lectures. • Incitez les pères à lire avec leur garçon. LES GARÇONS AUSSI AIMENT LIRE P A R N A T A L I E L A V O I E * D epuis plusieurs années, on constate que les garçons ont un parcours scolaire plus difficile que celui des filles. En effet, ils éprouvent plus de difficultés d’apprentissage, et ce, particulièrement en lecture et en écriture, ils accumulent plus de retards scolaires, ils redoublent davantage de classes et ils abandonnent l’école plus souvent que les filles. On constate égale- ment que les garçons ont du mal à acquérir, en lecture et en écriture, les compétences qui leur sont nécessaires et indispensables pour fonctionner dans la société. Mais que peut-on faire pour favoriser la réussite des garçons et pour que diminue l’écart qui les sépare des filles ? La prévention s’avère une piste de solution. Ainsi, il apparaît essentiel d’intervenir dès l’entrée à la maternelle si on souhaite modifier positivement la trajectoire scolaire des garçons. Cet article poursuit les objectifs suivants : 1) alimenter la discussion sur le défi parti- culier que présente l’éveil à la lecture des garçons à la maternelle et 2) proposer aux enseignantes des pistes d’interventions effi- caces susceptibles de trouver une application immédiate dans leur classe. L’entrée à la maternelle Les enfants, les filles autant que les garçons, qui entrent à la maternelle sont généralement heureux de faire « comme les grands » et d’aller à l’école. Cependant, déjà à ce moment, on commence à perce- voir certaines différences entre les comporte- ments des filles et ceux des garçons à l’égard de la lecture et de l’écriture. On observe, entre autres, que les filles vont plus spon- tanément vers les livres ou qu’elles pren- nent plus volontiers le crayon, alors que les garçons manifestent moins d’intérêt pour la lecture et l’écriture et ne voient pas l’utilité de telles activités. Il semble dès lors néces- saire de se préoccuper de leur situation pour ne pas que des difficultés apparaissent ou qu’un écart commence à se manifester avec les filles. La maternelle devient donc un lieu privilégié pour mettre les enfants, et parti- On conclut souvent que les garçons n’aiment pas les livres par leurs réactions à leur égard. Il serait peut-être plus juste de dire qu’ils n’aiment pas les livres qu’on leur propose. culièrement les garçons, en contact avec l’écrit et intervenir de manière puissante, c’est-à-dire au quotidien. Mais qu’en est-il de ces interventions ? Comment doivent-elles prendre forme dans notre rapport auprès des garçons ? Comment peuvent-elles avoir lieu simplement dans la classe ? Pour commencer à répondre à ces questions, il convient de considérer les deux facteurs fondamentaux que sont la motivation et la représentation de l’activité de lecture. Aimer lire… Le défi de la motivation Fréquemment soulevée par les chercheurs et les enseignants, la motivation apparaît comme un des facteurs au cœur de la problé- matique de la réussite des garçons à l’école. À une motivation forte est lié un apprentissage réussi ! Il apparaît donc essentiel d’y travailler à la maternelle, malgré le fait que les enfants au début de leur scolarisation soient géné- ralement motivés par la lecture et l’écriture. Comme les garçons semblent plus suscepti- bles que les filles d’éprouver certaines diffi- cultés avec le lire-écrire, et donc de voir leur motivation décroître, gonflons-les de moti- vation ! Faisons-leur vivre l’expérience du plaisir de lire ! Il semble d’ailleurs que ce soit une des meilleures façons de s’assurer que la motivation persistera, puisque cette recherche du plaisir continuera d’exister. Afin que la motivation pour la lecture et l’écriture s’actualise chez les garçons, les enseignantes doivent être conscientes de leur pouvoir. Pas d’un pouvoir magique, malheureusement, mais d’un pouvoir d’in- fluence. Ce sont elles qui peuvent faire une différence. Rappelons-nous que ce ne sont pas des méthodes ou des stratégies qui déve- loppent le goût pour les livres, la lecture et l’écriture, mais bien les enseignantes et les enseignants. Celles-ci se doivent donc d’être des lectrices engagées qui connaissent les livres et les auteurs et qui ont une attitude favorable envers la lecture et l’écriture. Concrètement, comment passer à l’ac- tion ? Les propositions ci-dessous sont répu- tées efficaces. Elles ne sembleront peut-être pas nouvelles, mais les recherches indiquent que même si elles sont connues, elles ne sont mises en application régulièrement et rigou- reusement dans les classes. 50 Québec français 162 | ÉTÉ 2011 Faites des choix judicieux, alimentez la classe de livres qui suscitent l’intérêt des garçons On conclut souvent que les garçons n’aiment pas les livres par leurs réactions à leur égard. Toutefois, il serait peut-être plus juste de dire qu’ils n’aiment pas les livres qu’on leur propose. Afin de les séduire, on fera un pas en avant si on se soucie de leurs goûts et si on les met en contact avec une grande diversité de livres. Il faut non seule- ment avoir toutes sortes de livres dans la classe, mais aussi permettre aux enfants, spécialement aux garçons, de les manipuler, de les regarder, de faire semblant de les lire. Plusieurs types de livres plaisent aux garçons : ceux qui présentent des héros auxquels ils peuvent s’identifier (avec des pirates, des chevaliers, des épées, des mons- tres, des méchants…), ceux dont l’histoire est prévisible (ils peuvent prévoir ce qui va arriver), ceux qui donnent de l’information sur un sujet en particulier, ceux qui les font rigoler et ceux qui sollicitent leur participa- tion par la manipulation (ouverture de rabats, languettes à tirer…). Faites-en la promotion, placez-les bien en vue et trouvez des façons originales de les disposer dans la classe afin de stimuler l’intérêt des garçons ! Partagez le bonheur de lire, régalez-vous avec les garçons Les enseignantes ont un rôle détermi- nant à jouer pour développer la motiva- tion à apprendre à lire des garçons de la maternelle. Elles doivent lire très fréquem- ment et être des médiatrices fortes entre le livre et les garçons. Grâce à cela, la lecture deviendra indispensable à ces derniers. Les enseignantes doivent aussi, impérativement, animer leur lecture, car les garçons y sont très sensibles ; vous attirez ainsi leur atten- tion et la conservez tout au long de la lecture. Déguisez-vous pour lire, recréez l’ambiance du livre, utilisez des objets présents dans l’histoire… De plus, sollicitez les garçons avant, pendant ou après la lecture, par des questions, pour favoriser leur compréhen- sion et soutenir leur intérêt. Instaurez des moments de lecture individuelle, semez des habitudes Afin de permettre aux garçons de réussir leur apprentissage de la lecture et de l’écri- ture au primaire, ils doivent, dès la mater- nelle, avoir régulièrement des occasions pour se retrouver seuls, en compagnie d’un livre. Ainsi, cultiver des habitudes de lecture en mettant à l’horaire de la semaine des moments de lecture personnelle (même si les enfants ne savent pas lire !) apparaît comme une stra- tégie efficace pour intéresser les garçons à la lecture, puisqu’on crée un rituel qui donne de l’importance à cette activité. Ce moment leur permet de s’approprier le contenu d’un livre, de reproduire les comportements de lecteur qu’ils ont observés chez l’enseignante, d’ap- privoiser cet objet culturel qu’est le livre et, surtout, d’intégrer la lecture dans leur vie. Faites réagir les enfants aux lectures, digérez en échangeant Les résultats de la recherche confirment l’importance de la dimension sociale liée à la lecture et le fait que les garçons apprécient les échanges qui y sont associés. En échangeant publiquement sur une lecture qui leur a été faite, les garçons créent des liens avec d’autres futurs lecteurs et enrichissent leur compré- hension grâce aux contributions des autres et au soutien de l’enseignante. Par ailleurs, ils constatent qu’il y a différentes façons de réagir à un texte, qu’on peut apprécier ou non une lecture, mais qu’il faut être capable uploads/Litterature/ lavoie-2011.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager