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NICOLA PEZOLET « LE BAUHAUS IMAGINISTE CONTRE UN BAUHAUS IMAGINAIRE » : LA POLÉ

NICOLA PEZOLET « LE BAUHAUS IMAGINISTE CONTRE UN BAUHAUS IMAGINAIRE » : LA POLÉMIQUE AUTOUR DE LA QUESTION DU FONCTIONNALISME ENTRE ASGER JORN ET MAX BILL Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en histoire de l'art pour l'obtention du grade de maître es arts (M.A.) DEPARTEMENT D'HISTOIRE FACULTÉ DES LETTRES UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC © Nicola Pezolet, 2008 2008 2 pour Aurora merveilleuse rencontre de ma vie 3 L'architecture est toujours l'ultime réalisation d'une évolution mentale et artistique ; elle est la matérialisation d'un stade économique. L'architecture est le dernier point de réalisation de toute tentative artistique parce que créer une architecture signifie construire une ambiance et fixer un mode de vie. - Asger Jorn « Une architecture de la vie » 4 Résumé Par l'étude de la polémique qui l'oppose en 1954 à Max Bill (1908-1994), architecte suisse et premier recteur de la Hochschule fur Gestaltung à Ulm, l'auteur tente de retracer les origines historiques, les prémisses idéologiques et les cadres conceptuels du discours d'Asger Jorn (1914-1973) sur l'art et l'architecture modernes, en général, et sur la question du fonctionnalisme, en particulier. Développant son analyse en replaçant ce débat à la fois dans le parcours individuel des artistes, dans le contexte spécifique de l'après-guerre et en continuité avec l'histoire de l'avant-garde et du modernisme européen, l'auteur essaie d'interpréter de manière critique la position «contre- fonctionnaliste » d'Asger Jorn à la lumière de ses articles parus dans des périodiques Scandinaves et des essais compilés dans Pour la forme : ébauche d'une méthodologie des arts, anthologie publiée en 1957 au terme d'une intense période d'expérimentation artistique et de réflexion théorique sous l'égide du Mouvement International pour un Bauhaus Imaginiste. 5 Avant-propos Je tiens tout d'abord à remercier mon directeur scientifique, le professeur Laurent J. Stalder, pour sa probité, son esprit critique et son appui dans mes projets académiques. Je remercie aussi les professeurs et les chargés de cours du Département d'Histoire de l'Université Laval qui, à divers moments, m'ont aidé dans la rédaction de ce mémoire, plus spécialement ma co-directrice Marie Carani, ainsi que Didier Prioul, Marc Grignon et Luc Lévesque. Je suis également reconnaissant à Stanford Anderson et à mes nouveaux collègues du programme History, Theory and Criticism ofArt and Architecture au Massachusetts Institute ofTechnobgy (Cambridge), qui m'ont grandement aidé pour la révision finale de ce mémoire. Je souhaite également exprimer ma gratitude à quelques personnes rencontrées à divers endroits à travers le monde pendant la longue période de recherche qui a accompagné la rédaction de mon mémoire. Merci à Martin Bressani et à Cornélius Borck de l'Université McGill pour leur accueil dans leurs séminaires, au personnel du Centre Canadien d'Architecture (Montréal), à Dorte Kirkeby-Andersen et Troels Andersen (Silkeborg Kunstmuseum, Danemark), à Jakob Bill (Bill Stiftung, Zurich, Suisse), à Dieter Schwarz (Kunstmuseum Winterthur, Zurich), à Ivan Rumenov Shumkov (Harvard University, Cambridge) à Karen Kurczynski (Cambridge, Etats-Unis), à Sandro Ricaldone (Genoa, Italie), à Jean-Marie Apostolidès (Stanford, États-Unis), à Alexandre Trudel (Montréal) ainsi qu'à Alice Debord (Paris, France). Je tiens surtout à saluer le soutien généreux et bienveillant de mes parents, Michel Pezolet etjocelyne Choquette, ainsi que celui de mes camarades. Je salue tout spécialement Karl Bélanger, Thomas Mainguy et Antoine Côté, ainsi que Gaël Morin. 6 Table des matières Résumé 4 Avant-propos 5 Table des matières 6 Liste des illustrations 7 Introduction 11 [1] Présentation 11 [2] Problématique et approche méthodologique 13 [3] Division du programme de recherche 16 [4] Historiographie et état de la question 22 [5] Corpus 27 [6] Traductions 27 Chapitre 1. Origines du discours contre-fonctionnaliste d'Asger Jorn sur l'art et l'architecture moderne 29 [1.1] Paris, 1937 : Fernand Léger et Le Corbusier 29 [1.2] Le surréalisme 35 [1.2.1] Roberto Matta : critique surréaliste de Le Corbusier 40 [1.2.2] Tristan Tzara : la délirante quête d'une demeure primordiale 43 [1.3] Style naturel et Einfuhlung : les sources nordiques 46 [1.3.1] Erik Lundberg et Wilhelm Worringer 46 [1.3.2] Le contre-fonctionnalisme ou, la fonction suit le style 52 [1.4] Le groupe Cobra : l'événement de Bregnerod 59 [1.5] Histoire, révolution et téléologie : entre marxisme et millénarisme 65 Chapitre 2. Art libre ou concret : la polémique entre Asger Jorn et Max Bill en 1954 69 [2.1] Max Bill, Bauhàusler et architecte 70 [2.2] Les histoires programmatiques du Bauhaus 74 [2.2.1] Le manifeste « The Bauhaus Idea » 78 [2.2.2] Vilhelm Bjerke Petersen et la « part obscure » du Bauhaus 82 [2.3] Vers un nouveau Bauhaus : université populaire ou école technique ? 85 [2.3.1] Du tabouret au campus : la HfG comme « monde possible » 85 [2.3.2] Le programme pédagogique de la HfG 89 [2.3.3] Art libre et université populaire 91 [2.4] La fondation du M.I.B.1 95 Conclusion 106 Illustrations 113 Bibliographie 136 7 Liste des illustrations Figure 1 : Couverture originale de l'anthologie d'Asger Jorn Pour la forme : ébauche d'une méthodologie des arts. Paris, Internationale Situationniste, 1957. (Fonds Asger Jorn du Silkeborg Kunstmuseum) 113 Figure 2 : Jorn, Asger. Illustration pour la couverture de la revue d'architecture suédoise Byggmàstaren. Stockholm, no. 17 (1947). (Bibliothèque de l'Université McGill, Montréal) 114 Figure 3 :Jorn, Asger. En-tête pour l'article « Apollon eller Dionysos », Byggmàstaren, no. 17 (1947), p. 251 114 Figure 4 : Studio de Max Bill. Zumikon, Suisse, date inconnue. (Reproduction dans 2G, no. 29-30 (2004), p. 65.) 115 Figure 5 : Véranda d'Asger Jorn. Albisola, Italie, c. 1972. (Fonds Asger Jorn du Silkeborg Kunstmuseum, Silkeborg.) 115 Figure 6: Murale de 50 m2 d'Asger Jorn ("La Moisson"): agrandissement base sur un dessin d'enfant, Pavillon des Temps Nouveaux. Paris, 1937. (Reproduction dans Le Corbusier, Des Canons, Des Munitions?Merci!Des logis... S. V.P.! Paris, L'Architecture d'Aujourd'hui, 1938, p. 33.) 116 Figure 7 : La façade du Pavillon des Temps Nouveaux de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Paris, 1937. (Reproduction dans Danilo Udovicki-Selb, « Le Corbusier and the Paris Exhibition of 1937 : the Temps Nouveaux Pavillion, » The Journal ofthe Society of ArchitecturalHistorians, vol. 56, no. 1 (mars 1997), p. 55.) 116 Figure 8 : Matta, Roberto. Projet-maquette d'appartement. Esquisse architecturale. 1938. N/B. Dimensions inconnues. (Reproduction dans Roberto Matta, « Mathématique sensible - architecture du temps, » Minotaure, no. 11 (1938), p.43.) 117 Figure 9 : Comparaisons entre des détails architecturaux et des planches tirées du livre Urformen der Kunst de Karl BloBfeldt. Dans « Hvad er et Ornament ? », Dansk Kunsthaandvaerk, vol. XXI, no. 8 (août 1948), p. 124 118 Figure 10 : Page couverture de l'article « Charme et Mécanique ». 1957. (Reproduction dans Asger Jorn, Pour la forme (1957), Paris, Allia, 2001, p. 71) 119 Figure 11 : Utzon, Jorn. Esquisse préliminaire de l'Opéra de Sydney. Encre sur papier. Dimensions inconnues. 1957. (Reproduction dans Nils-Ole Lund, Nordisk Arkitektur, Copenhague, Arkitektes Forlag, 1991, p. 81.) 120 8 Figure 12 : Utzon, Jorn. Esquisse préliminaire de l'escalier de l'Opéra de Sydney. Encre sur papier. Dimensions et date inconnues. (Reproduction dans Peter Murray, The Saga of Sydney Opéra House, London, Spon Press, 2004, p. 7.) 120 Figure 13 : Colle, Michel. Illustrations pour l'article « Vers une architecture symbolique ». Dans Cobra, no. 1 (décembre 1948), p. 22-23 121 Figure 14 : L'article « L'art populaire allemand » d'André Tamm. Dans Cobra, no. 6 (avril 1950), p. 8 122 Figure 15 : Façade de la Kunstakadamiets Weekend-Hytte, Bregnerod, Danemark. 1949. (Reproduction dans Willemijn Stokvis, Cobra : la Conquête de la Spontanéité (1974), Paris, Gallimard, 2001, p. 260.) 123 Figure 16 : Intérieur de la Kunstakadamiets Weekend-Hytte : la salle de séjour. 1949. (Reproduction dans Willemijn Stokvis, Cobra : la Conquête de la Spontanéité (1974), Paris, Gallimard, 2001, p. 260.) 123 Figure 17 :Jorn, Asger. La culture humaine. 1946-1949. Graphique à l'encre sur papier inclut dans le manuscrit non-publié Blade lade afKunstens Bog. (Fonds Asger Jorn du Silkeborg Kunstmuseum) 124 Figure 18 : Jorn, Asger. Graphique théosophique. 1946-1949. Graphique à partir d'un schéma théosophique modifié à l'encre inclut dans le manuscrit non-publié Blade lade qf Kunstens Bog. (Fonds Asger Jorn du Silkeborg Kunstmuseum) 125 Figure 19: Giedion, Sigfried. Comparaison figurant sur une page de Space, Time and Architecture : the Growth ofaNew Tradition (2èmi1 édition), Cambridge, Ma., Harvard University Press, 1954, p. 462 126 Figure 20 : Giedion, Sigfried. Comparaison figurant sur une page de Space, Time and Architecture : the Growth ofaNew Tradition (Tm édition), Cambridge, Ma., Harvard University Press, 1941, pp. 190-191 126 Figure 21 : Bill, Max. Comparaison figurant sur une page de Robert Maillart, Zurich, Verlag fur Architektur, 1949, p. 27 127 Figure 22 : Bill, Max. Comparaison figurant sur une page de Robert Maillart, Zurich, Verlag fur Architektur, 1949, p. 29 127 Figure 23 : Rosenberg, Hannes. Photographie de Walter Gropius à l'inauguration de la H/G le 2 octobre 1955. N/B. Dimensions inconnues. (Reproduction dans René Spitz, HfG Ulm : the View Behind the Foreground, Stuttgart, Edition Axel Menges, 2002, p. 174.) 128 9 Figure 24 : Bill, Max. Esquisse de la HJG. Esquisse architecturale sur papier. Datée 18/8/52. Dimensions inconnues. (Reproduction dans uploads/Litterature/ le-bauhaus-imaginiste-contre-un-bauhaus-imaginaire-polemique-entre-asger-jorn-et-max-bill 1 .pdf