Gilda DUFOURD METRAL CPC EPS Annemasse2 « Le conte à l’école » SOMMAIRE 1. Pour
Gilda DUFOURD METRAL CPC EPS Annemasse2 « Le conte à l’école » SOMMAIRE 1. Pourquoi raconter des histoires aux enfants.... et aux adultes ? p 2 2. D’où viennent les contes ? p 4 3. Qu’est-ce qu’un conte ? p 6 4. Typologies des contes p 9 5. Conte et apprentissage de la langue orale p 15 6. Quel corpus de contes à l’école ? p 19 Bibliographies : contes et ouvrages théoriques « Le conte à l’école » - 1. Pourquoi raconter des contes aux enfants.... et aux adultes ? 1) POURQUOI? a) Les effets sur le public Qu’est-ce qui tient en haleine, qui ravit (au sens propre : emporter de force), qui suspend l’auditeur aux lèvres du conteur ? D’où vient cette espèce de volupté, d’extase que l’on peut ressentir dans un auditoire ? - On peut penser à la magie irrésistible qui provient de la flûte du joueur d’Hamelin. - On pense aussi aux pouvoirs des contes évoqués par l’histoire de Shéhérazade dans « les contes des Mille et une nuits » qui échappe à la mort en racontant des contes à son futur bourreau et qui donnera naissance à trois enfants pendant ces mille et une nuits. On peut s’en étonner à une époque où nous sommes entourés des manifestations d’une technologie galopante à grand renfort d’effets spéciaux (voir les films qu’on propose aux enfants). Mais il semblerait que nous avons besoin de revenir à la simplicité de l’aube des temps, aux premiers récits tels qu’ils ont été donnés aux premiers hommes par le seul artifice de la voix et du corps du conteur. b) les raisons Il semble qu’il y ait - plus que de l’intérêt pour les péripéties d’une récit imaginaire qui se donne comme tel. - une plongée dans un monde qui serait la terre des origines, là où tout a commencé, la longue histoire de l’humanité, où nous apprenons ce que nous sommes et d’où nous venons. On peut penser aux contes d’Amérique racontés par Henri Gougaud : Comment se rencontrèrent les hommes et les femmes . (question : comment entrer en contact avec ce qui est si différent de nous ?-Contes d’Amérique p.55) ou Comment vieux père et vieille mère firent l’homme (question : Où se cache la divinité dans l’homme ? - Conte Burkinabé) ou Les trois clés (question : quels sont les rôles et les pouvoirs respectifs de l’homme et de la femme ? - Conte afro-américain). - une plongée dans un monde qui, à travers des personnages, nous parle de nous, de l’existence, non de façon directe mais à travers des images qui font écho. - la découverte d’une terre où s’expriment les craintes, les angoisses (qui prennent la forme de sorcières ou d’ogres ou de bêtes) mais aussi les rêves, les idéaux que nous portons tous en nous . « Le conte fait écho à des craintes, des désirs, des pulsions, des blessures mais aussi à du savoir et de la conscience » p147 / Hindenoch - la rencontre d’un monde tout d’abord chaotique que le conte va ordonner, dans lequel l’homme va apprendre à se reconnaître dans ce qu’il a de plus intime et entreprendre une clarification de lui-même. Pour l’enfant, il ouvre les portes d’un monde enchanté - qui donne de l’essor à son imagination, un monde où tout est possible donc différent du réel - qui lui donne l’occasion de concrétiser des angoisses indéterminées et de les rendre plus maîtrisables (B. Bettelheim) en les projetant sur des personnages malfaisants (ogre, loup, bête, dragon, drac/diable). - Qui lui permet de croire en ses capacités et de restaurer son estime de soi ( écart entre ce qu’il voudrait être et la manière dont il se perçoit) : le plus petit n’est pas le moins intelligent ( Tom Pouce, Le petit Poucet), le plus laid porte une beauté intérieure plus essentielle que la beauté extérieure (La belle et la bête, Riquet à la houppe) - Où il apprend que toute faute ( parler « au loup », ouvrir une porte interdite, toucher à un objet interdit -un rouet-) est passible de punition grave : la mort, l’endormissement. (Le Petit Chaperon rouge, Barbe-Bleue, La Belle au bois dormant) mais qu’il peut espérer être délivré du sort qu’il attend. - Où il apprend aussi que nous avons tous une quête à mener : - devenir riche (Le Chat Botté), - être aimé pour soi (Cendrillon), - avoir du pouvoir, mais aussi protéger ceux que nous aimons. - Il apprend aussi que par son ingéniosité ou l’aide de « bonne fées » («Les vilains petits canards » Cyrulnik), il peut être maître de son destin et réaliser de grandes choses. 2) QUAND ? Autrefois, au moment où le soir tombe, de l’équinoxe d’automne à l’équinoxe de printemps : le moment du conte est lié au déclin de la lumière, dans le cours d’une journée ou pendant les mois où la lumière décroît en automne et hiver ; le conte est cette lumière à laquelle tout le monde aspire qui va mettre en scène nos angoisses ou nos interrogations et qui va tenter d’y répondre. C’est le moment où les peurs renaissent, liées à l’obscurité, au froid, aux nuits longues, où la lueur de bougies ou l’éclairage qui n’éclaire que le conteur seul devant son drap noir, nous ramène à l’essentiel, à notre propre questionnement sur l’existence, la nôtre, celle du monde et de l’humanité. Le conte nous ramènerait à l’essentiel par des chemins détournés, des fictions où les personnages sans noms jouent pour nous la tragédie ou la comédie de la vie. On peut évoquer le conte de Nasréddine Hodja « La lumière » p39 qui cherche ses clés non pas où il les a perdues mais là où il y a de la lumière. (Le conte propose des clés). - OU ? Le conteur est souvent associé à l’âtre, la pénombre seulement éclairé par le feu de la cheminée. On se rassemble autour du conteur et de cette source de lumière. Le conte va peu à peu éclairer l’auditoire. 2. D’où viennent les contes ? Lire : « La mère des contes » Contes d’Europe, Henri GOUGAUD. ♦L’origine des contes est mal connue et il existe parfois plus de mille versions pour un même conte. On connaît une version chinoise de Cendrillon qui a plus de mille ans ainsi qu’un Petit Chaperon rouge chinois. La version la plus ancienne de La Belle et la bête vient de la Grèce antique et a été transmise ensuite par Apulée au II° siècle de notre ère (cf l’histoire de « Psyché et Cupidon »). Il existe des Blanche-Neige kabile et russe. ♦Le mot existe depuis 1080. (computare : énumérer les différentes phases d’un récit). Le terme est ambigu : il désigne des réalités fort différentes : Contes de Boccace ( 15° ), contes en vers de La Fontaine (17°), contes de Perrault ( 17° ), contes philosophiques de Voltaire ( 18° ), histoires fantastiques de Maupassant ( 19°), contes contemporains, mais aussi récits racontés lors des veillées. Le conte appartient à un ensemble de genres littéraires qui ont en commun d’avoir été transmis oralement de génération en génération. ♦Les sources du conte (d’après le site de l’exposition sur le conte de la BNF) Depuis que l’homme parle, l’homme raconte. On retrouve les premières traces sur les tablettes de Chaldée ( Mésopotamie), en Egypte pharaonique ( Conte des deux frères/ papyrus du 13° siècle avant notre ère), la Grèce, Rome avec les Métamorphoses (ou l’Ane d’or) d’ Apulée. Au XIX° siècle , on a pensé à une origine indo-européenne des contes . En fait, les motifs des contes sont UNIVERSELS : Ils se retrouvent en Arabie dans le « Kalila et Dimna » ou « les contes des Mille et une nuit ». ♦Origines médiévales et italiennes La littérature médiévale et les chansons de geste regorgent de merveilleux : fées et prodiges abondent ( Fée Mélusine), on trouve dans le roman Arthurien « Perceforest »la genèse de « La Belle au Bois dormant ». Le Roman de Renart est l’ancêtre de nos contes d’animaux. A la Renaissance, deux initiateurs du genre en ITALIE : Le conte prend forme dans un récit-cadre emprunté au « Décameron » de Boccace. 1550 : parution des Favoles (fables/ contes de fées) du Vénitien Staparola. Pendant la période du carnaval, à Murano, lecture pendant cinq nuits de fables racontées par cinq jeunes filles. 1625 : A Naples, Basile rédige le « Pentamerone ou le Conte des Contes » : récit-cadre de cinq journées pendant lesquelles sont insérées cinquante contes de fées qui présentent tous les ingrédients des contes merveilleux ( princes, princesses, fées, ogres, épreuves à surmonter, dénouements heureux). ORIGINE DES CONTES : Quelques repères chronologiques EPOQUES DATES AUTEURS ŒUVRES 6ème s. av JC ? vers 300 av JC Esope de Phrygie ? (Grèce) Fables en prose fixées par Démétrios de Phalère pour agir sur les citoyens 1er s. après JC Phèdre-Horace Fables d’Esope adaptées, uploads/Litterature/ le-conte-a-l-ecole.pdf
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- Publié le Dec 01, 2022
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