LE COURS D'EXPRESSION ORALE UNE EXPERIENCE ÜLGA ALINE DREYFUS ÜRTEGA Area de Fr

LE COURS D'EXPRESSION ORALE UNE EXPERIENCE ÜLGA ALINE DREYFUS ÜRTEGA Area de Francés Une langue ne vit que si elle est parlée. Cette phrase, tirée de la préface de "Voix et Irnages de France" s'adapte parfaitement a nos desseins et éclaircit assez bien la finalité de notre chaire de Langue Fran~aise, ou plus exactement ce a quoi nous voulons aboutir dans le cours "d'expression orale". Ce cours est destiné a faire parler l'étu- diant, a obtenir de lui qu'il s'exprime libre- ment, qu'il soit spontané dans ses réponses et qu'il puisse se tirer d'affaire dans les situa- tions quotidiennes ou les difficultés de langue sont bien souvent difficiles a surmonter. Notre étudiant dispose déja d'une maitrise portant sur certaines structures-modeles qui ont été fixées dans le cours précédent: il est capable de conjuguer et possede un bagage le- xical; tout cela, résultat de l'application d'u- ne méthode audiovisuelle. L'étudiant a done appris a écouter son professeur et finalement a l'imiter. Mais nous constatons que, fixé sur les structures qu'il a apprises, il a beaucoup de mal a s'exprimer dans des situations de tous les jours car il pense en espagnol et traduit mot a mot. Le dictionnaire lui est naturelle- ment un appui, mais, bien souvent, de toutes les acceptions, il choisit la moins pertinente. Quant aux expressions typiquement franpi- ses, celles qu'on emploie a chaque instant, comment fera-t-il pour les maitriser, les con- naitre meme? Vu ces difficultés, il a fallu élaborer un 59 programme qui d'ailleurs n'a pas été simple a tracer et que, par la suite, il faudra sans doute enrichir, préciser ou peut-etre modifier. Faisant partie ju cours de Langue Fran- ~aise, de meme que l'expression écrite, I'ex- pression orale se doit de renfoncer, d'élargir les matieres de la chaire et surtout d'en ,faci- liter l'approche. L'expérience d'un semestre nous signalera une voie provisoire pour la meilleure acqui- sition de cette langue étrangere. Finalement, bien que nous ayons conscien- ce de nos limitatio!ls, nous avons ébauché cet- te modeste contributiOn a l'étude de la lan- gue fran~aise. PROGRAMME l. DICTION: REGLES POUR LA BONNE LECTURE Morceaux choisis: a) prose b) théatre e) poésie II. lNITIATION A LA CRÉJATION ORALE a) reproduction de textes choisis b) films fixes e) bandes dessinées d) historiettes e) tableaux f) élargissement du vocabulaire a travers les images (texte utilisé: Vocabulaire - J ean Garagnon Elocution - Edition Rossignc:H III. lNITIATION A L'EXPRESSION ORALE AUTONOME a) exposé a sujet imposé b) exposé a sujet libre e) expression libre Controles: - oraux, en classe. - enregistrés, au laboratoire. Travaux pratiques complémentaires a) lec tu re en dehors de la classe b) application du lexique (du passif a 1' actif) e) préparation d'exposés oraux DEVELOPPEMENT I. Diction. Les premieres sessions ont été con- sacrées a l'apprentissage des "re- gles" concernant la diction, d'apres les notes rédigées par le professeur Charó. Méthodologie: A. Prose. L'exercice de lecture a été fait au moyen de textes choisis. Nous avons veillé a ce qu'ils soient courts et por- tent sur l'actualité. Tout en tenant compte de la progression des difficultés, nous avons présenté, pour les exercices de lecture, des textes choisis en prose. Ici, l'étudiant devait ménager les pauses, articuler, donner le volume convenable a sa voix et susciter l'attention de son public. La description, a notre avis, était le genre de lecture qui s'adaptait le mieux a nos fins. Chaque séance comportait un travail sup- plémentaire que l'étudiant faisait chez luí, et la préparation de deux ou trois textes an- nexes. Au cours de la le~on suivante, ce travail était présenté en classe. A un moment donné, nous avons constaté que nos étudiants avaient déja surmonté les difficultés de la lecture descriptive et narra- tive et qu'ils étaient déja capables de passer a un autre type de lecture plus complexe: la reproduction de textes de théatre. 60 B. Thédtre. Nous avons choisi: a) Une scene de Moliere au dialogue rapide, aux répliques courtes et vives. b) Une scene de Pagnol, dont le sujet pouvait motiver les étudiants en tant que futurs professeurs. Les répliques étaient plus longues et plus difficiles a jouer. L'étudiant dcvait aussi faire face a une deuxieme difficulté: l'art de jouer un role, de faire du théatre. Nous pensons que le fait de se tenir, pen- dant deux ou trois minutes, devant la classe était une expérience a tenter. L'étudiant devait surmonter non seulement la difficulté d'une bonne lecture (surveiller le ton, les inflexions de voix) , mais aussi celle de re- produire avec fidélité la circonstance, l'am- biance de la piece, le caractere des personna- ges et -ce qui est plus important encore- celle de jouer, pour la premiere fois, le róle de professeur: attirer et conserver l'intéret de la classe, supporter les regards, se maitriser, recevoir la critique de ses camarades et de son professeur. Et le hilan fut positif. Les étudiants ont vraiment eu plaisir a découvrir un Bourgeois Gentilhomrne, un To- paze que, d'ailleurs, ils ne connaissaient pas. Nous avons, au passage, situé les auteurs dans leur époque et, a leur insu, les étudiants ont fait un peu de civilisation franpise. Dans la scene du Bourgeois Gentzlhomrne, nous nous somrries permis de modifier certai- nes structures qui en rendaient la compréhen- sion difficile; ainsi par exemple, les imparfaits du Subjonctif ont cédé la place aux présents. Méthodologie. Pour présenter la scene a étu- dier, le professeur a donné un aper~u rapide sur la piece et sur l'époque. Ensuite il a fait une lecture modele, essayant d'etre fidele á 1' esprit de la comédie et motivant le plus pos- sible les étudiants. Afín de contróler la compréhension de la scene, le professeur a propasé un question- naire, portant sur le su jet et les personnages. En outre, il a fait établir des comparaisons et provoqué l'émission d'opinions personnelles. Voici quelques unes des questions: - Les ressorts du comique vous semblent-ils etre de la meme nature, malgré l'écart des siecles? - Aimez-vous le personnage central? - Monsieur Jourdain (Le Bourgeois Gentil- homme) vous est-il sympathique? - Que pensez-vous de la conception de la dis- cipline chez Panicault (Topaze)? - Trouvez-vous que le maitre de philosophie (Bourgeois Gentilhomme) et Panicault se ressemblent? Au fur et a mesure que parviennent les réponses, nous corrigeons les erreurs de lan- gue et dressons la liste des expressions fau- tives les plus fréquentes. Nous marquons aussi les sons phonétiques qui n'ont pas encore été bien acquis, pour la phonétique corrective a faire au laboratoire. Finalement, les étudiants viennent incarner leurs personnages :1 tour de róle. C. Poésie. A ce stade du développement du programme, nous abordons la poésie. Ce gen- re, en effet, non seulement plait a l'étudiant; mais surtout permet de présenter de nouveaux éléments d'intonation, de débit, de dramati- sation meme. u 11 choix de poemes a été préparé a cette intention: Ronsard, "A Hélene"; Lamartine "Le Lac"; Hugo, "A Villequier"; Verlaine, "Chanson d'Automne"; Maeterlinck, "Et s'il revenait un jour"; etc. Ensuite les étudiants out du travailler seuls, ou presque seuls, "Le déjeuner du matin" de Prévert, qu'ils ont enregistré au laboratoire pour la phonétique corrective, appris par coeur, puis finalement, récité comme controle devant le public (la classe). Nous avons analy- sé 1' état d'ame des personnages et les étudiants out été amenés a rédiger chez eux, puis a lire 61 en classe, une étude portant sur les éléments structuraux et lexicaux apparus au cours des séances. La correction de la reproduction de textes, faite par les étudiants, a suivi le meme systeme expliqué ci-dessus: liste des fautes et des mots nouveaux, structures vivantes, élargissement du lexique, etc. Au cours de cette étape, la classe a été meme invitée a jouer le pocme étudié (jeu de dramatisation sur un exemple tiré de la revue "Le Franr;ais dans le Monde". JI. lNITIATON A LA CRÉATION ORALE: Objectifs: - élargissement du lexique - appui a la chaire de Langue. Profitant des le<;;ons vues en Langue, nous avons fait un élargissement du vocabulaire au moyen de tableaux et de bandes dessinées. A propos de la le<;;on: "La journée de la famille Durand", nous avons montré des ima- ges sur París, essayant -par l'observation, la description, la reproduction, puis le dialo- gue- d'aboutir a l'expression. Méthodologie: On montre aux étudiants une reproduction en couleurs de "París, vu de la tour Eiffel". Nous conseillons de décrire toujours a grandes ligues, de ne pas donner de détails superflus, mais de travailler par plans succes- sifs. Dans l'étape suivante nous commen<;;ons la construction de phrases -tres simples, tout d'abord: sujet- verbe et complément. N ous insistons sur la nécessité de ne pas penser en espagnol, de nc pas traduire de l'espagnol, d'aller directement au fran<;;ais. Si l'étudiant ne connait pas le mot, qu'ille trou- ve tout seul ou a I'aide de ses camarades, á travers des synonymes. Remarque: Le professeur doit parfois surmon- ter son impatience et la fatigue due au nom- bre excessif d'étudiants; il doit attendre qu'ils trouvent et éviter, croyant gagner du temps, de leur livrer la réponse uploads/Litterature/ le-cours-d-expression-orale.pdf

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