MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE MÉMOIRES DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DÛ CAIRE, S

MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE MÉMOIRES DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DÛ CAIRE, SOUS LA DIRECTION DE M. P. JOUGUET TOME LXXIV L E LIVRE DES PORTES I T E X T E (1M FASCICULE) P A fl CHARLES MAYSTRE e t ALEXANDRE P I ANK OF F LE CAIRE IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS .D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE 1939 Tous droits de reproduction réservés LE LIVRE DES PORTES MÉMOIRES DE L'INSTITUT FRANÇAIS DU CAIRE, SOUS ÇA DIRECTION DE M. P. JOUGUET TOME LXXIV MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE LE LIVRE DES PORTES I T E X T E (1“ FASCICULE) » PAR CHARLES MAY STRE e t ALEXANDRE PIANKOFF LE CAIRE IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCH ÉO LO G IE ORIEN TALE 1939 Tous droits de reproduction réservés A 4M MÉMOIRE DE NOTRE MAÎTRE ALEXANDRE MORET PRÉFACE. Ostia iamque domus patuere ingentia centum sponte sua. . . Enéide, vi, 81-82. Le Livre des Portes est une description du voyage nocturne de Rê à laquelle le texte et l’image concourent également, en s’accom­ pagnant et en s’expliquant l’un l’autre dans tout l’ouvrage. 1 1 appartient à la littérature funéraire et royale du Nouvel Empire dont les œuvres principales ne sont plus, comme aux temps antérieurs, des recueils de formules ou de chapitres indépendants mais de véritables livres où l’unité de la composition est évidente. Sa forme générale est un rectangle démesurément long, entouré de trois côtés par une bande pointillée et arrondie aux angles (voir figure); les exemplaires polychromes la peignent en rose, indiquant par là qu’il s’agit du désert. Le dieu solaire s’enfonce au crépuscule entre les deux tronçons de la montagne c’est le t a b l e a u in it ia l du livre. Il pénètre ainsi dans un monde partagé en onze régions ou d iv is io n s . La plupart d’entre elles comprennent une sbht ou « p o r t e » avec un b a t t a n t , gardée par des divinités et des serpents crachant le feu, et trois registres horizontaux. Celui du milieu ou r e g is t r e d e l a b a r q u e représente le fleuve où navigue la barque du dieu halée en amont, tandis que le r e g is t r e s u p é r ie u r et le r e g is t r e in f é r ie u r correspondent aux deux rives. Deux divisions s’écartent un peu de ce modèle : la première, dont les trois registres ne sont précédés que par un battant de porte, et la cinquième, où la porte et le bat­ tant sont séparés par le t a b l e a u d’ o s i r i s , dans lequel on voit Osiris sur un trône, une balance dont le pied est une figure momiforme, un bateau portant un porc noir avec un singe, un Anubis; les textes de ce tableau sont cryptographiques. Le livre se termine, après la onzième division, par une porte avec deux battants et par le dessin de Noun soulevant la barque du soleil; c’est le t a b l e a u f i n a l . A quelle date le Livre des Portes a-t-il été composé? Il serait prématuré de vouloir répondre d’une façon définitive à cette question. Toutefois il n’est pas hors de propos de tenter une hypothèse à son ♦ sujet. L’apparition du Livre des Portes dans le tombeau d’Horemheb fixe un terminus ante quem à la composition de cet ouvrage. D’autre part, on peut proposer un terminus post quem en se basant sur les deux éléments suivants : d’abord le caractère homogène du Livre des Portes, qui semble indiquer qu’on n’a pas affaire à un assem­ blage de morceaux écrits à des époques différentes, mais à un livre rédigé en une fois; puis l’énoncé de notions qui paraissent avoir vu le jour après les conquêtes du Nouvel Empire, comme celle qui pré­ cise que Rê est le créateur de toute l’humanité en expliquant qu’il a donné naissance aussi bien aux races étrangères qu’aux Egyptiens. Le Livre des Portes aurait été écrit vers la fin de la dix-huitième dynastie et serait un des produits du mouvement d’idées de cette époque dont la manifestation la plus connue est la réforme d’el- Amarna. ---- XI Sans doute renferme-t-il des conceptions moins récentes, et même de très anciennes : le voyage nocturne de Rê dans l’au-delà est déjà mentionné dans les textes des pyramides. Mais ces concep­ tions ont pu recevoir une expression nouvelle sous la dix-huitième La langue du Livre des Portes apportera-t-elle des arguments pour ou contre l’hypothèse d’une rédaction vers la fin de la dix- huitième dynastie? Cette langue n’est pas celle d’el-Amarna. Elle n’est pas davantage celle des inscriptions civiles du reste de la dix- huitième dynastie. Avant de conclure quelle est ancienne, à cause de particularités qu\m aurait peut-être tendance à qualifier d’ar­ chaïques parce qu’on ne les rencontre pas en dehors des textes dont le Livre des Portes fait partie, il faudrait examiner avec soin si ce ne saurait être une langue artificielle, réservée à des textes funéraires. Les problèmes que le Livre des Portes soulève ne pourront être résolus qu’après -une étude détaillée. Celle-ci n’était guère possible avec les publications dont on disposait jusqu’aujourd’hui. Il fallait éditer les textes des divers exemplaires du Livre des Portes en les reproduisant en parallèle et in extenso. Il fallait aussi non seulement revoir les originaux déjà publiés, mais utiliser tous les exemplaires qui étaient encore inédits. Car il n’y en a pas un qu’on puisse prendre pour base, comme dans les éditions de textes classiques. Tous, aussi bien les plus anciens que les plus récents, les plus soignés que les plus négligés, cachent des fautes qu’on ne peut dé­ celer et comprendre que par comparaison. Afin de rendre celle-ci fructueuse, nous avons fait imprimer les textes en colonnes verti­ cales et conservé de cette manière la disposition réciproque des signes hiéroglyphiques. XII Il était indispensable de rassembler en un seul ouvrage les figures d’un Livre des Portes complet. Nous avons pris dans l’excellente publication de B o n o m i et S h a r p e , The alabaster sarcophagus of Oimenepthah, toutes les figures conservées du sarcophage de Séti Ier. Pour remplacer les parties détruites de ce monument, nous avons eu recours à l’Osireion, d’après les photographies duquel M. M. Jac- quemin a dessiné les cinquième, sixième et septième divisions. Au début de chaque division, nous avons signalé les différences entre la figure publiée et celles des autres exemplaires. Nous avons pensé qu’il n’était pas inutile d’y joindre une notice sur les'couleurs des principaux éléments du dessin, malgré la valeur relative des conclusions qu’on peut en tirer. Notre édition est limitée aux exemplaires de la dix-neuvième et de la vingtième dynasties. Ceux que nous connaissons sont tous royaux et nous avons la certitude d’avoir rencontré la grande majo­ rité, sinon la totalité des Livres des Portes de ce temps. Après la vingtième dynastie, le Livre des Portes apparaît sur des monuments de particuliers. Il y a des fragments de cet ouvrage sur des papyrus funéraires du Musée du Caire, du Louvre et du British Museum. Des sarcophages saïtes sont souvent ornés duTableau Initial et du Tableau d’Osiris. Enfin le tombeau de Pédémenope (Thèbes, n° 33) contient un exemplaire entier, mais fort abîmé, du Livre des Portes; nous l’avons photographié. Tous ces documents seront employés dans le second tome de cette édition qui comprendra une traduction et un commentaire du Livre des Portes. Nous remercions M. H. Frankfort et l’Egypt Exploration Society de nous avoir très obligeamment prêté les photographies inédites du Livre des Portes conservé en Abydos. ---- XIII ---- f Nous remercions également M. E. Baraize et M. B. Bruyère d’avoir facilité notre travail à la Vallée des Bois. Nous exprimons notre vive gratitude à M. P. Jouguet, directeur de l’Institut français d’Archéologie orientale, pour le concours que l’École française du Caire nous a généreusement prêté et pour la publication de cet ouvrage dans la collection des Mémoires, ainsi qu’à M. Ch. Kuentz, qui nous a constamment aidés par ses conseils. Enfin, nous tenons à témoigner notre reconnaissance à M. Mettler, chef de l’Imprimerie de l’Institut français, et à tous ses collabora­ teurs, pour le long effort que réclame l’impression de textes hiéro­ glyphiques en parallèle. Charles M a y s t r e , Le Caire, 17 avril 1939. Alexandre P i a n k o f f . ABRÉVIATIONS ET SIGNES CONVENTIONNELS. H. R. I S. I S.Ia 5.1 b 5.1 s. R. II 0. M. M.s.l M.s.2 S. II T. S. R.III R.IIIs. R.IV R.VI R.VII lorsqu'il y a deux exemplaires d'un texte. Horemheb, tombe (Vallée des Rois). Ramsès Ie r , — ( — ). Séti Ier, — ( — ), lorsqu’il n’y a quun exemplaire d’un texte. - ( - ); — sarcophage (Soane Museum et uploads/Litterature/ le-livre-des-portes-tome-i-fasc-1-texte-by-alexandre-piankoff-charles-maystre-pdf.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager