9 M ézières, vous connaissez ? Françoise ou la « méthode » ? Ce livre destiné a

9 M ézières, vous connaissez ? Françoise ou la « méthode » ? Ce livre destiné au grand public expose l’itinéraire de Françoise Mézières et la mise en place d’une méthode dans le contexte historique des connaissances de l’époque. La personnalité de Françoise Mézières est exposée au travers de nom- breuses anecdotes exposées par M. Nisand qui était présent « de l’in- térieur ». Ce livre permet de mieux comprendre pourquoi Mézières a suscité le secret, le mystère, la ré- flexion, la peur, la jalousie ou l’anti- pathie. Les six lois sur lesquelles s’ap- puie la méthode sont décrites, ainsi que l’abord, la « philosophie » de la prise en charge du patient. Certaines parties pourront sembler un peu ré- pétitives pour les kinésithérapeutes, en revanche, certaines autres lève- ront le voile sur des idées préconçues de la méthode (par exemple : la fa- meuse posture en « équerre »). Ce livre permet d’archiver et d’exposer au grand jour l’histoire de la mé- thode Mézières, et enfin de diffuser des informations sur des non-dits et des mythes. Au-delà de cela, il peut amener le kinésithérapeute à réflé- chir à l’impact des « leaders charis- matiques » sur une pratique profes- sionnelle. Mais aussi sur le rapport entre l’enseignant d’une méthode et de ses élèves qui peut être un rap- port de crainte que le savoir et les concepts soient dévoyés. Ce qui amène le plus souvent à l’isolement ou à la scission en plusieurs clans. Diffuser le savoir permet de confron- ter ses idées avec celles des autres et de construire quelque chose en- semble. Bienvenue à ce livre. Kinesither Rev 2006;(60):4-12 Actu Kiné Le voile se lève sur la méthode Mézières Nisand M, Geismar S. La méthode Mézières. Un concept révolutionnaire. Mal de dos et malformations ne sont plus une fatalité. Éditions Josette Lyon. Paris, 2005. ISBN 2-84319-093-2. 286 pages. Prix : 22 € Revue de presse Des mobilisations-manipulations des articulations de la cheville éliminent les symptômes séquellaires d’entorse de cheville non améliorés par le traitement conventionnel C ette étude d’un cas montre l’intérêt d’ajouter au protocole habituel PH (repos, glace, compres- sion, élévation) des mobilisations lors d’une entorse de cheville res- tant douloureuse et invalidante plus de deux semaines après l’accident. Une volleyeuse de 27 ans avait des douleurs persistantes sur la face médiale du calcanéus avec une sen- sation de brûlure remontant le long du tibia (symptôme inhabituel pour cette patiente qui, au cours de ses 6 ou 7 entorses précédentes du même côté, n’avait jamais eu qu’une dou- leur latérale). Le PH ajouté à des auto-renforcements musculaires dans tous les secteurs (flexion, extension, inversion, éversion) restait sans effet sur cette douleur. L’examen physique montra une légère boiterie (notamment en fin de phase d’appui qui demande une dorsiflexion de cheville plus impor- tante), une limitation de la dorsi- flexion active aussi bien en position assise genou fléchi qu’en décubitus dorsal genou tendu, mais pas de perte de la force musculaire de la cheville. Une laxité modérée était présente lors de l’inversion talaire et du test de tiroir antérieur de cheville. Les thérapeutes pratiquèrent donc une manipulation de l’articulation tibio-fibulaire proximale, une mani- pulation en distraction de l’arrière- pied, des mobilisations en glissement latéral de la talo-crurale et de la sous- talienne ainsi que des mobilisations antéro-postérieures du talus par rapport au tibia. Ils recommandèrent à la patiente de s’auto-mobiliser en éversion et en dorsiflexion. Les résultats furent immédiats (4 jours après la séance) en terme de douleur (EVA passant de 7 à 1) et de fonction (à l’Index de capacité FAAI et à l’échelle fonctionnelle PSFS). La Rhumatologie Traumatologie Connaissances fondamentales 10 volleyeuse put recourir sans douleur très rapidement. Ce cas confirme les résultats de la seule étude contrôlée (contre placébo) effectuée chez le même type de patients, à savoir Pellow et Brantingham (2001). Les mobilisations manuelles semblent donc de grand intérêt chez le sous- groupe de patients entorsés conti- nuant à souffrir au-delà de deux semaines après le traumatisme, d’au- tant que Dettori et Basmania (1994) ont montré que ces symptômes pou- vaient durer parfois plus d’un an ! Philippe Paumard R É F É R E N C E Whitman JM, Childs JD, Walker V. The use of manipulation in a patient with an ankle sprain injury not responding to conventional management: a case report. Manual Therapy 2005;10:224-31. Kinesither Rev 2006;(60):4-12 Actu Kiné Une manipulation de la colonne thoracique améliore des douleurs cervicales, au moins immédiatement après C ompte tenu des résultats contra- dictoires de deux précédentes études (Flynn et al., 2004 ; Parkin- Smith et Penter, 1998), les auteurs ont voulu évaluer les effets d’une manipulation de la colonne thora- cique sur des cervicalgies mécaniques. 36 patients ont été sélectionnés et ran- domisés en un groupe manipulation (GM = 19 sujets), recevant un thrust sur l’arthron thoracique ayant une restriction de mobilité à l’examen ma- nuel, et un groupe placebo (GP = 17 sujets), recevant un faux traitement sans thrust ni position adéquate des mains. Immédiatement après mani- pulation, le GM avait une douleur nettement diminuée (EVA passant de 41,6 mm à 25,6 mm) par rapport au GP (EVA passant de 47,7 à 43,7). Les auteurs concluent que la mani- pulation thoracique, moins risquée que la manipulation cervicale et d’ailleurs plus employée par les thé- rapeutes alors que les cervicalgies sont plus fréquentes que les dorsal- gies (Adams et Sim, 1998), peut s’avérer utile dans le traitement des cervicalgies. Néanmoins, ils recon- naissent que le mécanisme de l’amé- lioration (qui pourrait n’être que transitoire puisqu’il n’y a pas eu de suivi) reste obscur. Peut-être méca- nique, comme le suggère la relation significative trouvée par Norlander et Nordgren (1998) entre une dimi- nution de mobilité de la colonne thoracique et la présence de cervi- calgie. Ou peut-être neuro-physio- logique (influx inhibiteurs descen- dants du SNC), comme semble l’in- diquer un bon nombre d’études (Vi- cenzino et al., 2001 ; McLean et al., 2002 ; Coppieters et al., 2003) ayant montré une amélioration des dou- leurs à distance du site de traitement manipulatif, même lorsque l’ar- thron manipulé était choisi de ma- nière aléatoire (Haas et al., 2003 ; Chiradjenant et al., 2003). P. P. R É F É R E N C E Cleland JA, Childs JD, McRae M, Palmer JA, Stowell T. Immediate effects of thoracic manipulation in patients with neck pain: a randomized clinical trial. Manual Therapy 2005;10:127-35. U ne approche contemporaine de la prise en charge des lombalgiques consiste dans le recrutement privilégié du trans- verse de l’abdomen (TA) avec une activité minimale des muscles superficiels de l’abdomen dans les premières phases de la rééducation. Cette approche est fondée sur le fait que l’activité du TA contribue au contrôle du rachis lombaire (Hodges et al., 1999) et qu’une dysfonction de ce muscle apparaît lors des lom- balgies (Hodges et Richardson, 1996, 1998). D’autre part, plusieurs études ont montré des différences de morpho- logie et de recrutement à l’intérieur même des muscles TA et obliques internes (OI). Par exemple, les fais- ceaux supérieurs du TA qui s’atta- chent à la cage thoracique sont horizontaux, alors que les faisceaux moyens et inférieurs fusionnés avec le fascia thoraco-lombaire et la crête iliaque sont obliques en dedans et en bas (Urquhart et al., 2001). En outre, les différents faisceaux sont activés par des rotations opposées du tronc (Urquhart et al., 2004). Enfin, l’activité des fibres supé- rieures et inférieures de l’OI varie au cours de la rétroversion du bassin (Carman et al., 1972). Les auteurs ont donc voulu étudier le recrutement des différents muscles abdominaux au cours de tâches diver- sifiées. 7 sujets sains (de moyenne 30 ans, 4 hommes-3 femmes) ont exécuté 4 types de contraction abdo- minale : rentrer du bas-ventre (en po- sition décubitus dorsal et en position décubitus ventral) ; rentrer du ventre entier ; contraction abdominale « sur place » en bandant les muscles ; rétroversion du bassin. Les 4 exercices devaient se faire avec une mobilité minimale du rachis et du bassin. Des électrodes-aiguille bipolaires étaient insérées sous contrôle échographique dans trois régions de l’abdomen : L’électromyographie par aiguilles implantées montre une activation différente des divers muscles abdominaux au cours de 4 exercices visant à les travailler uploads/Litterature/ le-voile-se-leve-sur-la-methode-mezieres.pdf

  • 38
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager