LE MOT Fiches de coursFrançais1re ES1re L1re S1re TechnoLa phrase, le texte, le
LE MOT Fiches de coursFrançais1re ES1re L1re S1re TechnoLa phrase, le texte, le discours La connaissance d’un lexique adapté est nécessaire tant pour la compréhension et l’analyse des textes que pour la précision de votre expression écrite et orale. 1 Champ lexical et réseau lexical Les mots du langage désignent des réalités du monde, qu’elles soient concrètes ou abstraites (les idées). On appelle champ lexical l’ensemble des termes désignant une même réalité : guerre, arme. Les termes peuvent être reliés entre eux dérivationnellement : guerre, guerrier. Attention, on ne doit jamais se contenter de relever un champ lexical, il faut l’analyser précisément pour mettre à jour les sous-thèmes et les relations de sens. Le réseau lexical est un champ lexical étendu aux autres termes qui, de par leur connotation ou leur emploi en contexte, relèvent de la même thématique. Ainsi guerrier, armes, munition, fusil font partie du champ lexical de la guerre et mutilation, hôpital, panique font partie de son réseau lexical. Le champ lexical et le réseau lexical sont repérables dans les métaphores filées. Ainsi, dans ce passage, Proust file la métaphore guerrière : [Le] monocle du général, resté entre ses paupières comme un éclat d’obus dans sa figure vulgaire, balafrée et triomphale, au milieu du front qu’il éborgnait comme l’œil unique du cyclope, apparut à Swann comme une blessure monstrueuse qu’il pouvait être glorieuxd’avoir reçue, mais qu’il était indécent d’exhiber. (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913) La connotation est la charge affective et subjective ajoutée à la dénotation d’un terme (la définition du dictionnaire) en fonction de la culture personnelle du lecteur. Les textes littéraires jouent sur ce pouvoir d’évocation des mots. 2 Polysémie, synonymie, antonymie Un même terme peut avoir plusieurs sens, il est dit polysémique. L’utilisation de la polysémie permet de jouer sur différents niveaux de sens. Ainsi dans la phrase « une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer », Voltaire joue sur le double sens d’harmonie, « formation musicale » et « entente, paix », pour intriguer son lecteur. Des termes différents peuvent recouvrir une même réalité, ils sont dits synonymes. Cependant, un mot n’est jamais l’exact équivalent d’un autre, il y a toujours une nuance de sens entre les synonymes. Dans uneénumération ou une gradation, il faut être attentif aux apports de sens de chacun des termes. Par exemple : « Je vois partout [...] la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme » (Aimé Césaire). Des termes peuvent avoir des relations de sens opposés, ils sont dits antonymes : généreux/avare. Il est indispensable de les analyser dans une antithèse ou un oxymore. 3 Les types de lexique Vous aurez besoin de savoir reconnaître et utiliser au moins ces quatre types de lexique. Le lexique appréciatif permet d’exprimer une appréciation ; elle peut être positive, on parle de lexiquemélioratif (admirable, magnifique) ; elle peut être négative, on parle de lexique péjoratif (fade, néfaste, borné). On le trouve dans l’éloge et le blâme, et dans l’expression de la subjectivité. Le lexique évaluatif permet d’exprimer un jugement de valeur sur une échelle graduée (grand/petit,chaud/froid) dans divers domaines : esthétique (beau), moral (bon), etc. Le lexique affectif permet d’exprimer la manière dont on est affecté par quelque chose. C’est le lexique dessentiments et des émotions (admiration, souffrance). Les adjectifs sont souvent formés sur un nom de sentiment : si je dis que quelque chose est pitoyable, c’est que je suis affecté par le sentiment de la pitié. Ce lexique est aussi utilisé dans l’expression de la subjectivité. Le lexique abstrait est le lexique des opérations de la pensée (réfléchir, méditer ; notion, concept) ; du jugement (apprécier, concéder, réfuter) ; de la morale (vertu, droit, devoir) ; de la philosophie (liberté, conscience, être) ; des catégories artistiques (baroque, classique) ; du sentiment esthétique (beau, sublime), etc. Vous aurez à utiliser ce lexique pour le commentaire et la dissertation. LA PHRASE Fiches de coursFrançais1re ES1re L1re S1re TechnoLa phrase, le texte, le discours La phrase est une unité complète et autonome construite selon un ensemble de règles. La description de ces règles concerne la syntaxe. Elle peut aussi être étudiée du point de vue de son rythme. 1 La phrase et la proposition On distingue la phrase de la proposition. Une phrase peut comporter une seule ou plusieurs propositions. Si la phrase comporte une seule proposition, celle-ci est dite indépendante : Les fruits sont mûrs. Quand elle est régie par une proposition principale (1), elle est dépendante, on la dit alors subordonnée (2) :J’ai mangé les fruits (1) qui étaient sur la table (2). 2 Phrase simple et phrase complexe Une phrase constituée d’une seule proposition est une phrase simple. Une phrase constituée de plusieurs propositions est une phrase complexe. Les propositions d’une phrase complexe peuvent être : – coordonnées par une conjonction de coordination (Je sors car il fait beau), ou un adverbe (Il neige, alors je prends les skis) ; – juxtaposées (Il la voit, il en tombe amoureux, il lui déclare sa flamme) ; – liées entre elles par une relation de subordination, conjonctive ou relative (Je dors quand je le peux). 3 Modalités de la phrase A Les types de phrase On distingue quatre types de phrases. La phrase déclarative (ou assertive). On affirme quelque chose. C’est la phrase canonique [groupe nominal, groupe verbal]. La phrase interrogative. On pose une question. Elle est marquée par un point d’interrogation et, en principe, par l’inversion du sujet et l’utilisation d’un terme interrogatif. La phrase impérative. On donne un ordre (injonction). Elle est marquée par l’impératif et l’absence de sujet. La phrase exclamative. Le locuteur exprime son sentiment. Elle est marquée par la présence d’un point d’exclamation. Chacune d’entre elles peut être affectée par la négation (ne… pas, ne… jamais, personne… ne, etc.), la passivation (il mord/ il est mordu), l’emphase (il vient/ c’est lui qui vient). B Les phrases atypiques Les phrases à présentatif : Voilà quelqu’un. C’est Pierre qui arrive. Il y a un loup dans les bois. Il était une fois… Les phrases nominales : phrases sans verbe, elles peuvent être déclaratives (Fin de la piste), interrogatives (La sortie ?), exclamatives (Génial, ce film !). Les incises : courtes, elles comportent un verbe de parole ou de pensée et un sujet inversé ; elle sont insérées au milieu ou en fin de phrase dans le discours direct (dit-il). 4 Étude du rythme A La période C’est une phrase complexe, ample, qui combine les différents types de construction syntaxique des propositions. Il faut toujours en examiner l’impact d’un point de vue rhétorique : ton oratoire ? lyrisme ? éloge ? blâme ? etc. B L’intonation de la phrase Une phrase est caractérisée par une intonation variant selon le type de phrase (par exemple, l’intonation diffère dans une phrase assertive ou interrogative). On appelle la première inflexion de la phrase, la protase, et la seconde, l’apodose ; l’articulation entre protase et apodose s’appelle l’acmé. La phrase canonique comporte une protase plus courte (cadence majeure) : Si j’étais sûr que tu viennes/ je ne me donnerais pas tout ce mal. Il y a donc effet stylistique lorsque l’apodose est plus longue (cadence mineure) : « Un corps humain, même aimé comme était celui d’Albertine, nous semble à quelques mètres, à quelques centimètres,/ distant de nous » (Proust). Le rythme binaire consiste à grouper les termes par deux : Tu viens et je suis heureux. Le rythme ternaireles regroupe par trois : « Le loriot siffle, l’hirondelle gazouille, le ramier gémit » (Chateaubriand). LE TEXTE Fiches de coursFrançais1re ES1re L1re S1re T echnoLa phrase, le texte, le discours Un texte est une unité large composée de phrases qui s’enchaînent entre elles de manière cohérente tant au niveau de la syntaxe que du sens. 1 La cohésion grammaticale A Les reprises anaphoriques Quand un terme est repris sous une autre forme, on parle de reprise anaphorique. Soit l’exemple : Paul est venu hier. Il était malade. Le pronom il a pour référent Paul déjà introduit dans la phrase précédente : on dit qu’il est anaphorique. L’anaphore est la fonction principale des pronoms. Mais les reprises anaphoriques peuvent aussi être lexicales, en voici deux exemples : Lisez vos fiches ; ce travail vous sera utile. Ou encore : Il y a trois chiens dans la rue. L ’épagneul est le plus mignon. Quand vous rédigez, vous devez vous assurer qu’il n’y a pas d’ambiguïté dans la chaîne référentielle. B Les connecteurs Il en existe trois classes. Les connecteurs temporels s’emploient pour marquer une succession chronologique (d’abord, ensuite, enfin, tout à coup…). On les trouve dans la narration. Les connecteurs spatiaux sont employés dans la description (ici, là, au- dessus, en haut, en bas…). Les connecteurs logiques s’emploient dans l’argumentation pour marquer les différents types de raisonnement uploads/Litterature/ lecons-niveau-superieur.pdf
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- Publié le Sep 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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