Les fonctions de l’évaluation Un texte de Charles HADJI Je vous propose ce text

Les fonctions de l’évaluation Un texte de Charles HADJI Je vous propose ce texte de Charles Hadji qui traite de la question de l'évaluation, en prévision du débat autour de l'évaluation diagnostique. Bonne lecture. -_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-__-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_- Évaluation diagnostique, formative et sommative “ Ainsi, se distinguent trois objectifs qui entraîneront chacun la mise en œuvre d’une stratégie particulière. – Si l’objectif dominant est de certifier (faire le point sur les acquis, et octroyer éventuellement un diplôme), l’observation portera sur les comportements globaux, socialement significatifs. Le certificat d’études primaires attestait ainsi que l’on savait lire, écrire et compter, trois comportements jugés fondamentaux, pour ses citoyens, par la République. – Si l’objectif est de réguler (guider constamment le processus d’apprentissage), l’évaluateur s’efforcera d’obtenir des informations portant sur les stratégies d’approche des problèmes et sur les difficultés rencontrées. – Si l’objectif est d’orienter (choisir les voies et modalités d’étude les plus appropriées), l’évaluation portera principalement sur les aptitudes, les intérêts et les capacités et compétences considérées comme des prérequis pour de futures acquisitions. Pour désigner les pratiques qui s’organisent autour de ces trois grandes fonctions (orienter, réguler, certifier), on parle aujourd’hui d’évaluation diagnostique ou pronostique, ou prédictive ; d’évaluation formative; et d’évaluation sommative. Cette terminologie nous invite à considérer la façon dont s’insère l’acte d’évaluation dans l’activité globale de l’enseignant. Car le sens de cet acte dépend pour une bonne part de sa place par rapport à l’action de formation ou d’enseignement proprement dite (tableau suivant). On parlera d’évaluation diagnostique lorsqu’il s’agit d’explorer ou d’identifier certaines caractéristiques d’un apprenant (par exemple, des représentations ou des acquis) en vue de choisir la séquence de formation la mieux adaptée à ces caractéristiques. L’expression évaluation formative a été proposée par Scriven en 1967. Elle a, depuis, fait florès, ce type d’évaluation faisant l’objet d’un très grand nombre de travaux. L’évaluation dite formative est tout d’abord à visée pédagogique, ce qui la distingue de l’évaluation administrative, à visée probatoire et certificative. Son caractère essentiel est d’être intégrée à l’action de « formation », d’être incorporée à l’acte même d’enseignement. Elle a pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’apprentissage en cours, en informant l’enseignant sur les conditions dans lesquelles il se déroule, et l’apprenant sur son propre parcours, sur ses réussites et ses difficultés. Cette fonction générale d’aide à l’apprentissage recouvre un certain nombre de fonctions annexes: – Sécurisation: affermir la confiance en soi de l’apprenant. – Assistance: fournir des repères, donner des points d’appui pour progresser. – Feedback: donner le plus vite possible une information utile sur les étapes franchies et les difficultés rencontrées. – Dialogue: nourrir un véritable dialogue enseignant/apprenant qui sera fondé sur des données précises. Selon J.-J. Bonniol et R. Amigues, pour être formative, l’évaluation doit remplir trois fonctions. En effet, la fonction régulatrice qui permet à l’élève d’ajuster ses stratégies et à l’enseignant d’adapter son dispositif pédagogique – ce qui correspond à la double rétroaction, sur l’élève et sur le maître, décrite par G. Noizet et J.-P. Caverni – dépend de deux autres fonctions: – une fonction renforçatrice : renforcement positif de tout comportement conforme à l’objectif ; – une fonction correctrice : l’élève doit pouvoir reconnaître et corriger lui-même ses erreurs. Enfin l’évaluation est dite sommative lorsqu’elle se propose de faire un bilan (une somme), après une ou plusieurs séquences ou, d’une façon plus générale, après un cycle de formation. C’est pourquoi elle est le plus souvent ponctuelle, effectuée à un moment déter- miné (bien que l’on puisse aussi mettre en œuvre un processus cumulatif, le bilan terminal prenant en compte une série de bilans partiels), et publique. Les élèves sont souvent classés les uns par rapport aux autres (évaluation normative) et les résultats sont communiqués à l’administration et aux parents. ” Charles Hadji, L’évaluation, règles du jeu, 1989, p. 86 Didactique des textes 1. Les genres de textes Depuis plusieurs années déjà, le milieu scolaire est sensibilisé à l'importance de faire lire aux élèves des types variés de textes. Traditionnelle ment, seuls des textes narratifs faisaient partie des manuels de lecture. Aujourd'hui, la plupart des manuels contiennent, théoriquement du moins, divers genres de textes en proportion équilibrée. On peut se fon der sur différents critères pour définir ou catégoriser les textes, les principaux étant les fonctions de la lecture et l'intention de l'auteur. LES TEXTES DÉFINIS SELON LA FONCTION DE LA LECTURE Un des critères auxquels on se réfère pour définir un texte tient compte des deux fonctions fondamentales de la lecture : la fonction utilitaire et la fonction esthétique. Dans le milieu scolaire, on parlera, selon la fonction associée aux textes, de textes courants et de textes littéraires. Cette catégorisation place d'un côté les textes qui visent un objectif d'ordre fonctionnel, comme s'informer ou réaliser une tâche, et de l'autre, les textes qui ont été écrits pour le plaisir du lecteur, c'est-à-dire les textes de fiction ou la poésie. De Koninck (1998, p. 57) oppose ainsi texte littéraire et texte courant : Le texte littéraire peut se permettre des fantaisies, laisser libre cours à la fiction, adopter une écriture sans restriction, par exemple des poèmes sans ponctuation, des romans sans paragraphes. Son but est départager un univers imaginaire. Le texte courant se doit d'être clair, de satisfaire le désir de s'informer du lecteur. Il doit respecter les règles habituelles de l'écriture pour être accessible et compréhensible. LES TEXTES DÉFINIS SELON L'INTENTION DE L'AUTEUR L'intention de l'auteur est un concept de mieux en mieux cerné et accepté par les enseignants. On reconnaît habituellement que l'auteur peut vouloir persuader, informer ou distraire le lecteur. C'est dans cette optique qu'on parlera de textes informatifs, persuasifs, incitatifs ou injonctifs. En général, une des trois intentions suivantes anime l'auteur : 1) l'auteur veut agir sur les émotions du lecteur ; il écrira alors des textes expressifs, comme des poèmes, ou narratifs, comme des contes ou des nouvelles ; 2) l'auteur veut agir sur les comportements du lecteur ; il écrira alors des textes directifs, tels que des marches à suivre, des consignes de jeux, des modes d'emploi, des énoncés de problèmes ou des recettes. Ou encore, il écrira des textes persuasifs, comme des conseils de prudence ou des textes pour une campagne antitabac ; 3) l'auteur veut agir sur les connaissances du lecteur ; il écrira alors des textes informatifs, comme des monographies, des articles de revue, des comptes rendus ou des articles d'encyclopédie. G.Giasson, La lecture de la théorie à la pratique. P120 OK uploads/Litterature/ les-fonctions-de-l.pdf

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