OUVRAGES DU MEME AUTEUR Le cycle de la montagne : FACE NORD, roman. MONTAGNE SA

OUVRAGES DU MEME AUTEUR Le cycle de la montagne : FACE NORD, roman. MONTAGNE SANS DIEU, roman LA MONTAGNE N'A PAS VOULU, récits. MONTS PACIFIQUES, de L'Aconcagua au cap Horn LA PEAU DE L'AUROCHS, roman LE PAYS D'AOSTE, essai. Aventures : LA NUIT COMMENCE AU CAP HORN, roman. LE ROI BLANC DES PATAGONS. UNE MOTO POUR BARBARA, roman. Sur la Seconde Guerre mondiale : LES VOLONTAIRES, Histoire de la L.V.F. LES HERETIQUES, Histoire de la SS Charlemagne. LES NOSTALGIQUES, Aventures des survivants. LES VOILIERS FANTÔMES D'HITLER, l'espionnage sur les océans. L’épopée industrielle : RENAULT DE BILLANCOURT. MARIUS BERLIET L’INFLEXIBLE. DIX MILLIONS DE COCCINELLES. Le cycle des patries charnelles: NOUVEAUX CATHARES POUR MONTSEGUR LE SANG D'ISRAEL. PLUS DE PARDONS POUR LES BRETONS. SAINT-LOUP LES S.S. DE LA TOISON D'OR Flamands et Wallons au combat 1941-1945 ÉDITIONS DU TRIDENT Diffusion : La Librairie Française 27, rue de l'Abbé Grégoire 75006 PARIS Tél. (1) 42.22.40.33 ©1987 Editions du Trident / Librairie Française Aux anciens et nouveaux chevaliers de la Toison d’Or qui restèrent fidèles à leurs dieux, à leur prince, à leur épée; montrèrent courage indomptable dans les camps, adresse supérieure dans les joutes, associèrent à leurs exploits le culte de leur dame, ne trahirent ni leurs armes ni la beauté, ne craignirent rien que de perdre l’honneur. «Ceux-là seuls m’intéressent profondément qui luttent contre leur époque et nagent à contre- courant. » ANDRÉ GIDE Prix Nobel, 1947. « Ils avaient dépassé la patrie et retrouvé la race, mais les patries sont encore inscrites dans les frontières et il est téméraire de suivre son sang plutôt que son drapeau. » JOHANNES THOMASSET Écrivain bourguignon. CHAPITRE PREMIER LES TROIS ORPHELINS BURGONDES e 10 mai 1940, Léon Degrelle se trouve à Bruxelles, dans Sa résidence de la Drève de Lorraine, à l'orée de la forêt de Soignes. La veille au soir, il est allé embrasser ses quatre enfants et les bénir avant qu'ils ne s'endorment dans leurs lits laqués bleu et blanc. Il a veillé dans son vaste bureau. Il a rêvé. Sa maison semblait rêver elle aussi, près d'un vieil acacia que blanchissait la lune, regretter les temps où elle appartenait aux terres d'empire de Charles Quint. A 5 heures du matin, des bruits étranges l'éveillent. Une rumeur syncopée occupe le ciel. Des explosions montent de la terre jusqu'à lui. Degrelle sort sur sa terrasse. La lumière d'un printemps tout neuf frémit au-dessus de la forêt ointe de rosée. Piqués sur le bleu pâle du ciel, des centaines de papillons étincellent, très haut, L parmi les fleurs noires que les obus de la D.C.A. sèment sous leurs ailes en éclatant. Les dés sont jetés. Hitler répond à la croisade des démocraties après six mois d'appels à la paix qui n'ont reçu aucune réponse. Une cloche sonne l'angélus. Les sirènes d'alarme chantent sur un rythme affolé cependant que les avions allemands s'éloignent laissant derrière eux l'aérodrome d'Evere ruiné. Comme député, Degrelle n'est pas mobilisable, bien qu'ayant refusé de signer la formule qui dégage les parlementaires de cette obligation et lui ayant opposé une demande d'engagement restée sans écho. Il décroche son téléphone pour appeler ses collaborateurs de Rex. Pas de tonalité. Sa ligne est coupée. Bizarre. Que lui veulent donc ses ennemis, nombreux et puissants dans les avenues du pouvoir? Il hausse les épaules, ouvre son missel et récite lentement les prières de l'office des morts pour ceux qui vont tomber dans la bataille engagée à l'Ouest... Femme inquiète. Enfants intrigués par tout ce fracas et qui caquettent dans leurs lits. Un quart d'heure plus tard le timbre de la porte retentit. La femme de service ouvre et annonce: - C'est un Monsieur de la police! Sous la Pietà en bois polychrome qui veille dans le vestibule, Degrelle aperçoit un policier en civil qui, très pâle, lui dit : [13] - Monsieur le Député, je vous prie de m'accompagner jusqu'au Palais de justice. L'administrateur générai de la Sûreté désire vous parler. Le chef de Rex embrasse femme et enfants, le suit, étonné par cette demande insolite, vaguement méfiant au nom de presciences que rien ne justifie. Député, il ne peut être appréhendé au cours d'une session qu'après un vote de la Chambre. Et que pourrait-on lui reprocher? Depuis six mois il lutte farouchement à l'aide de son parti et de sa presse pour défendre la neutralité de la Belgique. C'est non seulement son droit, mais encore son devoir. Le style autoritaire de son action? Il n'est pas anticonstitutionnel. Ses relations avec l'Allemagne? Elles sont nulles. Hitler? Il l'a rencontré une fois, en 1936, autour d'une tasse de thé. Il ne l'a jamais revu. Bruxelles est déjà plongée dans un silence d'outre-tombe. La peur a placé une sentinelle à chaque carrefour. Place du Palais déserte. Précédé par l'inspecteur, Degrelle franchit les portes de bronze du bâtiment. Silence. Le policier va aux nouvelles et revient. Il n'a rencontré personne. Il ne sait rien. L'intérieur du Palais semble plus froid qu'une crypte. Aucun administrateur général de la Sûreté ne se montre. Mais, au bout d'une heure, apparaît un gendarme qui le pousse le long des couloirs déserts et lui dit: - Entrez là! C'est un cachot. Degrelle proteste... De quel droit se permet-on de l'enfermer sans mandat d'arrêt? Qui ose toucher à la personne inviolable d'un député en exercice? ... Pour toute explication, le gendarme demande: - Voulez-vous que j'emploie la force? Degrelle s'incline. Un fracas de verrou scelle pour lui une nouvelle nature de silence. * ** Qui est Léon Degrelle? Il est né le 15 juin 1906 à Bouillon, en Belgique, mais tout à côté de la frontière française, d'une famille hautement prolifique dont trois enfants mâles sur cinq se faisaient traditionnellement jésuites, les deux autres se consacrant à la procréation. Le christianisme l'a marqué de manière indélébile. Quand il se penche sur les souvenirs de son enfance, il se revoit de préférence tout gamin, chaussé de sabots, marchant vers une église éloignée, cerné par la neige et le froid, pour assister à la messe. Grand, large d'épaules, droit comme un sapin de sa forêt ardennaise, des reins virils, une nuque jamais courbée par les passions viles, une poitrine généreuse qui paraît soulevée d'amour pour la foule que malaxent ses mains de thaumaturge, sa voix d'or, il justifierait l'admiration des femmes qui le surnomment «le beau Léon», si le visage rond, empreint d'une naïveté déconcertante, ne rappelait celui d'un «angelo» de l'école italienne, détaché de sa toile pour se poser contradictoirement sur ce corps de chasseur issu de la forêt primitive et en faire un «saint Léon» de stricte obédience. Saint Léon, priez pour nous et délivrez-nous du mal, c'est à dire des politiciens belges pourris qui nous tiennent en servitude, semble répondre la foule lorsqu'il clame: [14] - « En fait, la bonne démocratie n'existe pas, mais il n'y a que de la mauvaise démocratie: la démocratie à peine crée est aussitôt pourrie par les partis, les combinards, les profiteurs, les marchands d'argent! Degrelle fut, et reste à ce jour, avec Philippe Henriot et Hitler, non pas le plus grand orateur - le Parlement français en vit passer d'exceptionnels - mais le plus grand envoûteur du siècle. C'est l'un de ces monstres sacrés que chaque époque produit à quelques exemplaires seulement. Après de bonnes et brèves études à l'Université catholique de Louvain, celui-ci s'est jeté dans l'action politique, soutenu par des dons exceptionnels d'écrivain, polémiste, poète et enchanteur public. Il a fondé Rex, le mouvement du Christ-roi car, pendant longtemps, le silence et l'ombre des sacristies pèseront sur lui. Tout de suite, il catalyse les espoirs de foules considérables. Qui l'entend une seule fois s'inscrit à Rex. On ne résiste pas à ce magnétiseur d'assemblées. Cependant, ce n'est pas tellement l'originalité du discours qui plie les foules à la volonté de l'orateur, car Degrelle, comme les autres, prononce quantité de phrases banales. C'est la voix, l'attitude virile, une jeunesse éclatante de santé qui lui donnent les capacités d'un thaumaturge. Il ne leur dit en effet que des mots simples : - «Nous sommes le peuple! Nous ne sommes pas avec le peuple, nous ne venons pas au peuple: nous sommes le peuple lui-même, qui se réveille, regarde avec audace et confiance l'avenir, parce qu'il veut vivre. C'est de l'intérieur du peuple que nous entendons faire jaillir le salut, non en lui reconnaissant une compétence universelle, mais en l'amenant à consentir et collaborer aux solutions de salut public! » A vingt-neuf ans, sans argent et sans être descendu des Croisés, le chef de Rex a obtenu des succès stupéfiants. Le 24 mai 1936, son parti est entré au Parlement belge avec 21 députés et 12 sénateurs. Ses journaux, l'hebdomadaire Rex d'abord, le quotidien le Pays réel ensuite, tirent à des centaines de milliers d'exemplaires. Tout le monde attendait de ce météore une carrière plus radicale que celle de Mussolini, plus rapide que celle d'Hitler. Degrelle cependant n'obtiendra rien. Il va perdre la bataille plébiscitaire imprudemment engagée contre van Zeeland. Car ce n'était jusqu'ici qu'un scout d'action uploads/Litterature/ les-ss-de-la-toison-d-x27-or-marc-augier.pdf

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