Lire une œuvre intégrale romanesque dans le secondaire qualifiant Séquence auto

Lire une œuvre intégrale romanesque dans le secondaire qualifiant Séquence autour de « La Boite à merveilles » Ahmed Sefrioui MINA SADIQUI ENS/MEKNES Introduction: L’enseignement du français dans le secondaire qualifiant semble depuis le début de la réforme manquer de repères. L’introduction d’objets d’enseignement complexes et divers, et nous pensons plus particulièrement à l’œuvre intégrale, « dérange » le professeur dans ses pratiques « courantes ». En effet, la gestion pédagogique de l’œuvre intégrale en cours de français pose d énormes problèmes : comment à partir de cet unique et seul support intervenir sur plusieurs fronts pédagogiques et proposer diverses activités de mise en œuvre (langue, oral, écrit) sans oublier toutefois de mobiliser des connaissances d’histoire littéraire pour construire enfin une séquence tout à fait cohérente? Réfléchir sur le dispositif didactique à associer à une œuvre intégrale rendrait sûrement accessible sa pratique scolaire. Pour participer donc à cette réflexion que mènent quotidiennement les enseignants du secondaire qualifiant, nous proposons cette brève contribution, un appui à une réforme toujours en cours. Les fondements théoriques d'une démarche didactique et herméneutique : 1- Pour lancer la séquence : entrer dans l'œuvre à partir des composantes de l'œuvre. Ne rien donner d'avance, ni contexte, ni groupement de textes… Il ne s'agit pas de donner mais de construire. 2- Impliquer l'élève : toujours préciser les taches qu'il doit effectuer hors de la classe avant et après chaque activité de classe. 3- Formuler un projet de lecture : c est lui qui donne sens et cohérence à la séquence. 4- Intégrer l'histoire littéraire, lui rendre sa fonction formatrice. 5- Ouvrir sur d'autres textes, d'autres modes d'expression culturelle. A- Cadre conceptuel : 1 - Public cible = 1 A.C.S.Q - Moment de l’année = 1er semestre - Durée = 5 semaines - Compétences visées : • Rendre l'élève capable de lire un texte narratif spécifique • Rendre l’élève capable de reconnaître quelques spécificités de l’écriture autobiographique. • Contextualiser une œuvre intégrale romanesque relevant de la littérature magrébine d’expression française. B- Dispositif didactique Séance 1 = Etude de texte (1h) (mes élèves n'ont pas encore lu l'œuvre. Je veux les motiver pour les impliquer en ouvrant des perspectives de lecture) 1er entrée : Repérage et interprétation des éléments paratextuels. - le nom de l’auteur - le titre : interroger les valeurs et les fonctions de « à », travail sur le titre et ses présupposés. - interroger le pluriel et l’usage de l’article défini de « la boite ». - l’image : de quoi est elle constituée ? qu’indique t-elle concernant le personnage ? - 4° de l’ouverture : Quelle est la nature et la fonction du texte rencontré ? 2ème entrée : étude de l’excipit (début….accent de désespoir (p3/4) Centres d'intérêt : Les diverses figures du « je » (pacte autobiographique) Un « je » solitaire (thème dominant) Séance 2 = Activité de langue /Intitulé= le présent d’énonciation S3-A. Lecture (Excipit=[les voisins faisaient…fin] (p.247-248-249)  je et les autres, l’intégration apparente.  Je et « les figures de rêves ». Bilan : Informations relevées 1er de couverture 4ème de couverture Incipit Excipit 1-Cadre spatio-temporel 2-Personnages présents 3-relation je/auteur/narrateur 4-Sentiments du « je » 5-Autres Le détail qui se répète devient indice permet d'ouvrir une perspective de lecture. 2 Cette première esquisse permet d’amener l’apprenant à comparer entre les diverses situations, l'aide à identifier les éventuelles transformations surtout à s’interroger sur le pourquoi de ses dernières. Elle permet donc d’esquisser les contours d’un éventuel chemin parcouru et de trouver un possible itinéraire de lecture, un projet de lecture. C’est lui qui spécifié la lecture, motive les extraits qui vont lui servir de point d’ancrage et alimente les synthèses à construire. Il permet d'articuler les diverses modes de lecture : lecture d'extraits, lecture transversale, groupement de textes. C’est le projet qui donne sens et cohérence à la séquence. Revenons à notre lecture de la B.M la première phase de notre travail nous a permis de démontrer que dans toutes les composantes de l'œuvre analysées jusque là « je » est seul face aux monde des autres. Cependant, la 4eme de couverture et surtout l'excipit fait apparaître un nouvel élément : « La boîte à merveilles », qui se trouve nommée : « les figures de mes rêves ». "La boite à merveille" présente dans la 1ere de couverture devient à la fin du roman "figure de mes rêves". Notre projet de lecture sera donc de chercher à comprendre comment la boite va devenir des figures de rêve. Pourquoi cette transfiguration et quelle relation instaure-t-elle avec l'écriture autobiographique mise en place? Séance 4 : A.L: "La boîte des figures" [pendant tout ce temps….m’émmena dormir] (p54/55) Un enfant seul La boîte ou comment s’approprier le monde Bilan : la double fonction de l’écriture autobiographique : -Critique du monde représenté -Espace de défoulement fonction libératrice (Ce premier extrait répond à notre première question. La boite à outils devient boite de figures quand l'enfant s'approprie le monde extérieur) Séance 5 : A. Lg: Les figures de style (Ses figures participent dans la construction des figures de rêve) Ex : hors de la classe : chercher les autres figures Séance 6 : A-Orale : sujet : relation enfants/adultes lors des fêtes familiales. 3 Séance 7 : production écrite (1h) Sujet= raconter un souvenir d'enfance. Séance 8 : AL: les figures en action [ce matin, je me sentais capable de bonté…ma mère] (p.103/104). Les figures de rêve en action. Les figures de rêve, des figures dénonciatrices (figure du maître, de la pauvreté, de la mère, du despote). Bilan : double visée du discours autobiographique : Témoigner de la précarité d‘une classe sociale, dénoncer les travers d’une société et d’un pouvoir (………) Séance 9 : P.E (2h) Synthèse (compte rendu) Repérages et interprétations des diverses contraintes soulignées dans toute l’œuvre. Nature des contraintes repérées Passages correspondants Type de texte dominant Sociales Familiales Politiques Autres Séance 10 : A.T.E: Les contraintes scolaires et l'écriture autobiographique (Voir annexes). Introduire une notion d'histoire littéraire : la littérature magrébine d'expression française. Séance 11 : AL = L’autobiographie, quand l’écriture « défigure » [A six ans …….les fleurs] p.158. Les figures de l’enfant Les figures de l’auteur/narrateur (Le pourquoi de la transfiguration devient clair: dénoncer les contraintes d'une société, et les contraintes d'un type de discours à savoir le discours autobiographique). Séance 12: les indices de subjectivité. Séance 13: A.T.E: Groupement de textes: "récits de vie" / genres autobiographiques (Voir annexes). Démarche proposée : - lire les textes - Proposer le tableau - le remplir ensemble (on peut l'approfondir en leur demandant de faire des recherches complémentaires) 4 Biographie Autobiographie Roman autobiographique Journal intime Mémoires Qui raconte Relation narrateur/auteur/je Position du je Visée Séance 14: A.O: Fiches de lecture Séance 15: P.E: rédaction d'une fiche de lecture (Voir annexes). Séance 16: Evaluation 5 Annexes: Groupement de textes I Extrait 1: LE MARDI, jour néfaste pour les élèves du Msid, me laisse dans la bouche un goût d'amertume. Tous les mardis sont pour moi couleur de cendre. Le matin, je me rendis au Msid selon mon habit ude. Le fqih avait son regard de tous les mardis. Ses yeux n'étaient perméables à aucune pitié. Je décrochai ma planchette et me mis à ânonner les deux ou trois versets qui y étaient écrits. A six ans, j'avais déjà conscience de l'hostilité du monde et de ma fragilité. Je connaissais la peur, je connaissais la souffrance de la chair au contact de la baguette de cognassier. Mon petit corps tremblait dans ses vêtements trop minces. Sefrioui, la boite à merveilles Extrait 2: L'école en question est tout simplement une boutique en général sombre, à sol de terre battue et recouvert de nattes. Des enfants de quatre à douze ans, parfois même des adolescents, sont assis là en tailleur, toute la journée, avec leur planche sur les genoux, nasillant, ânonnant, serrant le poing à chaque défaut de mémoire. Ce brouhaha se teinte parfois de souffrance, de faim, de larmes silenc ieuses et de résignations. La terre est humide et ces enfants ont froid au derrière. Il faut pourtant ne rien dire, apprendre. Les punitions guettent. Chraïbi, Le passe simple Extrait 3: En classe, défilaient les classiques, ces dieux officiels. Nous les avalions par petits bouts : chaque année une tragédie et une comédie, façon de s'équilibrer dans le gazouillis. Avec un peu de chance, on apprenait à marteler l'alexandrin, cette cadence effilochée qui nous menait à une danse imprévue. Pour nous épater, le professeur de français fermait les volets, hurlait tout en parcourant la salle. Aux plus beaux jours, nous jouions des scènes de théâtre. Ce théâtre, minable, nous métamorphosait et nous sautions, gais, dans un bric-à-brac de questions et réponses. Le professeur avait un disciple qui hurlait aussi . D'après Abdelkébir KHATIBI, La mémoire Tatouée Denoël, 1977 Extrait 4: J'APPROCHAIS de mes six ans, et j'allais à l'école dans la classe enfantine que dirigeait Mlle Gui marc. Elle apprenait patiemment leurs lettres à mes petits camarades, mais elle ne s'occupait pas de moi, parce uploads/Litterature/ lire-la-boite-a-merveilles-1.pdf

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