Michel Boiron, Lettre pédagogique N° 68, Marguerite Duras, page 1 /8 Lettre péd

Michel Boiron, Lettre pédagogique N° 68, Marguerite Duras, page 1 /8 Lettre pédagogique CAVILAM / TV5, N°68, mai 2005 Marguerite Duras « Des fois on a peur de mourir avant que la page soit pleine. » Marguerite Duras. Marguerite Duras (1914 – 1996) est aujourd’hui reconnue comme l’une des plus grandes écrivaines françaises de l’histoire de la littérature du vingtième siècle. Son roman le plus célèbre « L’Amant », paru en 1984, prix Goncourt, traduit dans plus de trente langues a rencontré un succès mondial. Il a été adapté au cinéma en 1991 par Jean-Jacques Annaud. Dominique Auvray, réalisatrice du film diffusé sur TV5 : « Marguerite, telle qu’en elle- même » a rencontré Marguerite Duras en 1974 et a collaboré comme monteuse à plusieurs de ses films. Elle déclare sur son film documentaire : « Ce portrait est une tentative de l’approcher comme elle était : rieuse et sérieuse, vraie et provocatrice, attentive et catégorique, mais avant tout, jeune et libre. » Dominique Auvray nous propose une vision subjective marquée par l’amitié et l’admiration qui éclaire au fil des âges, des lieux et des liens humains la personnalité et l’œuvre de Marguerite Duras, femme, mère, journaliste, militante, cinéaste et écrivaine. La connaissance et la compréhension d’un écrivain passent évidemment par la lecture et la compréhension des textes. Dominique Auvray éclaire cette œuvre par la dimension du vécu. L’autobiographie étant au centre de l’œuvre de l’auteure, cet éclairage est ici fondamental, indispensable… Que ce soit à l’université pour les spécialistes de la littérature française ou pour la lecture d’une œuvre de Marguerite Duras en classe de français, le film apportera un enrichissement réel et permettra de créer un lien fort entre les lecteurs, l’œuvre et l’auteure. Bon travail ! Jours de diffusion : Pour connaître l'heure exacte de diffusion dans votre pays, consultez la grille des programmes sur www.tv5.org. Pour lire la lettre pédagogique en entier, cliquez ici : http://www.tv5.org/TV5Site/enseignants/lettre_liste.php Les programmes de formation pour professeurs et formateurs du CAVILAM : « Le français, une langue à vivre et à partager» sont téléchargeables sur le site pédagogique : http://www.leplaisirdapprendre.com Michel Boiron, Lettre pédagogique N° 68, Marguerite Duras, page 2 /8 « Marguerite, telle qu’en elle-même » Réalisation et scénario de Dominique Auvray 2002 Durée : 60’ Producteur : Chantal Bernheim Production : Dune, Arte France, Leapfrog, INA Entreprise Textes lus et chantés par Jeanne Balibar Musique : Jean-Christophe Marti, Carlos d’Alessio  Le film de Dominique Auvray présente dans un ordre non chronologique plusieurs aspects essentiels de la vie et de l’œuvre de Marguerite Duras : - les êtres qui l’ont entourée et la relation qu’elle entretenait avec eux : son fils, Jean Mascolo (« Outa ») ; sa mère (personnage omniprésent) ; ses frères Pierre et Paul ; ses compagnons Robert Antelme, Dionys Mascolo et les hommes et femmes de lettres qui l’ont côtoyée ; ses comédiens préférés (Madeleine Renaud, Bulle Ogier, Jeanne Moreau, Gérard Depardieu, etc.) ; bizarrement, le dernier compagnon de Marguerite Duras, Yann Andrea Steiner n’est pas du tout évoqué ; - les lieux de vie de l’auteure : l’Indochine, Paris, Neauphle-le-Château et Trouville ; - son engagement politique (résistance, communisme, enthousiasme pour 1968, sa lutte de femme…) ; - sa relation à l’écriture ; - ses habitudes et manies. Nota : - Certains passages du documentaire sont difficilement compréhensibles en raison de la difficulté d’élocution de Marguerite Duras à la fin de sa vie. - A part quelques extraits de films et la lecture d’une lettre, la relation de Marguerite Duras à son activité de cinéaste n’est pas abordée. Peut-être trouve-t-on une explication à cette absence dans une phrase de Marguerite Duras citée par sa biographe Laure Adler : « Je suis écrivain. Rien d’autre qui vaille la peine d’être retenu. » Publics FLE (Français langue étrangère) : é (élémentaire, A2), i (intermédiaire, B1), à (avancé, à partir de B2) FLS (Français langue seconde) FLM (Français langue maternelle) : C (collège) L (lycée, classe de première) U (Université, départements de français, études littéraires) Objectifs Objectifs linguistiques et communicatifs : + Identifier des informations dans un récit + Présenter quelqu’un, parler de qqn + Se présenter à l’écrit + Rapporter les propos de qqn Objectifs culturels : + Biographie de Marguerite Duras + L’œuvre de Marguerite Duras + La littérature française de la deuxième partie du vingtième siècle + Portrait, biographie, autobiographie et autofiction Objectifs transversaux : + Education aux médias (identifier le point de vue du réalisateur, reconnaître les éléments constitutifs du montage) + Réflexion sur les processus de la création littéraire, rapport intime entre biographie, projet personnel et professionnel, écriture, réception de l’œuvre. Michel Boiron, Lettre pédagogique N° 68, Marguerite Duras, page 3 /8 Séquences principales du documentaire utilisables en classe 1. (0’00 – 3’00) Générique. Long travelling sur des photos accrochées à un mur, annonce en voix off du projet de Dominique Auvray. Marguerite Duras se présente. Rire. 2. (3’00 – 5’00) Entretien de Marguerite Duras et de son fils sur l’amour maternel. « L’amour maternel, c’est une calamité, ça ne cesse jamais. » (5’00 – 7’30) Images de l’enfance de Jean Mascolo (« Outa »), lecture d’un texte sur le regard que porte l’auteure sur son fils enfant. 3. (7’30 – (10’50) Histoire de la mère, personnage capital de l’œuvre. 4. (10’50 – 13’40) L’écriture comme vengeance. Les événements historiques qui ont modelé Marguerite Duras. « L’écriture comme vengeance, c’est le mobile le plus fort, le plus courant. » 5. (13’40 – 18’10) L’enfance en Indochine, les deux frères, la mère. « On était plus des Vietnamiens que des Français. » 6. (18’10 – 21’30) Répétition de « Des journées dans les arbres » et de « Savanah Bay » avec Bulle Ogier et Madeleine Renaud. « J’ai eu un choc, j’ai cru que je voyais ma mère. » 7. (21’30 – 22’15) Marguerite et son frère Pierre. La mère : « Voilà mon fils et voilà ma petite misère. » 8. (22’15 – 26’00) Arrivée en France à 18 ans. Répétition de « Savanah Bay » avec Madeleine Renaud. « Quand je suis arrivée en France à 18 ans, je m’ennuyais physiquement de ma mère. » « Madeleine, c’est aussi ma mère, ma mère de théâtre. » 9. (26’00 – 31’40) 5, rue Saint-Benoît. Jean-Francis Rolland : « C’était un lieu de partage et de réciprocité. » Edgar Morin : « Marguerite était la reine. » 10. (31’40 – 34’50) Marguerite Duras, journaliste, « témoin subjectif ». Extraits de l’émission Dim Dam Dom : interview au zoo, interview d’une directrice de prison. 11. (34’50 – 36’20) Interview « Le bonheur est une notion individualiste. » 12. (36’20 – 37’15) Interview Dim Dam Dom « François, tu lis ? » 13. (37’15 – 40’10) L’écriture. « Je ne sais pas ce que c’est qu’un livre, mais je sais quand il y en a un… » 14. (40’10 – 42’10) Les films. « Je fais des films pour occuper mon temps. » 15. (42’10 – 46’10) La maison de Neauphle-le-château. « La maison est un contenant ». 16. (46’10 – 49’10) Les femmes. « La tristesse, la rêverie, la sorcellerie sont du côté de la femme. » (49’10 – 50’15) Extrait de Dim Dam Dom : interview d’une artiste de cabaret. « La nudité, c’est un uniforme ? » 17. (50’15 – 51’00) « Il y a plus de dix ans que je ne vis avec personne. » 18. (51’00 – 54’50) Succession rapide de témoignages et d’évocations de proches de Marguerite Duras : Lucia Bose, Jeanne Moreau, Dionys Mascolo… Tournage de Nathalie Granger. Marguerite Duras et la nourriture, les provisions « J’ai un problème de superposition : 1 + 1 = 1. » 19. (54’50 -57’00) Vision du monde Marguerite Duras. L’hégémonie de l’occident. Le Negresco (célèbre hôtel luxueux à Nice) et la plage. « On rase tout et on met tout le monde sur la plage. » 20. (57’00 – 60’00) Dernières images de Marguerite Duras sur la plage en Normandie. Photos, textes lus et chantés. Générique. Michel Boiron, Lettre pédagogique N° 68, Marguerite Duras, page 4 /8 Quelques suggestions pédagogiques En fonction des publics cibles, le documentaire de Dominique Auvray pourra être utile à différents niveaux: Chercheurs, universitaires, professeurs de français Le document dans son intégralité offre un éclairage très riche de l’œuvre et de l’univers durassiens. Il est donc intéressant indépendamment d’une utilisation en face à face pédagogique. Dans le cadre des études de français, il fera entrer l’éclairage subjectif du vécu dans le monde de la recherche en particulier dans les domaines suivants : Duras et ses lieux de vie ; la figure de la mère dans son œuvre ; le rapport à l’écriture ; les relations entre ‘portrait’, ‘biographie’, ‘autobiographie’ et ‘autofiction’ ; l’engagement politique de l’écrivaine. Elèves de lycée, collège, français langue seconde En extraits ou dans son intégralité, le document permettra de créer un lien affectif entre l’œuvre de Marguerite Duras et les apprenants. Il pourra servir d’introduction ou d’illustration à l’étude d’un roman. Il uploads/Litterature/ lp-68.pdf

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