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VÂ"A BABELQN DUKE UNIVERSITY WOMAN’S COLLEGE LIBRARY Digitized by the Internet Archive in 2017 with funding from Duke University Libraries https://archive.org/details/manueldarchologi01babe COLLECTION PLACÉE SOUS LE HAUT PATRONAGE D E l’administration DES BEAUX-ARTS COURONNÉE PAR L’ACADÉMIE FRANÇAISE (Prix Montyon) ET PAR L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS (Prix Bordin) Droits de traduction et de reproduction réservés. Cet ouvrage a été déposé au Ministère de l’Intérieur en novembre i8vS8. BIBLIOTHÈQUE DE L’ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. JULES COMTE MANUEL D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE CHALDÉE — ASSYRIE — PERSE SYRIE — JUDÉE — PHÉNICIE - CARTHAGE PAR ERNEST BABELON BIBLIOTHÉCAIRE AU DÉPARTEMENT DES MÉDAILLES ET ANTIQUES DE LA BIRLIOTH KQ.U E NATIONALE PARIS MAISON QUANTIN COMPAGNIE GÉNÉRALE D’iMPRESSION ET D ’ EDITION 7, RUE SAINT-BENOIT .... -, ... ; -■ ->• . i 109 11 3 i'Um AVANT-PROPOS Le domaine que nous allons parcourir dans ce petit ouvrage embrasse toutes les civilisations de l’antique Orient, moins l’Egypte. Il s’étend aux Chaldéens, aux Assyriens, aux Perses avant Alexandre, aux Héthéens de la Syrie, de la Cappadoce et de l’Asie Mineure, aux Juifs, aux Phéniciens, à Cypre même, enfin aux Car¬ thaginois et à leurs colonies. Ce champ si vaste qui, dans l’œuvre monumentale de MM. G. Perrot et Ch. Chipiez1, comprendra au moins quatre volumes, ne peut être exploré ici que sommairement, et l’auteur n’a pas d’autre prétention que d’avoir écrit un modeste résumé. Qu’on se garde bien de croire, pourtant, mal¬ gré la diversité et la dispersion des peuples que nous venons d’énumérer, que le sujet manque de cohésion et d’unité. Si le lecteur veut bien nous suivre jusqu’au bout, il sera, au contraire, frappé de la parfaite homo¬ généité du livre et de la solidarité de toutes ses parties. Le tableau, dirons-nous, comporte de nombreux per¬ sonnages, mais tous concourent à une action commune, et le spectateur saisit, au premier coup d’œil, l’harmo¬ nie de la composition. C’est que, dans ces vieilles civilisations de l’Orient t. Histoire de l'art dans l’antiquité. Paris, Hachette, gr. in-8°. rt ARCHEOLOGIE ORIENTALE. qui ont dominé le monde avant la Grèce et Rome, il ne se manifeste réellement que deux courants artistiques: celui qui prend naissance en Egypte et celui qui vien,t de l’Assyrie. Souvent ils ont poursuivi leur marche pa¬ rallèlement, côte à côte, se partageant en frères l’empire des arts; quelquefois ils se sont combattus ou obstiné¬ ment exclus; ou bien ils ont réuni leurs forces, se sont pénétrés intimement et ont mis en commun leurs facultés originales. Mais si ces situations diverses ont enfanté, dans certaines contrées, un art indigène et local, qui n’est ni franchement égyptien, ni franchement assyrien, il nous est toujours possible d’en décomposer les élé¬ ments, d’en faire l’analyse chimique, pour ainsi parler; et quand on a restitué à l’Egypte ce qui lui appartient en propre, à l’Assyrie tout ce qui lui a été emprunté, on s’aperçoit qu’il ne reste plus rien au fond du creuset. Ainsi, l’on peut dire qu’il n’y a pas, à proprement parler, d’art perse, d’art hélhéen, d’art juif, d’art phé¬ nicien ou carthaginois : partout ce sont les formes de l’Egypte ou celles de l’Assyrie groupées, mélangées, altérées même, dans des proportions qui varient selon les temps, les milieux et les circonstances politiques. Laissant de côté l’Egypte, c’est le courant asiatique ou plus exactement chaldéo-assyrien que nous avons voulu étudier exclusivement. Nous le prenons à sa source, à peu près sur l’emplacement de cet Eden de félicité où la Genèse et les légendes chaldéennes pla¬ cent les ancêtres de l’humanité; nous le suivons en Assyrie, et nous assistons à ses progrès et à ses transfor¬ mations. Bientôt il déborde et franchit de tous côtés les limites du bassin du Tigre et de l’Euphrate : d’une AVANT-PROPOS. 7 part, en Perse, il envahit les palais susiens et persépo- litains; d’autre part, chez les Héthe'ens, les populations arame'ennes de la Syrie, les Juifs, il se répand et s’épar¬ pille en mille petits ruisseaux jusqu’à la frontière de l’Egypte et jusqu’au cœur de l’Asie Mineure. Loin de se perdre dans les flots de la Méditerranée, il touche à toutes les côtes de ce grand lac, en Cypre, en Sicile, en Afrique, en Espagne; il franchit même les colonnes d’Hercule. Il nous a donc semblé qu’il n’était pas sans intérêt d’exposer dans un tableau d’ensemble l’art chaldéo- assyrien, non seulement dans son pays d’origine où il s’épanouit à l’aise, mais dans ses multiples ramifica¬ tions chez les nations voisines ou il se heurte à son rival et subit des interprétations étrangères, jusqu’au jour où la Grèce recueille le flambeau des arts de la main défail¬ lante de l’Orient. Cet art asiatique, on le verra, peut faire bonne figure à côté de l’art égyptien. La Chaldée a un génie aussi spontané que l’Egypte, et la vallée de l’Euphrate n’est pas moins féconde que celle du Nil. Les ambitions de ses architectes et de ses sculpteurs ont été aussi hautes et aussi nobles que celles des artistes qui ont fleuri à la cour des Pharaons, et les tours à étages égalaient les Pyramides. Les uns et les autres ont poursuivi un idéal qui renferme une certaine part de vérité : c’est qu’en faisant colossal, imposant par la masse, ils pensaient atteindre à la gran¬ deur et à la perfection suprêmes. Les Grecs, plus humains, ne sont pas tombés dans cet excès. Mais qui dira jamais exactement le parti que la puissante origi¬ nalité du génie hellénique a su tirer des modèles impar- 8 ARCHEOLOGIE ORIENTALE. faits que lui fournirent l’Egypte et l’Assyrie? Qui pourra jamais déterminer avec netteté et précision la part d’influence que l’art chaldéo-assyrien, en particu¬ lier, colporté par les vaisseaux phéniciens sur tous les rivages, a eue sur les origines artistiques de cette civili¬ sation plus jeune dont Athènes fut le centre ? Groupés en un faisceau compact au point de vue de l’histoire et du développement des arts, les anciens peu¬ ples asiatiques sont encore frères par la destruction radicale dont leurs monuments d’architecture ont été atteints. Comme par suite d’un châtiment providentiel, du plateau de l’Iran aux colonnes d’Hercule, à Suse, à Babylone, à Ninive comme à Jérusalem, à Tyr, à Carthage, à Gadès, il ne reste plus rien de ces temples, de ces palais, de ces tours qui défiaient le ciel et dont la construction avait usé tant de générations d’esclaves. Tandis que les Pyramides se dressent encore en face du Parthénon et que notre esprit demeure frappé par les ruines imposantes des édifices égyptiens, grecs et romains, il n’est rien resté des grandioses monuments qui faisaient l’orgueil des capitales asiatiques: partout il faut sonder les entrailles du sol et déchausser des murs écroulés. Tout a été réduit en poussière, comme le colosse aux pieds d’argile, et un linceul de cendre recouvre le monde dont nous allons entreprendre de faire revivre la culture matérielle. i MANUEL D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE CHAPITRE PREMIER l’art chaldéen La vaste région de l’Asie occidentale à laquelle les Grecs ont donné le nom de Mésopotamie fut, dès l’épo¬ que des plus lointains souvenirs de l’humanité, le centre d’une civilisation puissante, rivale de celle de l’Egypte, et qui dispute à cette dernière la gloire d’a¬ voir été le berceau des arts dans l’antique Orient. Ba- bylone et Ninive furent tour à tour, au gré des événe¬ ments politiques, le foyer intellectuel où s’alluma le génie original et hardi qui caractérise les œuvres artis¬ tiques de la Chaldée et de l’Assyrie et dont le reflet se manifeste dans les monuments de la Perse, de la Judée, de la Phénicie et de Carthage, de l’ile de Cypre et des populations héthéennes. Cependant, ce n’est ni dans la capitale de la Chaldée ni dans celle de l’Assyrie qu’on a, jusqu’ici, retrouvé les plus anciens vestiges de cette grande civilisation, morte depuis vingt-quatre siècles; ce n’est pas sur les ruines de ces villes fameuses JO ARCHÉOLOGIE ORIENTALE. que nous pouvons entendre comme un écho des pre¬ miers vagissements du génie de la plastique, assister à ses tâtonnements, toucher du doigt ses plus informes essais. Dans le pays, jadis si fertile, qu’on appelle la basse Chaldée, et où, suivant la tradition nationale conservée par Bérose, le dieu-poisson Oannès avait, dès l’origine du monde, enseigné aux hommes « tout ce qui sert à l’adoucissement de la vie », le voyageur rencontre, presque à chaque pas, des monticules arti¬ ficiels connus sous le nom de tells, qui dissimulent sous un voile de poussière les débris de cités qui ne le cèdent en antiquité ni à Babylone ni à Ninive : c’est là que les archéologues modernes ont eu la bonne fortune d’exhumer des débris bien autrement anciens que ceux des palais de Sargon, d’Assurbanipal ou de Nabucho- donosor. Quoique de nombreux tumulus demeurent encore inexplorés et que l’on puisse conjecturer que les fouilles de l’avenir, en Chaldée, renouvelleront la science, néanmoins des découvertes importantes et déjà nombreuses jettent une vive lumière sur les origines orientales de l’art et sur le degré de culture matérielle ou était parvenu le peuple qui fonda uploads/Litterature/ manuel-dar-cholo-gi-01-babe 1 .pdf

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