Marché du livre «Lire et faire lire», un défi à relever au Maroc Adresse électr

Marché du livre «Lire et faire lire», un défi à relever au Maroc Adresse électronique: http://www.lematin.ma/journal/Marche-du-livre_Lire-et- faire-lire-un-defi-a-relever-au-Maroc/176231.html L’Association marocaine des enseignants de français organise, du 24 au 26 janvier, un colloque autour du thème «Lire et faire lire». L’objectif en est de dresser un état des lieux de la situation de la lecture au Maroc et de réfléchir sur les méthodes pédagogiques en usage. C’est sur le thème «Lire et faire lire» que l’Association marocaine des enseignants de français (AMEF) organise un colloque du 24 au 26 janvier à Guelmime. Le choix de cette localité du Sud s’explique, selon les organisateurs, par le fait que les événements culturels ne doivent pas se cantonner seulement dans l’axe Rabat-Casablanca. Lors de ce colloque, les participants traiteront des moyens pour motiver élèves et enseignants à lire. «La lecture nous interpelle à maints égards au sein de notre société en pleine mutation. Notre association est indéniablement appelée à affronter cette question en faisant un état des lieux de la situation de la lecture aussi bien au niveau des élèves que de celui des enseignants. Nous devons également nous interroger sur les méthodes pédagogiques», a indiqué Abdellah Baïda, enseignant de littérature française à l’Université Mohammed V-Agdal à Rabat et coordinateur du bureau national de l’AMEF. Concernant le diagnostic, la lecture est-elle florissante au Maroc ? La réponse est négative. Les Marocains lisent moins et les bibliothèques ne sont plus considérées comme des lieux de lecture, mais des espaces dans lesquels élèves et étudiants préparent devoirs ou examens. «Cette situation nous pousse à envisager la sensibilisation des élèves à la lecture dès leur jeune âge et à partir de l’école. Nous devons aussi miser sur la télévision, car c’est un média populaire qui pénètre dans tous les foyers. Sur ce registre, il faut proposer davantage d’émissions sur le livre. Nous pourrons exploiter le petit écran non seulement pour présenter des livres et leurs auteurs, mais aussi interroger les artistes et les sportifs sur leurs livres préférés», a souligné M. Baïda. La sensibilisation des jeunes à la lecture doit relever d’une stratégie nationale avec le rapprochement des étudiants et des écrivains. Par exemple aux États-Unis, beaucoup d’écrivains étrangers sont invités à venir donner des cours dans leurs universités. «Nous n’avons pas comme aux États-Unis un système éducatif qui oriente les élèves vers l’écriture créative. Cette méthode permet de lire des livres pour venir en débattre. Donner son avis sur un livre, c’est une chose très importante», a poursuivi le coordinateur de l’AMEF. Si pour certains observateurs, le nombre des lecteurs devrait baisser à cause du grand intérêt porté par les jeunes aux écrans d’ordinateurs, de mobile et de télévision au détriment du livre. D’autres continuent de croire à l’avenir du livre. Selon eux, le numérique ne tuera pas le livre. La Toile au contraire met à la disposition des jeunes un grand nombre de bibliothèques connectées à travers le monde.Quant au programme du colloque, ce rendez-vous traitera deux grandes composantes : «Lire», un axe qui vise les méthodes de sensibilisation des élèves à la lecture et «Faire lire», un volet qui relève principalement des enseignants. Ces derniers se plaignent des programmes aujourd’hui en décalage avec le niveau des élèves, selon M. Baïda. D’après les enseignants, les œuvres intégrales françaises, par exemple «Le Rouge et le Noir» de Stendhal, ne sont pas à la portée des élèves. Aujourd’hui, il faut trouver un moyen pour rapprocher les élèves de ces œuvres classiques. Autre question qui sera débattue, lors de ce rendez-vous, la qualité du livre. «Le livre doit être considéré comme un objet d’art. À l’exception de certains éditeurs, la publication des livres n’est pas attrayante», a conclu M. Baïda. Les Marocains lisent moins S’exprimant dernièrement lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, a révélé qu’en moyenne «un Marocain ne lit que deux minutes par an, contre 200 heures pour un Européen». Il a ajouté que la passion pour la lecture est une habitude qui s’apprend avant l’âge de douze ans. Le ministre a également dénoncé la politique budgétaire imposée aux éditeurs, principal obstacle à la production et à l’édition des livres dans le pays. Le Maroc produit 2 000 titres par an, alors que la France en produit 63 000. Repères • Le Salon international de l’édition et du livre de Casablanca, un rendez-vous qui rassemble éditeurs, libraires et imprimeurs, est prévu pour le mois de février prochain. • À l’échelle nationale, il existe des salons régionaux du livre comme celui de Tanger, de Fès, etc. • Pour encourager la lecture, il est aussi important d’organiser des cafés littéraires. Il en existe quelques-uns à Casablanca, Tanger et Fès. Publié le : 3 Janvier 2013 - Rachid Tarik, LE MATIN uploads/Litterature/ marche-du-livre-lire-et-faire-lire-un-defi-a-relever-au-maroc.pdf

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