1 PRESENTATIONS Bonjour, Nous allons découvrir ensemble MATIN BRUN, publié par
1 PRESENTATIONS Bonjour, Nous allons découvrir ensemble MATIN BRUN, publié par Franck Pavloff en 1998. Que vous soyez en troisième, en seconde, et même en première (tout dépend des œuvres que vous étudiez en classe et de leur Parcours associé), cette lecture entre parfaitement dans le cadre du programme de français (ou de Lettres, comme on dit au lycée). Nous en reparlerons à la fin. Vous travaillez en autonomie, et il y a beaucoup de choses dans ce dossier… mais essayez de jouer le jeu. Le signe **** signifie que vous avez à réfléchir par vous-même, deux minutes, avant de chercher directement les éléments de réponse… qui suivent en général. Les ……… indiquent qu’il serait préférable que vous réfléchissiez par écrit. Par contre, si vous vous engagez dans ce travail, lisez au moins MATIN BRUN intégralement ! La bonne nouvelle, c’est que cette œuvre est vite lue. Dans l’édition imprimée, c’est un tout petit livre de 11 pages. Dans la version numérique elle fait trois pages. Bien sûr, vous pouvez trouver une version audio, mais franchement, même si vous détestez lire, même si vous avez encore des difficultés à lire, c’est l’occasion ou jamais d’en faire l’effort. En fait, un élève de CE2 peut lire ce texte sans problème. Un élève de CE2 peut non seulement lire mais comprendre ce texte. Sauf que… c’est à peu près sûr qu’il n’aura rien compris à ce que veut vraiment dire l’auteur. C’est ce que j’aime bien avec cette œuvre, et c’est pourquoi elle est très intéressante – même si on peut d’abord avoir l’impression d’abord qu’elle n’a aucun intérêt ! De plus, si vous me lisez actuellement, au moment où j’écris, c’est-à-dire en mars 2020, c’est que vous comme moi, nous sommes obligés de rester chez nous, pour éviter de propager le coronavirus. (C’est plutôt une chance, car d’autres, eux, sont obligés de sortir travailler). Gardez en tête cette réalité, notre réalité du moment, quand vous lirez Matin brun. **** 2 I. PREMIÈRE APPROCHE Commencez par observer la couverture. Qu’évoque le titre pour vous ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce que ça nous donne des indices sur l’histoire que nous allons lire ? Et le dessin ? **** Lisez, page suivante, le début du texte, l’incipit Question vocabulaire, normalement vous pouvez tout comprendre, mais au cas où : - Faire piquer son chien ou son chat, c’est l’emmener chez le vétérinaire qui lui fait une piqûre pour le tuer en douceur (c’est le sens du mot euthanasie), parce que l’animal est malade, qu’il souffre, qu’il va mourir de toute façon. - Un clebs = un chien (niveau de langue familier) - Un matou = un chat (niveau de langue familier) - Expédier quelqu’un, c’est le tuer (niveau de langue familier) - Un décret, c’est un article de loi. (Par exemple, actuellement, le gouvernement a décrété que toutes les écoles, les collèges et les lycées, devaient fermer leurs portes). - Un chat de gouttière est un chat banal, un chat errant, un de ceux qui arrivent un jour chez vous par hasard. - L’arsenic est un poison très efficace. - Une milice est un groupe armé chargé de maintenir l’ordre, une forme de police ou de groupe paramilitaire. 3 Donc voici l’incipit de Matin brun : Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie, on échangeait des pensées qui nous couraient dans la tête, sans bien faire attention à ce que l’autre racontait de son côté. Des moments agréables où on laissait filer le temps en sirotant un café. Lorsqu’il m’a dit qu’il avait dû faire piquer son chien, ça m’a surpris, mais sans plus. C’est toujours triste un clebs qui vieillit mal, mais passé quinze ans, il faut se faire à l’idée qu’un jour ou l’autre il va mourir. - Tu comprends, je pouvais pas le faire passer pour un brun. - Ben, un labrador, c’est pas trop sa couleur, mais il avait quoi comme maladie ? - C’est pas la question, c’était pas un chien brun, c’est tout. - Mince alors, comme pour les chats, maintenant ? - Oui, pareil. Pour les chats, j’étais au courant. Le mois dernier, j’avais dû me débarrasser du mien, un de gouttière qui avait eu la mauvaise idée de naître blanc, taché de noir. C’est vrai que la surpopulation des chats devenait insupportable, et que d’après ce que les scientifiques de l’État national disaient, il valait mieux garder les bruns. Que des bruns. Tous les tests de sélection prouvaient qu’ils s’adaptaient mieux à notre vie citadine, qu’ils avaient des portées peu nombreuses et qu’ils mangeaient beaucoup moins. Ma foi, un chat, c’est un chat, et comme il fallait bien résoudre le problème d’une façon ou d’une autre, va pour le décret qui instaurait la suppression des chats qui n’étaient pas bruns. Les milices de la ville distribuaient gratuitement des boulettes d’arsenic. Mélangées à la pâtée, elles expédiaient les matous en moins de deux. Mon cœur s’était serré, puis on oublie vite. Questions sur l’incipit : - Que peut-on dire du narrateur ? Que sait-on de lui ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… - Peut-on dire où commence l’histoire, à quelle époque ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… - En quoi le monde dans lequel vivent le narrateur et son ami Charlie ressemble-t-il à notre monde ? ………………………………………………………………………………………………………… .……………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………… - Pourquoi peut-on dire que le narrateur s’exprime un peu comme vous, moi, tout le monde ? Relevez trois mots et trois phrases qui relèvent d’un niveau de langue familier. 4 ………………………………………………………………………………………………………… .……………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………… - Qu’y a-t-il de bizarre, pourtant, dans leur univers ? ………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………… - Quels sont les premiers indices qui peuvent expliquer le titre ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………… BILAN 1 : - Le titre ne nous fournit pas d’indice. Le matin, c’est le retour de la lumière après la nuit. L’espoir, le renouveau1. La couleur brune ne dit rien de spécial pour l’instant, on peut juste noter que le brun n’a pas grand-chose à voir avec la lumière et l’espoir2. - Le dessin, cette espèce de croix noire sur fond brun, comme rapidement barbouillée avec un gros pinceau, reste également énigmatique. - On ne sait pour ainsi dire rien du narrateur. On sait seulement que c’est lui qui raconte son histoire, à la première personne (« je »). Que c’est un homme. Sans doute célibataire et sans enfant. Qu’il a un ami, nommé Charlie. Qu’il aime profiter des bons moments de la vie. On sait aussi qu’il n’est pas dénué de tout sentiment, puisqu’il a eu le cœur serré quand il a dû se débarrasser de son chat. - On ne sait absolument rien de l’époque, ni du lieu où commence l’histoire3. - Le monde dans lequel vivent le narrateur et Charlie ressemble au nôtre : deux copains qui se retrouvent au soleil autour d’un café, ont des animaux domestiques… - Leur façon de s’exprimer aussi ressemble à la nôtre, quand on discute familièrement avec des proches : « clebs », « mince », « matou », « ma foi », « ben » / le « ne » de la négation est souvent absent : « c’est pas trop sa couleur », « c’est pas la question » … / « on » … - Pourtant, des choses étranges, absurdes même, se passent. On apprend en effet que l’Etat a exigé des citoyens qu’ils se débarrassent de leurs animaux domestiques (les chats d’abord, puis les chiens) pour ne garder que ceux qui ont le poil brun. Des milices distribuent du poison. Plus étrange encore : les gens obéissent. - Nous avons une première explication du titre : dans ce monde, les animaux doivent être bruns. 1 On est alors dans la connotation = ce que le mot ne dit pas, mais ce qu’il évoque, suggère. 2 Si le titre était : « Matin obscur », « Matin sombre », « Matin noir », on pourrait parler d’oxymore. 3 Il s’agit d’un incipit in medias res (« au milieu des choses »). C’est-à-dire que le lecteur est directement plongé dans l’action (si l’on peut dire) et, ici, dans les pensées du narrateur. 5 II. LISEZ MAINTENANT L’HISTOIRE, JUSQU’À LA FIN Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie, on échangeait des pensées qui nous couraient dans la tête, sans bien faire attention à ce que l’autre racontait de son côté. Des moments agréables où on laissait filer le temps en sirotant un café. Lorsqu’il m’a dit qu’il avait dû faire piquer son chien, ça m’a surpris, mais sans plus. C’est toujours triste un clebs qui vieillit mal, mais passé quinze ans, il faut se faire à l’idée qu’un jour ou l’autre il va mourir. - Tu comprends, je pouvais pas le faire passer pour un brun. - Ben, un labrador, c’est pas trop sa couleur, mais il avait quoi comme maladie ? - C’est pas la question, c’était pas un chien brun, c’est tout. - Mince alors, comme pour les chats, maintenant ? - Oui, pareil. Pour les chats, uploads/Litterature/ matin-brun-dossier-eleves 1 .pdf
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- Publié le Sep 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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