Exercer la m´ edecine en milieu princier au XV` eme si` ecle : l’exemple de la
Exercer la m´ edecine en milieu princier au XV` eme si` ecle : l’exemple de la cour de Bourgogne, 1363-1482 Laurie Baveye To cite this version: Laurie Baveye. Exercer la m´ edecine en milieu princier au XV` eme si` ecle : l’exemple de la cour de Bourgogne, 1363-1482. Histoire. Universit´ e Charles de Gaulle - Lille III, 2015. Fran¸ cais. <NNT : 2015LIL30004>. <tel-01179585v2> HAL Id: tel-01179585 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01179585v2 Submitted on 24 Jul 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. 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COMMUNAUTÉ D’UNIVERSITÉS ET D’ETABLISSEMENTS LILLE NORD DE FRANCE UNIVERSITÉ LILLE 3 – CHARLES DE GAULLE ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ LABORATOIRE IRHIS (INSTITUT DE RECHERCHES HISTORIQUES DU SEPTENTRION) - UMR CNRS 8529 Thèse de Doctorat Histoire, Civilisation, Archéologie et Histoire de l’Art des Mondes Anciens et Médiévaux Soutenue publiquement le 27 mars 2015 EXERCER LA MÉDECINE EN MILIEU PRINCIER AU XV ÈME SIÈCLE : L’EXEMPLE DE LA COUR DE BOURGOGNE (1363 – 1482) Volume I Laurie BAVEYE KOUIDRAT Sous la direction de Monsieur Bertrand SCHNERB, Professeur en Histoire Médiévale Jury : Madame Elodie LECUPPRE-DESJARDIN, professeur en Histoire Médiévale, Université Lille 3 – Charles de Gaulle Monsieur Alain MARCHANDISSE, maître de recherches FRS – FNRS en Histoire Médiévale, Université de Liège Monsieur Jacques PAVIOT, professeur d’Histoire du Moyen Age, Université Paris-Est Créteil-Val- de-Marne Monsieur Bertrand SCHNERB, directeur de thèse, professeur en Histoire Médiévale, Université Lille 3 – Charles de Gaulle Madame Jacqueline VONS, maître de conférence HDR honoraire en Latin et Histoire de la Médecine, Université François-Rabelais de Tours 1 Exercer la médecine en milieu princier au XVème siècle : l’exemple de la cour de Bourgogne (1363 – 1482) Volume I 2 3 Introduction Assurément, il n’y a pas d’histoire plus passionnante que celle de la médecine. Plus sûrement encore, il n’y a pas d’histoire plus compliquée, plus enchevêtrée, plus difficile à décrire. Cette brève considération relative à l’histoire de la médecine est contenue dans l’ouvrage posthume de Fernand Braudel, L’identité de la France, volume 2, Les hommes et les choses, publié en 1986. Elle correspond à une conception historiographique contemporaine de la médecine en tant qu’objet d’histoire sociale, dans laquelle s’inscrit la présente étude. Henry E. Sigerist, médecin et sociologue suisse, fut le premier dans les années 30 à définir les orientations de cette histoire sociale de la médecine, en réponse à une approche réductrice promue par G. Sarton, mathématicien belge, selon laquelle l’histoire de la médecine ne serait qu’une branche de l’histoire des sciences : à ce moment-là elle n’autorise qu’une étude de l’évolution des idées et des techniques médicales. Or, pour Sigerist, la médecine n’est pas une branche de la science et ne le sera jamais ; si l’on tient absolument à dire que la médecine est une science, elle est alors une science sociale1. En considérant les sources de l’histoire sociale à travers le prisme de la médecine, sont révélées des problématiques telles que par exemple l’expérience de la maladie par les patients, ou les différentes orientations des politiques de santé publique. Ainsi, l’histoire de la médecine peut s’ouvrir aux historiens professionnels sans formation médicale2. Certains médecins, jusque récemment ont toutefois émis des réserves à cette invitation : J. F. Lemaire, lors d’un colloque en 2006 intitulé Peut-on faire confiance aux historiens ?, prétendait que l’histoire de la 1 Citation reprise de l’introduction du premier volume de l’Histoire de la pensée médicale en Occident consacré aux périodes antiques et médiévales, rédigée par le directeur de la publication M. D. Grmek, p. 17 – 18. 2 GRMEK, Histoire de la pensée médicale en Occident, tome 1, Antiquité et Moyen Age, p. 19. 4 médecine ne pouvait légitimement être exercée que par un médecin de formation, à condition qu’il se soit imposé cet apprentissage de l’historien qui l’aura rendu attentif au contexte dans lequel s’enchâsse l’épisode qu’il entreprend d’exposer3, point de vue pour le moins ségrégationiste, érigeant en « caste » la communauté des historiens de la médecine, avec tous les dangers et les écueils qu’une telle fermeture d’esprit peut occasionner. Cependant les historiens n’ont pas attendu les exhortations de Sigerist : à l’extrême fin du XIXe siècle, l’historien allemand A. Franklin s’était déjà lancé dans cette perspective sociologique de la médecine médiévale, à travers son ouvrage intitulé La vie privée d’autrefois, arts et métiers d’autrefois, usages des parisiens du XIIIe au XVIIIe siècle, dont plusieurs volumes sont consacrés aux praticiens des arts médicaux4. On constate dans les inventaires de sources que les anecdotes intéressant l’histoire de la médecine ont attisé la curiosité des historiens et archivistes paléographes : B. et H. Prost ont ainsi inséré dans leurs Inventaires mobiliers […], de nombreux extraits touchant à la santé des princes ; de même que L. de Laborde. Les Inventaires sommaires […] des Archives départementales du Nord de Dehaisnes, Desplanques et Finot signalent la pièce 125 788 du carton B 3537, dont nous présentons une analyse, et qui contient une liste de remèdes et instruments chirurgicaux que les chirurgiens du duc de Bourgogne entendent emporter en croisade. Quant aux historiens de la médecine, médecins de formation, ils s’intéressent depuis cette même époque, qui a vu la création de chaires universitaires d’histoire de la médecine et de sociétés d’histoire de la médecine5, aux métiers de la santé au Moyen Age, à 3 Lemaire, « Peut-‐on faire confiance aux historiens de la médecine ? » […], p. 241. 4 Cf. bibliographie, en annexes. 5 La première chaire universitaire d’histoire de la médecine est créée à Paris en 1795, mais est inoccupée de 1822 à 1870. La société française d’histoire de la médecine est créée en 1902. Son homologue allemande avait été fondée l’année précédente, l’italienne en 1910, la britannique en 1912, la belge en 1918. La société nternationale d’histoire de la médecine nait en 1921. 5 l’organisation des différents corps de métiers, à la formation des praticiens, aux relations qu’ils entretiennent mutuellement et à leur place dans la société6. Mais l’ouvrage majeur d’histoire sociale de la médecine médiévale de la première moitié du XXe siècle, qui reste une référence pour les médiévistes d’aujourd’hui, est sans conteste le Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Age, d’Ernest Wickersheimer, paru en 1936. Il réunit un nombre considérable de médecins, mais aussi de chirurgiens, de barbiers, de sages-femmes et d’empiriques recensés en France pour la période s’étalant du Ve au XVe siècle. Cet ouvrage reste néanmoins très lacunaire. L’auteur s’est efforcé d’y remédier en poursuivant, après l’édition de 1936, la collecte de données sur les praticiens déjà connus et sur d’autres. Il n’a jamais renouvelé sa publication. C’est Danielle Jacquart qui, en 1979, assuma cette lourde tâche, en présentant un supplément au Dictionnaire, en annexe de son mémoire de la section des sciences historiques et philologiques de l’Ecole Pratique des hautes Etudes, intitulé Le milieu médical en France du XIIe au XVe siècle. Elle y analyse, à partir du Dictionnaire les différents types d’activités et de formations médicales médiévales ainsi que leur évolution, les lieux d’exercice, les origines et la place socio-géographique des praticiens, leur vie intellectuelle. On ne peut déplorer pour ces fructueux travaux que le recours aux sources imprimées et inventaires et catalogues de sources7, sans dépouillement des archives elles- mêmes. Ils constituent néanmoins le point de départ bibliographique de toute prosopographie d’un groupe médical médiéval défini géographiquement, socialement ou temporellement. 6 Cf. notamment : Baudot, Etude historique sur la pharmacie […] ; Cabanes, Le costume du médecin […] ; Coulon, Contribution à l’histoire de la médecine […] ; Faidherbe, Les médecins et les chirurgiens […] ; Leclair, Documents sur les apothicaires […] ; Nicaise, « Chirurgiens et barbiers […] », etc. 7 Notamment : BRUCHET, Répertoire numérique, série B, […] ; BRUCHET, LANCIEN, Inventaire ms. analytique et chronologique […] ; Commentaires de la Faculté de médecine de Paris (1395 – 1516), […] ; LABORDE (L. de), Les ducs de Bourgogne […] ; MARCHAL-‐VERDOODT (M.), Table des noms […] ; PETIT (E.), Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean Sans Peur, ducs de Bourgogne (1363 – 1419), Paris, 1888 ; PROST (B. et H.), Inventaires […]. 6 En particulier D. Jacquart avait remarqué que c’est incontestablement sur les praticiens qui furent au service des ducs de Bourgogne que les renseignements sont les plus nombreux8. Ce fut la première suggestion d’une étude de l’exercice de la médecine dans ce cadre prestigieux du Moyen Age finissant qu’était la cour des ducs de Bourgogne. Elle est pourtant restée lettre morte jusqu’à la parution de l’article de M. Kintzinger, « « Phisicien de monseigneur de Bourgoingne » : uploads/Litterature/ medicin-ala-cour-de-bourgogne.pdf
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- Publié le Jan 04, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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