MÉTHODES UTILISÉES DANS L’ENSEIGNEMENT DU FLE Les dernières années ont connu un

MÉTHODES UTILISÉES DANS L’ENSEIGNEMENT DU FLE Les dernières années ont connu une orientation de l’enseignement des langues vivantes vers la communication orale et écrite. L’attention de l’enseignant doit porter sur le renforcement de la compétence orale de façon à ce que les performances soient plus rapides sans négliger pour autant la compétence écrite qui s’acquiert progressivement au cours de toute la scolarité. Les didacticiens ont rangé les méthodes d’enseignement du FLE en 4 catégories: - Méthodes informatives–participatives: la démonstration, la conversation, le dialogue, le commentaire linguistique et / ou littéraire de texte, l’approche du texte de civilisation; - Méthodes informatives–non participatives : l’exposé, l’explication, le récit; - Méthodes formatives–participatives: l’apprentissage par l’action et le jeu, par la recherche individuelle, par la découverte; - Méthodes formatives–non participatives: l’exercice, l’enseignement programmé, l’algorithme. Il s’agit de méthodes de transmission de connaissances (expositives, conversationnelles, heuristiques, d'approche textuelle, de résolution de problèmes), d’exploration individuelle et/ou collective (l’étude de modèles de langue, de textes destinés à servir de base aux compositions, l’étude comparative), d’action (les exercices linguistiques et langagiers, l’apprentissage par l’action ou par le jeu didactique, les dramatisations) et l’enseignement programmé. Par ailleurs, l’enseignant jouit de la liberté d’organiser l’activité d’enseignement–apprentissage de différentes manières: soit en travaillant avec toute la classe, soit en équipe ou individuellement. La conversation (dialogue enseignant– apprenants; apprenant–apprenant; apprenant– enseignant) est la méthode qui jouit de l’adhésion de tous les élèves et des enseignants. Elle aide les apprenants à utiliser la compétence linguistique qu’ils ont acquise précédemment. Il s’agit de leur donner le moyen de s’exprimer, d’échanger leurs points de vue avec les autres. Elle peut prendre la forme d’une conversation introductive destinée à amorcer, à partir de problèmes connus (règles de grammaire, problèmes de lexique, faits de civilisation), des informations nouvelles ou à vérifier des connaissances et des habitudes acquises. Elle peut également servir en fin de cours comme exercice de renforcement et de fixation des connaissances nouvellement acquises. En synthétisant, l’adhésion unanime à la conversation s’explique aussi par la diversité des fonctions qu’elle remplit: une fonction heuristique (apprendre par 1 la découverte), une fonction d’explication, d’élucidation, de synthèse et de fixation des connaissances, une fonction de formation d’habitudes d’expression orale, une fonction d’évaluation et de contrôle. Mais la conversation se prête également à une utilisation à part entière surtout au niveau avancé où elle devient club de conversation. Audition d’un CD (FDM) parlé ou chanté; lecture d’un aphorisme ou d’un proverbe; commentaire d’une affiche, d’un slogan publicitaire; exposé sur une question d’actualité, un événement culturel ou sportif, sur un problème social, européen ou humain, en général; compte-rendu d’un livre lu récemment; projection d’un film, voilà autant d’occasions de faire parler et d’entretenir une atmosphère de libre discussion en français. L’exposé est utilisé seulement s’il sert à systématiser un problème, à présenter un courant ou un phénomène littéraire, des informations nécesaires à l’explication d’un texte, à présenter un fait de civilisation. S’il n’est pas trop recommandé aux enseignants, il est au contraire conseillé aux apprenants. L’exercice est un moyen excellent d’acquisition des habiletés et des habitudes langagières par son emploi répété. Se présentant sous des formes variées, il permet à l’élève de connaître le système linguistique, de mieux en saisir le fonctionnement et de l’appliquer. Les exercices jouent plusieurs rôles: - en tant que formes de reconnaissance immédiate d’un phénomène linguistique, ils ne sollicitent pas trop le raisonnement, - ils permettent le développement des capacités intellectuelles et l’organisation des opérations mentales en structures opérationnelles, - ils ont le don d’augmenter la force opérationnelle des informations, des habiletés et des habitudes, - ils renforcent les connaissances acquises et leur donnent précision en les systématisant afin de prévenir l’oubli, - ils préviennent les habitudes incorrectes. En fonction du destinataire auquel ils s’adressent, les exercices prennent pour cible l’individu (fiche de travail individuel, composition, etc.), un groupe d’élèves (résolution d’un problème de grammaire, lexique, rébus, mots croisés, dialogue, récit, etc.) ou toute la classe. C’est à l’enseignant de faire alterner, au cours d’une classe, les exercices individuels et les exercices collectifs afin de rendre la leçon plus dynamique et attrayante. Le professeur dispose ou bien élabore lui-même - des exercices visant un point précis de langue (l’usage correct de l’article partitif) ou un poblème récapitulatif (l’emploi et les valeurs de si) - des exercices s’appuyant sur des phrases hors contexte (Identifiez les verbes au subjonctif et analysez leur emploi) ou sur des textes (Analysez les éléments d’un texte narratif) - exercices cognitifs (identifiez, analysez, expliquez), exercices dirigés, semi- dirigés, de manipulation (complétez, remplacez, transformez, corrigez, 2 développez la phrase, contractez la phrase, reliez les propositions), exercices de créativité (construisez, composez, imaginez, inventez) - en fonction du contenu ou du compartiment de la langue, on distingue des exercices d’orthophonie, d’orthographe, de grammaire, de lexique- sémantique, de style, d’approche textuelle, d’expression orale, d’expression écrite. La problématisation ou problématique est l’art de poser des problèmes; comme variante de l’heuristique, elle s’adresse à la faculté intellectuelle de l’apprenant en lui demandant de - choisir entre deux ou plusieurs informations linguistiques en vue de trouver la solution d’un exercice ou d’un test de langue; - mettre en œuvre, combiner, employer d’une manière nouvelle, dans des conditions nouvelles, les connaissances antérieurement acquises; - corriger une erreur de forme ou de contenu scientifique; - trouver des solutions à des exercices fondés sur des consignes modifiées par rapport à celles qu’il a déjà connues (ex. Trouvez dans le texte étudié trois arguments contre le fast food) - synthétiser et reformuler les connaissances acquises d’une manière personnelle (Utilisez le champ lexical de l’espace urbain pour présenter le quartier que vous habitez). La démonstration est utilisée pour présenter à l’apprenant des objets et des actions ou des phénomènes réels, par des moyens intuitifs traditionnels (schémas, planches, tableau de feutre) ou modernes (diapositives, films) de même que des documents authentiques (des textes de civilisation, des articles de presse, des recettes de cuisine, des chansons authentiques, des modes d’emploi, des tracts, des prospectus, des films…). Les avantages d’une telle méthode sont incontestables parce que les documents authentiques facilitent l’accès à l’information et assurent la participation directe des apprenants à l’acte d’enseignement–apprentissage. Vu que l’objectif de l’enseignement est de permettre à l’apprenant de communiquer le plus rapidement possible, le document authentique, faisant partie du monde réel, favorise des interactions authentiques dans la classe de langue. Il faut préciser que le document authentique est celui qui n’a pas été conçu à des fins pédagogiques1 mais dès qu’on l’emploie en classe il s’avère être un instrument pédagogique très efficace. L’apprentissage par la découverte (exploration) est une méthode de type heuristique qui consiste à faire endosser à l’apprenant l’habit d’un découvreur. Puisqu’elle s’adresse à la réflexion et à l’imagination, elle développe les habiletés et les habitudes de travail intellectuel, l’esprit de recherche, l’habitude de consulter des dictionnaires, des ouvrages de spécialités, des grammaires, d’en extraire des fiches et de les classer, gestes indispensables à la formation continue 1 Christine T agliante, La classe de langue, CLE International, 2002, p.37 3 de tout intellectuel. Il ne faut pas hésiter à tirer profit de l’intérêt croissant des jeunes pour Internet et leur proposer d’y chercher diverses informations ayant trait à la civilisation française ou francophone. L’apprentissage par l’action fait partie des démarches de la pédagogie active qui facilitent l’approche des phénomènes langagiers puisqu’ils reposent sur le vécu. Il s’agit des simulations, des jeux de rôle (à la gare, au marché, à l’aéroport, comment téléphoner?) chez les moyens, des dramatisations et des procès littéraires chez les avancés. Des formes de théâtre, des mises en scène de faits divers, des informations provenant des médias audiovisuels, des interviews, voilà autant de formes d’action. Ces formes théâtrales d’activité s’appellent psychodrames ou sociodrames et jouent sur des événements banals, appartenant à la vie quotidienne, en facilitant l’activation des participants d’un groupe en situation d’apprentissage d’une langue. Une forme actuelle très efficace d’incitation à l’apprentissage du français, c’est la participation à des projets européens. Il est d’abord question de choisir des sujets à même d’éveiller l’intérêt d’autres jeunes européens, de consulter des documents concernant le thème choisi, de trouver des partenaires sur internet ce qui développe la compétence de communication écrite. La correspondance avec des jeunes d’autres pays procure la plus forte motivation d’étude de la langue cible. Sans parler des échanges scolaires au cours desquels nous assistons à l’activation de la compétence de communication orale. Il faut savoir que plus le document est expressif plus l’exploitation linguistique et pédagogique par l’entremise du jeu dramatique est riche, sollicitant l’intégration corporelle, intellectuelle et affective des acteurs, la dynamique des relations interpersonnelles (l’interaction du groupe et de ses membres), de même que le champ d’expérience des joueurs, leurs perceptions et leurs réactions subjectives et leur manière de transposition dans le personnage et la situation de jeu. Quant au fait divers, sa structure narrative sert très bien le but linguistique et pédagogique de l’enseignement. On peut le découper en séquences (actes, scènes), on introduit des personnages, on réorganise la trame comme une dynamique conflictuelle. Le débat est un moyen idéal uploads/Litterature/ methodes-utilisees-dans-l-x27-enseignement-du-fle.pdf

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