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SOMMAIRE Qu’est-ce que le jeu de rôle ? 3 Qu’est-ce que L’Appel de Cthulhu ? 9

SOMMAIRE Qu’est-ce que le jeu de rôle ? 3 Qu’est-ce que L’Appel de Cthulhu ? 9 L’Appel de Cthulhu 14 Howard Phillips Lovecraft 29 Les cercles lovecraftiens 34 Le Mythe de Cthulhu 39 Les ramifications du Mythe 43 CRÉDITS Textes : Jérôme Bouscaut, Tristan Lhomme, H.P. Lovecraft Illustrations : Loïc Muzy, Lee Gibbons, John T. Snyder, Philippe Bouvret, Ashely Jones Couverture : Loïc Muzy Maquette : Julien De Jaeger Relecture : Lisette Hanrion Direction éditoriale : Christian Grussi Imprimé par Les Grandes Imprimeries en France © Editions Sans Détour 2015 Ne peut être vendu 3 Contrairement à ce que son nom laisse entendre, le jeu de rôle n’est pas « un » jeu, mais une famille de jeux qui existe depuis le milieu des années 1970. Les amateurs de classifications rangent le jeu de rôle parmi les jeux de simulation, où il voisine avec les jeux de plateau comme le Monopoly, ain si qu’avec la famille des jeux de guerre (ou warga mes) qui simule des affrontements entre armées. Avant tout, une définition Lors d’une partie de jeu de rôle, un ou plusieurs joueurs1 incarnent un personnage dans un uni vers imaginaire. Un meneur de jeu a préparé un scénario et s’en sert pour bâtir une histoire avec eux, grâce à des échanges verbaux, questions/ré ponses ou dialogues. Pour éviter l’arbitraire et les disputes, les actions des personnages sont enca drées par des règles. Joueurs et meneur de jeu L’immense majorité des jeux de rôle font appel à ces deux fonctions2. Les joueurs ✦ Que font-ils ? Avant la partie, ils lisent les cha pitres des règles qui les concernent et préparent un personnage. Pendant la partie, ils font évoluer leur personnage à l’intérieur du cadre proposé par le meneur de jeu. Ils gèrent l’aspect technique des actions de leur personnage… et ils font tout ça en collaborant avec les autres joueurs et avec le me neur de jeu. Pour les grands débutants, mieux vaut commencer comme joueur, si possible au sein d’un groupe comptant quelques vétérans. Le meneur de jeu ✦ Que fait-il ? Avant la partie, il lit les règles et prépare un scénario. Si besoin, il aide les joueurs à créer leurs personnages. Pendant la partie, il as sure la mise en scène, décrivant ce qui se passe au fur et à mesure de la progression du groupe dans l’histoire, appliquant les règles et convertissant leurs résultats en narration. Pensez-y comme à un mélange d’arbitre et de met teur en scène, avec une petite touche de comédien pour interpréter les personnages non-joueurs, autrement dit les « figurants » de l’histoire. Décrire l’environnement dans lequel évoluent les person nages lui impose aussi un minimum de compé tences de conteur. Il peut aussi avoir écrit le scéna rio, mais ce n’est pas obligatoire, on en trouve dans le commerce. À quoi ça ressemble ? Que verriez-vous si vous assistiez à une partie de jeu de rôle ? Quelques personnes sont assises autour d’une table, l’air concentré. L’une d’elles, le meneur de jeu, prend un peu plus de place que les autres. Il s’est délimité un espace sur la table à l’aide d’un écran en carton, derrière lequel il cache le scénario et le reste de son matériel. Les autres joueurs, quant à eux, ont de quoi prendre des notes et surtout leur feuille de personnage, un docu ment qui décrit en termes techniques ce que leur personnage sait faire. Quand une question tech nique se pose, un exemplaire des règles fait sou vent la navette entre les deux côtés de l’écran. Le meneur de jeu décrit une situation, et termine par une question du type « que faites-vous ? » Chaque joueur décrit ses actions, parfois au terme d’un débat plus ou moins animé avec ses par Tristan Lhomme QU’EST-CE QUE LE JEU DE RÔLE ? 1 Pour tous les mots en italiques gras, reportez-vous au glossaire, p. 8. 2 Tout au long de cet article, vous trouverez beaucoup de « la majorité », « la plupart » et autres termes du même ordre. Chacun des éléments présentés dans cet article a connu des variantes et des permutations à peu près infinies au cours des quarante années de l’histoire du jeu de rôle. Par exemple, l’une des tendances actuelles des concepteurs est de brouiller, voire d’effacer la distinction entre joueurs et meneur de jeu. Gagnants et perdants ? Il est important de garder en tête qu’en jeu de rôle, tout le monde coopère. Le meneur de jeu n’est pas là pour « défendre » son scé nario face à des joueurs qui seraient des adversaires. Dans son rôle d’arbitre, il doit être impartial. De leur côté, les joueurs ne sont pas non plus là pour « gagner », ni contre le meneur de jeu, ni entre eux. L’objectif est de vivre une histoire, et leur « gain » est de s’être amusé à être quelqu’un d’autre pendant une soirée… ce qui n’est déjà pas si mal. « Mais c’est un boulot de malade ! » « Meneur de jeu » fait partie de ces activités dont la description est très intimi dante, mais dont la pratique s’avère relativement simple, à condition d’avoir un peu d’habitude. Découvrir les bases en étant joueur – et donc en observant un autre meneur de jeu en action – est une formation très suffisante dans la plupart des cas. Il est également possible de se lancer à partir de la lecture des conseils dispensés par la plupart des livres de règles, mais c’est plus difficile. Quoi qu’il en soit, si vous endossez ce rôle pour la première fois, atten dez-vous à commettre des erreurs. Ce n’est pas grave, vous êtes au milieu d’un groupe d’amis, et personne ne s’attend à ce que vous deveniez le Steven Spielberg du jeu de rôle du premier coup. 4 camarades3. Le meneur de jeu intègre les décisions des uns et des autres, décrit la nouvelle situation qui en découle, et demande aux joueurs d’y réagir. Voilà le cœur du jeu de rôle. Tout le reste est de la garniture, mais comme ça fait quarante ans que le jeu de rôle accumule de la gar niture, je vous conseille de continuer à lire encore un peu. Un exemple ? Meneur de jeu : Vous êtes arrivés au cœur du temple maudit, et vous avez réussi à semer les tueurs qui vous couraient après. Le tunnel est étroit, bas de plafond… Qui marche en tête ? Pierre : Moi. MJ : Parfait. Et qui assure l’arrière-garde ? Didier : Moi. MJ : Entendu. Vous arrivez à une intersection. Pre nez-vous à droite ou à gauche ? Agnès : À quoi ressemblent les deux tunnels ? MJ : Alors, celui de gauche est en pierre brute et descend selon une pente assez raide. Il tourne au bout de quelques mètres. Celui de droite est ma çonné, rectiligne… Pierre : Il va jusqu’où ? MJ : Au moins jusqu’à la limite de portée de vos torches électriques, une dizaine de mètres. Pierre : Est-ce qu’il y a du bruit ? MJ : Dans les tunnels devant vous, rien. En re vanche… Didier, tu entends un bruit de pas dans le lointain, ça vient de derrière vous et ça se rapproche. Didier : Les copains, ce serait bien qu’on ne s’éter nise pas… MJ : Alors, à droite à gauche ? Pierre : Si on est attaqués, il faut qu’on puisse faire front à plusieurs. Lequel des deux passages est le plus large ? MJ : Pour ce que vous voyez du couloir de gauche, il est étroit, mais irrégulier. En cas de combat, ce sera du «un contre un». Celui de droite est assez large pour que deux personnes combattent de front. (Après une brève discussion, le groupe opte pour la droite.) « Et alors, je tue le monstre… » L’une des choses qui semblent souvent bizarres à ceux qui assistent à une partie sans y participer est l’aller et retour constant que joueurs et meneurs de jeu effectuent sans y penser entre différents niveaux de discours. Cinq minutes d’écoute de n’importe quelle partie permettent d’identifier les niveaux suivants : ✦ Discours dans le monde réel. « Passe-moi le Coca, s’il te plaît. » ✦ Discours technique. « Alors j’essaye d’escalader le mur, je lance les dés… Onze, ça passe avec une marge de cinq. » ✦ Discours en style indi rect. « Maintenant qu’il est de l’autre côté, mon personnage se faufile de buisson en buisson jusqu’au bâtiment principal. Est-ce qu’il y a des gardes ? » ✦ Discours théâtral. « Écoutez, Monsieur le garde, c’est un tragique malentendu. Je pensais être dans le jardin du ba ron de Villieux, mon vieil ami d’enfance qui ha bite… euh, en face. Je ne connais pas cet Osseran le Sinistre, il paraît que c’est sa propriété, mais… L’échelle de corde ? C’est-à-dire que… » ✦ Discours en style di rect. « Je tourne les talons et je cours comme un dératé jusqu’à l’échelle uploads/Litterature/ adc7-univers-hpl.pdf