DICTIONNAIRE méthodique et pratique DES RIMES FRANÇAISES TRENTE-TROISIÈME MILLE

DICTIONNAIRE méthodique et pratique DES RIMES FRANÇAISES TRENTE-TROISIÈME MILLE OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Comment on prononce le français, traité complet de prononciation pratique . Unyolume, format 1 2 x 18,3 . Comment on parle en français, la langue parlée correcte comparée avec la langue littéraire et la langue familière. Un volume, format 12x18,5. LIBRAIRIE LAROUSSE, 13-17, rue Montparnasse, Paris (6") DICTIONNAIRE méthodique et pratique DES RIMES FRANÇAISES Précédé d'un traité de versification ^^ A \ ' Par PH. MARTINON 45.000 mots 3^JJ^^ n- !> LIBRAIRIE LAROUSSE - PARIS (6«) i3 A SI, RUE Montparnasse, et boulevard Raspail, 114 SyccuRSALE : Rue des Écoles, 58 (Sorbonne) TOUS DROITS DE REPRODUCTION, DE TRADUCTION, d'aDAPTATION ET d'exÉCUTION RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS. COPYRIGHT 1915, BY THE LIBRAIRIE LAROUSSE, PARIS ?c PREFACE lÊ Voici un livre assez différent de tous ceux qui ont paru jusqu'à présent dans le même genre. Aussi bien e tels ouvrages sont-ils généralement des travaux librairie, dont on s'acquitte au meilleur compte possible. Outre que la plupart de ceux que nous avons sont fort anciens et, par suite, fort peu au cou- rant des enrichissements de la langue, il n'en est pas un qui ait été fait avec le soin voulu et l'expérience uécessaire, pas un qui présente la méthode et les ca- ractères pratiques indispensables à un ouvrage de cette espèce. Après avoir écrit plus de douze mille vers de traductions littérales, c'est-à-dire des vers (lui exigent l'emploi constant du dictionnaire des rimes, puisque la pensée est toujours imposée par texte, l'auteur a cru qu'il pouvait faire profiter s autres d'une expérience qui n'est sans doute pas fréquente au même degré. Peut-èlre aurait-il renoncé à son entreprise, s'il avait su dans quel labeur il PREFACE s'engageait : en com|)lant la correction des épreuves, ce mince volume ne lui aura pas coûté moins de deux ans de travail, car ce n'est pas sans de longs tâton- nements qu'il a pu réaliser son dessein. Il espère que les rimeurs lui en auront quelque reconnais- sance, comme aussi tous ceux qui s'occupent de grammaire française, car un tel livre leur est indis- pensable. Une cliose frappera tout d'abord quand on ouvrira ce dictionnait-e, c'est la division de chaque page en deux parties. Le principal inconvénient de tous les autres, c'est que les mots vraiment utiles y sont souvent noyés dans des listes interminables. Plus l'ouvrage est complet, plus le défaut est choquant; mais il l'est même dans les plus courts, car il y a une foule de mots qui sont fort peu employés en poésie, et qui cependant sont trop connus pour qu'on puisse les exclure. Et je ne parle pas seulement de certaines listes qu'il est impossible d'utiliser dans ces livres, comme celles des mots en ment ou en tion; dans une infinité d'autres, on est également gêné par une surabondance de mots dont on a rarement be- soin. Qu'on regarde seulement les listes de mots en ie : on croirait y trouver un choix considérable, et l'on est singulièrement déçu; partout c'est l'en- combrement : ici des noms propres, là des mots tech- niques, qui ne peuvent même pas rimer ensemble. Pour parer à cet inconvénient, le plus grave de tous, nous avons résolument coupé le vocabulaire en deux. Nous n'avons conservé, en général, dans la partie PREFACE ne principale que les mots vraiment usités en poésie ; les amateurs de rimes rares ou peu employées n'y perdront rien : ils les trouveront en note. Chaque mot a été ainsi l'objet d'un examen spécial et d'une décision d'espèce. Mais cette décision ne dépen- dait pas seulement de la nature du mot : elle dé- pendait plus encore des circonstances et particuliè- rement du nombre des mots qui riment ensemble. Pour une liste très courte, il n'y a pas de notes : deux ou trois mots rares n'y sont pas gênants. Mais aussitôt qu'une liste s'allonge et se subdivise, les otes deviennent nécessaires. Plus les listes sont ngues, plus nous les avons réduites, même en pro- portion. Alors que les listes moyennes sont réduites ^environ de moitié, les plus longues le sont des quatre inquièmes, voire des neuf dixièmes. Par exemple, ur plus de 300 mots en isme, c'est bien assez d'une cinquantaine dans la partie principale; c'est-à-dire qu'au lieu de choisir les mots à éliminer, on choisis- sait dans ce cas les mots à. garder, devenus une petite minorité. Ainsi la liste des mois en ité, ou même celles des mots en tioti et en ment deviennent pour la première fois utilisables. On voit aisément l'avantage considérable que cette ivision des mots en deux parts présente pour la ratique. Mais d'abord elle permettait d'avoir un vocabulaire assez complet. Je dis assez, sans plus. IQuel(|ues-uns réclament parfois un dictionnaire de limes contenant tous les mots de la langue. Tous les mots ! Qui donc oserait se flatter de dénombrer tous les mots d'une langue vivante? On pourrait dou- bler et tripler les 32,000 mots du Dictionnaire de m IV PliKFACR tous les jours? et parce (|u'ij a plu à M. narres de lancer psycholhéra/)'œ ou hohéniianisme, repris pur P. Bourget, est-ce une raison pour en encombrer même des notes déjà trop cliargées? Faudra-l-il, d'autre part, ainsiqu'on l'a l'ait, déverser dans un dic- tionnaire de rimes tout le contenu de je ne sais <njels lexiques de médecine ou de botanique, et y ajouter les mots de quinze syllabes de la chimie moderne? Sans doute, il y a, et en grand nombre, des mots tech- niques qu'on ne saurait exclure (1) ; d'autre part, plus les rimes sont rares, plus les mots rares sont néces- saires, ne fût-ce que pour fournir ses quatre rimes au sonnetliste ; mais de toute façon il faut faire un choix, et voilà le grand mot lâché. Il n'y a pas de vocabu- laire sans choix; or le seul critérium du choix, c'est l'usage. Un seul exemple montrera les limites que nous nous sommes imposées. Les noms de plantes ou de poissons employés dans les différentes pro- vinces sont presque innombrables. Combien y a-t-il de noms de raves ou de navets? sans parler de chou, carotte et radis, il y a chervis, navette, panais, rabe, raifort, rutabaga, terre»noix, turneps. C'est quelque chose, et il nous a paru que cela suffisait; fallait-il y joindre encore buniade, churleau, cram et cranson, élaphoboscum, moutardelle, nabusseau ou naveteau, et rabette, et rabiole ou rabioule, et raphanislre ou ra- pistre, et raponcule, et d'autres encore? Qui osera dire que ces mots soient usités, je ne dis pas à Ros- cof, ou à Banyuls, mais en France, dans la langue française? C'est pourquoi triomphe, l'exemple ordi- (1) Il ne faut pas Irop faire fi des mots techniques : éphélides est plus joli que lâches de rousseur. naire des mots sans rimes, n'aura point de rime ici, puisqu'il n'en a pas dans l'usage ^Ij. Au surplus, nous avions pour nous guider les dic- tionnaires courants. Nous avons cru un instant (jue le Dictionnaire général de Halzfeld et Darmesteler, composé suivant des principes très larges, nous of- i'irait pour notre choix une base admirable. Hélas! 1 en a fallu rabattre. f3ans ce livre, si remarquable à tant de titres, mais d'ailleurs très mal équilibré, on a le regret de constater des omissions invraisem- blables et en nombre fabuleux. On y chercherait en valu des mots comme boulevardier, dépoétiser, devi- nette ou grivoiserie; à la seule page 1768, il man(|ue polémarque, polémiste, polenta, polignac ou polior- cétiqve. Cet exemple peut suffire. Nous avons donc complété le Dictionnaire général avec d'autres, qui sont moins incomplets, et, en particulier, avec le Petit Larousse illustré. Mais cela même ne nous (1) Nous citerons pourlant, à litre de curiosité, le sonnet sui- rant, de Philippe et Daniel Berthelot : ALEXANDRE A PERSKPOLIS Au delà de l'Araxe où bourdonne le gromplie, Il regardait, sans voir, l'orgueilleux Basilcus, Près du rose granit que poudroyait le leuss, La blanche floraison des étoiles du remplie. Accoudé sur l'Homère au coffret chrysogomphe, Revois-tu ta patrie, ô jeune fils de Zeus, La plaine ensoleillée où roule l'iEnipeus. Et le marbre doré des murailles de Gomphe? Non ! le roi qu'a troublé l'ivresse de l'arack, Sur la terrasse où croît un grôlo azédarac, Vers le ciel, ébloui du vol vibrant du gomphe, Levant ses yeux rougis par l'orgie et le vin, Sentait monter eu lui comme un amer levaia L'invincible dégoût de l'éternel triomphe. 330 av. J.-C. PREFACE salTisait pas. La langue est acluellement dans une pé- riode d'anarchie, où, grâce à la presse, grâce au dé- veloppement des éludes scientifiques, grâce à l'an- glomanie, à la politique et aux mœurs, tout le monde invente et crée, et il n'est personne qui ne se croie tout permis. Dans le dernier chapitre de V Histoire de la lanr/ue et de la liltératMe française, F. Brunot énu- mère par milliers des néologismes (ou archaïsmes), bons ou mauvais, viables ou mort-nés, qu'il em- prunte à toutes les catégories d'écrivains. Un certain nombre de ces mots méritaient d'être recueillis : mo- dernité, de uploads/Litterature/ philippe-martinon-dictionnaire-des-rimes-francaises.pdf

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