Plan détaillé sur Le Rouge et le Noir de Stendhal SUJET : Le critique Charles B
Plan détaillé sur Le Rouge et le Noir de Stendhal SUJET : Le critique Charles Bigot écrivait le 10 novembre 1876 dans « Le Courrier Littéraire » : « Il n’y a pas au fond de pire gredin que ce Julien Sorel, et jamais couteau de la guillotine n’a tranché de tête moins digne de respect. » La lecture que fait le critique du personnage de Julien Sorel vous semble-t-elle juste ? I. Travail sur le sujet et remarques sur vos devoirs. II. Plan détaillé. I Travail sur le sujet et remarques sur vos devoirs. Il convient toujours de passer en revue les mots du sujet et de ne pas hésiter à s’aider du dictionnaire ! 1) Travail sur le sujet : - « Il n’y a pas au fond de pire gredin » : la négation ici engage un superlatif qui fait de Julien le pire gredin qui n’ait jamais existé entre tous. D’emblée, on peut souligner le caractère excessif de cette expression qui exagère les défauts de notre personnage. Le mot « gredin » a deux sens intéressants, d’abord le « misérable, le mendiant » et cela peut renvoyer à la classe sociale paysanne de Julien (bien que son père soit riche, et dans la mesure où il ne veut pas rester avec sa famille, Julien s’expose à la générosité de ceux qui vont l’employer). Le 2ème sens est celui que vise notre critique, « personne sans honneur, sans probité (honnêteté), méprisable », ce qui nous renvoie au termes « coquin, bandit, malfaiteur ». Et là, il ne faut pas oublier que c’est un fait divers qui a inspiré Stendhal en 1830, fait divers qui a servi de trame à notre roman. - Résumé bref de ce fait divers : Antoine Berthet, qui était précepteur chez les Michoud de la Tour (en Isère) a certainement séduit la maîtresse de maison et la quitte pour des raisons non élucidées. Employé ensuite dans une autre famille après un cours séjour au séminaire, le jeune homme séduit sans doute la fille de cette maison Cordon, d’où il fut chassé. Il assiège alors Mme Michoud de plaintes, de menaces et de reproches, et essaie de la tuer dans l’église le 22 juillet 1827. Lors de son procès, il plaide le crime passionnel et accuse Mme Michoud d’infidélité car malgré ses promesses, elle serait devenue la maîtresse du nouveau précepteur (contrairement à Julien qui n’accable pas Mme de Rênal). L’accusation en fait un génie du mal, il n’a aucun appui (on lui reproche peut-être aussi la tiédeur de sa foi lors de son passage au séminaire). Il est condamné à mort et exécuté le 27 février 1828. - « et jamais couteau de la guillotine n’a tranché de tête moins digne de respect » : ici l’allusion est double et se réfère à l’exécution d’Antoine Berthet et à celle de Julien à la fin de notre roman. Il met sur le même plan la personne réelle, peut-être peu recommandable (bien que ce fait divers n’ait pas été totalement élucidé), et notre personnage. Les adverbes « jamais et moins » qui introduisent encore une fois un superlatif (certains d’entre vous ne l’ont pas saisi), indique bien que le critique classe Julien parmi les pires malfaiteurs. Les adverbes accentuent ici ces défauts de Julien qui s’oppose au lexique de la morale utilisé par le critique « digne de respect ». L’image du couteau de la guillotine est une image forte qui radicalise les défauts de notre personnage. Notre propos sera donc de nuancer tout cela en acceptant dans un premier temps les critiques que l’on peut faire sur Julien. 2) Remarques sur vos devoirs. - Certains ont tendance à faire un plan trop rapide, avec des notes, pas de phrases rédigées, et oublient un mot important, c’est le mot « détaillé ». Il doit donc comporter des exemples, précisés par une phrase ou deux et parfois même des citations. - Le plus souvent vous avez utilisé des titres simplifiés pour vos 2 ou 3 parties : ex : oui la critique est juste , non etc. Alors ces types de titres imprécis et confus au plus haut point sont à bannir ! Il faut reprendre les mots du sujet, préciser, montrer que vous reprenez à votre compte la citation. Le type de titre que vous employez est non seulement imprécis mais peut coller à n’importe quel sujet de n’importe quel roman. Ce n’est pas le but d’une dissertation : on doit s’approprier le sujet et surtout l’œuvre sur laquelle il porte ! Voici un exemple de plan détaillé : II.Plan détaillé : 1° Julien , le pire gredin que la terre ait jamais porté. Étant donné que notre personnage s’inspire d’Antoine Berthet, jeune homme considéré comme malhonnête et malfaiteur au XIXème siècle, Stendhal lui a attribué des traits de caractère et un comportement relevant d’une dimension malhonnête et immorale. a) Un caractère hypocrite et manipulateur. -Julien cache sa passion pour Napoléon une grande partie du roman car sous la Restauration la Noblesse est bien sûr royaliste. - Il fait croire à sa foi, mais ne cesse d’hésiter entre la carrière de prêtre et celle de militaire. -Il n’est pas amoureux de Mme de Rênal au départ et est amoureux par hypocrisie et calcul. Le défi de lui prendre la main qu’il se lance touche à de l’orgueil. Il compare son audace à celle de Napoléon ! Chap XI. «A force de songer aux victoires de Napoléon, il avait vu quelque chose de nouveau à la sienne ». - Il méprise Les Rênal au début parce-que M de Rênal est riche et parfois injuste avec lui, sa rage de séduire Mme de Rênal redouble, et il n’hésite pas à marchander sa place de précepteur auprès de lui. - On remarque aussi du calcul et de la séduction auprès de Mathilde, pour laquelle il n’éprouve rien d’abord. Il craint sans cesse les autres prétendants de Mathilde et des complots contre lui, donc il prend soin d’envoyer les lettres et les papiers compromettants sur cette amour à son ami Fouquet pour assurer ses arrières. b) Un comportement souvent immoral. - Julien n’hésite pas à tromper les deux hommes qui l’emploient, en devenant l’amant de la femme de l’un et de la fille de l’autre. - Pour le Marquis de La Molle qui voulait l’établir dans le monde, c’est une véritable trahison. Pour Julien, en bon opportuniste, le fait d’avoir fait un enfant à Mathilde est l’occasion d’avoir un titre de noblesse et un poste à l’armée plus rapidement. - Il trompe Mathilde sur son amour pour Mme de Fervaques pour la rendre jalouse en réécrivant des lettres qui ne sont pas les siennes. - Ses colères et emportements qui le conduisent à tirer sur Mme de Rênal. - A la fin, en prison, il délaisse Mathilde pourtant enceinte et dévouée, pour Mme de Rênal. Mais Julien n’est pas un caractère typé et enfermé dans celui du gredin, il se révèle plus complexe et nous révèle un grand nombre de qualités . 2)° Un personnage passionné et valeureux. a) Un être sensible et passionné. - Julien a une intelligence liée à sa sensibilité. Outre ses grandes capacités intellectuelles, il s’ouvre peu à peu à des amours passionnelles malgré ses calculs et manipulations. Dans la 1ere partie, il se laisse emporter par le plaisir de son geste. Cf. chapitres 11 quand il tient la main de Mme de R « Julien ne pensait plus à sa noire ambition(…) Pour la première fois de sa vie , il était entraîné par le pouvoir de la beauté ». - Dans le chapitre 12, confronté au paysage de la Montagne, dans sa grotte, son âme est emportée par un élan passionné. Notre personnage est confronté au paysage état d’âme. - Son affection pour Fouquet et l’abbé Pirard qu’il secoure en lui proposant de l’argent. - Il défend les classes sociales les plus démunies lors de son procès. b). Julien, un paysan méritant aux valeurs nobles. - Julien est un jeune homme voué à l’étude, que son goût de l’effort et ses grandes capacités de mémoire et de réflexion impressionnent dans tous les milieux qu’il fréquente. Aussi bien chez les Rênal que dans la Haute société parisienne. - Il renonce à l’argent que lui offre Fouquet en travaillant avec lui pour la gloire. Il refuse donc la facilité. - Il refuse l’argent que Mme de Rênal lui propose et se dit humilié. - Il n’hésite pas à se battre en duel. - Il admire Mathilde qui se met en deuil le jour de la mort de son aïeul Boniface de la Mole et sa passion pour la reine Marguerite (chapitre 10 de la IIe partie). Histoire prémonitoire au geste de Mathilde qui emporte la tête de Julien dans son carrosse pour ses obsèques en imitant la reine Margot. 3°) Julien : du personnage, simplement humain avec ses limites, au héros romantique. a) L’influence du milieu, un personnage touchant. C’est la dimension réaliste du uploads/Litterature/ plan-detaille-sur-le-rouge-et-le-noir-de-stendhal.pdf
Documents similaires
-
15
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 02, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1149MB